Les 475 critiques de Coacho sur Bd Paradisio...

Et bien me voilà content ! Car à force d’entendre le bruit des boulets qui explosent sur la série, je me disais que Donjon devait bien être ruiné. Et ma lecture, un peu guidée par l’appréhension, se révéla fort agréable ! Antipolis est à l’agonie, viciée de l’intérieur, au propre comme au figuré, et le destin de nombreux personnages semble se jouer dans cet album. Un album où l’amour est la clé de toute motivation. Et celui sans limite d’Alexandra pour Hyacinthe sera le moteur de tout ce qui se déclanchera dans les 48 pages à nous offertes. Des dialogues et un ton savoureux, des situations cocasses, drôles, et du pouvoir. Du pouvoir financier, du pouvoir occulte, du pouvoir magique, tous les pouvoirs s’entrechoquent ici… Il n’y a que l’impuissance de Hyacinthe à s’avouer amoureux d’Alexandra qui dénote dans le panorama ! Quelques scènes de sexe un peu crues donneront d’ailleurs un éclairage freudien sur le comportement de La Chemise de la Nuit ! Et donnera aussi de bien belles répliques entre le Professeur Cormor et Alexandra ! En tout cas, l’Armageddon n’est pas loin et on passe une fois de plus un excellent moment dans le monde de Terra Amata. Quel dommage que Blain s’arrête… J’adore ses cases, son trait, ses façon de rapidement vous plonger dans l’ambiance voulue par Sfar et Trondheim… Ces deux derniers sont d’ailleurs joliment croqués dans l’avant dernière case de la page 45 ! Dernier truc, pourquoi la numérotation des albums passe de -97 à -84 ? Bonnes bouilles, bonne histoire, beau dessin… Pourquoi vous priver ?
Suis-je trop généreux en notant si bien cet album ? Peut-être si je devais revêtir le pénible apparat du critique exhaustif et exigeant qui reprocherait quelques lacunes scénaristiques, ou quelques facilités, ou bien que cet album manquerait un peu de sel par rapport à d’autres… Mais je préfère noter la jubilation sensible d’auteurs qui donnent d’eux-mêmes pour nous emmener dans un truc un peu déjanté. Et là, je vais m’arrêter rapidement sur 4 points ! Le premier, c’est le graphisme… Le duo Kérascoët fonctionne, a pris ses marques, et c’est agréable comme en témoignent ces pages 5 à 9 qui prolongent le temps passé dans le lagon. Ensuite, les références hilarantes ! Page 28, cases 5 et 6, on est en plein remake de « Rapaces ». Avec quelques épingles, les soldats crient « Votre règne s’achève vieillards ! » et, personnellement, ça m’a fait éclater de rire au milieu de la page. Pour continuer, je souligne encore une fois l’étrange décalage qui existe entre l’univers qu’ils ont créé et ce langage très contemporain. Page 37, case 4, j’adore l’aplomb de Vaucanson qui dit « Tes gardes rouges, on les a niqués ! ». Là encore, avec moi, ça marche ! Et enfin, la patte de Sfar qui utilise une image, un sentiment et un mot qui sont autant de particularités qui le caractérisent. Ainsi, cette dernière case de l’album fait appel à la rêverie, la camaraderie, la liberté, et le fait de na pas y croire lui laisse écrire cette réplique typiquement niçoise : « Vous êtes deux couillons ! »… Et franchement, rien que pour ce voyage aussi inutile que passionnant, je ne pouvais pas mettre une mauvaise note… Merci pour l’instant !
Le duo infernal qui nous avait livré le magnifique diptyque « La nuit de l’Inca » nous revient dans cette adaptation de contes africains. Une Afrique qui nous est contée avec allégresse, pétillement, et subtilité, en 7 étapes. Allégories diverses avec des sujets plus terre à terre, l’amour, l’argent, la roublardise, cette Afrique au langage contemporain s’inscrit dans la lignée d’une Aya de Yopougon, c’est-à-dire dans une Afrique joyeuse, loin de son déprimant quotidien, qui se veut positive et facétieuse. Une vraie bonne lecture durant laquelle on s’imagine près d’un feu, à écouter un vieillard noble et malicieux.
Mais qu’est-ce qui m’a pris d’acheter ça ? En fait, sûrement le plaisir coupable de ressentir la même chose qu’il y a de nombreuses années quand j’achetais dans le même format Kroc le beau de Ségur et Chevalier ! Là, y’a des couleurs en plus ! Il paraît que c’est la version papier d’une série télévisée… Je l’ignorais et partais donc avec aucun a priori… La scène d’introduction me fit rire et je m’imaginais avoir la même réaction durant tout l’album. Force est de reconnaître que ce n’est pas le cas mais cependant, on ne peut nier une certaine forme d’humour grinçant assez jubilatoire. Des personnages en archétypes, des situations classiques, mais un traitement vif, incisif, nerveux, un rythme très rapide, bref, un bon petit moment à passer sans pour autant être incontournable. A réserver pour ceux qui veulent parfois faire une petite pause jubilatoire !
A l’occasion des 20 ans de Delcourt, je me suis procuré l’intégrale du premier cycle du Chant des Stryges, série que je ne connaissais que de nom mais qui ne m’avait jamais tenté. J’ai refermé cette intégrale avec le sentiment d’avoir perdu mon temps. Deux tomes pour que les intervenants découvrent que Phoenix, c’est celui qui renaît de ses cendres… Pfffff… Et puis la similitude avec les X-Files est trop flagrante et, malheureusement, je me suis toujours ennuyé devant les épisodes de Mulder et Scully… Jamais de fin, des mensonges, du caché, des révélations qui n’en sont pas, des intrigues qui stagnent… Et les Stryges ? Ben pareil ! Au bout de 6 tomes, on n’en sait pas plus, quoique, j’exagère parce qu’on rencontre quand même les créatures, mais on nous prépare pour les 3.000 prochains tomes dans lesquels, vraisemblablement, il ne se passera rien de plus. Alors bon, c’est vrai, parfois, c’est efficace, le suspense fonctionne, l’action est présente, mais la jolie héroïne qui fait des cabrioles en sautant par la fenêtre ouverte en haut d’un immeuble… Mouais… Le dessin de Guérineau s’améliore au fil des albums et le lettrage passe de manuelle à informatisée. Je sais que la série a ses nombreux fans, moi, je m’arrêterai à cette petite intégrale.
Je me promets à chaque fois d’arrêter mais je suis comme un ivrogne et je replonge facilement… Pourtant, on sent bien que ça commence à mollir, que les histoires se ressemblent toutes, que les personnages sont tous atteints de cette fausse coolitude d’une époque qui se veut être celle du respect mais à force, les auteurs, qui jouent de plus en plus avec l’uchronie, nous pondent des trucs étranges… Et poutant, une fois encore, je referme un album avec la certitude de ne pas avoir lu un chef-d’œuvre et le sentiment de ne pas m’être ennuyé… Voilà le paradoxe de ces séries mainstream en fait… Du easy-reading mais avec de belles trouvailles ! Dans cet album, ce sont toujours nos joueurs de cartes qui intéressent le lecteur et il y a des mouvements de troupe… Tout ça autour d’un certain JFK. Amusant de faire converger son récit avec la réalité… et jouer avec de bonnes trouvailles donc ! Alors oui, pas un grand album, mais un bon moment de détente ! Ca vous dit une bonne série télé ? Arcane Majeur, c’est ça !
Bon, forcément, il aura fallu que j’y aille sur de bons conseils pour acheter cet album. Pensez, une couverture noire, un dessin pas forcément attirant, et peut-être un a priori sur la capacité des éditions Bamboo à nous livrer un polar ou road-movie digne d’intérêt, leur spécialité étant l’humour corporatif. Tout d’abord, c’est lent, et pratiquement tout l’album nous est conté en voix-off. Il ne doit pas y avoir plus de 10 phylactères (j’aime ce mot) dans cet album. Et pourtant, ce n’est pas ennuyeux. En suivant les routes balisées des codes du genre, on est néanmoins surpris par le ton, sombre, très noir, et qui tente de mettre des mots sur l’indicible pour nous le suggérer. Des destins plutôt banals, de losers patentés, qui vont trouver leur conjonction à Hope, petite ville paumée d’un état américain comme il y en a tant. On sent la poussière, la saleté, le sable crisser sous les dents, l’odeur de la sueur, et tout ce que le subconscient peut générer de malsain. Violence presqu’ordinaire mais justement insoutenable car elle est tellement banale, ancrée dans un quotidien poisseux, qu’elle nous dérange plus que tout puisque ce n’est pas un spectacle… Une très bonne mise en bouche, et une très bonne surprise pour moi, qui donne envie de voir comment ces individus vont évoluer dans le prochain tome… Brrrr… Quelle terrifiante dernière image…
Une série bizarre, c’est le moins que l’on puisse dire ! Fabien Velhmann va d’un registre à l’autre grâce à l’utilisation d’un cerveau fertile. Il passe ainsi de Seuls, à Green Manor, à La nuit de l’Inca, à IAN, à Spirou, au superbe Marquis d’Anaon, au Projet Coïncidence, en gardant toujours une qualité et un aplomb déroutants. Le premier album était déjà surprenant. Le contexte est simple, ou du moins semble simple. Pat est l’aîné débrouillard d’une tribu d’orphelins dans une ville américaine des années 30… Récession, crise, il leur faut survivre et Pat s’ingénie à subvenir aux besoins de sa bande. Le tout est mâtiné de choses étranges et Lovecraftiennes ! Dans un univers lié à l’enfance donc, Fabien Velhmann va s’amuser de situations complexes pour mieux en retirer le sel humoristique tout en nous faisant souvent rire jaune. L’histoire qui se cache derrière le dessin de couverture est d’ailleurs bien représentative de ce que le scénariste veut montrer en appuyant sur les pulsions des personnages dans une situation rocambolesque que je vous laisse découvrir ! Féroumont laisse parfois un sentiment de dessin rapide, sans toutefois être comme Bercovici, le Tgv de la planche ! Alors on se dit qu’il a peut-être certaines lacunes parce qu’il ne fait pas comme on a l’habitude de voir ! Et pourtant, cet auteur faisait partie de l’équipe qui a travaillé sur « Les triplettes de Belleville » et au vu du résultat, on ne peut pas douter un instant de son talent ! Alors tout va vers l’efficacité, la vitesse, et ça marche ! Bien même !
Je n’aurai jamais cru avoir tant de mal à écrire quelques lignes sur un album de MAM. Fan inconditionnel depuis ses débuts en bande dessinée, je m‘étais peu à peu approprié son univers, pour mieux le comprendre, mieux le savourer. Avec cet album, 2° commande du Musée du Louvre après De Crécy, on ne se perd pas. On sait que l’on est dans l’univers de Mathieu. Le graphisme tout d’abord, même si je n’avais jamais vu autant de gris que dans celui-ci, mais surtout les mêmes dédales dans lesquels on se perd, géographiquement et intellectuellement. Puis, les rouages administratifs lourds, les relevés précis, l’obsession de la forme, tout est terrain de connaissance. Mais alors je me demande comment cet album va pouvoir trouver son autre public, celui qui n’est pas les consommateurs effrénés que nous sommes ? Trop habitués à son univers, nous allons lui reprocher un petit manque d’audace, les autres pourront lui trouver une difficulté particulière à lire, pour pénétrer l’esprit de l’auteur… Mai qu’importe, quiconque lira ce livre sera étonné de toute l’intelligence et de la subtilité dont il fait preuve. Que ce soit au niveau des multiples anagrammes et de leurs utilisations, jusqu’au méandres insondables d’un Musée unique en son genre, en passant par les prouesses graphiques de la case dans la case, et de sa page pliée qui n’est pas sans rappeler L’origine et Le Processus, deux moments inoubliables de lecture ! Alors notre expert chargé de répertorié l’inventaire du Musée du Louvre sera happé par le temps qui n’a plus cours en ces murs… Il passera en revue tous les corps de métiers, toutes les formes d’Art, et leurs innombrables catégories, et les années défileront ainsi, rendant ainsi hommage à l’importance du Musée et à sa collection hors norme, et à la contemplation de l’Art dans ce qu’il est et ce qu’il a de plus pur… Amusantes aussi ces cases noires et grises, censées montrer comment la pénombre protège les couleurs sensibles à la lumière, le tout dans un album tout en noir et blanc ! Marc-Antoine Mathieu arrive à faire passer ce sentiment au lecteur médusé d’être aussi bien baladé dans un univers où il est censé se perdre… Finalement, je me rends compte que j’avais un peu de choses à dire mais quand même… il me manque des choses là ! Faudrait que j’en fasse l’inventaire ! A lire !
Comme un lundi par Coacho
Quel titre judicieusement choisi… Tout de suite, ça évoque les agapes du week-end, les bons moments passés entre amis, les fêtes, un bon film au cinéma, bref, une sorte de petit sentiment positif qui vous colle la banane et vous accompagne jusqu’au lundi au boulot, juste avant d’égrener une nouvelle semaine qui n’aura comme point de mire que le prochain week-end… Tout au long de ces 96 pages, c’est ce mélange de naïveté, d’esprit puéril, mais avec la lucidité adulte et ses corollaires cyniques qui nous accompagnent… Une amusante succession de tableaux nous fait d’ailleurs prendre conscience de cette évolution et de ce vieillissement. Chaque phase de cet album regorge de trouvailles, de pépites, qui mettent James en situation. Des situations d’une lucidité incroyable mais le tout nimbé d’un esprit enfantin qui fait chaud au cœur (Aaaahh ce moment en caddie !). Tout cela n’est pas sans rappeler 2 grands auteurs « muets » à mon sens. Mordillo tout d‘abord qui savait toujours insuffler ce soupçon d’humour flegmatique mais, surtout, Sempé. On retrouve chez James cette même poésie, peut-être plus actuelle, mais dont la sensibilité appartient à un certain passé… Sempé, dessinateur de génie sûrement oublié, voire inconnu, des plus jeunes lecteurs, mais qui est un exemple de sensibilité, de poésie et qui a influencé de nombreux auteurs… Souvent imité, jamais égalé, je ne pense pas que James prétende arriver à la cheville du Monsieur, mais le chemin qu’il a emprunté lui ressemble fortement et démontre que l’on peut faire de la bande dessinée de qualité en s’éloignant des canons habituels de l’autobiographie comme des courants mainstream. Question dessin, je n’ai rien à dire, je suis client, fan… Il m’a même été donné de voir une poignée d’originaux et je les ai trouvés tous plus beaux les uns que les autres… Pour ceux qui connaissent le blog de James (http://ottoprod.over-blog.com), ne vous inquiétez pas, l’album est composé majoritairement d’inédits ainsi votre achat sera totalement justifié ! Ce livre est à l’image de ce que nous offre James sur son blog, c’est drôle, fin, touchant, sublime, le ton est faussement neutre et la force de l’image est percutante ! Le poids des mots, le choc des tableaux ! En fait, ce livre au format original et au bon papier n’a qu’un seul défaut, celui de se lire beaucoup trop vite…
Un album dans la veine graphique du Break Point de Saimbert & Mutti qui pourrait laisser croire qu’Albin Michel tente de s’installer dans une certaine forme de bande-dessinée. En étendant la réflexion sur les Mémoires d’une vermine, où le choix des couleurs de Saenz pourrait être un écho aux albums précités, et quoique bien différente dans le fond, et voilà que l’on se prend à rêver d’un Albin Michel défricheur de nouveaux talents, qualité pourtant plus souvent prêtées à d’autres éditeurs… Quid de cet album donc ? Et bien le postulat de départ est particulièrement alléchant… Tout contrevenant, criminel, et pire, assassin, se voit jugé et démembré en fonction de la gravité des faits reprochés. Lorsque le démembrement est total, et que donc l’Intendance a jugé de l’extrême gravité des faits reprochés, ces humains devenus « troncs » sont vendus dans une partie basse de la ville devenue autant Cour des Miracles que Prison. Monsieur Froilan récupère ces individus, leur greffe des prothèses et les attache à des fils, les transformant en marionnettes pour son théâtre pneumatique ambulant. Vraiment tentant vous-dis-je ! Ensuite, quelques querelles internes plus tard, et quelques dénonciations lâchées ensuite, on obtient une histoire qui réussi à nous emmener dans un univers sombre et inquiétant, mais qui reste assez superficiel. Inconvénient des 48 pages ? Sûrement… Quoiqu’il en soit, le parallèle critique entre les fondations du Régime qui gère Butania et la vie obligatoirement régentée de ces marionnettes vivantes n’arrive pas à passionner… Une fable, elle-même racontée en allégorie par le biais d’une pièce de théâtre, vous voyez l’idée… Et on fini par s’y perdre, non pas sur le propos, mais bien sur les intentions des personnages, sur leur quête, ou leur fonction, même si on se doute que leur condition ne permet pas de rêve particulier… Donc un sentiment mitigé, mais peut-être en attendais-je trop ?
Je commençais à en avoir un peu assez de la continuation de cette série qui, à son origine, était vraiment séduisante. Nostalgie du duo Sfar & Boiscommun ? J’aime assez JD Morvan cependant donc ce n’était pas avec des a priori négatifs que je lisais cette suite… En feuilletant l’album, on voit des couleurs bien… à la mode quoi ! Le produit standard calibré de chez Delcourt ? Peut-être un peu mais je ne suis pas assez fin connaisseur pour le prétendre péremptoirement ! Mais le fond alors ? Ben… C’est violent, cruel, comme le sont presque tous les scénarios du JD Morvan depuis quelques temps… Mais avec une idéologie qui, bien qu’un peu simpliste et fleur bleue, consiste en un fond d’humanisme que l’on ne peut qu’encourager. C’est un peu « La guerre, c’est pas bien », avec en arrière plan l’affiche contre la guerre du Vietnam et son soldat à genoux et un gros « WHY ? » qui barre le tout… Alors on s’enfonce dans quelques clichés du genre, on emprunte des idées à 2 ou 3 trucs (et je ne prétends pas que c’est du spoliage éhonté !), et on voit clairement les références ! Celles au Seigneur des Anneaux, pour les monstres, le clonage, et même la muraille en contrebas de la région des monstres (p.14 dernière case) est toute droit tirée du film de Peter Jackson ! Puis on nous montre une déportation qui rappelle comme une évidence la Shoah… Mais est-ce critiquable finalement ? Ca manque peut-être un peu de finesse pour un lecteur de mon âge mais si l’album s’adresse à de plus jeunes lecteurs ? En ce sens je me dis que des discours de paix, et une piqûre de rappel sur les horreurs perpétrées par la race humaine, ne font pas de mal ! Alors pour cela, je ne suis pas mécontent de voir cette démagogie qui est une démarche positive… La fin est peut-être un peu plus choquante mais si les jeunes la comprennent bien, alors ils en tireront une bonne réflexion ! J’arrête là de jouer le papy de service et j’arrête aussi la série à ce tome qui clôture un cycle… A lire pour ceux qui ont suivi, parce qu’en album seul, ça l’fait pas du tout les djeuns !
Je m’étais abstenu de chroniquer le premier tome, préférant attendre un peu plus de profondeur au récit pour me prononcer. En effet, Callède (Comptine d’Halloween, Dans la nuit, Les enchaînés…) est un auteur qui prend le temps de placer une ambiance, de camper ses personnages, et de faire monter la pression et la tension avec beaucoup de maîtrise. Et c’est encore réussi puisque ce deuxième tome se révèle beaucoup plus complet et enlevé que le premier, peut-être trop introductif et donc un peu trop lent. Là, on se rapproche du film « Alerte » de Wolfgang Petersen avec Dustin Hoffman. Mais vraiment beaucoup ! Jusqu’au porteur sain car nous étions embarqués à la poursuite d’un chien mais voilà que, comme dans le film, c’est un petit singe qui fait des siennes ! Nous voilà donc devant un efficace récit hollywoodien, avec tous les clichés du genre, mais aussi avec toute l’efficacité qui va avec. De la politique fiction, avec ce gouvernement dépassé par les recherches effectuées, et les proportions que la pandémie prend, de l’écologisme, avec ce groupe réactionnaire et actif qu’est « Tatanka », du soap, avec des rapports entre les personnages qui se développent et s’intensifient, bref, tout est très bien mené et on s’attend au petit truc en plus, la « Callède’s Touch » pour parfaire prochainement le tout ! C’est haletant, très rythmé, très bien dosé, et servi par un dessin qui, s’il n’a rien d’exceptionnel, va vers l’efficacité et c’est bien là l’essentiel. Alors oui, ce n’est pas forcément très original, mais c’est à ma connaissance rare, voire inexistant, en BD et pourquoi se priver d’un bon thriller quand il est aussi efficace ? Allons, les prochains tomes (les 2 derniers) me donneront raison, vous verrez ! Je vous aurai prévenus…
Il est des coïncidences parfois amusantes. Alors que France 3 nous propose les images de la 45ème « Marseillaise », un des tournois de pétanque les plus prisés du monde, j’entame la lecture des 2 premiers albums de la trilogie « Sans pitié » qui se déroule dans la même ville. Connue pour ses excès en tout genres, son folklore, son football, on finirait presque par oublier que Marseille est une ville où le crime est fort présent. Des auteurs comme le commissaire Van Loc ont fait un bon fond de commerce de leur action dans la ville, mais c’est plus du côté de Jean-Claude Izzo qu’il faut lorgner (et pour cela, je ne saurai trop vous conseiller la (re)lecture de sa trilogie qui débute par le brutal Total Kheops) pour mieux sentir toute la subtilité du récit de Pascal Génot et Bruno Pradelle. Avec une idée bien précise de ce qu’ils veulent nous faire partager, ils tracent les contours d’une ville que tout le monde connaît jusqu’au poster géant de Zinédine Zidane. Mais quand ils entrent dans le détail, ça secoue sévèrement ! De jeunes frappes sans grand avenir et quotidiennement désœuvrées, condamnées à vivre de petits deals sans grande envergure, vont se retrouver pris dans une situation et des évènements qui vont rapidement les dépasser. Car les grandes huiles locales, ceux qu’il convient d’appeler encore aujourd’hui des maffieux, ont décidé de provoquer quelques remous pour permettre une livraison importante de drogue sans attirer le regard des autorités locales. Des autorités locales elles-mêmes pas très nettes mais qui ne tombent pourtant pas dans le cliché tant c’est habilement mené. Enfin, au milieu de ce milieu, un tueur sanguinaire, sauvage, mais terriblement efficace, fait un ménage étrange parmi d’anciens membres de l’OAS, et provoque la panique parmi la criminalité locale, la poussant à la faute. Je sais, ça fait beaucoup de données à ingérer d’un coup mais dès que vous ouvrirez le premier album, vous ne serez plus surpris, mais juste happé dans la tourmente de ce polar noir et ébouriffant ! Jour et nuit, ça grouille… De la rave party qui dégénère aux meurtres en plein jour, en passant par la petite racaille, les drogués, les viols, rien ne nous est épargné mais cela a pour effet de créer une ambiance hors-normes, bien noire, bien forte, orchestrée de main de maître par deux scénaristes survoltés. Le dessin de Thomas Olivier (que l’on connaît pour Arvandor chez Vents d’Ouest) fait ici des miracles et on sent qu’il s’est fait vraiment très plaisir à dessiner cette histoire. Cadrages, ambiances, décors, personnages (principaux ou secondaires), pistes, fausses pistes, points et contrepoints, c’est du talent à l’état pur. Cette trilogie réalisée par un trio sera indubitablement un incontournable du genre pour les amateurs de polars noirs, mais deviendra à n’en point douter un incontournable tout court.
Il est des coïncidences parfois amusantes. Alors que France 3 nous propose les images de la 45ème « Marseillaise », un des tournois de pétanque les plus prisés du monde, j’entame la lecture des 2 premiers albums de la trilogie « Sans pitié » qui se déroule dans la même ville. Connue pour ses excès en tout genres, son folklore, son football, on finirait presque par oublier que Marseille est une ville où le crime est fort présent. Des auteurs comme le commissaire Van Loc ont fait un bon fond de commerce de leur action dans la ville, mais c’est plus du côté de Jean-Claude Izzo qu’il faut lorgner (et pour cela, je ne saurai trop vous conseiller la (re)lecture de sa trilogie qui débute par le brutal Total Kheops) pour mieux sentir toute la subtilité du récit de Pascal Génot et Bruno Pradelle. Avec une idée bien précise de ce qu’ils veulent nous faire partager, ils tracent les contours d’une ville que tout le monde connaît jusqu’au poster géant de Zinédine Zidane. Mais quand ils entrent dans le détail, ça secoue sévèrement ! De jeunes frappes sans grand avenir et quotidiennement désœuvrées, condamnées à vivre de petits deals sans grande envergure, vont se retrouver pris dans une situation et des évènements qui vont rapidement les dépasser. Car les grandes huiles locales, ceux qu’il convient d’appeler encore aujourd’hui des maffieux, ont décidé de provoquer quelques remous pour permettre une livraison importante de drogue sans attirer le regard des autorités locales. Des autorités locales elles-mêmes pas très nettes mais qui ne tombent pourtant pas dans le cliché tant c’est habilement mené. Enfin, au milieu de ce milieu, un tueur sanguinaire, sauvage, mais terriblement efficace, fait un ménage étrange parmi d’anciens membres de l’OAS, et provoque la panique parmi la criminalité locale, la poussant à la faute. Je sais, ça fait beaucoup de données à ingérer d’un coup mais dès que vous ouvrirez le premier album, vous ne serez plus surpris, mais juste happé dans la tourmente de ce polar noir et ébouriffant ! Jour et nuit, ça grouille… De la rave party qui dégénère aux meurtres en plein jour, en passant par la petite racaille, les drogués, les viols, rien ne nous est épargné mais cela a pour effet de créer une ambiance hors-normes, bien noire, bien forte, orchestrée de main de maître par deux scénaristes survoltés. Le dessin de Thomas Olivier (que l’on connaît pour Arvandor chez Vents d’Ouest) fait ici des miracles et on sent qu’il s’est fait vraiment très plaisir à dessiner cette histoire. Cadrages, ambiances, décors, personnages (principaux ou secondaires), pistes, fausses pistes, points et contrepoints, c’est du talent à l’état pur. Cette trilogie réalisée par un trio sera indubitablement un incontournable du genre pour les amateurs de polars noirs, mais deviendra à n’en point douter un incontournable tout court.
Pedro et Moi par Coacho
On se demande parfois comment on arrive à trouver un livre, ou comment un livre arrive à nous trouver… Une couverture quelconque, des personnages d’une certaine notoriété qui m’étaient totalement inconnus, et un graphisme « big head » quelque peu surprenant. Et pourtant, quelque chose nous dit que ça va nous intéresser. Ce livre raconte l’histoire personnelle de Judd Winick, l’auteur donc, et de Pedro Zamora, son meilleur ami rencontré il y a peu dans un show TV. En effet, ces 2 personnages se rencontreront dans une sorte de « Loft Story » à l’américaine, où les personnages sont filmés en permanence pendant 6 mois, et diffusé sur MTV : « Real World in San Francisco ». D’une plume assez timide, Judd Winick va se décrire, sans fard, avec ses préjugés et ses croyances, puis il présentera la vie de Pedro, le personnage avec lequel il partagera sa chambre durant les 6 mois du jeu télé. Pedro est un jeune homme de 22 ans, homosexuel, séropositif, figure de proue de la prévention et de la lutte contre le Sida, qui sillonne les Etats-Unis pour donner des conférences, effectuer des rencontres, se battre contre les préjugés et montrer que l’on peut vivre naturellement avec ce terrible virus… Jusqu’à ce que ce virus vous enlève la vie… Pedro a été innocemment infecté à 17 ans, et pendant les 5 ans que le virus lui a laissés, il a mené avec pugnacité son combat, et utilisa cette émission télé pour toucher un public toujours plus large, une audience plus attentive… Objet tout autant pédagogique qu’autobiographique, cet ode à l’amour et à l’amitié secoue son lecteur, c’est le moins que l’on puisse dire… Des scènes terriblement touchantes, à la limite du pathos, vous dérangent, entre ce voyeurisme malsain que chacun porte en soi, et cette envie d’accompagner l’auteur dans sa douleur de perdre son jeune ami homosexuel. L’attrait de ce livre est en fait le fait que nous ne connaissons personne, et que nous sommes curieux de voir l’envers du décor d’une émission télé, puis on bascule subtilement dans cette soif de comprendre l’engagement de Pedro, et de Judd qui continuera à faire exister l’esprit de son ami après sa mort… Le découpage est exemplaire et le lecteur est retenu par d’invisibles grappins jetés aux yeux, aux mains et aux tripes et empêchent de reposer le livre avant de l’avoir fini… C’est incroyable, ça faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé, même si ça m’a valu une nuit courte ! Question dessin, l’auteur se force à présenter des visages qui comportent toujours une espèce de sourire un peu figé… Cela me semble très ingénieux de sa part car il présente ainsi des personnages qui se voilent la face devant le calvaire de leur ami mourant, mais aussi et surtout rappelle intelligemment la présence des caméras et la volonté de chaque participant de faire bonne figure devant elles… Une astuce qui peut échapper mais qui a toute sa saveur quand on la reconnaît… Ensuite, l’encrage utilisé laisse pleine conscience au lecteur des moments glorieux et des moments de détresse par une habile utilisation des noirs et des blancs… Alors oui, parfois, c’est presque too much… Je dis presque too much parce que l’on sent que l’auteur ne veut pas s’avouer ce qu’il se passe, il garde une certaine pudeur quant à sa tristesse, mais l’agonie de son ami ne peut laisser personne indifférent et reste un moment particulièrement dur de la lecture de cet album… Mais cette pudeur a pour contre effet de laisser une impression de superficialité dans le rapport des 2 hommes… A insister sur la dégénérescence de son ami, l’auteur finit par plus apitoyer que véritablement partager la force de leur amitié et nous parler de l’impact puissant que cette rencontre a eue sur sa vie… Dans un ton moins en retenue que Frederik Peeters dans Pilules Bleues, Judd Winick nous assène quelques coups violents que l’on ne sait pas interpréter parfois… Rentre dedans, ou rage intérieure qui veut s’exprimer ? Un bon album cependant qui, en plus, a une vocation caritative puisqu’un euro par livre revendu est reversé à des organismes de lutte contre le fléau du 21° siècle…
Voilà un album qui, sans avoir l’air d’y toucher, est enthousiasmant. Une plongée presque classique dans le Paris des années 30, avec son folklore, sa vie, ses mœurs, et ses bordels ! Blanche vivait une vie heureuse et vertueuse avant que sa sœur Agathe ne se fasse assassiner. Démunie mais déterminée à retrouver les assassins qui ont ruiné sa vie, elle finit par être employée dans une maison close luxueuse pour y exercer certains talents réclamés par certains clients… C’est léger, et dramatique en même temps. Avec une intrigue intéressante, c’est le traitement graphique du duo Kérascoët qui tient le récit et qui assure toujours l’adéquation entre le rythme du scénario et son découpage ciselé. Un très bon album qui trouvera sa fin bientôt dans ce qui constituera, à n’en point douter, un excellent diptyque.
Le premier tome de Marzi nous contait les histoires d’une petite fille aux grands yeux bleus dans une Pologne sous régime communiste. Il était intéressant de découvrir l’histoire, telle qu’écrite dans nos manuels scolaires, par le truchement de la naïveté et de l’innocence de l’enfance. Ce deuxième tome est beaucoup plus personnel et émotionnel. Marzena Sowa continue de nous narrer ses journées de petite fille peu aisée dans sa Pologne natale, mais elle règle des comptes profonds avec sa mère. Montrée souvent comme une mégère un peu acariâtre, la mère de Marzi est surtout coincée par une éducation judéo-chrétienne très stricte et présente, et se ressent de la privation des années noires de la Pologne (à ce titre, les dessins de l’intérieur de l’album, dans les pages cartonnées, sont très révélatrices du poids de la politique et de la religion…)… Malgré tout, et malgré la souffrance de cette enfant qui se croit parfois transparente par le fait que personne ne la considère, Marzi vit sa vie de petite fille, avec ses rêves, ses histoires, ses déceptions. C’est doux, prenant, touchant… C’est construit comme le premier tome, c'est-à-dire hyper narratif avec peu de bulles, et dans une forme de gaufrier qui sied parfaitement à ce qui est écrit. La fin de l’album revient à des problèmes d’ordre plus général, délaisse les sentiers autobiographiques, mais garde toujours un intérêt très fort. Sylvain Savoia s’amuse dans ces cases et nous livre un dessin entre dessin animé, manga, et BD franco-belge, mais c’est très agréable. Un bien bel album que je vous recommande.
Ca faisait un moment que les amateurs de Rabaté attendaient une nouvelle œuvre de cet auteur atypique. C’est chose faite avec cet album de 94 pages paru chez Futuropolis. Après ce sombre voyage en noir & blanc qu’il nous avait offert avec Ibicus, Rabaté décide de nous conter une histoire en couleurs… Un petit côté pétillant de plus pour cette histoire incroyablement tendre. Et c’est en suivant Emile dans ses pérégrinations de sexagénaire que nous allons le faire ce chemin. Tout d’abord, on est surpris par un dessin avec plus de rondeurs qu’à l’accoutumée. Il y aurait un peu comme du Davodeau dans ces pages… Et pas seulement sur le trait (d’ailleurs, je me trompe sûrement sur cette impression que j’ai), mais aussi sur le fond du propos. Car il est profond, tendre, mais aussi casse-gueule ! En effet, il s’agit de la question de l’amour, mais pas seulement le platonique, mais bel et bien l’amour physique et ses pulsions chez les personnes âgées. Et croyez-moi, les scènes sont parfois crues… Et pourtant… Pourtant… On se laisse bercer par le charme incroyable de ces retraités qui sont occupés à s’offrir une nouvelle jeunesse, et quand l’objet de ce qui pourrait être considéré comme un tabou dans notre société est abordé, c’est sans vulgarité aucune… Ca reste touchant et émouvant… Une belle retraite comme une cure de jouvence qui fait un bien fou ! Le tout est un peu gâché par une relecture défaillante de l’éditeur qui laisse passer, par exemple, des « j’en avait plus d’assez grand » (p.17 case 4), « vous pouvez vous rabillez » (p.32 case 3) ou « j’en est pour deux secondes » (p.46 case 5). C’est absolument intolérable et indigne d’un éditeur qui veut jouer dans la cour des grands, et, surtout, qui doit déjà composer avec les innombrables reproches des défenseurs du Futuropolis originel qui trouvent en ce laxisme une raison supplémentaire de brocarder les repreneurs. Il ne faut pas tendre le bâton pour se faire battre… C’est en tout cas un fort bémol de forme qui m’empêche le coup de cœur absolu alors que cet album est pétillant, frais, puéril, tendre et touchant, d’une force émotionnelle incroyable, et qui reste un très beau livre qu’il vous faut lire absolument.
Qui a dit que les Fables avaient toutes une morale ? Ce qu’il faut savoir, c’est que toutes ces histoires ont un point final qui sert de morale lorsque l’auteur arrive à ce qu’il désire ! Mais qui vous dit qu’il ne se passe rien après ce point final que l’on nous impose ? C’est de ce postulat déjà débattu (que se passe-t-il derrière la dernière case de chaque Lucky Luke ? Demandez à Gotlib… ;o)) que Nancy Péña tire son inspiration pour cet album d’une grande finesse ! Complètement décalé, déjanté même, le Chat Botté, puisque c’est de lui qu’il est question ici, va se retrouver embarqué dans une drôle d’histoire, où une montagne veut marcher sur lui parce qu’il aurait mangé son fils, un ogre transformé en souris. Parce que ne dit-on pas que, parfois, les montagnes accouchent d’une souris ? Sous la pression de cette marche en avant, le Chat Botté va devoir improviser, faire un pacte avec les souris, dont une, Patience, fut celle qui vaincu le Lion de La Fontaine, et essayer de se sortir de ce terrible destin ! C’est incroyablement riche, référencé, et pourtant, on n’est jamais perdu ! L’auteure dynamite les contes tels que nous les connaissons, leurs donne de joyeuses significations, emmène ses personnages sur des chemins de traverse et le tout pour notre plus grand plaisir ! Mais elle se permet aussi le luxe des développer des récits dans le récit, comme cette abracadabrantesque aventure d’une souris qui doit rejoindre la dernière page de l’album, pour trouver l’adresse de l’auteure, et lui envoyer une lettre qui comporte un certain nombre de questions sur la véracité des propos du Chat Botté ! Un dessin tout en esquisses, en déliés, qui vous captive, vous envoûte, et une composition audacieuse sur certaines planches ! Car même si certains procédés de narration ont été expérimentés par d’autres (et je place forcément MAM au sommet de cette pyramide), elle reprend certaines pistes avec talent et nous offre un véritable petit bijou d’album ! On en redemande !
20 précédents - 20 suivants
 
Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio