Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (19)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1101. marcel - 17/01/19 11:01
Bon, donc, j'ai "lu" 3 verites de MA Mathieu.
Une tres bel objet... Mais pfffff. Je suis surement tres con, mais j'ai pas compris l'interet (ni meme le propos).
D'abord, y a le "rouleau", une tres longue image qui semble... pas vraiment raconter une histoire, meme si il y a une progession, sur les mots, l'ecriture. C'est quand meme un peu hermetique.
(Au passage, j'ai pris moins de temps pour le lire que pour le re-enrouler).
Ensuite le truc en accordéon. Rien compris (s'il y avait quelque chose a comprendre).
Enfin, un ensemble d'images, dont je suis meme pas sur qu'elles etaient dans le bon ordre, et la encore, rien compris.

Bref, de belles illustrations. Voila voila.

1100. marcel - 17/01/19 10:52
Tiens, un yatta qui traine...

1099. longshot - 16/01/19 15:53 - (en réponse à : Bert)
Ah ça pour être cohérent c'était cohérent ;) Ton sur ton.

1098. bert74 - 16/01/19 15:27 - (en réponse à : longshot)
Ah ouiiiiii, je n'avais pas vu que c'était l'auteur de la BD dont tu parlais !!
Bon ben, ça reste cohérent, quoi...

1097. longshot - 16/01/19 14:45
@ Bert : Oui, David Rault, c'est justement l'auteur de la BD dont je parlais... J'avais vu ses vidéos, que j'avais aussi trouvées très bien, et c'est ça qui m'avait donné envie de lire son livre — ça et la présence de Libon, entre autres, parmi les auteurs.

(Sur Youtube on trouve aussi une critique de son guide, mais le type qui en parle... Bon, disons qu'on n'a pas les mêmes centres d'intérêts.)

@ Danyel : Merci. Mais je ne m'y intéresse qu'en curieux, parce que j'aime bien savoir le nom des trucs. Là c'est quelque chose qu'on croise partout, le moindre éditeur de texte en propose plusieurs dizaines, ça m'intéressait d'en savoir un peu plus sur le sujet. Mais je n'en ai pas vraiment besoin en pratique... Les publications scientifiques laissent de toute façon assez peu de liberté de ce côté...

(Et sinon j'ai vérifié rapidement, je n'ai pas l'impression que Neville Brody soit seulement cité dans la BD. Mais après une rapide recherche sur son nom, effectivement, je comprends pourquoi il était inutile de préciser.)

@ lien : oui, les deux albums datent de 2012, le recueil de 2014. Mais j'ai découvert les auteurs récemment, via leurs chroniques dans la Revue Dessinée, du coup je lis leurs bouquins, un peu dans le désordre — j'avais lu celui sur Nerval que j'avais beaucoup aimé, et j'ai aussi le premier tome de la biographie de Fritz Haber par Vandermeulen dans ma pile à lire.

1096. froggy - 15/01/19 19:31 - (en réponse à : Quentin)
Je ne savais pas cela pour ses autres albums. Cela sera sans moi de toutes facons, je ne suis pas tres interesse par ce genre de sujets.

1095. Quentin - 15/01/19 18:47 - (en réponse à : froggy)
"Ca commence à faire qq bouquins d' auteurs qui racontent leurs galères de dessinateurs. Un jour, ça rejoindra peut-être ceux/celles qui racontent leurs maladies."

Mademoiselle Caroline a aussi fait un album sur sa dépression et plusieurs autres sur ses grossesses et sa maternité donc elle cumule tous les clichés.

Mais j'ai bien aimé la différence invisible, donc si je tombe sur sa vie d'artiste, je lui donnerai peut-être une chance.

1094. froggy - 15/01/19 18:04
Mademoiselle Caroline, Ma vie d'artiste.

C'est un heritage qui a decide de la vocation de l'auteur. En effet, dans cet album ou elle raconte sa vie, elle y raconte que c'est la decouverte d'un carton a dessins dans une maison du Vivarais heritee par sa mere qui la fit devenir auteur de BD. Elle y narre son enfance marquee par le dessin, puis ses 5 annees d'etudes a l'Ecole Penninghen, une ecole prestigieuse et tres difficle a integrer a l'issue de laquelle bardee de son diplome, elle travaillera quelques mois en tant qu'assistante-illustratrice dans une agence de publicite. Mais lassee de l'ambiance deletere qui y regne, elle se met en freelance et deviendra finalement un auteur de BD mais la aussi, les malhonnetes ne manquent pas. Heureusement, elle est arrive a se faire editer chez Delcourt. Les choses se sont arrangees.

C'est le hasard qui a fait que je lisais cet album alors que Torpedo aavit ecrit ceci dans son post #1004, "Ca commence à faire qq bouquins d' auteurs qui racontent leurs galères de dessinateurs. Un jour, ça rejoindra peut-être ceux/celles qui racontent leurs maladies.". Cela m'a bien fait sourire.

Comme toujours et ainsi que je l'ecris regulierement dans ces chroniques de lecture, lorsqu'une histoire est aussi peu originale que celle-ci, c'est le traitement qui fait la difference. Et ici, le ton adopte par l'auteur convient parfaitement au recit. Elle sait tres bien que sa vie n'a rien d'exceptionnel, sauf pour elle et sa famille. Ses recitatifs sont ironiques et elle n'hesite pas a raconter des scenes qui ne sont pas a son avantage, elle y est meme parfois ridicule mais ces moments d'auto-derision apportent des moments bien amusants dans un recit qui serait d'une rare banalite sans cela, j'avais oublie le cliche de ses parents qui voulaient absolument qu'elle excerce une profession plus honorable et qui l'aideront cependant dans sa route au succes. J'ai ete immediatement pris par le ton du livre qui ne m'a pas quasiment pas lache jusqu'a la fin que j'ai trouve un peu longue ou elle raconte ses deboires dans les salons et festivals de province, cela donne quelques anecdotes amusantes mais elle aurait du couper un peu.

On le sait, il a toujours ete difficile de devenir un auteur de BD, il y a beaucoup d'appeles et peu d'elus. Avant, il n'y avait que Spirou, Tintin, Pilote et Vaillant/Pif ou les places etaient trustees par les grands auteurs. Aujourd'hui, on edite beaucoup plus, trop disent certains, mais on demande a un jeune de 18/20 ans d'avoir autant de talent qu'un Franquin ou un Giraud avec 20 ans d'experience. C'est cela oui.

Mademoiselle Caroline raconte donc qu'etre un auteur de BD n'est pas une sinecure et qu'il faut avoir du temps et meme de l'argent avant de pouvoir vivre ou a tout le moins subvenir de ses droits d'auteurs. Il faut un soutien qui reside pour elle en un epoux car elle a fait l'experience de deboires financiers dus a des personnes fort peu scrupuleuses.

Je l'avais decouverte avec Touriste ou elle a mis en images les voyages de Julien Blanc-Gras, album que j'avais suffisamment aime pour acquerir celui sur l'autisme, La difference invisible qui lui m'a aussi m'avait beaucoup plu ainsi que je l'avais ecrit ici meme. J'aime bien son style fausssement lache. Au fur et a mesure que le recit avance, le dessin devient de moins en moins simple afin de montrer ses progres. Ainsi, les couleurs apparaissent quand elle recoit en cadeau une boite de crayons de couleurs, les pages consacrees a l'ecole Penninghen sont egalement l'occasion de dessiner avec des outils differents, etc. J'ai trouve que c'etait une bonne idee et permet ainsi de rester proche de l'heroine et meme de s'identifier a elle un petit peu.

Note finale, 3,75/5. Cet album s'est avere etre une tres bonne surprise en definitive.


1093. Lien Rag - 15/01/19 16:20
Shelley, c'est sorti il y a plusieurs années c'est ça?
J'avais plutôt bien aimé quoique ayant été très dérouté par le passage de la biographie à la fiction pure, j'ignorais que c'était deux albums rassemblés par contre.

1092. bert74 - 15/01/19 15:13
Il y a une série de petites vidéos (liste très courte malheureusement) super bien faites sur la typographie (ou plutôt sur l'histoire de certaines typo) sur la page youtube d'un dénommé David Rault

Ca change de vidéos à charge contre Comic sans MS qui n'expliquent rien du tout.

(je me demande si c’est pas Lien qui en avait déjà parlé ici)

1091. Danyel - 15/01/19 14:44
Non, je ne connais pas. Durant mes cinq années d'Art Déco, mes seuls guides ont été mes professeurs et ma pratique.
Il m'a bien fallu deux années supplémentaires après mon diplôme pour me sentir à l'aise dans les mises en page et les choix typo, trouver ça finalement très amusant et oser des trucs. Avant cela, j'appliquais les règles pour éviter les erreurs. Mais je connais un paquet de jeunes directeurs artistiques qui n'ont jamais franchi ce cap et se reposent entièrement sur l'ordinateur pour les choix typo et la compo. Ce qui donne au pire des résultats atroces, au mieux des mise en pages et titres pauvres et passe-partout. N'importe qui peut manier de la typo avec un ordinateur, mais il faut connaître les règles et surtout aiguiser son œil.
Je ne sais pas quel genre de recommandations peut contenir ce guide. Mais cela peut être utile, je suppose, pour minimiser les erreurs. Et puis, il faut surtout regarder les bouquins de graphisme anglais (pour la folie innovante et chic), américains (pour le classicisme raffiné) et japonais pour le délire graphique tapageur.
On peut éviter les français. Dans les agences anglo-saxones, il y a un poste de "type director", un gars hyper pointu dont la fonction est de créer des mises en pages et rechercher des caractères typographique qui ont une personnalité. Chaque police signifie quelque chose.

1090. longshot - 15/01/19 12:03 - (en réponse à : Danyel, Marcel)
Euh, l'onciale, je connaissais déjà, mais le reste, va quand même falloir que je révise ;)

À propos Danyel, est-ce que tu connais son Guide pratique de choix typographique ? Tu en penses quoi ?

1089. Danyel - 15/01/19 11:32
En effet, mon message peut paraître un peu hermétique. Mais Longshot qui maîtrise maintenant a dû comprendre.

1088. marcel - 15/01/19 09:44 - (en réponse à : Danyel)
J'ai pas du tout le bagage pour comprendre ce que tu dis, mais j'ai au moins appris un mot : "onciale".

1087. Danyel - 15/01/19 02:36
J'ai quand même été ému de voir figurer entre autres noms qui me sont familiers mon prof de typo aux Arts Déco (Albert Boton, grand créateur de caractères et de logos) avec qui j'ai étudié la calligraphie : l'onciale sur toute une année avec des pages et des pages à faire chaque soir pour prendre le coup.
Mais les Arts Déco, c'était surtout l'école suisse en typo avec ses mises en page statiques au cordeau. Inutile de dire que Neville Brody, c'était Satan. :-)

1086. Danyel - 15/01/19 02:28
J'ai trouvé "ABDC de la typographie" décevant. Je ne m'attendais pas du tout à une forme bande dessinée qui a mon avis n'est pas appropriée à ce type de sujet.

1085. longshot - 14/01/19 13:16
ABCD de la typographie, par David Rault et : Aseyn, Singeon, Libon, Seyhan Argun, Delphine Panique, Olivier Deloye, Hervé Bourhis, Alexandre Clérisse, Anne Simon, Jayke Raynal et François Ayroles, chez Gallimard. Plutôt qu'un ABCD, c'est surtout une histoire de l'écriture et de la typographie qui est ici mise en images : de l'invention de l'alphabet au Gotham et au comic sans, en passant par Guthemberg, les grandes étapes sont familières mais les détails et sans doute la plupart des développements récents ne sont sans doute connues que des spécialistes. Qui ici (à part Danyel) a entendu parler de la classification Vox ou des rencontres de Lure ? Sur la forme, parmi les auteurs qui illustrent chaque chapitre (illustrent au sens large... je précise, parce que je viens de lire l'entretien croisé avec Bravo et Sattouf sur ActuaBD...), il y a plusieurs que je connais bien (Libon, Delphine Panique via Topo), d'autres qui m'étaient totalement inconnus (Argun, Deloye ?), mais il me semble assez clair que le choix ne s'est pas fait que sur la base du hasard et des affinités, car le style graphique de chacun colle en général assez bien à la période choisie. Sur le fond, en tant que béotien j'ai trouvé ça à la fois assez intéressant et... pas franchement passionnant. Ça ne tient pas vraiment en haleine, quoi. Mais je le relirai sans doute, à l'occasion...

L'univers, créativité cosmique et artistique (oui c'est le titre complet, qui n'apparaît qu'en pages intérieures), par Hubert Reeves et Daniel Casanave, dans la Petite bédéthèque des savoirs. Bon, autant dire que vu le sous-titre, j'ai quelques réserves... La préface de Vandermeulen évoque le vitalisme de Bergson, on lit au détour d'une case que « les papillons ont pour but de polliniser les fleurs », plus quelques pages sur la genèse et le thème général d'un parallèle douteux entre nature et création artistique, tout ça pour conclure que le sens de la vie, ce serait d'embellir le monde. Pourquoi pas, mais franchement je trouve le mélange des genre assez douteux. Le livre vulgarise assez bien des concepts intéressants, comme la notion d'émergence, mais à part ça... Et apparemment les textes sont tirés directement d'un spectacle de Reeves ! Drôle de collaboration, qui explique peut-être certaines bizarreries, comme le dessin d'un cristal pour représenter un atome... À croire que Casanave était véritablement seul aux manettes. Après, j'apprécie toujours son style (enfin... sauf pour les nus... ses Adam et Ève...), mais sur le fond force m'est de reconnaître que c'est plutôt raté.

Shelley, par Casanave et Vandermeulen, chez Le Lombard. Étrangement sous-titré « La vie amoureuse de l'auteur de Frankenstein », cet album est en fait un recueil de deux volumes, le premier consacré à Percy, le second à Mary. Le récit s'inscrit apparemment dans une collection « Romantica » dont le principe est de mêler biographie d'auteurs romantiques et fiction inspirée de leur œuvre. Pour le coup ce mélange des genres-là ne me dérange en rien, et j'ai trouvé le résultat plutôt réussi.

1084. froggy - 12/01/19 15:41
Il serait interessant de savoir si tout le monde ou a tout le moins une grande majorite de gens est capable de donner le nom de l'artiste si on leur montre un de leurs dessins ou tableaux. Je crois qu'il y aurait des surprises. Comme quoi, la celebrite, cela ne veut pas dire forcement grand-chose.

1083. heijingling - 12/01/19 08:27
C'est un exercice de congratulation réciproque, cet entretien croisé, et c'est bizarre comme Bravo professe le contraire de ce u'il fait:"Ne pas faire la morale", alors que ses albums sont ultra-manichéens, on voit tout de suite qui sont les bons et les mauvais, et "l'humour fait tout passer", alors que ses bouquins ne sont pas franchement droles, pour le coup, c'est Sattouf qui applique bien ces préceptes.

Pour l'autre discussion, Quentin et les autres ne parlent pas de la même chose, on cause de reconnaissance et de célebrité, quand Quentin parle de l'ultra-célebrité, quand l'auteur est devenu (de son vivant ou pas) fabriquant d'icones. Sur ce point, je suis d'accord avec lui, le trait ou la touche d'Hergé, de Mattoti, de Bilal, de Picasso ou de van Gogh est devenu comme un logo que l'on peut mettre sur une voiture ou une cravate, cela s'applique à peu d'auteurs, et ne dépend pas du talent, cela ne fonctionne pas pour Franquin ou Pissaro par exemple.

1082. froggy - 12/01/19 01:37 - (en réponse à : Philippe)
Ta citation de Wilder est probablement plus exacte, je la citais de memoire sans avoir google.

Tu as egalement raison pour Saddam Hussein et l'Irak. J'ai fait la confusion bien involontairement du fait que l'invasion du Koweit est mentionne dans l'album. Et un dictateur arabe est aussi pire qu'un autre dictateur arabe.

1081. pm - 12/01/19 00:51 - (en réponse à : Quentin )
Je trouve que tu fais très fort dans la mauvaise foi, je te parle de Picasso de son vivant, célèbre sans être spécialement populaire, ce qui ne l’a pas empêché d’être aujourd’hui ce que tu décris.

1080. pm - 12/01/19 00:48
Il manque un bout à ma citation «  c’est horrible qu’E L soit mort...

1079. pm - 12/01/19 00:46 - (en réponse à : Froggy)
Saddam Hussein était président d’Irak, pas de Syrie. En Syrie c’était le papa du dictateur actuel, qui ne valait pas mieux.

1078. pm - 12/01/19 00:40 - (en réponse à : froggy)
Oui, c’est à peu près ça même si ma version est légèrement différente car B Wilder était un ami de Lubitsh «  C’est horrible qu’Ernst Lubitsh mais c’est encore plus horrible de savoir qu’il n’y aura plus de nouveau film d’E. L. »

Concernant l’arabe du futur ce tome 4 est probablement mon préféré avec le 1. Au 3 je ttouvais qu’il tournait un peu en rond mais plus là. Et il y a quand même quelques passages qui m’ont fait exploser de rire comme celui où le jeune Riad apprend comment on fait les bébés. J’en ris encore en l’écrivant.

1077. froggy - 12/01/19 00:38
Je ne voulais lire cet entretien croise entre Bravo et Sattouf qu'apres avoir lu le Sattouf.

Lien

1076. froggy - 12/01/19 00:05 - (en réponse à : Philippe #1073)
Oui bien sur. C'est bien celui-la? "Le pire dans la mort de Lubitsch, ce n'est pas qu'il soit mort, c'est que n'aurons plus jamais de nouveaux films de Lubitsch"

Mais on l'attribue aussi a William Wyler qui etait present a l'enterrement.

De toutes facons, c'est toujours ce que je pense quand un artiste que j'aime enormement disparait. C'est l'egoisme des fans.

1075. froggy - 11/01/19 23:54
Sattouf, L'arabe du futur T4

Ou pour le franco-syrien, les choses se corsent.

Le petit Riad a maintenant 10 ans et cela fait pres de 6 mois qu'il n'a pas vu son pere. Celui-ci enseigne maintenant a Riyad, en Arabie Saoudite, sa mere qui refuse d'aller vivre la-bas a cause de la condition feminine liee a la religion musulmane est retournee dans sa Bretagne natale avec ses 3 garcons pour s'installer pres de chez sa propre mere, la grand-mere de l'auteur. Un soir le pere revient sans s'annoncer, le plus jeune de ses 3 enfants ne le reconnait meme pas, quant a Riad, il s'est rendu compte qu'il ne lui manquait pas durant ces 6 mois. De la, la famille fera quelques allers-retours entre la France et la Syrie. Mais a l'image des maisons delabrees syriennes, le couple montrant de plus en plus ses lezardes se fissure. Il faut dire que la mere subit une tres dure epreuve physique. Paralellement a tout cela, le petit Riad, se decouvre une attirance pour la gent feminine pleine de mystere mais qui pour le pere est la personnification du sheitan, le diable. Toujours aimable lui dit la mere. Le livre se termine sur un suspense digne d'un feuilleton a l'eau de rose.

La reaction de la mere est ce que j'attendais le plus de cet ouvrage apres le tome 3. En effet, son role etait plutot passif dans les premiers tomes, elle faisait fonction de genitrice et servait de lien pour faire la comparaison entre les modes de vie entre les deux pays. Ici, elle prend le premier plan, car ses enfants sont restes avec elle et c'est le pere qui prend le deuxieme role, mais quel deuxieme role! Grandissant, l'auteur se rend compte que la figure paternelle n'est pas aussi grandiose qu'elle ne l'etait au debut de sa vie, l'homme est devenu de plus en plus religieux et cache ses contradictions derriere la facade d'un homme croyant aux preceptes du Coran. Son accent etranger est de plus en prononce du fait qu'il n'est plus en contact avec sa famille. Etranger a la France, il est devenu etranger a sa propre famille, sa femme et ses enfants ne le reconnaissent plus et ne comprennent pas son evolution. Comment cet homme cultive, manifestement intelligent qui est dans l'enseignement superieur peut-il se montrer aussi retrograde et se laisser aller a dire des choses plus monstreuses les unes que les autres, sur l'art, mais pire surtout, sur les femmes, les noirs et sur les juifs bien sur? Et puis d'ou lui vient cette radinerie qui le ferait presque ressembler a un Harpagon, la fraise en moins. Qu'est-ce que cette femme a bien pu trouver a cet homme pour l'epouser et quitter sa terre natale?

Il faut reconnaitre que la religion musulmane en prend un sacre coup dans cet ouvrage, pour nous occidentaux, habitues aux religions judeo-chretiennes et qui avons ete eleve ou/et grandi dans cet environnement. C'est un temoignage de premiere main que nous offre la l'auteur. Si la condition de la femme s'est grandement amelioree en Occident au fur et a mesure des siecles bien qu'elle ne soit pas encore parfaite loin de la, Sattouf nous fait lire une condition feminine en Syrie plus proche du Moyen-Age que des Temps Modernes. Constamment voilee, toujours au service des hommes, personne ne lui pretant attention quand elle est dans une piece, ne pouvant travailler, ou meme si tres belle, telle la cousine de Riad, et tres intelligente mais completement fanatisee par sa religion, il est evident que la mere francaise de Riad ne pouvait accepter uen telle situation sans rien dire, le contraste est trop dur. Quant a la gent masculine en Syrie, Sattouf ne prend pas de gants non plus pour nous la decrire comme etant soit paresseuse pour les adultes, soit aux portes de l'arrierisme-mental pour les plus jeunes. Les arabes de France sont a peine mieux traites non plus, ce n'est que de la racaille nous montre l'auteur, voleurs, mechants et s'etant regroupes ensemble, s'etant ainsi crees un ghetto. Ajoutons que les petits francais de son age ne sont pas mieux representes, c'est le debut de l'age ingrat quand on a 7 ans mais c'est carrement ingrat double pour les enfants de 14. Mais au moins en France, on ne risque pas de se faire lapider, au sens propre, par ses camarades de classe en sortant de l'ecole parce que selon la rumeur lancee par ses cousins, il serait juif ayant vecu en Israel. En Bretagne, le pire qu'un gamin risque, c'est de se faire casser une dent, ce qui lui arrive au petit Riad. Mais dans les deux pays, les petits adolescents a la puberte naissante ont deja les memes problemes avec le sexe oppose. Sattouf s'etait longuement attache a decrire la misere sexuelle de ceux francais dans son premier film, Les beaux gosses. On sait maintenant quelle etait la source de son scenario, c'etait du vecu.

On le sait deja depuis longtemps, le point fort de Sattouf n'est pas son dessin, c'est la raison pour laquelle je n'ai pas achete sa BD No sex in New York bien que cela m'interesse de savoir comment il a decrit cette ville que je connais si bien. C'est toujours le meme style et la meme typographie, un melange d'ecriture enfantine pou les descritions (telle celle de l'eleve Chaprot dans Les Dingodossiers de Gotlib et Goscinny) et un lettrage plus adulte pour les phylacteres. C'est toujours le meme dessin, je ne sais pas si c'est moi qui m'y suis habitue ou si c'est l'auteur qui s'est ameliore, mais j'y ai fait moins attention. Mais ne vous meprenez pas, Sattouf n'est pas encore Moebius ou Franquin, il ne le sera jamais d'ailleurs. Cependant, il lui faut lui reconnaitre un certain talent pour representer graphiquement les adolescents, les syriens sont des debiles mentaux victimes de trop de consanguinite manifestement et laves du cerveau par la religion musulmane et les discours de Saddam Hussein, alors leur president. Quant aux francais, c'est a peine mieux, le nombre de boutons sur leur visage dus a une acne juvenile est inversment proportionnel a leur QI. Mais les uns comme les autres sont tout aussi teignes, le sous-titre de cet album aurait pu etre l'age bete. Le seul qui s'en sort evidemment est bien sur Riad, qui s'est epargne quand il s'est represente graphiquement.

Je n'ai pas aime cet album autant que je l'esperais, je continue a preferer le troisieme mais cela reste cependant une excellente BD, une des meilleures pour l'annee 2018 assurement, j'attendais evidemment que le personnage de la mere surgisse vraiment, mais je ne m'attendais pas a ce que celui du pere se deteriore a ce point bien que cela etait previsible a la lecture des premiers tomes. Je m'etais attache a ce personnage touchant en definitive, reveur, esperant un monde meilleur pour lui et les arabes, avec ses contradictions. Mais la ce n'est plus possible, il est devenu plus que detestable, il est maintenant ridicule et surtout completement haissable. A l'image des gamins qui embetent son fils dans toutes les ecoles ou celui-ci va, il est devenu bete et mechant. Ce que la derniere case de l'album nous confirme malheureusement. Cet album est definitivement sous le signe de l'amertume et du desenchantement.

Note finale, 3,75/5. C'est toujours aussi passionnant a lire. Il y a cependant moins a sourire que dans les premiers tomes.


1074. Quentin - 11/01/19 23:11 - (en réponse à : pm)
Pour toi une notoriété à long terme induit nécessairement un coté populaire à l'oeuvre. Or , si tu prends l'histoire de l'art et celle des arts graphiques en particulier, ce n'est presque jamais vrai, ou plutôt ça n'a rien à voir. Est-ce que Picasso était populaire de son vivant, très moyennement, très célèbre oui, mais apprécié par une élite.

Tu apportes de l'eau à mon moulin en prenant Picasso comme exemple. C'est une icône. Tout le monde connaît ce nom. Notoriété mondiale, indépendamment du fait que les gens aiment ou pas. Même mes gosses en primaire connaissent le nom et peuvent reconnaître l'un ou l'autre tableau. Les enfants connaissent Picasso même mieux qu'Hergé, c'est dire. Tu retrouves du Picasso partout - cartes postales, magnets, posters, etc. On donne même son nom à des bagnoles! La notoriété, c'est le merchandising et l'iconicité qui la fait. Il y a sans doute du talent, voire même souvent du succès du vivant de l'artiste derrière la notoriété, mais pas toujours.

En BD, si on prend les paris pour savoir qui sera encore connu dans un siècle, moi je mise sur ceux qui sont ou deviendront des icônes. Tintin bien sûr, les schtroumpfs, Astérix certainement (icône nationale, le village Gaulois qui résiste, etc.). Spirou, Gaston, je ne suis pas certain qu'ils seront encore connus dans 100 ans. Franz, plus personne ne connaît. Wasterlain n'est même pas mort qu'on l'a déjà oublié. F'Murr que certains portent aux nues est déjà dans les oubliettes de l'histoire. Cabanes et Bézian, je ne parierais pas un kopeck dessus. Sans parler des centaines de tâcherons qui peinent à publier deux ou trois BD de leur vivant pour toucher moins que le smic. Ceux là n'entreront jamais dans les livres d'histoire de la BD, même pas dans une note en bas de page. Mattotti par contre, je parie que son oeuvre survivra bien. Pas parce que ses BD ont du succès (leur succès est très marginal, même si je considère que son album "stigmates" est parmi les 10 meilleures BD de ces 20 dernières années) mais en tant qu'illustrateur car on le reconnaît au premier coup d'oeil et que ca s'accroche très bien aux murs.

Et toi, sur qui parierais-tu et pourquoi?

1073. pm - 11/01/19 22:05 - (en réponse à : froggy)
Ton paragraphe sur les peintres montre bien qu’on ne peut pas savoir ce que le futur réserve.

Sans aucun rapport mais je pense sue ça va t’amuser: sais tu ce qu’a dit Billy Wilder à l’enterrement de Lubitsch ?

1072. pm - 11/01/19 22:00 - (en réponse à : froggy)
Je veux juste dire que quand tu es grand prix d’Angoulême tu n’es pas un illustre inconnu ni un artiste maudit. Cabanes n’est pas célèbre mais pas inconnu non plus.

1071. froggy - 11/01/19 21:50
1033. pm - 11/01/19 01:40 - (en réponse à : Stephan)
Je n’ai pas dis ça, mais ils sont publiés et reconnus. Cabanes a même été Grand Prix d’Angoulême. Mattotti est un artiste internationalement reconnu. Je pense qu’il y a pire que ces deux là comme artiste maudit.
Il ne s’agit pas de succès populaire comparable à Hergé mais ce n’est pas forcément indispensable pour l’avenir. La postérité on n’en sait rien.


Le fait d'avoir ou pas ete un grand Prix a Angouleme ne veut rien dire. Herge et Peyo, pour ne citer que les oublis les plus frappants, ne l'ont pas etes. Et ils sont autrement plus celebres que Cabanes. De toutes facons, le terme "celebre" ne veut strictement rien dire. Cabanes est celebre aussi mais pour un cercle plus restreint de personnes que ne le sont les deux belges. Et quand je vois la liste de ceux qui l'ont eu (Lien ici), combien d'entre eux le meritait vraiment et combien d'entre eux seront encore lu dans quelques decennies? Nous ne le savons meme pas pour Herge et les autres.

C'est comme pour les Oscars, Hitchcock, Hawks, Kubrick et Lubitsch ne l'ont jamais eu pour les metteurs en scene anglo-saxons, ne parlons pas de l'italien Fellini, du suedois Bergman, du japonais Kurosawa et du franco-suisse Godard. (je fais abstraction de l'Oscar d'honneur qui recompense une carriere et qui n'est qu'une compensation pour des oublis facheux). C'est l'oeuvre qui fait la posterite, pas une recompense donne du vivant de l'artiste. Le fait d'avoir ete reconnu par ses pairs est un honneur tres agreable sur le moment mais cela ne va pas plus loin.

En peinture, je ne connais que deux exemples d'artiste maudits qui la posterite a offert une gloire sans aucune mesure avec ce qu'ils vecurent de leur vivant, Van Gogh et Modigliani. Combien de tacherons qui leur furent contemporains ont disparu dans les limbes des que la derniere pelletee de terre fut pose sur leur tombe?

1070. pm - 11/01/19 20:32
J'ai acheté un rough de Donald par Carl Barks, signé avec certificat, je pensais que ça intéresserait les foules, eh bien pas du tout. Je l'ai revendu à mon prix d'achat.

1069. pm - 11/01/19 20:29 - (en réponse à : froggy)
Le dessin de l'Arabe du futur n'est pas discutable, c'est de la narration dessinée hyper efficace et qui colle parfaitement au propos.
Ceci dit je n'achèterai pas une planche de Riad Sattouf, qui à ma connaissance n'en vend pas.
Concernant les tirages de l'Incal je n'en sais rien exactement mais je pense que ça s'est vendu au moins à 30 000 comme la plupart des Moebius, et pas du tout 1000 ou 2000.
Torpedo citait Inside Moebius, qui à mon avis n'est vraiment pas représentatif. Déjà c'est de l'autoédition et surtout c'était vraiment vendu au début comme un truc ultra pointu au dessin lâché et pour spécialiste car ce n'est pas une histoire mais une réflexion dessinée sur son art. Stardom n'en avait pas fait beaucoup, sans doute autour de 1000/1500, le tirage a tout de suite été épuisé mais pas réédité, ce qui a fait monter la cote de cet album vraiment haut ( genre 200 ou 300 euros) au moins jusqu'à la sortie de l'intégrale. Il semble que les tirages des tomes suivants aient été supérieurs.

1068. froggy - 11/01/19 20:01
Tout d'abord, je tiens a remercier Stefan pour sa tres longue et tres interessante reponse du post #1002. C'est tres gentil de ta part d'avoir pris un peu de ton temps pour moi d'abord et les autres ensuite dont je pense qu'ils ont beaucoup apprecie ton intervention.

Je reviens sur cette partie de cette discussion car j'avais une vision assez idealisee de la relation entre un auteur et son editeur. Et quand j'emploie le terme editeur, je pense plutot a un directeur de collection comme Claude Gendrot l'ait chez Futuropolis, c'est le seul nom que je connaisse. Je pensais que la relation de travail etait plus etroite entre les deux personnes. Il semble que cela ne soit pas vraiment pas le cas bien qu'il semble qu'il n'y ait pas vraiment de generalite egalement, cela serait du cas pas cas, il y a tellement d'intuitu personae dans ce milieu.

Vous avez ecrit beaucoup de choses tres interessantes ces deux derniers jours et le rapport entre talent et succes n'est pas evident. L'exemple de Sattouf a ete cite qui a un tres gros succes de librairie et dans le monde entier de surcroit avec son Arabe du futur malgre un dessin a la qualite tres discutable. J'ai ete etonne des chiffres de vente que Philippe a mentionne pour Moebius. Je pensais que les 2 premiers Incal avaient cartonne plus que cela. Cela avait ete un tel evenement quand le premier etait sorti, on ne parlait que de cela. C'etait bien la preniere fois que le nom de Moebius vendait autant car chacun sait que c'etait Blueberry qui financait Moebius.

On m'a offert pour Noel trois petits cadres reprenant une case de Tintin sachant ma passion pour la BD, l'une est tiree du Lotus Bleu, la deuxieme du Crabe aux pinces d'or est la troisieme de Tintin au Tibet, je les ai mises au mur et ils rendent tres, tres bien. Pris tout seul, ces cases sont excellentes et on pourrait les comparer avec un tableau de Lichtenstein, la vulgarite en moins. Elles tiennent le coup tres bien meme sans la case d'avant, ni celle d'apres. Je le savais mais je ne m'en etais jamais rendu compte m'arretant seulement a quelques cases memorables.


1067. bert74 - 11/01/19 19:08
Concernant les roughs c'est très vrai, la plupart des gens s'en fiche complètement car ce n'est pas assez décoratif.

Le rough de dessin animée, à mon avis ça va de plus en plus prendre une cote.
Et c'est super décoratif.

En visitant l'expo Pixar qu'il y a eu il y a quelques années au musée des Arts Ludiques, je suis tombé ébahi par tous les éléments préparatoires exposé. Je dis éléments et pas dessin car j'ai adoré par exemple les roughs des Indestructibles faits à partir de collages. Hyper-décoratif !

1066. pm - 11/01/19 18:03
En fait j'ai bien vendu les Jugurtha, et assez chers ( entre 80 et 100 euros je crois ), il ne m'en reste qu'un, mais assez mal les Brougue, pourtant il n'y a pas de différences notables si ce n'est que Brougue est moins connu.
Mais ce qui est intéressant c'est de noter que c'est beaucoup trop pointu pour l'amateur lambda, le grand public ebay, mes acheteurs sont le plus souvent soit des dessinateurs de BD, soit des professionnels de la BD.

1065. suzix@bdp - 11/01/19 17:41 - (en réponse à : pm)
je plussoie pour tes Franz. J'aime aussi ces dessins de construction (en général). J'ai donc regardé un par un tes Franz. Je n'ai pas trouvé celui qui me convenait mais cela aurait très bien pu être le cas.

1064. suzix@bdp - 11/01/19 17:32
ah ben oui, j'ai aussi lu trop vite! (;o)

1063. suzix@bdp - 11/01/19 17:31
1062. pm - 11/01/19 17:30 - (en réponse à : Danyel)
Ton message est intéressant, je pense que tu as raison concernant ce marché créé mais ce qui me plait c'est justement qu'une planche n'a pas été faite pour être une oeuvre d'art en soi,


... sauf si ton éditeur est Daniel Maghen peut-être? (;o)

1062. pm - 11/01/19 17:30 - (en réponse à : Danyel)
Ton message est intéressant, je pense que tu as raison concernant ce marché créé mais ce qui me plait c'est justement qu'une planche n'a pas été faite pour être une oeuvre d'art en soi, l'oeuvre étant le livre, et que c'en est quand même une mais pas déconnectée du livre édité. Je mets à part les incongruités de Maghen avec ses conseils aux jeunes auteurs de penser à la vente de leurs planches quand ils font leur album. Economiquement il a peut-être raison mais c'est prendre le problème à l'envers.
Concernant les roughs c'est très vrai, la plupart des gens s'en fiche complètement car ce n'est pas assez décoratif. Actuellement j'en ai un tas de Franz, c'est un auteur classique que j'aime bien, que j'essaie péniblement de vendre 30 ou 40 euros pièce, et qui n'intéressent pas grand monde, alors que c'est une étape de travail très intéressante je trouve. Ca se vend bien moins cher qu'une simple dédicace ce que je trouve très étrange.

1061. pm - 11/01/19 17:20 - (en réponse à : Quentin)
Oublie le premier paragraphe, j'avais lu en diagonale, tu parles d'étude à l'école dans le futur, au temps pour moi.

1060. pm - 11/01/19 16:55 - (en réponse à : Quentin)
Je n'emploierai pas le langage de VH mais ton post 1055 c'est n'importe quoi.
Déjà concernant l'étude de la BD à l'école, de mon coté je n'ai jamais vu ça, du temps où j'étais élève, professeur, directeur et tout le cursus de mes enfants, le plus jeune a quitté le lycée il y a cinq ans, ce n'est donc pas si vieux. Mais c'est peut-être une différence entre la Belgique et la France, ça bouge peut-être un peu ici ou là mais ça reste marginal. Les professeurs de français n'ont généralement pas les capacités pour appréhender et analyser une oeuvre de bande dessinée, et s'ils l'ont c'est par leurs propres moyens car ils n'ont pas du tout été ni sélectionnés ni formés pour ça, ils ont souvent du mal avec la lecture même d'une bande dessinée même si c'est sans doute moins vrai concernant les jeunes générations. Et puis ce n'est tout simplement pas au programme.
Ensuite ton premier argument me laisse pantois. Pour toi une notoriété à long terme induit nécessairement un coté populaire à l'oeuvre. Or , si tu prends l'histoire de l'art et celle des arts graphiques en particulier, ce n'est presque jamais vrai, ou plutôt ça n'a rien à voir. Est-ce que Picasso était populaire de son vivant, très moyennement, très célèbre oui, mais apprécié par une élite. Idem pour Proust ou Stravinski, on pourrait multiplier les exemples. Même en cinéma, les oeuvres aujourd'hui considérées comme fondamentales n'ont pas toujours été de grands succès populaires et inversement des cinéastes considérés comme purement commerciaux sont adulés aujourd'hui. La Bande dessinée a ou avait une base populaire, et même enfantine pour le franco-belge, c'est vrai, mais ça n'induit rien du tout pour savoir ce qui restera dans le futur.

1059. Victor Hugo - 11/01/19 15:43
Une fois de plus tu ne comprends rien (c'est moche d'être aussi con mon pauvre), tu es un abruti parce que tu n'as toujours pas compris que la bd c'est un ensemble, dessin, narration, texte, soustraire c'est nier sa nature.

1058. suzix@bdp - 11/01/19 15:39
Est-ce que la popularité "à la Tintin" est souhaitable pour une oeuvre? Est-ce que cela ne la dénature pas? Est-ce qu'elle n'est pas abîmée un peu comme la langue anglaise peut l'être par une pratique inappropriée par 90% de la planète. Est-ce que j'aimerais que l'un des mes auteurs fétiches, par exemple Cromwell, soit dans toutes les bouches, sur les murs, sur des bols ?

1057. Quentin - 11/01/19 15:14
Tu veux croire que j'ai tort parce que tu espères passer un jour à la postérité? Mouahahahaaaaaa ;-)

1056. Victor Hugo - 11/01/19 15:10
Ce qui confirme une fois de plus (était-ce utile) que Quentin est un vrai con, voire un pauvre type.

1055. Quentin - 11/01/19 15:03
On parle de trois choses différentes: le talent, le succès et la postérité. Ce que je dis, c'est que je crois que ceux dont on se souviendra sont ceux qui sont connus pour autre chose que juste des BD, c'est à dire ceux qui sont connus via leurs illustrations, le merchandising, les produits dérivés, les films qu'on fait sur leurs personnages, la culture populaire, etc. C'est ce genre de choses là qui font vivre une oeuvre dans le temps. Tout le monde connaît Tintin, même si nombreux sont ceux qui n'ont jamais lu un seul Tintin de leur vie. On peut aussi étudier des BD à l'école au même titre que le reste des oeuvres littéraires (un autre moyen de faire vivre une oeuvre dans le temps), mais on n'y est pas encore. Et même si ca arrive un jour, je gage de toute facon qu'on ne trouvera jamais, au grand jamais, une BD de Cabanes ou de Bézian dans le cursus du collège.

Sinon effectivement, les expo de planches de BD m'intéressent pas du tout (j'y perd tout intérêt après 5 minutes). Par contre, une scénographie de Schuiten, ca c'est toujours un immense plaisir à chaque fois renouvelé.

1054. Danyel - 11/01/19 14:49
Le marché des planches originales a été créé. Les galeristes ont aujourd'hui tout intérêt à le rapprocher de celui de l'art pour le légitimer, l'étendre ainsi à d'autres amateurs plus fortunés qui feront monter les cotes. La stratégie est payante puisque les prix ne cessent de grimper et les galeries de se multiplier.
Au départ une planche de BD n'était pas considérée comme une œuvre d'art. D'ailleurs on peut se poser la question. Une page de bande dessinée est-elle une œuvre d'art à part entière ou une œuvre d'art appliqué ?
L'illustration, par exemple, est un cas intéressant. Le marché n'est pas encore très développé et son statut artistique reste inférieur à celui de la BD. Je ne parle pas de l'illustration BD.
Pareil pour les roughs, storyboards et concept art, qu'il n'est guère facile de se procurer, d'autant moins que la plupart des artistes de ce domaine sont passés au tout numérique. Le territoire est encore presque vierge. Ce seront sûrement les prochains terrains où les amateurs d'images pourront se faire plaisir sans trop se ruiner. Mais cela ne durera évidemment pas.

1053. pm - 11/01/19 14:43
Pareil que Stephan pour la page manuscrite de Balzac, non seulement jolie et très accrochable mais complètement fascinante puisque qu'on y voit l'artiste au travail.

L'extrait en question peut avoir des qualités graphiques, ça ne permet pas de juger l'oeuvre

C'est justement pour ça que je ne me vois pas acheter une planche d'une BD que je ne connais pas , aussi jolie puisse-t-elle être. Il y a un va et vient avec le livre.

1052. Stefan - 11/01/19 14:36
Ben on n'est quand même toujours pas d'accord Quentin.

Les qualités graphiques des dessins d'Hergé, là dessus on est complètement d'accords. Au niveau composition, maîtrise, il est assez extraordinaire, et son style a en plus cette particularité qui fait que son dessin reste efficace quel que soit le format, on peut l'agrandir ou le réduire quasi autant qu'on veut, ça fonctionne toujours parfaitement, ce qui n'est pas toujours le cas pour tous les bons dessinateurs.

Mais il n'empêche qu'extraire un dessin, une case, un extrait de case ou une planche, ça revient dans tous les cas au même. L'extrait en question peut avoir des qualités graphiques, ça ne permet pas de juger l'oeuvre, et si un auteur de BD reste pour la postérité, j'espère que ce n'est pas "seulement" pour ça, et je ne crois pas que ce soit le cas. Au niveau graphique Jacob n'est pas très loin d'Hergé, les extraits de ses cases aussi peuvent faire des tableaux magnifiques, mais il n'a pas tout à fait le statut d'Hergé, sans doute, parce que ses BDs sont sacrément plus chiantes à lire. Une planche de Druillet, souvent c'est très beau graphiquement, ça tient complètement la route en tant que tableau. Les BDs dont elles sont extraites tiennent parfois moins la route narrativement par contre.

Et je suis très d'accord avec PM sur le fait que des planches originales de grands auteurs ont de grandes qualités graphiques en tant que telles et sont souvent fascinantes. J'ai vu des planches originales de Franquin au musée de la BD, je les accroches sans hésiter.

Je vais plus loi, la page manuscrite de Balzac, je peux l'accrocher à mon mur je la trouve très jolie :



Pour autant, ce n'est pas là dessus que la postérité juge Balzac.

Je pense que la spéculation sur les oeuvres et les produits dérivés (posters, mugs ou t-shirts) sont des conséquences du succès et pas des causes.

De la même façon, si on reprends la liste de mes auteurs à succès ci-dessous : Hergé Franquin, Goscini, Uderzo, Moebius, Bilal, Druillet, Tardi, Pratt, Peyo, Van Hamme, Sfar, Sattouf, Satrapi, Vives, Zep, on pourrait conclure un peu vite et abusivement de la même façon, ce sont tous ceux qui ont travaillé au cinéma ou qui ont été adaptés au cinéma.
Mais non, là encore, les adaptations ou opportunités au cinéma sont des conséquences du succès de ces auteurs pas le contraire, mais effectivement ça a ensuite contribué à élargir leur public, à accroître leur notoriété. Comme ce que tu dis pour les produits dérivés et posters. Mais je ne crois pas que ça efface l'oeuvre originale.



 


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