Il manquait un sujet sur Bastien Vivès

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759. suzix@bdp - 12/03/24 18:56
756. Yvon colonnier - 12/03/24 18:26
le Bastien il s'est tiré une balle dans le pied et il a pas fini de ramer...


Vivès, il n'a rien à se reprocher. C'est ça le problème. Légalement, il a déjà gagné deux procédures judiciaires et il gagnera les suivantes. Et j'espère qu'il demandera de très lourds dommages et intérêts. Les wokes font des exemples comme les terroristes islamiques . Il faut que les amoureux de la liberté fasse aussi des exemples en se défendant et en demandant bcp d'argent.

758. pm - 12/03/24 18:32 - (en réponse à : Longshot)
Et, vu mes démêlés avec Quentin, je conçois fort bien qu'on se laisse aller à dire n'importe quoi sur les réseaux sociaux.

757. pm - 12/03/24 18:29 - (en réponse à : Longshot)
Ces parallèles me paraissent évidents, ce n'est pas le même niveau ni les mêmes conséquences mais c'est la même logique d'intolérance et de paranoïa.

756. Yvon colonnier - 12/03/24 18:26
le Bastien il s'est tiré une balle dans le pied et il a pas fini de ramer...
Mais il a pris cher par rapport à d'autres qui devraient être en tôle, violanski et Cie.

755. suzix@bdp - 12/03/24 17:52
752. Yvon colonnier - 12/03/24 17:11
Pédiphile suzix? et attaché au pilori, pas cloué plutôt?


On ne clouait pas les gens au pilori, on les y attachait pour les montrer en public et les laisser à la vindicte populaire ... comme Vivès.

754. suzix@bdp - 12/03/24 17:50
agression!? ... n'importe quoi.

753. Quentin - 12/03/24 17:43 - (en réponse à : Lonshot)
Il ne renie rien de ses dessins, alors pourquoi douter de la sincérité de son repentir vis à vis de son aggression de Clit? Vivès l'a payé très cher. Sans cette aggression, il aurait sans doute été moins attaqué et mieux défendu.

752. Yvon colonnier - 12/03/24 17:11
Pédiphile suzix? et attaché au pilori, pas cloué plutôt?

751. longshot - 12/03/24 16:54 - (en réponse à : Vivès dans Le Point (330))
Oh le misérabilisme. Oh l'hypocrisie. Oh le pauvre Bastien, lui qui est si gentil, naïf comme un enfant en fait — un enfant un peu turbulent, peut-être, mais il est vraiment désolé, s'il a fait du mal c'était en toute innocence. Lui il fait juste des dessins rigolos, et les viiilains censeurs le menacent de mort ! Alors qu'en fait c'est un incompris, Les Melons de la colères c'est une fable sociale qui défend les opprimés.

Je vais pleurer, tiens.

Non mais sérieusement, personne ne voit le foutage de gueule ? Les larmes de crocodile ?

Les menaces de mort sont évidemment inacceptables, mais je rappelle qu'on est en 2024, et qu'à peu près n'importe qui faisant l'objet de la moindre polémique en reçoit à la pelle. L'inacceptable est assez banal. C'est du même niveau que les « conneries sur les forums » que Vivès minimise quand c'est lui qui en est l'auteur (« On devrait buter son gosse et ça réglerait le problème »), mais qui lui évoquent Charlie hebdo quand c'est lui qui en est la cible. Loin de moi de les justifier, mais arrêtons de faire comme si c'était le signe d'une idéologie totalitaire.

Pour le reste, il est *complètement légitime* dans une démocratie de discuter des limites de la liberté d'expression, et tout aussi légitime de saisir la justice quand on estime que les limites fixées par la loi ont été franchies. Comme il est légitime de refuser de célébrer, ou de travailler avec, un type qui publie ce genre de bouquins. À 99%, l'affaire Vivès, c'est ça, et rien d'autre.

Alors comparer ça avec des attentats terroristes commis par les partisans d'un État totalitaire, faut vraiment avoir perdu tout sens de la mesure. Que Malka lui-même assure la défense de Vivès, ça en dit long sur la déchéance de Charlie hebdo.

Et pm, je m'étonne que toi qui es si à cheval sur les questions d'instrumentalisations, en viennes à valider ce parallèle, jusqu'à évoquer toi-même Vichy. Je trouve ça indécent.

750. Odrade - 12/03/24 16:47
Vous êtes tous d'accord entre vous, donc je ne vais rien dire.
Sinon on recommencerait une discussion qui a déjà eu lieu.


O.

749. suzix@bdp - 12/03/24 16:47
LOL

748. Bert74 - 12/03/24 16:31
Ta saillie contre Yvon Colonnier et Marsault de ce matin, c'est pile poil de la cancel culture woke.



747. suzix@bdp - 12/03/24 15:10 - (en réponse à : quentin)
Dire "ta gueule crétin" à un mec qui traite Vivès de pédiphile ne peut pas être woke vu que ce sont les wokes qui l'ont attaché au pilori. Et un woke aurait trop peur de froisser les crétins, les vrais, les congénitaux, du genre des LGBT qui soutiennent le Hamas.

746. Quentin - 12/03/24 14:59
ah et pour mes amis Longshot et dans une moindre mesure Quentin, c'est aussi v ers ce à quoi tendent vos potes wokes. Ils ont déjà commencé avec la cancel culture

Tu pourrais te rajouter dans la liste. Ta saillie contre Yvon Colonnier et Marsault de ce matin, c'est pile poil de la cancel culture woke. Bienvenue au club, cher ami ;-)

745. pm - 12/03/24 14:26 - (en réponse à : Suzix)
En face, dès qu'un sujet devient polémique, c'est à dire intéressant, on ferme. Bon, ça passe si on s'écharpe sur les délais de parution ( ces artistes qui ne foutent rien), ou les changements de maquette des dos d'une série ( le collectionneur basique souhaite une uniformité absolue et un alignement militaire de ses albums). L'objectif unique du forum d'en face est la consommation, c'est un forum quasi publicitaire d'incitation à l'achat, soutenu par les maisons d'édition. Il est quasi impossible que les chroniqueurs disent qu'un album est merdique, Degryse pourra confirmer, ou pas, mais si c'est trop mauvais, pas de chronique plutôt qu'une très mauvaise chronique.
En face ce sont des pionniers de la censure, dès qu'une tête dépasse on coupe. Cependant il y a une certaine tolérance pour les idées qui se rapprochent de celles de celui qui tient le forum. Il y a également de la tolérance pour les idées nauséabondes d'extrême-droite ( la vraie, celle qui considère que Pétain c'était pas si mal par exemple) si celles-ci sont énoncées poliment ( sic).
Donc non, c'est tout àvfait logique que le sujet sur Vivès soit fermé.

744. suzix@bdp - 12/03/24 13:20
fermé sur le forum de BDGest ... je me demande encore pourquoi ?

743. suzix@bdp - 12/03/24 13:19
ah et en parlant de censure, le sujet sur "L'affaire Vivès" a été fermé à l'époque et jamais réouvert ... donc on ne peut même pas y parler de cette censure.

On le présentait. Enfin, certains le craignaient. Mais la censure arrive. Charlie, Vivès et d'autres. Des cinéastes et des acteurs dont on blackliste des films qui ont 40 ans. Des livres qu'on réécrit. En GB, je viens de lire que la pression contre les "blasphémateurs" se fait très forte. Les wokes et les islamistes, même combat et en France même parti politique. J'imagine que vous vous marrez que j'explique qu'avec mes 1300 DVD/BR, au moins ce n'est pas Netflix ou Disney (hé ...) qui vont décider pour moi de ce que je peux encore regarder. Je ne sais pas si on en arrivera là mais avant 2015, c'était il n'y a que 9 ans, jamais on n'aurait pensé qu'il puisse y avoir une autocensure de peur de se faire flinguer. Et maintenant avec le wokisme, il y a de l'autocensure de peur du name&shame. Vivès paye pour voir.

742. suzix@bdp - 12/03/24 13:06
ah et pour mes amis Longshot et dans une moindre mesure Quentin, c'est aussi v ers ce à quoi tendent vos potes wokes. Ils ont déjà commencé avec la cancel culture, les statues déboulonnées, Blanche Neige noire. Ils ne s'arrêteront pas d'eux-mêmes. Ce sont tous des petits stalinistes de la pensée unique.

741. suzix@bdp - 12/03/24 13:04
C'est pas faute d'avoir prévenu (notamment en face) ceux qui expliquaient que retirer son expo à Angoulême n'était pas de la censure ... je me demande comment ces gens si bienveillants appellent le fait que tous les projets en cours de Vivès, BD, film et autres ont été arrêtés !? ... aller cette fois, je crois qu'on peut maintenant le dire "censure morale".

740. pm - 12/03/24 12:18
Si la loi ne distingue pas entre photo et dessin c'est pour que l'idée de la loi ne soit pas détournée car il suffirait de retoucher manuellement une photo, ou en faire une copie dessinée de style hyperréaliste, pour dire que c'est un dessin alors qu'un enfant serait vraiment en jeu. Dans le cas de Vivès c'est complètement différent et je suis certain que si le procès a lieu, il sera acquitté pour la partie création.
Je vous ai dit que j'ai vu une pièce sur Jean Zay, ministre de l'éducation nationale et des beaux arts, jeune rad-soc, franc maçon et juif, incarcéré pour " désertion" parce que suite à la débâcle il cherchait à continuer le combat depuis l'Afrique du nord. Homme de lettres, durant son incarcération, il a publié un roman policier sous pseudo, mais cela s'est su par le gouvernement de Vichy et lui a valu les pires brimades et tortures de la part des collaborationnistes, pour la raison qu'écrire un roman policier incite à l'évasion.
Je trouve le parallèle avec l'affaire Vivès assez troublant, ces pseudos gens de gauche qui raisonnent comme les collabos...et les islamistes.
Je précise à nouveau que je souhaite une justice sans pitié pour les prédateurs pédophiles et violeurs, les vrais, ceux qui ont bousillé la vie d'êtres humains pour leur unique satisfaction personnelle, mais que si on n'a rien fait, s'il n'y a aucun être humain en jeu, et bien on n'a rien fait, tout simplement. La police de la pensée ce n'est pas possible.

739. Quentin - 12/03/24 10:50
C'est horrible ce que Vivès est en train de traverser. Mais le puritanisme en matière de représentation de la pédophilie n'est pas récent. Ca remonte au moins à l'affaire Dutroux et sans doute avant. Je me souviens en tout cas que juste après Dutroux, plein de manga érotiques ont disparu des étagères bruxelloises, sur ordre de police. En Suède, un traducteur de manga a été condamné pour avoir chez lui des manga considérés comme du matériel à caractère pédophile. La loi ne distingue pas entre dessin et photo, réalité et fantasme. https://actualitte.com/article/74641/edition/un-traducteur-condamne-pour-des-dessins-pedopornographiques

738. suzix@bdp - 12/03/24 10:48 - (en réponse à : egoes)
Je pense que tu fais erreur. Ce sont les mêmes qui condamnent Vivès que ceux qui trouvent des raisons de se plaindre des caricatures de Charlie et d'autres.

737. egoes - 12/03/24 10:33 - (en réponse à : suzix 733)
De fait.
J'ai eu à l'époque une discussion surréaliste avec une jeune collègue, qui ne comprenait pas que si on condamnait Vivès pour ses dessins, il fallait aussi le faire vis-à-vis d'Agatha Christie pour au moins incitation au crime (vu tous les trucs et astuces qu'elle donne dans ses ouvrages), sinon crimes en / de masse (vu le nombre de dézinguages dans ses ouvrages) et en faire de même vis-à-vis de Walt Disney pour maltraitance animale vis-à-vis du Chat dans Tom et Jerry et de ce pauvre Coyotte.
Et après les mêmes viennent se plaindre du fait que les musulmans ne supportent pas les carricatures du Prophète...

736. totom - 12/03/24 08:59
Il est classe son atelier

735. n'casciata - 12/03/24 06:40
Le pire là-dedans, c'est qu'ils existent des personnes qui pensent sincèrement qu'il n'a que ce qu'il mérite. On termine le 1er 1/4 du XXIe siècle et on en est là.

734. pm - 12/03/24 02:16
C'était absolument certain que ça allait dégénérer de cette manière et je suis d'accord avec le rapprochement avec Charlie.

733. suzix@bdp - 12/03/24 00:44
732. froggy - 12/03/24 00:09
C'est completement dingue, kafkaien et ubuesque a la fois.



Aller, je rajoute une pièce : c'est woke ! yek yek yek.

732. froggy - 12/03/24 00:09
C'est completement dingue, kafkaien et ubuesque a la fois.

731. suzix@bdp - 12/03/24 00:03
On m’a même demandé si Petit Paul était consentant ...

... tout est dit.



730. Victor Hugo - 11/03/24 23:40
Article et interview de Bastien Vivès dans Le Point.



Bastien Vivès : « Je dois repartir de l’avant. »

Entretien avec Bastien Vivès, par Romain Brethes et Christophe Ono-dit-Bio pour Le Point

[C.O. & R.B.] Des menaces de mort sur les réseaux sociaux, avec photo de balle de kalachnikov, son ADN prélevé par la police, un interrogatoire kafkaïen, une proposition de se soumettre à un examen psychiatrique et l’annulation de tous ses projets d’albums et de films parce que son nom ne doit plus apparaître... Bastien Vivès a décidé de sortir du silence et nous raconte ce qu’il traverse, un peu plus d’un an après le début d’une affaire qui l’aura vu se faire poursuivre en justice pour de simples dessins. [Je remercie également Michel Cadralu et Vinz J. Orlof]

Rappel des faits : en janvier 2023, la rétrospective du jeune auteur fêté de Polina et de la suite de Corto Maltese est annulée par l’organisation du festival d’Angoulême, affolée par une pétition accusant trois de ses bandes dessinées humoristiques de « pédopornographie » et de « banalisation de l’inceste ». Parmi elles, Les Melons de la colère et La Décharge mentale, pourtant vendues sous blister dans le cadre d’une collection ouvertement pornographique (et signalée comme telle) accueillant de grands noms de la BD (Nine Antico, Aude Picault, Willem, Florence Cestac).

Parallèlement sont exhumés et publiés sur les réseaux sociaux des propos dévastateurs de bêtise et d’immaturité tenus par Bastien Vivès sur des forums Internet, qui datent pour certains d’entre eux de plusieurs années (les posts scabreux où il agresse verbalement la dessinatrice Emma et son fils, notamment). Malgré ses excuses et son autocritique (« Les réseaux sociaux m’ont rendu con », dira-t-il), le dessinateur, guère adepte du politiquement correct, voit les menaces s’accumuler : après les plaintes de deux associations pour « diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique », une nouvelle association poursuit l’auteur et ses éditeurs Glénat et Les Requins Marteaux. En ligne de mire particulièrement, l’album Petit Paul, déjà visé par deux plaintes en 2018 et 2020, classées sans suite.

Étrangement, quatre ans plus tard, alors qu’il s’agit pourtant de bandes dessinées et non d’actes réels, c’est à la brigade de protection des mineurs qu’est confiée l’enquête par le parquet de Nanterre. Comme si celle-ci ne relevait plus du droit de la presse (qui a toujours servi de cadre quand un journal ou un livre sont mis en cause), mais d’une sordide affaire de mœurs. La justice française confondrait-elle désormais la réalité et la fiction ? Le parquet devra bientôt se prononcer. Les traits tirés, mais combatif et déterminé, le dessinateur se confie en exclusivité sur cette situation ubuesque. Et désormais inquiétante pour la liberté d’expression et les artistes, quoi qu’on pense de leurs œuvres et de leur personnalité.

À quoi ressemble votre vie, un an après la violente polémique qui vous a touché ?

« Que voulez-vous que je vous dise ? Je suis traité comme un criminel. Pour des dessins... Aujourd’hui, tous les projets que j’avais en cours ont été arrêtés. Tous. Et j’ai fait une année blanche niveau revenus. Je ne suis pas à plaindre, car j’ai pu travailler sur mon Corto Maltese, qui était signé avant, et parce que j’ai eu l’appui de gens courageux. Mais tous mes autres projets, que ce soit dans la bande dessinée, l’audiovisuel ou le jeu vidéo, tout est tombé à l’eau. Absolument tout. Je devais réaliser un long métrage. Tout était sur les rails. Il ne se fera pas. »

Il est annulé ? On vous l’a expliqué comment ?

« Ah, je sais maintenant qu’on ne vous dit pas : "On ne veut plus travailler avec toi." On vous dit simplement : "On aimerait beaucoup travailler avec toi mais on ne peut plus utiliser ton nom." Comme si c’était une évidence. On vous dit que votre nom est devenu radioactif, et donc qu’il ne peut plus apparaître. C’est assez ironique quand, depuis dix ans, on venait vous chercher de toutes parts exactement pour ça. J’essaie de revenir progressivement, mais c’est très compliqué. C’est la première fois que je reprends la parole depuis un an, je n’ai fait aucun festival, je n’ai pu présenter le Corto Maltese nulle part, à l’exception de l’Italie et de l’Espagne. »

La situation est différente dans ces pays ?

« J’ai eu énormément de soutien de la part des éditeurs et auteurs de ces deux pays, qui tombaient des nues devant cette histoire. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Peut-être parce que la contre-culture est plus forte chez eux. Je ne sais pas. »

Comment votre famille vit-elle cela, cette "radioactivité" ?

« Elle tient bon, mais c’est compliqué, car ça dure. Ma femme s’est protégée, mais vous pouvez imaginer que voir le nom de son mari et du père de ses enfants associé à "pédocriminel", c’est quand même insupportable. Certains parents ne vous disent plus bonjour lorsque vous allez chercher vos enfants à l’école, la paranoïa s’installe, la haine se libère de la part de personnes qui ne vous ont même jamais lu. Dès que les mots "pédophilie" ou "pédocriminalité" apparaissent, toute argumentation s’arrête net. Si vous voulez vous lancer dans une explication sur la distinction entre la réalité et la fiction, sur le rôle du dessin, c’est mission impossible. À un moment où je ne dormais plus, je ne cessais de réfléchir au mot adéquat qui pourrait me sortir de cette situation. Comment expliquer ? Je me disais : "Si je montrais ma bonne foi, les gens enfin comprendraient." »

C’est quoi, votre bonne foi ?

« C’est rappeler que je n’ai rien fait, que je n’ai pas commis de crime ! Chez les policiers de la brigade des mineurs, on a prélevé mon ADN. Oui, mon ADN... On a pris ma salive avec un coton-tige qu’on vous met dans la bouche. Je me disais : mais pour quoi faire ? La réponse : pour le croiser avec le fichier des criminels sexuels. Vous vous rendez compte ? On a photographié un petit truc que j’ai au niveau du cou (un arc branchial qui n’est pas développé), parce que c’est une marque distinctive que des victimes hypothétiques pourraient mentionner... J’ai eu droit aussi à ma photographie d’identification judiciaire, comme dans les films ! Mais tout ça pour quoi ? Parce que j’ai dessiné des histoires humoristiques à caractère pornographique vendues sous blister, donc qui ne concernent que des gens qui veulent les acheter, avec un avertissement pour le public. Je rappelle que lorsque Petit Paul a fait l’objet d’une poursuite, en 2018, il y a eu un non-lieu immédiatement. Deux ans après, il y a eu un deuxième non-lieu. Et maintenant, ces non-lieux n’existent pas ? Je rappelle qu’on parle de représentations, pas d’actes, et qu’on peut rire, à mon sens, de toutes les représentations. Mais, depuis 2015, visiblement, les choses ont clairement changé... »

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, vous voulez dire ?

« Je crois, oui. Au moment où tout le monde défilait pour Charlie, je me disais qu’on avait changé d’époque par rapport au dessin. Parce qu’on commençait à se demander si les dessinateurs de Charlie n’étaient pas allés trop loin, et s’ils ne méritaient pas finalement ce qui leur était arrivé. Oui, je pense sincèrement que la tuerie de 2015 a modifié notre rapport au dessin, à l’image, à la représentation. Auparavant, souvenez-vous, personne ne se posait la question. Et puis le "oui, mais..." est apparu. En France, depuis les années 1970, Hara-Kiri et les autres avaient tapé sur les bi gots, les ignorants, les puritains, les obscurantistes. Quand un dessinateur était attaqué, la presse le soutenait parce qu’il s’agissait de la liberté, qu’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il dessinait, et parce que ceux qui l’attaquaient visaient, en réalité, cette liberté. On pensait qu’on avait gagné, que c’était pour toujours, mais, dans les années 2000, on a sans doute relâché notre vigilance, par naïveté ou par confiance excessive. Peut-être aussi qu’on a été trop occupés à s’abrutir avec les réseaux sociaux. Je peux en parler d’autant plus librement que moi aussi je l’ai fait, et de manière stupide. »

Certes, mais entre 2018 et 2022, il y a eu aussi des ouvrages relatifs à des affaires pédophiles, comme La Familia Grande ou Le Consentement", qui ont provoqué une légitime prise de conscience. Comment avez-vous réagi quand vous avez vu des gens qui brandissaient des pancartes « Ni Matzneff ni Vivès ! » ?

« Mais moi je n’ai commis aucun forfait ! Je suis incriminé pour des dessins ! Et on se sert pour cela de textes de lois qui visent à protéger des enfants, ce qui est légitime, nécessaire, contre des actes réels. Mais Petit Paul n’est pas réel ! On m’a même demandé si Petit Paul était consentant... Il faudrait lire le procès-verbal de ma déposition à la brigade des mineurs de Nanterre. Les policiers prenaient une image tirée d’un album, hors de tout contexte, et me posaient des questions dessus. Comme s’il s’agissait de photos, de personnes réelles ! Et l’audition ne s’est pas arrêtée là. On m’a demandé si je regardais des films pornographiques, et lesquels, à quelle fréquence, si je me masturbais, combien de fois... J’ai répondu calmement. Et on a ensuite voulu me soumettre à un examen psychiatrique. »

Pourquoi cette affaire est-elle arrivée à la brigade des mineurs ?

« Je ne sais pas. Parce qu’on considère sans doute que mes livres pourraient être du matériel pour des pédophiles, qu’il pourrait les inciter au crime... Alors que jamais dans mes bandes dessinées je n’ai représenté le corps d’un enfant comme un objet de désir. Mes contradicteurs me disent : "Oui, d’accord, Petit Paul est une bande dessinée outrancière et humoristique. Mais s’il n’avait pas un sexe de 80 centimètres, hein ? L’histoire serait différente, non ?" Justement, il se trouve qu’il a un sexe de 80 centimètres et que tout l’album est fondé sur cette exagération grotesque. Dans Petit Paul, on n’est pas dans la réalité. Il n’a même pas de visage. »

On vous a beaucoup reproché de ne pas avoir explicitement donné un point de vue désapprobateur sur certaines scènes que vous dessiniez, et de vous cacher toujours derrière l’argument humoristique.

« Mais c’est un point crucial dans toute ma démarche, l’humour, l’exagération. Je ne vais pas en plus mettre des sous-titres pour expliquer que, bien sûr, je condamne la pédophilie ! Quand un auteur de polars décrit un meurtre, est-ce qu’il précise que, bien sûr, il condamne les meurtres ? »

Il y a un terme qu’on vous a également reproché d’avoir employé, c’est celui de fantasme. Vous l’aviez utilisé dans les réseaux sociaux, dans des interviews. Comme si vous mettiez en scène dans vos bandes dessinées vos propres fantasmes.

« Oui, j’ai écrit à vingt ans des conneries sur un forum... J’ai été un troll, oui. J’ai utilisé les réseaux sociaux de manière stupide, j’ai tenu des propos scandaleux, débiles et provocateurs, qui ont légitimement choqué. J’étais dans mon monde, je ne tenais pas compte des autres, je parlais sans filtre, sans limite. Je les regrette vivement, et je présente une nouvelle fois mes excuses. Mais, oui, je peux mettre en scène certains fantasmes. Petit Paul peut refléter ceux que j’avais enfant quand je regardais la poitrine de ma tante avec fascination, mais ça s’arrête là. Ce n’est pas de la pédophilie ! Quant à La Décharge mentale, c’était une énorme caricature, conçue comme une réponse à la bande dessinée d’une autrice dont je considérais qu’elle constituait elle aussi une caricature. Les Melons de la colère, c’est la réponse d’une famille humiliée par des notables qui ont violé une fille pauvre et sans défense, dans une atmosphère chabrolienne. Si je regrette mes mots sur les réseaux sociaux, que je voudrais ne jamais avoir écrits, en revanche, je ne renie pas ces albums qui ont un sens. Ils restent de bons thermomètres de la liberté d’expression. »

La pornographie est-elle, pour vous, nécessaire à la société ?

« Je n’en sais rien, mais je déteste le puritanisme. La pornographie fait partie de la sexualité, même si je ne suis pas naïf sur la nature de cette industrie aujourd’hui. Je voulais justement faire une collection chez Casterman qui aurait posé la question de l’érotisme et de la pornographie dans le dessin. Mais c’est un projet aujourd’hui impossible et abandonné. Je croyais, sans doute à tort, que notre art était celui qui bénéficiait encore du plus bel espace de liberté, comme le dessin de presse. Une liberté conquise par Reiser, Wolinski, Gotlib et les autres dans les années 1970. Tout cela n’aurait-il été qu’une parenthèse ? »

Certains vous reprochent de rester bloqué naïvement dans ces années, qui n’avaient pas que des bons côtés, loin de là.

« J’ai construit une grande partie de ma culture, et pas seulement la bande dessinée, dans les années 1970. Je le sais bien, je dois déconstruire mon rapport à cette époque, mais elle n’était pas seulement composée de pédophiles ou de violeurs ! »

Vous avez vous-même porté plainte pour insultes et menaces de mort. Pourquoi ?

« Pour les prochains qui passeront après moi. Quand on vous adresse une photo de balle de kalachnikov et que vous êtes dessinateur, cela signifie quelque chose, après ce qui s’est passé à Charlie Hebdo. Ce sera jugé en juin prochain. »

Vous avez encore envie de dessiner ?

« Oui, je travaille sur une exposition au printemps, avec des dessins inédits qui reviendront sur cette affaire, sur ce que j’en ai tiré. Là, je suis encore dans la survie artistique, qui nécessite une capacité d’adaptation, donc je m’adapte. D’un point de vue judiciaire, je n’en ai pas terminé, et je dois dire que j’ai très peur. Au-delà de moi, c’est une affaire qui a traumatisé la profession et les éditeurs. On m’a encouragé à prendre du temps pour moi, mais je suis un artiste. Je dois repartir de l’avant. »



729. Lien Rag - 10/05/23 18:06
Je viens de lire (ou relire éventuellement, je suis pas sûr) "Une soeur" et c'est quand même vraiment très bien, extrêmement sensible et fin.
Mais y'a une raison particulière pour que Antoine appelle Hélène à la fin, quand il apprend le sort des trois jeunes nageurs de nuit ?
Juste parce qu'il se rend compte qu'elle lui a sauvé la vie, ou bien y'a autre chose de suggéré ?

728. torpedo31200 - 03/04/23 01:31 - (en réponse à : heijingling - post # 724)
L' absence de dates m' a aussi gêné.
Elephant man n' est sorti qu' en avril 1981 en France. Me souviens plus des délais/fenêtres d' exploitation, mais ça ne peut être que sur l' année scolaire 1981-82 au plus tôt.

727. heijingling - 03/04/23 00:01
Oui, mais on ne sait pas si les ruptures et transitions se font progressivement, au fil des années, ou brusquement sur la fin, et pour comprendre la psychologie du personnage, cela m'a géné.

726. pm - 02/04/23 23:52
En fait c’est probablement sur une bonne dizaine d’années.

725. pm - 02/04/23 23:51
Ah ben ça m’a paru évident de mon coté surtout que la fin est son arrivé à Canal + pour écrire les sketchs de De Caunes, donc bien plus tard.

724. heijingling - 02/04/23 23:33
L'autrice n'indique que la date de 1978, arrivée d'Algoud au collège, puis rien ne marque le temps qui passe, on peut croire, comme je l'ai fait, qu'il s'agit de la même année scolaire, alors qu'il s'est en fait écoulé au moins trois ans.
C'est une des faiblesses du bouquin, plus un recueil d'anecdotes, qui fait que je n'ai pas compris certains changements d'état d'esprit d'Algoud, qui apparaissent brusques.

723. pm - 02/04/23 23:29 - (en réponse à : Froggy le pinailleur)
L’album commence en 1978 mais s’étale sur plusieurs années.

722. froggy - 02/04/23 23:22 - (en réponse à : heijingling #713)
Il est impossible qu'Elephant Man ait ete projete en 1978 car le film date de 1980.

721. suzix@bdp - 31/03/23 11:28 - (en réponse à : Longshot)
J'attends tes commentaires sur le sujet adéquat. On va pas polluer tout le forum avec nos fantasmes de fin de la société !

720. longshot - 31/03/23 11:16 - (en réponse à : suzix)
C'est un peu ça, sauf qu'au lieu d'afficher des sexes dans des musées, ils affichent leurs pronoms dans leur bio sur Twitter, et ça provoque chez les réacs le même genre d'indignation.

719. suzix@bdp - 31/03/23 10:41 - (en réponse à : froggy 717)
En qq sorte ces artistes des 70's qui affichait des sexes en couleur dans les musées ont été remplacés par les wokes. Ce sont eux la nouvelle transgression. Sauf que c'est une régression.

718. egoes - 31/03/23 09:18 - (en réponse à : froggy)
La grande question est tout de même celle de savoir ce qui se passera quand la génération actuelle des Juges sera remplacée par celle issue de la cancel culture.
Je ne crierais donc pas victoire trop vite.

717. froggy - 31/03/23 05:15
Souvenir.

Cet article me rappelle la fois ou nos professeurs de dessin et de francais avaient leurs classes, dont la mienne, au Palais de Tokyo voir une exposition dont je ne me souviens plus du theme. Nosud sommes rentres et tout autour de la grande salle, il y avait la meme photo d'un sexe masculin mais avec des couleurs differentes; la photo originale etait en noir et blanc, les autres etaient rouges vertes, bleues, oranges etc... Je ne sais pas qui etait l'auteur de cette oeuvre. Toujours est-il que nous sommes passes devant en rigoalant un peu bien sur, on est adolescent ou on ne l'est pas. Nos professeurs n'ont rien dit, nous sommes rentres dans le Palais pour l'exposition proprement dite et puis c'est tout. C'etait en 1974 ou 1975.

Je me demande quel serait le tolle qu'une telle oeuvre ferait aujourd'hui? Avec les gens de mon age, ai-je vecu une periode enchantee ou on ne s'offusquait pas de telles choses ou si peu?

716. froggy - 29/03/23 17:42
Ca me rappelle la fois au lycee ou un de nos professeurs nous a joue Fernande de Georges Brassens. Des parents de quelques uns de mes camarades de classe avaient proteste.

Je n'ai plus jamais reentendu la chanson en classe. :-)

715. pm - 29/03/23 17:33
Je viens de lire la BD et j’ai trouvé ça sympa.

714. suzix@bdp - 29/03/23 17:25
Cestac cette réactionnaire de droite!

713. heijingling - 29/03/23 16:50
Extrait de Le prof qui a sauvé sa vie, de Florence Cestac et Albert Algoud, planche 33. En 1978, Algoud est prof de collège et projette Elephant man à ses élèves. Il est convoqué le lendemain chez le proviseur, surnommé le hareng, un dictateur au petit pied.
"-Le hareng: Un film d'horreur, vous vous rendez compte?
-Algoud: Vous l'avez vu?
-Le hareng: Non! Les parents sont choqués!
-Algoud: Combien de parents?
-Le hareng: C'est pas le problème!"
Résultat, scène suivante, en classe: "Fini les projections, les enfants! Directive d'en haut."

Impression de déjà vu...

712. torpedo31200 - 23/03/23 15:32 - (en réponse à : suzix@bdp - post #711)
Oui.

711. suzix@bdp - 23/03/23 13:46
Donc Vivès c'est du divertissement.

710. torpedo31200 - 23/03/23 11:24 - (en réponse à : suzix@bdp - post # 709)
Non.

Post # 707, l' art doit choquer. Sinon c' est du divertissement.



 


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