Farid Boudjellal : bibliographie, photo, biographie
Né dans une mansarde qu'habitaient ses parents - une mère algérienne de Constantine, un père algérien de souche arménienne - Farid Boudjellal attrape la polio à l'âge de 8 ans. En dépit de ces handicaps, il passe un certificat d'études, un CAP de menuisier, un CAP d'employé de bureau, un BEP de comptable puis un bac G2. Après quelques années d'université, il décide de se consacrer enfin à sa passion : dessiner et raconter des histoires. En 1978, il donne naissance au personnage d'Abdullah qui intervient dans quelques courtes histoires proposées dans "Charlie Mensuel". Il débute ensuite son premier grand récit, "l'Oud" publié par "Charlie Mensuel" et ensuite chez Dargaud. Farid publiera l'intégralité de cette histoire chez Futuropolis (1983) et enchaînera avec "Le Gourbi" (1985), nominé à Angoulême, "Ramadan" (1988) qui reçoit le prix Résistance présidé par Danièle Mitterand. Il reprend l'histoire d'Abdullah en album. Parallèlement, il collabore à "l'Echo des Savanes", à "Zoulou" et à "Baraka". Venu s'installer à Paris, il se lie d'amitié avec José Jover et Roland Monpière et créent ensemble un studio de dessin. Leurs travaux sont publiés dans "Pilote", dans "Virgule", etc. En 1990, sort chez Soleil Productions "Juif-Arabe", le premier d'une série dévastatrice qui évoque, avec humour, les conséquences du conflit israélo-arabe sur deux paisibles familles, l'une arabe et l'autre juive. "Intégristes", le second tome, décoiffe les barbus et traite l'actualité avec du vitriol. "Conférence Internationale", le troisième tome conçu peu de temps avant la Conférence de Paix de Madrid, sera la consécration pour Farid Boudjellal qui recevra le prix "Actualité 91". "Français" sera le dernier tome de cette série évoquant les petites manies agaçantes ou émouvantes des Français et des émigrés. En septembre 1992, paraît "Djinn" dans la collection Label Or chez Soleil, un conte oriental où Farid renoue avec les histoires merveilleuses que lui contaient sa mère et sa grand-mère. "Jambon-Beur", primé au Festival de Hyères 95, offre une vision optimiste des relations humaines. Cet album est un livre important, un pavé à jeter à l'âme de ceux qui laissent les démons de la peur mener leurs vies. Son graphisme, jouant avec le subtil équilibre du noir et de blanc, se met complètement au service du récit. Hors tout militantisme antiraciste, toute nostalgie, l'oeuvre de Farid Boudjellal se veut avant tout humoristique et généreuse, et témoigne de l'existence d'une authentique BD "beur".
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