Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (18)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1451. TILLIERTON - 26/06/16 19:17
Terminé la lecture d' "Insomnies" avec quelques rectificatifs qui ne changent rien au côté ambitieux et intéressant de l'oeuvre sur un plan narratif et particulièrement sur le graphisme, hors pair. Le personnage principal évolue dans un quotidien balisé, terne, matérialisé par des contours clairs qui expriment une vision banalisée de l'existence, sans surprise, avec un environnement aux lignes parfaitement définies, tracées au fusain . A l'inverse, la vision se brouille et les contours deviennent plus flous, grisés dès que l'on s'échappe de cette réalité. Le lavis exprime très bien cela, puisqu'on ne sait pas très bien quel est la part du rêve, quelle est la frontière, d'où ces lignes qui se brouillent.... Il y a une forte aspiration du personnage à échapper au réel et à s'intercaler entre les lignes, se fondre, se diluer dans le décor, le goût de l'aventure, l'inverse de l'ennui.
Il assume complètement la mise en danger de son existence et l'histoire qu'il vit,même s' il y a des moments où il existe la possibilité qu'il rêve, rejoint et juxtapose les faits de sa vie à travers celle de ce couple qui se déchire ,bien réelle finalement et qui aurait pu être la sienne dans sa conclusion.

1450. froggy - 23/06/16 16:55 - (en réponse à : Herve)
J'ai l'impression que j'ai bien fait d'attendre cette edition car si ce sublime dessin est passe de la page 126 a la 252 entre les deux, cela signifie donc que les auteurs ont beaucoup complete l'iconographie, et celle qui est dans cette edition est d'une telle qualite qu'il serait dommage de ne pas l'acquerir.

1449. stefan - 23/06/16 14:08
Tillerton => Content que ça te plaise.

A propos de Franquin => ce qui est extraordinaire avec Franquin, c'est cette impression de mouvement, et le pire, c'est que ça perd beaucoup à l'impression, j'ai pu voir des dessins originaux en vrai au musée de la BD à Bruxelles, j'étais fasciné, je suis resté des heures scotchés devant ces planches qui ont l'air de sortir de la page, c'est spectaculaire.

1448. pm - 23/06/16 02:07
Extraordinaire dessin cette couv de la toute meilleure période de Gaston.
Franquin reste définitivement l'un des deux plus grands génie graphique de la bande dessinée franco-belge, l'autre étant évidemment Giraud/Moebius.
Personnellement c'est un test, celui que Gaston ne fait pas rire et ne procure aucune émotion est frappé d'indignité personnelle.

1447. TILLIERTON - 22/06/16 23:30
Attaqué "Insomnies", le premier quart. Ça se déguste par les détails et je prendrai mon temps pour les analyser , par plaisir simple.
Intéressant exercice de style avec le rêve /songe/imagination qui s'immisce dans le présent pour, on peut le prévoir, le rencontrer, le chevaucher, s'y substituer. On retrouve ces chevauchements chez Ralph Meyer avec des couleurs dans "Page Noire". C'est le présent qui chevauche le passé pour ensuite coincider . Bezian s'y est essayé dans un autre domaine, aussi avec des couleurs dans "Aller-retour " .Ici c'est le lavis qui simule la dérive de l'esprit du personnage principal. On devine que ça va prendre de l'importance, pour devenir la réalité souhaitée mais non maîtrisée dans l'existence morne du personnage . À suivre.....

1446. herve - 22/06/16 21:29 - (en réponse à : froggy)
Pour ceux qui, comme moi, possèdent la première édition, ce dessin se situe à la page 126.

1445. froggy - 22/06/16 20:01
Merci Laurent, c'est tres sympathique de ta part d'avoir mis cette photo. Je ne sais pas ce que tu en penses, toi qui est de la partie, mais je suis subjugue par ce dessin que j'ai litteralement redecouvert dans le livre.

Meme toi, Danyel, bien que Gaston Lagaffe ne te fasse pas rire, j'espere que tu ne contesteras pas que c'est magnifique.

Je ne trouve pas les mots justes pour exprimer ce que je ressens.

1444. Victor Hugo - 22/06/16 18:55
Tiens, faute de mieux


On peut la voir en très grand ici, mais c'est pas exportable.
http://www.artcurial.com/en/asp/fullCatalogue.asp?salelot=1634+++++773+&refno=10283732

1443. froggy - 22/06/16 18:05
Jose-Louis Bocquet et Eric Verhoest; Franquin, Chronologie d'une oeuvre

C'est la derniere edition en date de cet ouvrage, dont je n'arrive pas a savoir pourquoi je n'avais pas achete la premiere edition alors que c'est tout fait le genre d'essai que j'adore lire surtout quand cela touche a un auteur que je venere presque.

Pour une fois, je vais commencer par le moins pour un livre qui a beaucoup de plus. Comme j'aime beaucoup Franquin, j'ai pas mal de bouquins sur lui dont le livre d'entretiens avec Numa Sadoul que j'avais trouve par un coup de chance absolument inoui chez un marchand de journaux a La Defense au prix de vente en 1991 alors que le livre etait deja activement recherche. Le moins, est donc le fait que le revelation ne contient pas de revelations fracassantes en ce qui me concerne. J'ajouterai meme qu'il est un peu fade considerant la richesse du sujet. Cependant, comme il est tres bien ecrit, ceci compense cela car cela n'est pas toujours le cas.

L'album se veut une etude de chaque album signe du maitre dans un ordre strictement chronologique, tous editeurs confondus. C'est ainsi qu'une des revelations les plus interessantes du livre, bien que totalement accessoire a l'oeuvre, concerne la numerotation des Gaston dans la premiere collection Dupuis. De quoi rendre chevre n'importe qui! C'est logique quand on y pense mais cela n'a aucun sens pour quelqu'un qui les decouvrirait aujourd'hui. C'est d'autant plus rigolo est que la serie ainsi numerotee a trait au heros de la BD le plus desordonne et gaffeur de la BD, comme si Gaston etait sorti de ses livres pour se charger lui-meme de les numeroter. Curieux quand on y pense.

Commencant avec Spirou et Fantasio, le tout premier album et se terminant avec Gaston T 19, chaque album de Franquin est ainsi analyse, les auteurs en expliquent la genese et la realisation ainsi qu'avec quelques appreciations critiques. L'ouvrage n'a donc rien d'innovant et ne s'aventure pas sur des sentiers pseudo-psychoanalytiques et si vous avez l'intention de vous offrir votre premeir ouvrage d'etude sur Franquin, je ne peux que vous le recommander.

Et cela d'autant plus que j'ai trouve l'iconographie absolument exceptionelle de par le choix des documents et la qualite de leur reproduction dans les pages. Je croyais bien connaitre Franquin mais la lecture de cet ouvrage m'a dessille les yeux en me faisant remarquer pleins de choses que j'avais occulte ou oublie. Il faut dire qu'ayant eu acces aux archives, le livre nous offre la reproduction des originaux et non de la simple utilisation de vignettes extraites des albums. Ainsi, j'ai pu y voir les fameuses pages de garde des Spirou & Fantasio et Gaston que Franquin realisait pour chacun de ses albums, pages de garde qui ne sont pas reproduites dans les albums que j'ai, puisque je les ai achetes apres que Dupuis ait proces a leur uniformisation pour l'ensemble de la collection ainsi que pour les 4e de couverture. Mais, il n'y a pas que cela, il y a bien d'autres choses que je vous invite a decouvrir. De mon cote, je me suis arrete longuement lorsque mon oeil sur la page 252 puisque c'est la qu'est reproduit le dessin original en noir et blanc du Gaston Lagaffe No 9, Le cas Lagaffe. C'est ici que je me suis rendu compte pour la premiere fois en ce qui concerne l'auteur que la couleur amoindrissait terriblement son dessin. Et en particulier la tete du chat dingue que je trouve litteralement extraordinaire telle que dessinee, tout le monde connait le tres beau portrait crayonne du Comte de Champignac, mais la, je trouve que Franquin est litteralement au sommet de son art d'un point de vue strictement graphique.

Malheusement, je n'ai pas trouve de photos, je ne peux que vous montrer que la version couleur:


Note finale, 5/5, L'iconographie merite largement son acquisition

1442. nem° - 22/06/16 09:01
Ah oui, j'ai jeté un oeil concupiscent au tome 4 de Sky-doll : perdu un point chromatique à chaque oeil. C'est surtartiné de filtres colorés Photoshop : écoeurant.

1441. nem° - 22/06/16 08:59
*la première partie

1440. TILLIERTON - 22/06/16 08:21
Ginger: j'en ai un en rayon : "le prisonnier du Kibu". C'est assez chouette, un bon thriller d'aventures

1439. nem° - 22/06/16 07:24
Feuilleté Les fils de Jodo... pardon, d'El Topo hier à la F.
C'est moins la cata que ça semblait, les couleurs, du moins sur papier. Bon, la première ça clashe un peu avec l'encrage serré, quand mème.

1438. herve - 21/06/16 22:13
le rapport de Brodeck #2 de Manu Larcenet.

Dès la sortie du premier volume, j'avais souligné la beauté des planches, le plus souvent muettes. Changement de registre avec ce second volume, avec des dialogues beaucoup plus nombreux mais le talent de Manu Larcenet reste , heureusement, ici, intact.
Alors que les paysages champêtres étaient légions dans le précédent volume, Larcenet se recentre ici autour de deux personnages, ou plutôt de deux destins, qui, en apparence sont différents, mais qui au final se rejoignent, celui de Brodeck évidemment, et celui de l'autre,dit "l'anderer".
Larcenet, au fil des pages, réussi à nous transmettre une ambiance de plus en plus étouffante de ce village situé, situé où au fait...au cœur d'une Europe meurtrie par une Guerre. Cela pourrait se dérouler en Pologne par exemple.
A travers ce rapport, on en apprend autant sur cet "étranger" que sur Brodeck(et de sa famille), qui n'est pas loin non plus d'être un étranger au village.
Graphiquement Manu Larcenet est ici à son meilleur niveau, encore au dessus de ce qu'il nous avait livré pour "Blast".
Les planches en n&b sont sublimes à tel point que l'on se demande, après le formidable "Blast" et ce diptyque inoubliable, ce que nous réserve l'ami Larcenet l'année prochaine.
Un sentiment étrange me traverse au travers de la lecture de ce second volume. Autant, je n'avais pas envie de connaître la conclusion de ce récit à l'issue du premier volume, en me plongeant dans le roman de Claudel, autant, après avoir lu ce second tome, je pense lire le roman éponyme de Claudel pour voir la plus-value que Larcenet a apporté à ce récit.

Un second volume très sombre, très riche, illustré de façon magistrale, d'après un roman, il ne faut pas l'oublier, de Philippe Claudel...bref une bd indispensable !
J'ai dévoré les deux volumes ce week-end mais je ne cesse d'y retourner pour admirer les superbes planches de Larcenet.

Un album à lire, à relire et à admirer...on est proche du chef d’œuvre, non?

Note maximale :6/5

Pour l'anecdote, les éditions Dargaud ont tenus compte des critiques sur la présentation du premier volume en offrant aux lecteur un étui plus facile à retirer pour ce second volume!

1437. froggy - 21/06/16 15:38
Apres Felix, Martens avait aussi reedite les Ginger de Jidehem parus egalement dasn "Heroic-albums". Cela a du inciter le dessinateur a reprendre le personnage apres une si longue absence au debut des annees 80.

1436. marcel - 21/06/16 10:12
Moi je n'ai aucun de ces supplements parce qu'ils n'etaient pas repris dans les recueils... Il y avait aussi des creations (les "decouvertes Dupuis", il me semble), avec les debuts de Pierret, Servais, et quelques autres...

1435. feldoë - 21/06/16 08:04 - (en réponse à : froggy)
Concernant les Félix parus en tant que supplément dans Spirou (époque Delporte), je les ai aussi découverts à ce moment. Ils paraissaient en tant que "classiques Dupuis", et le dessin plus simple, ou les phylactères trop encombrants, ne me gênaient pas, car je considérais, sans doute comme beaucoup de lecteurs, que c'était un travail des débuts de Tillieux.
J'ai vraiment énormément apprécié que Spirou réédite ces histoires oubliées, et je les ai d'ailleurs gardées. J'avais encore plus apprécié, dans les mêmes années, les Jacques Le Gall au lavis qui ont aussi fait l'objet de suppléments (grand format); bonne époque pour Spirou (sans parler du Trombonne)...

1434. TILLIERTON - 20/06/16 19:57
C'est très bon, encore qu'on ait pas englobé les meilleurs titres et histoires avec ces 2 premières publications. Postérieurement même, le trait de Tillieux s'est affiné (on le découvrira à partir du tome 7), et devient plus précis jusqu'à adopter un style proche de Gil Jourdan avec le transitoire Ange Signe

1433. froggy - 19/06/16 23:52
Felix, Integrale 6

Maurice Tillieux fait partie de ces dessinateurs qui m'ont indiscutablement fait aimer la BD l'ayant decouvert avec Gil Jourdan, sa serie la plus connue. Or avant Gil, il y a avait Felix, cree pour un magazine belge ayant eu une audience limitee car victime de la censure francaise, "Heroic-Albums" et dont il devint rapidement la vedette incontestee et je dirais meme plus, incontestable.

La reedition des Felix s'apparente a une veritable parcours du combattant pour les editeurs et pour les amateurs car les Editions de l'Elan, l'editeur actuel de cet album, n'est jamais que le quatrieme en date pour se lancer dans cette aventure apres les Editions Michel Deligne, Dupuis et Niffle, aventure commencee en 1981 par le premier nomme. Les Editions de l'Elan ont eu la sagesse de commencer par la reedition des histoires manquantes qui se situent chronologiquement en plein milieu de la serie, Deligne et Dupuis avaient commence par le debut alors que Niffle procedait a une reedition retrochronologique. Cela signifie que ces histoires sont inedites en album ou presque car durant les annees 70, Deligne avait edite 5 albums reprenant toutes les histoires, albums vendus a prix d'or sur ebay quand on les trouve.

Comme beaucoup de gens de mon age, j'ai decouvert la serie dans les pages du journal de Spirou (ami, partout, toujours) a partir de 1974 quand Thierry Martens en etait aux manettes et qui y etait publie sous la forme de supplement a l'hebdomadaire dans un cahier central insere au milieu. Tout ne fut pas reedite car comme vous le savez tous maintenant, Tillieux s'etait resservi de nombreux scenarios imagines alors pour les adapter aux series qu'il animait chez Dupuis, Jess Long & Tif et Tondu en tete avec un peu de Natacha. Les histoires contenues dans cet album No 6 ne furent pas reprises dans lesdites series, je les avais donc lues dans Spirou et pas depuis. Inutile de dire que j'etais tres impatient de lire le bouquin car je les avais bien oubliees.

L'album contient 6 histoires de 16 planches chacune selon le format en vigueur dans "Heroic-albums", elles sont donc denses et intenses, l'action ny faiblissant jamais. Pour ceux qui connaissent bien Tillieux, ce sont des recits policiers et aventureux ou on voit notre heros vagabonder d'un cote de l'Atlantique a un autre. Il aura affaire a des trafiquants de toutes sortes, assassins et escrocs aux assurances entre autres. Tel son successeur dans le journal de Spirou, Gil Jourdan, Felix est un dur, un vrai, il cogne sec quand il le faut et il y va quand il le faut aussi, il n'a peur de rien meme de recevoir des coups car il en recoit autant qu'il en donne. C'est rien de dire que cette BD est formidable d'imagination et de creativite. Tillieux invente des intriques dignes des meilleurs romanciers noirs americains, tels que James Hadley Chase, Dashiell Hammett et William Irish mais en ajoutant une pointe d'humour avec les personnages de Cabarez et d'Allume-Gaz qui sont les 2 comparses et faire-valoir du heros.

Le probleme, il faut bien qu'il y en ait un, sinon ce ne serait pas interessant reside dans le dessin. Pour tous ceux qui sont habitues a celui vu dans les Gil Jourdan, cela peut surprendre car il est loin d'etre parfait, on en est presqu'a se demander ce qui a pu pousser Yvan Delporte, le redacteur en chef du journal a l'epoque, a l'engager. Est-ce que Tillieux n'avait pas assez de temps pour peaufiner son travail afin de livrer ses planches en temps et en heure? Je ne sais pas mais c'est fort possible. Il en est ainsi des voitures qu'il recreait fort bien dans Jourdan mais qui sont a peine ressemblantes dans Felix. Par contre, on y voit deja ce qui deviendra un element regulier chez Jourdan, les fameux decors urbains delaisses tels que vieilles usines, quartiers et pates de maison abandonnes en attente d'etre detruits etc. L'ennui est que le court format des Felix empechera l'auteur de mieux decrire de tels endroits, chose qu'il corrigera avec le succes qu'on lui connait chez Jourdan ou il disposait de 44 planches pour concocter ses histoires.

Note finale, 4,5/5. Parce que cela les vaut bien!

1432. froggy - 19/06/16 22:52 - (en réponse à : Tillierton)
Oui, j'adore le cinema. Pour moi, un bon film est aussi tonique et vivifiant qu'un orgasme. D'ailleurs, je suis passionne par les deux! Ah, ah, ah!

1431. TILLIERTON - 19/06/16 22:34
Oui, la filiation avec Hitchcock apparaît nettement . Les plans et le cadrage d'Obsession rappellent parfois "Sueurs froides".
Mais dis-moi, tes connaissances sur le cinéma me paraissent à un niveau qui révèlent le passionné du 7eme Art

1430. froggy - 19/06/16 21:57 - (en réponse à : Tillierton)
Obsession est un beau film certes mais il est dans la vague de ses films qui sont trop hitchcockiens de par leur theme tels les autres que sont Pulsions, Blow out et Body double, on a tous compris qu'il aime beaucoup Hitchcock (et c'est plus qu'un euphemisme en ce qui le concerne) mais il a trop abuse et a la fin, toutes ces variations sur Fenetre sur cour, Sueurs froides et Psychose deviennent lassantes, en tout cas, elles le sont pour moi. Pour ajouter sur Obsession, il etait carrement alle chercher Bernard Herrmann, le compositeur attitre d'Hitchcock de 1955 a 1964, sa partition y est superbe et ajoute enormement a la reference au metteur en scene anglais. Hermann aurait du ecrire celle de Carrie mais il est decede brutalement juste avant alors qu'il travaillait sur ce qui s'avera etre son dernier film, Taxi driver. Cependant, le musicien que de Palma recruta pour Carrie, Pino Donnagio, fit un excellent travail.

Je prefere de loin quand il s'eloigne du maitre en utilisant toute sa maestria cinematographique acquise en regardant les films d'Hitchcock. Ainsi, j'apprecie particulierement par exemple le long plan sequence de Carrie au debut du bal ou on suit le cheminement des bulletins de vote et la camera se termine sur le couple cache sous l'estrade tenant la corde qui tient le seau rempli de sang de cochon, et dans L'impasse, la poursuite finale dans le metro qui se termine par la fusillade a Grand Central Station est un beau moment de pur cinema. Mais j'aime bien aussi son cote facetieux quand il parodie la celebrissime scene de la douche de Psychose dans Phantom of the Paradise et dans Blow out. Mais sa meilleure reference est celle au film russe Le cuirasse Potamkine avec la presence du landau dans la scene de la fusillade a la gare de Chicago dans Les incorruptibles, la, je m'etais dit qu'il avait fait tres fort car je ne l'avais pas vu venir du tout et au final, j'avais trouve cela marrant et astucieux car rajoutant un element de suspense bien venu dans une scene vu et archi vu au cinema ou tout d'un coup, tout le monde se croit a O.K Corral.

1429. TILLIERTON - 19/06/16 20:40
J'ai trouvé "l'impasse " particulièrement violent, Al Pacino hallucinant de fulgurances. Mon préféré reste un film plus méconnu peut-être , à savoir "Obsession" , pour son atmosphère obsédante, je dirais un brin gothique ( musique, couleurs, plans réalisés en Italie), et ses travelling vertigineux

1428. froggy - 19/06/16 17:58 - (en réponse à : Tillierton)
Non, il n'y a rien sur Brian de Palma dans le livre. Cependant, il faut savoir que de Palma n'est pas tres bien considere ici, c'est un franc-tireur a Holliwood, on lui reproche trop de sexe et trop de violence dans ses films. Ainsi, dans le livre dont Thoret s'est principalement servi pour ecrire son essai, Easy Riders, Raging Bull; how the sex-drugs and rock'n roll generation saved Hollywood de Peter Biskind, De Palma y est a peine mentionne et est cite principalement en tant que temoin. Ainsi, Georges Lucas et lui avaient organise un casting commun pour trouver les acteurs qui joueraient dans Carrie et La guerre des etoiles. J'aime bien cette anecdote car Amy Irving, qui jouera finalement dans le De Palma avait suffisamment impressionne Lucas pour le role de la Princesse Leia. Marrant!

Cependant, il y a un documentaire qui vient de sortir en salles intitule tres sobrement De Palma, documentaire accompagne d'une retrospective complete de ses films dans un cinema de New York. Et d'apres ce que j'ai pu en lire dans les pages cinema du New York Times et du Washington Post, il semblerait qu'un leger travail de rehabilitation de ses films soit en marche. Mais il ne faut pas se leurrer, De Palma n'aura jamais l'aura qu'ont ses confreres tels que Scorsese, Spielberg et Coppola, c'est un technicien de la camera hors-pair mais ses films n'ont pas assez de substances. C'est dommage pour lui car il fait partie de mes cineastes preferes, Carrie et L'impasse font partie de mes films de chevet.

1427. TILLIERTON - 18/06/16 19:46
Coppola:"Conversation secrète", un must, mais rien sur De Palma ?; "Obsession", "Pulsions", "Body double","Blow out".

1426. froggy - 18/06/16 18:56
Bruno & Thoret, Le nouvel Hollywood

De ma derniere fournee d'acquisition, c'etait un des albums dont j'attendais le plus de par son sujet et son dessinateur. Je ne vais pas creer un faux suspense, cela s'est avere comme une tres grande deception.

Comme vous le savez tous, je l'ai ecrit souvent ici meme, j'aime profondement le cinema, c'est ma deuxieme marmite culturelle avec la BD. L'annonce de la publication de cet album m'avait fait enormement plaisir car il allait combiner les 2 arts que j'aime le plus et je salivais d'avance surtout que j'apprecie enormement le dessinateur, Bruno, que j'ai decouvert avec Tyler Cross. De surcroit, le sujet, le dernier age d'or qu'Hollywood ait connu au jour d'aujourd'hui (ah, ah, ah!) ne pouvait que m'attirer car il correspond aux films americains que j'ai vus lors de mon adolescence meme si je ne pouvais pas tous les voir, nombre d'entre eux etaient interdits aux moins de 18 ans. Il faut dire que voir des films comme Vol au dessus d'un nid de coucous, Barry Lyndon, Annie Hall, Frankenstein Junior, Voyage au bout de l'enfer, Apocalypse now, Carrie, Cabaret, French connection, Harold et Maud, L'arnaque, La guerre des etoiles, Les hommes du president, Little bi g Man, Chinatown, New York New York, Les dents de la mer, Rencontres du 3e type a une cadence reguliere quand on a entre 15 et 17 ans laissent des traces indelebiles dans votre souvenir. C'est quand meme entre autres choses que les productions Marvel qui envahissent les ecrans du monde entier depuis quelques annees. Pour le coup et bien que je ne sois pas du tout un nostalgique, j'ose l'ecrire, c'etait mieux avant. L'age venant et profitant de ce que je vivais a Paris, j'ai ensuite pu voir les autres tels qu'Orange mecanique, Rosemary's Baby, Bonnie et Clyde, La horde sauvage, Macadam cowboy (le seul film X ayant remporte l'Oscar du meilleur film) L'epouvantail, Taxi Driver, L'inspecteur Harry etc, je pourrais vous faire une longue liste de tous ces films qui m'ont plus ou moins enthousiasme mais meme ceux que je n'aime pas trop ne sont pas des mauvais films, loin de la.

Je ne connaissais pas du tout, Jean-Baptiste Thoret, presente sur la 4e de couverture comme "l'indiscutable specialiste francais du cinema americain de cette periode". C'est possible, je veux bien le croire mais j'ai trouve son livre mal construit et surtout manquant enormement d'informations telle que tous ces films qui font honneur a ma DVDtheque n'etaient pas tous des gros succes commerciaux, loin s'en faut et que les majors hollywoodiennes alors tiraient la langue financierement, la Paramount faillit couler en 1969 et ne survecut que grace au phenomenal succes de Love story, la 20th Century-Fox etait exsangue et on a peine a le croire en 2016 mais Walt Disney faillit etre demantele a la fin des annees 70, la compagnie ne survivait que grace aux reeditions de ses grands classiques, elle ne sortait qu'un nouveau dessin anime tous les 4 ans. Ce qui faisait surtout de l'argent a ce moment la etait la vague des films catastrophes tels que la serie des Airport, La tour infernale et autres Aventure du Poseidon et puis, il oublie aussi que tous ces nouveaux venus sur la scene hollywoodienne avaient un ego surdimensionne, ceux qui avaient obtenu des gros succes et commerciaux tels que William Friedkin, (, French connection L'exorciste, Francis Ford Coppola, (Les 2 parrain, Conversation secrete), Peter Bogdanovich (La derniere seance) demanderent plus de moyens financiers pour realiser leur projets dementiels tels que Le convoi de la peur pour Friedkin, Apocalypse now pour Coppola qui couterent tellement cher qu'ils ne rapporterent pas assez au box-office malgre leur succes, le Coppola, ou furent des echecs commerciaux cuisants, le Friedkin. A ce sujet, aucun des 2 ne s'en remit. Et pus les autres comme Michael Cimino qui coula litteralement la venerable United Artists avec la catastrophe financiere que fut La Porte du Paradis, mais pas artistique loin de la car le film est sublime et est un des derniers chefs d'eouvre du cinema (fin de l'aparte)

Thoret survole donc son sujet et passe d'un element a un autre, du coq a l'ane, sautant allegrement les decennies quand il veut soudain chercher quelque chose dans le passe pour revenir au moment present sans avertissement, il n'y a donc pas de fil conducteur qui permet au lecteur de ne pas s'egarer dans les meandres de la pensee "thoretienne". Je reconnais que le sujet est difficile a traiter en 82 pages mais j'ai eu l'impression de lire un catalogue de petits evenements qui eurent lieu plus ou moins simultanement et dont le seul point commun etait que cela a trait a des films realises durant cette prodigieuse decennie. A ce sujet, l'auteur arrete cet age d'or a 1980. Il le fait un peu trop tot a mon avis, je me serais arrete en 1982 avec Reds, le chef d'oeuvre de Warren Beatty. Cela aurait elegamment boucle la boucle de cet age d'or car c'est le meme Warren Beatty qui en avait ete un des elements fondateurs en produisant et interpretant Bonnie et Clyde en 1967.

Le texte de Thoret est tellement long et dense qu'il ne laisse pas beaucoup de place a Bruno pour que ce dernier nous montre tout son talent, il faut dire que le petit format du livre n'aide pas beaucoup, c'est legerement plus grand qu'un livre de poche. Bruno ne cree donc pas beaucoup, puisqu'il reprend des photos et scenes celebres de tous les films mentionnes (et il y en a beaucoup), je n'ai pas eu l'impression qu'il etait tres a l'aise, etant trop a l'etroit dans le carcan du au genre de l'ouvrage. Il y a des moments ou cela s'apparente a un pensum telle que la page sur la signification du champ/contre-champ dans le cinema americain de cette epoque ou Bruno met en scene Thoret en conferencier.

En conclusion, je pense que je n'etais pas la meilleure cible pour lire cet ouvrage qui n'est qu'une vulgarisation et ne traite que trop superficiellement de ce sujet qui necessite des developpements plus longs du fait de sa richesse inouie. Si cela vous interesse, je peux vous donner quelques livres a lire (le plus souvent en anglais, je vous previens), mais le mieux c'est d'aller voir tous ces films, ils sont extraordinaires et ne vous laisseront pas indifferents, c'est le moins que l'on puisse dire. Pour moi, ils me donnent une peche d'enfer!

Note finale, 1/5. Pour neophytes exclusivement, les autres passez votre chemin

PS, pour Danyel:

Le livre ne traite pas des 2 films, Punishment Park et Electra Glide in blue, le premier n'est meme pas mentionne dans la petite filmotheque ideal qui conclut l'ouvrage.


1425. stefan - 17/06/16 23:51
Tillerton => J'espère que ça te plaira. Tiens moi au courant.

Nemo => Ça c'est un beau compliment qui devrait lui plaire.

1424. froggy - 17/06/16 23:01
Winoc & Richez, Le postello

Tiree d'une histoire vraie, ce roman dessine raconte l'enquete que mene un jeune marchand d'art qui a acquis pour une somme derisoire au Marche aux Puces de St Ouen pres de Paris un tableau non signe qui pourrait bien etre d'Edgar Degas, rien que ca! Evidememnt, cette enquete sera de longue haleine, elle durera plusieurs annees. La recherche de la verite sur l'auteur du tableau equivaut a une veritable enquete policiere parsemee de fausses pistes et d'indices qu'il faudra decouvrir entre autres aux moyens de rayons X. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette BD est passionnante, vous ne la lacherez pas durant les 122 pages qui la composent. Enfin, moi, elle ne m'a pas lache et je l'ai lu d'une traite car il y a un veritable suspense et le monde qui y est decrit est extremement interessant avec ses experts et ses fumistes. Vous apprendrez beaucoup sur le milieu des marchands d'art et d'antiquites quand vous lirez la chose. Et d'une maniere ludique en plus!

Le seul probleme que j'ai eu avec cet album reside dans le dessin. Il est globalement bon mais il est inconsistent avec certains personnages, ils les ratent dans quelques scenes comme si iletait alle trop vite en la besogne et on a presque du mal a les reconnaitre. Par contre, il a magnifiquement croque le visage de l'experte que l'on voit a la fin de l'histoire, une veritable tete a claque. C'est la seule reserve que j'ai sur cet album qui est assurement une de mes meilleures lectures de ce premier semestre, il fera certainement partie de mon palmares de fin d'annee.

Note finale, 4,5/5. Passionnant de bout en bout.

1423. nem° - 17/06/16 22:39
Le dessin de Boudier m'évoque du Neaud avec une pincée de Larcenet.

1422. TILLIERTON - 17/06/16 22:28
En tout cas, c'est parti pour "Insomnies" dont j'ai été conquis par la présentation et les quelques illustrations.
Bonne analyse de "Black Dog" par le mangeur de grenouilles . J'ajouterai un emploi inusité des couleurs, chaudes, et vives par Gotting jouant sur le contraste chaleur / noirceur du scénario et les personnages dont aucun ne mérite notre empathie.

1421. stefan - 17/06/16 19:26
Ok, j'essaierai de jeter un oeil.

1420. TILLIERTON - 17/06/16 19:14
Stéphane Heurteau et pas Heurtaux.
La narration de "Over" n'a rien de classique, sur ce que je me souviens. On est confronté à une conclusion surprenante, et le découpage est exigeant avec des retours. Je m'en vais le ressortir et crois me rappeler que Heurteau a tenu au N&B. C'est ce qu'il explique dans un cahier graphique ajouté en fin d'ouvrage

1419. herve - 17/06/16 18:20
les carnets secrets de Guillaume Bianco #2

J'avais beaucoup aimé le premier volume de ces carnets qui était consacré exclusivement aux seins, c'était drôle, bien enlevé et percutant.
Avec ce second volume, Guillaume Bianco se disperse un peu. Il manque une cohérence scénaristique à ce carnet, qui devient plus un journal à la Sfar, qu'un carnet portant sur un thème précis.
J'ai parfois eu l'impression de lire un catalogue d'expériences sans queue (oups! pas fait exprès) ni tête. Dommage que l'auteur se disperse autant sur ce volume.
Néanmoins, j'ai bien ri à certaines situations cocasses vécues par l'auteur.

note: 2,5/5

1418. stefan - 17/06/16 15:46
Ha, je connaissais pas Over. ça m'a l'air d'être plus dans une démarche de polar policier classique.

Tu me diras.

1417. TILLIERTON - 17/06/16 08:52
Ça me fait un peu penser à "Over" de Heurtaux. De prime abord , style assez proche. Je suis partant.

1416. stefan - 17/06/16 04:00
Insomnies par Germain Boudier, chez Sixto.



Dans le roman noir, et en particulier le roman noir à la française, de Léo Malet à Fred Vargas en passant par Jean Claude Izzo, l'intrigue policière est un prétexte pour explorer l'humain, ses failles, ses noirceurs, sa place dans la société. Le fait de mettre les personnages face à des évènements violents, et à la mort servant de révélateur.



Mais une distance se créé souvent avec le lecteur du fait de la position particulière du personnage principal, qui est souvent policier, ou détective, donc, pas tout à fait monsieur tout le monde. Cette distance n'a rien de gênant en soit, mais ici, dans Insomnie Germain Boudier tente de placer son lecteur au plus près de son personnage principal en en faisant un vrai monsieur tout le monde ordinaire et réaliste, puis en créant une intrigue où son personnage ordinaire tomberait dans le roman noir de façon subtile et plausible. La première, réussite, de ce livre, je crois, c'est qu'il y parvient tout à fait.



A Concarneau Damien, le héros de cet histoire est un homme au bord de la dépression, coincé entre un boulot de vendeur de chaussures inintéressant et son couple qui bat de l'aile, il ère la nuit sur un sentier biscornu et mal fichu en bord de mer en fantasmant sur une vie plus aventureuse. De manière subtile, Germain Boudier joue avec son lecteur et le lance sur des fausses pistes, cette balade le long du sentier ne permet jamais d'en deviner la fin, et très subtilement sert de prétexte à une réflexion délicate sur la vie et sur nos choix. Au final on se rendra compte que chaque personnage rencontré sur le sentier le mettra face à une version alternative de lui même, de ses futurs possibles.



Quels choix va faire Damien? Vivra-t'il le grand frisson en découvrant le butin convoité et caché de braqueurs banques décédés? La noire réalité sera-t'elle à la hauteur de ses fantasmes? Sombrera-t'il lentement dans la folie? Sera-il submergé par la morne routine du quotidien? Ou trouvera-t'il une troisième voie innattendue? Tout le long du récit Germain Boudier brouilles parfaitement les pistes, en flirtant habilement avec les clichés du genre, et déroule le fil de son intrigue de manière cohérente et inattendue.



Graphiquement, l'album est très maitrisé, chaque image impeccablement composée avec un noir et blanc qui installe une ambiance lourde et inquiétante entrecoupé de quelques scènes d'actions fantasmées aux lavis de toute beauté.




1415. stefan - 17/06/16 03:35
L'école du gag par Jorge Bernstein et James, collection alimentation générale chez Vide Cocagne.



Présenté comme un manuel sur la BD d'humour, L'école du gag suit l'apprentissage d'un nouvel élève admis à l'école du gag. Sur le modèle d'un art invisible de l'absurde, chaque leçon est mise en abyme. Styles d'humours et références, le panel visité, au cours de ces leçons, par les auteurs est large, et visiblement, ces derniers recherchent plus à perdre le lecteur dans un non sens conceptuel qu'à vraiment lui apprendre quelque chose.



Je crois que rarement je n'avais vu un livre s'enfoncer si loin dans l'expérimentation formelle et la recherche du nième degré. Ça commence relativement doucement et ça monte peu à peu en puissance pour, à force, devenir un véritable morceau de bravoure, un monument élevé à l'humour absurde qui donne tout son sens au titre de l'ouvrage. James sert le propos avec son style le plus épuré qui derrière son apparence didactique n'en reste pas moins hyper expressif.


1414. stefan - 17/06/16 03:18
Le Collectif Collectif, collection alimentation générale chez Vide Cocagne.



Euro 2016 oblige, Vide Cocagne sort un collectif sur le thème du football. Critiques, moqueurs, érudits, nostalgiques, décalés, revendicatifs, passionnés, gavés... souvent très drôles, Benjamin Adam, Jeanjean La Jambe, Wassim Boutaleb, B-gnet, Elosterv, Jérôme Bihan, Franky Chaussette, Gwenole Le Dors, Thierry Bedouet, Joseph Safieddine, Clément C. Fabre, Mathieu Demore, Bouzard, François Ravard, Half Bob, James Kayes, Matt Dunhill, Jean-Michel & Robin Raffalli, Lionel Serre, Guillaume Carreau, Damien Froidboeuf, Joël Legars, Vegas, Thomas Gochi, Marina Savani, Abdel de Bruxelles et Benjamin Mialet. 28 auteurs et autant de visions du football, une belle équipe pour un bel ouvrage.








1413. froggy - 17/06/16 01:14
Morice & Quella-Guyot, Boitelle et le Cafe des Colonies

L'annee derniere, j'avais decouvert ce duo d'auteurs avec le tres joli album, Facteur pour femmes que je continue a recommander toujours aussi vivement pour tous ceux qui ne l'ont pas encore lu. Quand j'ai vu l'annonce de cet album au debut de l'annee chez Grand Angle, j'ai ete surpris du faible espace de temps separant ces 2 albums. J'appris qu'en fait celui-ci etait une reedition et que donc il est anterieur a Facteur et meme tres anterieur car il a ete realise en 2010. Est-ce que le Facteur a ete un tel succes de librairie que l'editeur a decide d'en profiter pour reediter cet album dans la foulee? Je ne sais pas mais en attendant, je peux le remercier d'y avoir procede car ce Boitelle est aussi bon que son successeur.

La BD est l'adaptation d'une nouvelle de Guy de Maupassant. Cela signifie donc que l'action se passe au 19e siecle et en Normandie. C'est une histoire toute simple puisqu'elle raconte l'amour d'un jeune soldat normand faisant son service militaire pour une jeune femme noire, serveuse dans ce Cafe des Colonies au Havre. Notre jeune tourtereau veut epouser la belle et bien sur, il doit la presenter a ses parents, paysans du Pays de Caux. Si le debut de la rencontre se passe bien, la fin l'est nettement moins car lors d'une promenade dans le village, le couple est la risee et l'objet de moqueries et le cure leur annonce qu'il interdira a cette femme de penetrer dans son eglise. Ce qui fait que les parents ne donnent pas leur consentement a ce mariage. "Elle est beaucoup trop noire" dit la mere. C'est donc une triste histoire d'une banalite a pleurer et l'on pourrait accuser tous ces gens d'etre d'epouvantables racistes mais en fait, considerant la maniere dont s'est realise, j'ai eu l'impression de voir des braves gens qui n'avaient jamais vu de noirs de leur vie a part dans le journal et qui ont peur de l'inconnu que cette femme represente pour eux. Comme d'habitude chez Maupassant, il nous montre ses compatriotes normands pas toujours sous leur meilleur jour puisque c'est surtout a cause de la reaction des villageois en voyant ce couple mixte se promener dans la campagne que les parents cedent a la pression environnante.

Quella-Guyot a joliment adapte cette nouvelle que Morice a joliment dessine avec le meme talent que je lui avais decouvert dans le Facteur. Son dessin respire la douceur, la bonte, la gentillesse mais sans etre mievre et niais. En cela, il me rappelle beaucoup ce que je ressentais quans je lisais les BD du regrette Andre Geerts meme si leurs styles sont differents. J'aime enormement ce genre de dessin et quand c'est associe a une bonne histoire comme c'est le cas ici, le resultat final est excellent.

Je ne connais pas le contenu de la premiere edition, mais celle-ci comprend une courte nouvelle situee en postface ou le scenariste raconte la destinee de Norene, la jeune et jolie femme noire, apres sa separation avec Boitelle.

Note finale, 4.25/5, c'est tout a a fait le genre d'albums que je recommande pour les petits comme pour les grands

1412. froggy - 15/06/16 23:27
Loustal et Gotting, Black Dog

Apres Paringaux, Jacques de Loustal s'est associe a Jean-Claude Gotting pour nous offrir un album que je situerai entre la BD noire et une comedie dramatique puisque cela raconte l'histoire d'un mecanicien qui s'acoquine avec un mafieux local dont l'epouse s'ennuie tellement dans sa villa avec piscine qu'elle seduit tous les hommes qui passent a sa portee. Inutile d'ajouter que cela finira tres mal pour notre pauvre here et ce n'est pas un spoiler car l'histoire commence avec sa mort puisque le recit est construit sous la forme d'un retour en arriere, c'est donc l'histoire qui n'a pas de chance, c'est le moins que l'on puisse dire a son sujet. Son signe astrologique devait etre Scoumoune, ascendant manque de cul!

L'engrenage fatal commence le jour ou il se fait virer par le patron du garage ou il travaillait pour avoir desobei a ses ordres et avoir ete trop zele pour reparer la Cadillac du caid, celui-ci lui demande de venir le voir, pour la suite, vous n'avez qu'a lire cet album qui est tres bon. Meme si je n'ai pas beaucoup aime le Gotting precedent, Watertown, le scenariste sait manifestement raconter une histoire. Peu de personnages interviennent mais ils sont bien caracterises et dans le genre litteraire qu'est le noir, c'est ce qui est le plus important car ce sont les intervenants qui sont le moteur de l'action.

En ce qui concerne le dessin de Loustal, la lecture de cet album, son dernier en date qui succede a celle que je viens de faire de Barney et la note bleue qui a 30 ans me permet de constater son evolution. Malheureusement, je ne la trouve pas dans le bons sens, j'ai trouve ces personnages tres, tres raides (mais pas autant que chez Leo, je vous rassure) alors que dans Barney, les personnages etaient plus souples. Ils se marient bien dans les decors mais Loustal les y place comme si il installait des soldats de plomb dans un diorama, il sont la mais ne bougent pas. C'est un peu dommage car cela donne un caractere statique a l'ensemble. Heureusement que la BD contient des phylacteres contrairement a celle de Paringaux parce que sans cela, cela aurait ete d'un immobilisme total. Cependant, comme l'histoire est bonne et que que le dessin l'est tout autant malgre ce que j'ai pu en ecrire, j'ai bien aime l'ensemble.

Note finale, 3,25/5

1411. pierrecédric - 15/06/16 10:17
Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, with not blague.

1410. marcel - 15/06/16 10:14
Moi au moins, j'ai pas cette débile obsession du bien parler.
Naaaaan ?... Sans dec' ?... J'aurais jamais cru...

1409. pierrecédric - 15/06/16 10:05 - (en réponse à : Bouffon number two)
Moi au moins, j'ai pas cette débile obsession du bien parler.

1408. Danyel - 15/06/16 10:03
Moi à votre ta/place je consulterais

Justement, toi, ça fait combien de temps que tu consultes ? A ta place je changerais de thérapie.

1407. pierrecédric - 15/06/16 09:28
Ça te/vous fait aussi mal aux fesses que ça ces expressions ?
Moi à votre ta/place je consulterais ou je me flinguerais parce que à 90 95 ans je deviendrais pour sûr sénile.
C'est juste l'opinion que je me fais de cette conversation.

1406. TILLIERTON - 15/06/16 08:55
L'expression la plus con: "rétropédalage"appliqué à la politique, sinon, "on ne lâchera rien", qui traduit un esprit hermétique et fermé triple tour

1405. Quentin - 15/06/16 06:39 - (en réponse à : pm)
Soit c'est moi qui m'exprime mal, ou c'est toi qui me fait un procès d'intention. Je n'ai pas dit que l'Iran est une démocratie. La BD que je résumais et que tu n'as pas lue montre tout le contraire. Ce que je voulais dire, c'est que quand on voit un tel mouvement populaire qui lutte pour la démocratie contre une dictature théocratique, il est clair que ce n'est qu'une question de temps avant que la démocratie n'arrive.

Me rendre fan de la dictature iranienne ou d'ISIS (voir ton post 909) simplement parce que je suis fan de Zahra's paradise, c'est aussi con que de te rendre fan du nazisme parce que tu es fan de Mauss.

1404. Danyel - 15/06/16 02:48
J'ai oublié dans la liste des expressions exaspérantes le "divers et varié", un parfait pléonasme, puisque les deux mots ont le même sens.
Auquel il convient d'ajouter "vrai faux" qui sévit depuis 1985 et l'attentat du Rainbow Warrior. Plus rien n'est vrai ou faux tout est vrai et faux.
Ce qui traduit bien l'époque, non ?

1403. pm - 15/06/16 01:38 - (en réponse à : Quentin)
Je vois que la mauvaise foi ne te quitte pas.
Non Quentin, tu ne parlais pas de lutte pour la démocratie tu disais "un livre à lire par ceux qui ne croient pas la démocratie possible en terre musulmane", ce qui en bon français veut simplement dire que tu penses que l'Iran est une démocratie et qu'on ne s'en rend pas compte. Mais peut-être que tu t'exprimes mal.

1402. Quentin - 14/06/16 18:55 - (en réponse à : pm)
Ah OK. Moi je parlais de la lutte pour la démocratie décrite dans une BD iranienne que j'avais lue. Toi tu ne me répondais pas sur la BD, mais tu m'attaquais sur mes soi-disant opinions politiques qui ne sortaient en fait que de tes fantasmes (et tu récidives).

J'ai cru un instant que tu avais changé et que tu savais reconnaître quand tu disais une connerie. Me voilà bien rassuré.



 


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