Didier Comès : bibliographie, photo, biographie
Sourbrodt est un petit village de Belgique situé près de la frontière allemande. Durant l'occupation, cette bourgade fut annexée par l'armée allemande ; c'est pour cette raison que, prénommé Dieter à sa naissance, Comès verra son prénom francisé à la Libération. Après avoir suivi les cours d'une école professionnelle de Malmédy, Didier Comès entre comme apprenti dessinateur industriel dans une usine fabriquant des machines textiles, à Verviers. Il y reste de 1959 à 1969. A cette même époque, il réalise quelques bandes dessinées en amateur. En 1969, ayant rencontré René Hausman et Paul Deliège, qui l'incitent à continuer, il se présente à la rédaction du quotidien Le Soir, qui accepte de le publier dans son supplément jeunesse. Didier Comès multiplie alors les séries éphémères : quelques pages d'actualité (scénarisées par Noirret) ; Hermann, une suite de planches mettant en scène une sauterelle et une marionnette ; Swentebold, l'histoire d'un petit musicien, et les Cheeses. Après un passsage rapide dans l'hebdomadaire Spirou, en 1971, pour lequel il signe trois gags d'une planche intitulée Homard Vigilant, en compagnie de Paul Deliège, il réalise, en 1972 et 1973, plusieurs « pages d'actualité », illustrations et gags en une planche (Comèseries) dans la version belge de l'hebdomadaire Pilote. Pour ce dernier périodique, il entreprend en 1973 sa première grande série : Ergün l'errant. Celle-ci s'interrompt, après un premier récit intitulé Le dieu vivant, Dargaud ayant égaré les vingt premières planches du second épisode ! Il faudra attendre 1980 avant de connaître Le maître des ténèbres, suite d'Ergün l'errant. Cette histoire est alors prépubliée dans le mensuel A suivre puis reprise en recueil chez Casterman. A signaler que cette série se continue ensuite, animée par Patrick Deubelbeiss et Benoît Peeters. De 1976 à 1977, la formule belge de l'hebdomadaire Tintin accueille L'ombre du corbeau, grand récit mêlant onirisme et réalité. Cette histoire est publiée en album au Lombard en 1981. Après quelques gags publiés en 1977 dans Le Trombone Illustré, un supplément du journal Spirou, il peaufine un premier grand « roman dessiné » qui va d'emblée le hisser au rang des artistes les plus remarquables de sa génération : Silence. Cette grande fresque paysanne et initiatique paraît à partir de 1979 dans A suivre. Dans le même registre, il conçoit La Belette (prépubliée en 1981 et 1982) et Iris, en 1990. Toujours pour A Suivre, il est également l'auteur d'Eva, un huis-clos fantastique, et l'Arbre-Coeur, mettant en scène une ancienne journaliste de retour d'Afganistan (album chez l'éditeur Casterman, 1985 et 1988). Délaissant peu à peu un trait classique pour jouer sur l'ombre et la lumière, Didier Comès met son talent graphique au service de récits poétiques, il nous transporte ainsi dans un univers magique, régi par le rythme immuable de la nature.
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