Les 475 critiques de Coacho sur Bd Paradisio...

Le portrait par Coacho
Je suis colère ! Oui, fâché le Coacho ! Que puis-je dire pour expliquer cet emportement ? Bon, tout d’abord, c’est à propos de François Ravard. Je hais ces types jeunes, beaux, et talentueux. Ce mec vous dégoûte tellement il a la classe. Il vous tripatouille le crayon, le fusain, la couleur, comme moi je fais un tiramisù (et il est devenu légendaire mon tiramisù !), avec une facilité déconcertante et un goût exquis. Il alterne les pages détaillées avec des pages plus rapides, puis d’autres encore, puissantes, qui ne sont qu’un dessin en pleine page, presque une toile. Loïc Dauvillier nous offre une très agréable transcription de la nouvelle de Nicolas Gogol et donne de l’épaisseur à chacun des protagonistes du récit. MAIS, parce qu’il y a un MAIS, je suis colère ! Parce que les Editions Carabas ont voulu jouer un registre de classe et de qualité mais sans aller au bout du concept. Je m’explique. Couverture cartonnée large, dos toilé, on a un écrin que l’on devine à la hauteur du contenu. Mais c’est là où les éditeurs se sont plantés à mon sens car il aurait fallu continuer en offrant non pas 48 pages mais bien le double au récit pour qu’il puisse s’offrir au lecteur dans son intégralité. De plus, les pages glacées ne mettent pas assez en valeur le trait magnifique de François Ravard. Des pages mates auraient été tellement plus adaptées à l’ensemble… Voilà pourquoi je me dis que parfois, les éditeurs sont frileux ou pas assez proches de la création de leurs auteurs. Cet album en est une démonstration. Espérons une intégrale un jour… Ceci étant, ne boudons pas notre plaisir car l’album reste de grande qualité et nous ne sommes que sur des problèmes de forme qui ne doivent pas desservir les qualités intrinsèques de celui-ci. Vivement la suite et la fin !
Pauvre petit Ingmar. Fils aîné de la famille du chef d’un village de vikings, il est chétif, peureux, et rachitique. Il souffre de la comparaison faite avec son frère, fier et sanguinaire barbare qui conduit son peuple à travers les mers puisque leur père ne peut plus le faire. Cette comédie burlesque nous permet de nous amuser de situations peu communes, entre cruauté et raison, couardise et manipulation. Les Dieux vikings seront même inquiétés par un autre Dieu tout maigre et unique. Hervé Bourhis s’amuse avec un pleutre en le balançant dans un monde hyper violent qui contraste avec la personnalité de ce Tanguy des anciens temps. Il nous offre des gags très drôle mais qui sont plus de la mise en situation qu’un réel récit. Je demande à être convaincu avec le prochain tome pour voir qu’elle est la continuité de cette histoire. Pour le dessin, Rudy Spiessert utilise un gaufrier assez classique, s’aventure à quelques changements de disposition de temps à autre, et fixe avec efficacité les situations voulues par le scénariste. Il y a un côté « trait gras » que l’on retrouve dans d’autres albums, des mêmes auteurs du Stéréo Club, mais aussi dans le Comix Remix ou dans Isaac le Pirate et dernièrement dans Lincoln. Je ne pourrai pas vous qualifier ce type de trait, je ne suis pas expert, mais j’aime assez ce côté crayonné minimaliste avec ce qu’il faut de couleur pour les ambiances. Mais comme je le disais plus haut, j’attends vraiment un tome de plus pour savoir si c’est mieux ou pas…
Je découvre sur le tard le travail de Dav’, pensionnaire du Gottferdom Studio qui livre chaque mois le Lanfeust Mag’ attendu par de nombreux jeunes fans. Comme dans le premier tome, Dav’ va revisiter et mettre à sa sauce quelques blockbusters du cinéma international. Ce que l’on peut trouver de corrosif dans son blog, ou en lisant Les Garnimos, on le retrouve dans Harry Pottarquin. Les critiques fortes sont injustes parce que Dav’ donne beaucoup de lui et avec un dessin caricatural qui ne laisse pas indifférent. Ce n’est pas un album qui restera dans les annales mais il permet de passer un bon moment. Pour montrer l’autodérision dont il sait faire preuve et pour démontrer combien il s’amuse des critiques formulées régulièrement à l’encontre de Soleil (j’en formule d’ailleurs personnellement assez souvent), je vous recommande particulièrement la lecture de la première planche de cet album qui est un vrai délice ! A noter la participation, comme pour le tome 1 d’ailleurs, de l’excellent BenGrrr pour les couleurs de la couverture !
Rha mais comment fait-il ? On pourrait ressentir comme une lassitude mais non, Gipi nous entraîne encore ailleurs, dans sa planète, et ce pour la 4° traduction en 1 an de son travail. Après « Les notes pour une histoire de guerre », album lauréat du Prix du « Meilleur Album » pour Angoulême 2006, et après avoir lu « Les innocents » et « Le local », on avait presque trop tôt enfermé Gipi dans une catégorie de conteur de la post-adolescence qui, lui allant peut-être bien, était aussi peut-être réducteur. Et « Extérieur Nuit » est là pour nous montrer une autre de ses facettes. D’accord, il s’agit du 4° album de Gipi paru en France, mais qui est en fait le premier travail de cet auteur italien dans son pays d’origine. Son trait est facilement reconnaissable, mais il ajoute dans cet album un travail monochrome à base d’huiles bleues sur un support rigide qui est du plus bel effet. Parfois griffées, parfois ciselées, ces planches captivent et inquiètent le lecteur qui se retrouve coincé dans le récit de Gipi. L’auteur s’inspire de faits réels, puis les travaille à sa façon pour en restituer des histoires fortes, tendres, porteuses d’espoir et pourtant teintées fortement de résignation et d’inéluctabilité. La force qui nous déchire alors est celle de ces paradoxes faits d’autant de désespoirs que d’espoirs qui sont véhiculés dans chacune de ces nouvelles. La dernière de ce livre est une pure fiction et pourtant, on retrouve toujours ce ton angoissant, froid, accrocheur, qui fait presque accélérer le rythme cardiaque, étouffe et oppresse. Une autre constante semble être la présence suggérée de la guerre… Qu’elle soit physique ou mentale, elle laisse ce parfum d’inquiétude permanente flotter sur tous les récits de Gipi et donner cette saveur épicée et complexe si particulière… Cet album, en forme de négatif un peu usé, qui joue de la bichromie et du calque, est un recueil profond et émotionnel qui sacre, du moins en France, l’émergence d’un auteur déjà hors norme. A consommer sans modération…
Nous l’attendions ce Monster de Bézian, auteur apprécié des bédéphiles pour son travail si particulier comme « L’étrange nuit de Monsieur Korb » ou le triptyque « Adam Sarlech ». Et bien il a réussi l’examen de passage ! Quelle réussite ! Bien que parfois bringuebalés ou perdus dans l’univers foisonnant des scénaristes fous du Donjon, on peut dire qu’ils nous servent là une histoire forte et poignante, qui se rapproche des grandes tragédies grecques, mais avec l’humour absurde d’un Woody Allen. Un discours noir servi par des couleurs assez pâles ou sombres et un récitatif permanent qui renforcent la tristesse et l’incompréhension de ces 2 frères qui vont oublier de s’aimer pour des questions d’honneur mal placé… A la limite du surréalisme, et allant au bout de l’idiotie dans laquelle l’orgueil peut placer parfois les individus, les planches se succèdent à un rythme lancinant qui touche juste à chaque fois. Il existe aussi un croustillant décalage entre les récitatifs et l’image qui l’illustre que chaque lecteur pourra apprécier. Un découpage en gaufrier de 6 cases qui ne sont pas sans rappeler le travail de Joann Sfar sur bon nombre de ses albums comme les Olives Noires (en scénariste) ou Le Chat du Rabbin. C’est d’ailleurs à mon sens un album scénarisé plus fortement par ce dernier tant on y retrouve des expressions méridionales qui lui sont propres et qu’on peut retrouver dans ses carnets (6° case p. 34 « J’ai la cagasse mais j’y vais » ou 6° case p.35 « J’évalue mes chances de leur péter la gueule à tous »). Petit bémol pour des hommes de lettres, des textes comme « …qu’il (sans « s ») sont neutres dans le conflit… » mais c’est parce que cette recherche de l’excellence me pousse trop d’exigence ! Il reste cette ambiance incroyable, ces planches magnifiques (comme la « pleine page » 9 qui est époustouflante) et cette vraie tendresse que l’on arrive à éprouver pour ces crapules trop vite arrachés à leur insouciante jeunesse… Une vraie réussite, sur mon honneur ! ;o)
Coïncidence par Coacho
Un album directement reçu des mains d’un ami qui s’est décarcassé pour en faire un objet plus que spécial. Et cet objet est un régal ! Jugez-en plutôt. Fabien Vehlmann, scénariste connu pour de nombreuses séries comme Green Manor, Ian, Wondertown ou Le Marquis d’Anaon entre autres, a livré le découpage d’une planche à une douzaine d’auteurs afin qu’ils en livrent leur version personnelle. Le gag est le même pour tous, et la façon de le traiter est libre. Une case de fin est laissée à disposition de chaque auteur pour qu’il en fasse un espace personnel et livre ainsi sa vision terminale de l’histoire du scénariste de Mont de Marsan. Belle initiative que celle de l’association « On a marché sur la bulle » qui offre un espace récréatif intéressant et captivant en parallèle d’une exposition faite durant le Festival BD qu’elle gère. Parmi les auteurs sélectionnés, excusez du peu, on retrouve Goossens, Boucq, Plessix, Jason, Trondheim, Meyer, et je m’arrête là pour éviter la surabondance de frissons ! Chaque auteur est présenté en 1 ou 2 pages, avec petite interview et extraits de leurs travaux préparatifs, et la bibliographie de chacun est livrée. Ensuite, les planches se succèdent et il est amusant de voir que des auteurs étrangers aient pu laisser le texte dans leur langue originale, signe de l’universalité du dessin qui aura réuni des auteurs européens, mexicains et japonais ! D’un point de vue personnel, j’ai particulièrement aimé les travaux de Kokor, sympathique auteur s’il en est, le décalage de Goossens, le trait de Lewis Trondheim (bien qu’il y ait une petite faute de cadrage au bar mais bon…ahaha pinaillons !), la chaleur des couleurs et le soin du détail de Plessix ainsi que la puissance et la force qui émane de l’auteur allemand Von Bassewitz dont le trait n’est pas sans rappeler Guillaume Sorel. Un très chouette album, une belle initiative, laissez-vous aller, tous en même temps !
Le tout nouveau lauréat du Prix du Meilleur Album d’Angoulême n’est autre que ce petit live de la collection Bayou de Gallimard, dirigée par Joann Sfar. Ce prolifique auteur est talentueux, et nous montre en plus qu’il est un fameux directeur de collection en nous offrant cette petite perle africaine qu’est Aya de Yopougon. Cette histoire se déroule dans la Côte d’Ivoire des années 70, sous le règne d’Hophouet Boigny, une période calme de la vie d’un pays qui s’enfoncera rapidement dans la crise. Loin des chemins défrichés par les spécialistes de l’Afrique comme Stassen, les auteurs nous livrent une espèce de bluette pleine de sensibilité, comme une sitcom mais sous le soleil ivoirien. Au milieu d’une brochette de personnages tous plus typés les uns que les autres, évolue Aya, fille d’un cadre commercial des bières Solibra, les bières des hommes forts. Cette jeune fille intelligente, cultivée, et désireuse d’apprendre veut devenir médecin. Mais il lui faudra jongler avec les difficultés financières de sa famille et les traditions lourdes qui oscillent entre patriarcat et machisme. Loin des clichés habituels d’une Afrique ravagée par la guerre et la famine, Marguerite Abouet nous offre une histoire pleine de sensibilité, d’humour, de légèreté qui sont communicatifs. Clément Oubrerie s’applique à donner corps et vie à ces fantasques adolescents qui ne pensent qu’à guincher au « Ca va chauffer ». Une bien sympathique histoire plaisante et rafraîchissante à souhaits qui donne l’envie irrépressible d’aller revoir cette pub mythique (qu l’on peut trouver sur le net) pour Super Timor en attendant de pouvoir dévorer le prochain tome…
Comment faire une chronique de Cape et de Crocs, Qui ne soit ni trop pâle ni trop avoir de mots ? Rendre hommage à Alain Ayroles, scénariste de génie, Sans que mon propre texte ne paraisse affadi ? Car pour se hisser à hauteur de cette verve enthousiasmante Il faut avoir quelques solides arguments Qui peuvent ressurgir de mon aventure étudiante Durant laquelle je fus plutôt indigent. Mais au-delà de raconter cette truculente histoire, Qui n’en fini plus de rebondir avec brio, Nous contant les aventures et les déboires De héros improbables comme Eusébio, Je souhaitais plutôt m’attarder un court instant Sur l’ambiance de ce livre et je le fais céans. Il suffit de voir comment avec grâce, Ayroles et Masbou se surpassent Et nous donnent à lire un monument de cohésion Qui nous amène sans en avoir l’air A accepter avec fascination D’aller sur la lune croiser le fer. Pas une seule planche n’est laissée sans soin Le découpage et le rythme sont toujours malins Les cases elles-mêmes ne sont jamais gratuites et vides Et font de nos lectures un véritable délice. Il y aura toujours des contradicteurs un peu livides Qui en auront marre de jusqu’à la lie boire le calice. Mais force est de constater que cette série de poésie, Au dessin admirable et au fond si humain, Réalise le tour de force, dans un marché en déclin, De s’imposer comme passionnant malgré son statut d’ovni. Réconcilier les lecteurs quels qu’ils soient, De 7 à 77 ans comme le suggérait Tintin, Avec la poésie, le bon mot, et un peu de latin, Est un tour de force admirable qui me plonge dans l’émoi. Je vous recommande bien sûr de découvrir, Si cela n’était déjà fait je présume, Les aventures de notre troupe prête à mourir, Pour un amour qui les consume. Je retourne de ce pas admirer ces apatrides Que sont Maupertuis et De Villalobo, Symboles d’une nation hybride Où peu importe la couleur de votre peau. Et applaudir encore si c’était nécessaire Ce travail dont les auteurs m’ont fait récipiendaire.
Et nous voilà replongés pour l’avant-dernière fois dans cette série à la mécanique implacable. Je vous rappelle le postulat de départ. Chacun des 4 personnages centraux, pris dans un engrenage psychologique difficile, se verra proposer de tuer un des autres en échange d’un million de dollars, la garantie de changer leur vie et de la recommencer sous de meilleurs auspices. Henry doit donc tuer Rachel, qui doit tuer Moses, qui lui-même doit tuer Tobey, mandaté pour tuer Henry. Vous voyez ainsi se révéler le cercle vicieux qui sert de trame à cette étude de mœurs machiavélique et captivante. Alors que le premier tome (celui que j’ai préféré) mettait en scène la distribution des rôles et expliquait le « jeu » (oui, où il faut gagner le million ! Le million ! Le million ! ;o)), l’évolution du récit dans ce 3° opus est plus nerveux, plus rapide, et cela se sent dans le découpage en scènes courtes choisi par les auteurs. Les personnages accélèrent leurs mouvements et en même temps que la complexité des rapports qui les lient s’intensifie, les caractères se révèlent, et les pouls s’affolent. Plus violent, plus sanglant, on sent dans ce tome le basculement dans une forme d’Apocalypse, terme qui vient à point nommé pour définir cette relation ésotérique que Callède effleure en présentant le dialogue entre son « tentateur » (le diable ?) et l’effigie du Christ au 2° tiers de l’album. L’ambiance est donc oppressante, rapide, comme un thriller intelligent, mais souffre parfois de maladresses dans les dialogues (le moment où Kate, lieutenant de police de LA veut « le salaud qui a fait ça ! » pour un meurtre presque banal et anodin quand on connaît le taux de criminalité d’une ville comme Los Angeles est une expression qui me paraît un peu « cliché »…). C’est pinaillage, j’en conviens. Le dessin de Gihef est quant à lui assez raide, dans un style qui manque de mouvement, d’amplitude, mais pourtant, portés que nous sommes par l’histoire, il se fait l’instrument parfait du propos de Callède. Le dernier tome arrive (le dessinateur a annoncé sur son site et sur les foras que l’album était déjà entièrement dessiné) et il sera selon toute vraisemblance avec Moses sur la couverture. Y aura-t-il un gagnant dans ce jeu perfide et sordide ? Mourront-ils tous ? Le rédemption est-elle encore possible ? Une histoire à découvrir dès son premier tome, vous ne le regretterez pas !
Un joli album au format à l’italienne, dos toilé orange, le truc un peu classe ! Déjà l’album en caoutchouc bleu sur Zep était bien strange et j’aime beaucoup cette différence. Bon, le prix s’en ressent aussi forcément… Zep revisite donc les 4 saisons sans pour autant revisiter Vivaldi et propose à son lectorat, souvent assez jeune mais pas que (ben oui, chuis pu tout frais moi !), une sorte d’agenda permanent pour noter les anniversaires, ou autres trucs intemporels… Le tout est parsemé d’illustrations et de gags en couleurs. Et bien décidément, plus j’avance dans le temps, plus j’apprécie Zep. Son dernier Titeuf (Nadia se marie) ne m’avait pas plus emballé que ça, changement de narration oblige, mais là, on retrouve les gags en une planche, et donc l’acuité, la précision, l’observation juste et cette façon de croquer les enfants (ahaha) qui avait fait le succès des albums les plus vendus de la franco-belge. Des gags sur le zizi sexuel jamais grossiers, des images pleine page qui illustrent la saison, des évènements comme Halloween, ou Noël (grand moment des cadeaux faits à la main !), rêve super-héroïques, films, animaux, tout est là… On s’aperçoit aussi de la similitude de certains dessins avec ceux de Boulet sur son blog… Une technique de couleur et une façon de dessiner les pandas ! ;o) C’est toujours faussement gros, avec une façon de percevoir la vie derrière les petits yeux malicieux de ce gamin et de sa pléthore d’amis, pas toujours hilarant, mais il y a une tendresse réelle qui touche. Certes, l’album est un peu cher, mais pour retrouver le goût des gags de Zep, les couleurs directes aquarellées savoureuses, et ces tronches terribles de gosses, faites-vous plaisir, même si vous enrichissez quelqu’un qui ne doit plus être trop dans le besoin ! ;o)
Lorsque j’ai entamé la lecture de « La disparition », premier tome de la nouvelle série de Vehlmann et Gazzotti, j’étais moi aussi « Seul », au singulier ! Je regardais d’abord l’album dans sa globalité, en le feuilletant et en appréciant le découpage d’un regard léger… Et puis j’ai lu… J’ai beaucoup aimé l’introduction, la mise en scène, la présentation des personnages. Un rythme cinématographique avec fondus au noir, il ne manquait plus qu’une grosse basse pour intensifier la dramaturgie des premières planches. Et puis voilà, le réveil post-apocalyptique. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais la ville est morte, il n’y a plus rien. Rien d’autre que Camille, Leïla, Terry, Yvan et Dodji, 5 gosses, aux qualités et origines différentes, qui vont se retrouver et essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et faire face à l’angoisse de la solitude et du désoeuvrement… Un mystère sera entretenu avec des animaux qui apparaîtront et les mettront même en danger… Mais le sentiment d’incompréhension domine… Très rapide à lire, très rythmé, on retrouve avec plaisir le trait du dessinateur de Soda sur une histoire du prolixe Fabien Vehlmann qui touche là à une population plus jeune que dans ses productions précédentes. Oui, car il faut bien le dire, cette histoire est… gentillette ! Un peu dans le sens d’un « Maman, j’ai raté l’avion ! », on place ici comme héros improbables, et aux réactions aussi drôles que courageuses, de jeunes enfants entre 5 et 10 ans et vu ce qu’ils affrontent… ;o) Donc une lecture agréable mais qui s’adresse aux plus jeunes, dans le sens « grande aventure », et en leur offrant ce rêve de croire en un quelconque héroïsme trop souvent réservé aux adultes… Si vous restez l’adulte analytique classique, il est certain que cet album vous paraîtra moyen, mais sinon, pensez en môme, et vous serez comblés !
Inutile de vous dire combien j’attendais cette nouvelle sortie de Renaud Dillies, le brillant auteur de « Betty Blues » et de « Sumato », deux albums parus chez Paquet. La présence de Régis Hautière changeait la donne puisque c’était le premier travail à quatre mains que Renaud Dillies allait nous montrer. La première impression, dès la couverture, c’était encore une sensation d’amour impossible entre une créature sublime et grande, aux jambes interminables, et un petit animal un peu ridicule dans sa morphologie, mais au coeur grand comme… comme chais pas quoi, mais grand ! Ma deuxième impression, à la fermeture de l’album, c’est d’avoir assisté à une de ces grandes courses poursuites qui faisaient la joie des spectateurs du Benny Hill Show. Ce moment stupide où tout le monde court dans tous les sens sur une musique débile et entraînante, c’est un peu ce qui se passe durant tout l’album. Pas de temps morts, mais une suite burlesque et parfois absurde, d’évènements qui tiennent en haleine le lecteur. Les hommages et références sont légions, et finement introduits. On voit très bien que l’inspiration a été trouvée du côté de Tex Avery, des Looney Tunes, des Monthy Pythons, de Pratchett même… Il y a plus infâmante source de motivation n’est-ce pas ?! ;o) Mais lisez page 10 quand le lapin va chez le psychiatre ce qu’il lui dit, voyez encore l’hilarante scène (oui, j’ai hilaré comme un fou à ce moment !) page 18 quand la police lui demande de lever les mains… C’est vraiment trop drôle ! Des pseudonymes idiots aux consonances humoristiques, des scènes endiablées, tout ça sent le cocktail récréatif et le plaisir que les auteurs ont eu à mettre tout ça en mouvement. C’est un emballement faussement désordonné qui emporte le lecteur, une frénésie qui sort des pages, un essoufflement à suivre ce lapin sorti tout droit du pays d’Alice et ses merveilles, un univers surréaliste épuisant mais les auteurs se sont fait plaisir, c’est communicatif, ne vous en privez donc pas ! Au fait… Ne vous méprenez pas hein ?! Il y a bien une histoire dans cet album ! ;o)
Le Donjon de Naheulbeuk est une histoire insensée qui trouve son origine sur le net. En effet, les aventures déjantées de ce groupe de chasseurs de trésor ont été créées par John « PC » Lang qui en a fait une saga en mp3 (disponible sur le www.penofchaos.com). Un succès non démenti d’une drôlerie incroyable. La transposition en BD allait être délicate tant l’imaginaire fait son chemin dans la représentation que l’on se fait des personnages. Marion Poinsot relevait le défi et partait donc dans cette aventure. Je trouve qu’elle s’en sort plutôt bien car si on peut lui reprocher une certaine simplicité dans la caractérisation des personnages, elle s’est en fait rapprochée de ce jeu mythique qu’est « Gauntlet ». On y retrouve ces petits personnages un peu carrés qui se suivent partout et défoncent tout. Les couleurs, pourtant très sujettes à la critique quand elles sont à ce point photoshopisationnées, ne sont pas un handicap et contribuent même à donner ce ton décalé qui sied au propos. Le reste, c’est tripaille, éventration, baston, réflexions stupides, contresens, nonsense, absurdités, burlesqueries, et autres joyeusetés du genre ! C’est débile, profondément con, mais c’est ce qui fait que ça marche ! Le premier diptyque du Donjon s’est très bien vendu mais pourtant, l’achat n’est pa indispensable. Vite lu, vite oublié, malgré l’éclat de rire qu’il n’aura pas manqué de provoquer. Il y a des situations où ne pas rire relève de la plus grande froideur. Un album qui parlera forcément aux vieux amateurs de Donjons et Dragons, et autres rôlistes qui savent ce qu’est une création de personnage et un niveau d’expérience, et qui oscillera entre le 3 et le 4 étoiles. Je ne suis plus rôliste, trop vieux pour ça, donc je me contenterai des 3 étoiles et je retourne écouter les mp3 ! ;o)
Me voilà bien ennuyé avec ce bouquin… Je connaissais Cassaday par la lecture de « Je suis légion » (2 tomes parus aux Humanos) mais je n’avais rien de lui en format comics. Sur quelques conseils d’internautes, et captivé par cette couv’ aussi captivante que trash et kitsch, je me suis procuré l’album. On fait vite la connaissance d’un groupe de cowboys qui défouraillent sévèrement à la moindre contrariété. Et on tombe dans les poncifs de la prostituée malgré elle, le noir qui a quitté l’armée pour l’honneur et le vieux baroudeur qui n’a plus peur de rien et qui est mû par un désir absolu de vengeance… Ce sont bien entendu des tireurs d’élite, des bastonneurs incroyables, ils sont sans pitié mais justes. Ils ont à leurs trousses un détective moderne de chez Pinkerton (je vous laisse deviner ce qu’il adviendra de cet épris de jsutice), ils sont amis avec tous les indiens qui sont à la limite du retour sur le sentier de la guerre, puis ils ont un shériff revanchard qui veut les pendre. Au milieu de tout ça, l’enquête… Mâtinée de fantastique pour ne pas avoir à expliquer l’inexplicable, elle nous conduit sur les traces d’un assassin qui s’attaque aux mères et leur enfant métis, les égorge, les dépèce, et en tire un pouvoir spécial… Mouais… Ca fait beaucoup hein ? Et pourtant… Y’a un petit truc qui fonctionne… Un truc qui nous ramène dans cette enfance bercée par le clairon des cavaleries, les attaques de Forts par les indiens, les cowboys étaient des héros justes (ahaha quelle connerie hein ?! ;o)), puis c’est violent, ça tue, ça tire, ça frappe, et les scènes crues sont là pour attirer notre côté morbide qui se délecte de ce qui lui est proposé… Pas génial, on voudrait que ce soit traité peut-être un peu différemment, mais pourtant distrayant et rapide, rythmé, endiablé (héhé)… Je ne sais pas trop quoi vous conseiller en fait ! Une chose sûre, ce n’est pas indispensable ! Juste un galop pour se défouler !
« La Java Bleue » est un album splendide. Du point de vue de la maquette, on a droit à un livre luxueux, à la couverture granuleuse, au format non conventionnel, et au dos toilé du bel effet. Plus de pages aussi, et de la couleur directe, des aquarelles et des gouaches. Mais cet album est vendu sous cellophane, histoire de protéger son contenu des petits yeux innocents qui pourraient voir ce qui se passe entre ses pages. Ou bien est-ce pour protéger son contenu de regards esthétiques désapprobateurs ? Oui, parce que Sfar avait un besoin urgent de refaire du Pascin, de faire du sexe cru, des filles faciles, et de dessiner des fantasmes sexuels forts. Oui, parce que Sfar avait besoin de retrouver les joies de la couleur naturelle, la matière, comme il l’évoquait dans ses carnets. Oui, parce que derrière cette pornographie étalée (et dont le cheminement n’est parfois pas sans rappeler le réparateur de photocopieur qui vient débourrer sa machine…) il avait aussi besoin de parler d’amour, du grand, du beau, du fort, de cet amour qui paralyse et adoucit la plus féroces des bêtes… Le pari est donc ouvert… Pour 23 euros (tout de même) vous pouvez acheter un album dont vous ne connaissez pas le contenu, uniquement basée sur la renommée et l’intelligence reconnue de l’auteur… Ce pari en vaut-il la peine ? Et bien tout fidèle de Sfar n’a pas besoin d’être conquis pour franchir ce pas qui le conduira loin des sentiers défrichés dans les 6 premiers tomes de Pascin. En parlant moins de peinture, et plus de sexe, le lecteur admirera la complexité amoureuse narrée par le talentueux auteur du Chat du Rabbin, du Grand Vampire, du Petit Vampire (etc…). De longues pages consacrées à l’emprisonnement mental de Pascin succèderont à quelques respirations extérieures dans un Parc ou à Cuba… mais il est toujours question d’amour… Le dessin de « La Java Bleue » est déroutant… Parce qu’il est plus proche de celui de ses carnets, on pourrait lui reprocher ou une certaine facilité, ou un besoin d’aller toujours plus à l’essentiel. La couleur semble « barbouillée » et pourtant, on reste captivé par cette succession de pleines pages resplendissantes de couleurs primaires… Etrange sentiment qui nous prend entre l’idée de lire un truc à la va-vite, et celle de lire un truc ou l’essentiel est ailleurs, dans la cohérence globale du livre… A déconseiller pour commencer à découvrir Joann Sfar, les autres se le seront déjà procuré…
Le pirate ultime de l’espace ! Le recruteur fou, le massacreur qui tombe raide dingue de ses victimes, le héros au grand coeur ! Cet album reprend les planches parues dans Lanfeust Mag’ mais perd de sa cohérence. Ce qui pouvait être drôle à chaque parution du journal passe beaucoup moins bien en lecture continue… Certains gags sont dans le pipi-caca (je m’en fous, j’adore ça !) et ont cependant du mal à se renouveler… Restent les dessins toujours drôles de Dav’, les détails et références hilarants qu’il place dans les coins, pour un album d’humour honnête mais sans plus. Et même si les planches qui montrent le clonage sont vraiment marrantes, je lui préfère son « Garnimos » beaucoup plus enlevé et cartoonesque. Pour la petite histoire, il faut savoir que Dav’ n’était pas pour la parution en album de ces gags… Aurait-il senti l’affadissement de ceux-ci en 48CC ?
Bon sang, voilà un livre comme je les aime ! Tout d’abord, un livre épais, avec donc assez de pages pour faire durer le plaisir. Puis ensuite, de belles planches bien aérées, en noir et blanc, mais qui resplendissent de couleurs, d’ambiances, de sons même ! Et pourtant… Quelques pages plus tard, je me dis que l’agonie risque d’être trop longue avec tant de pages… Quelques pages lentes et un peu ennuyeuses qui nous montrent Paul en enfant gâté qui a du mal avec sa première contrariété, son premier boulot, son premier échec… Et puis vient une sorte de déclic. Un truc qui se passe alors qu’il se transforme au pied levé en animateur de camp de vacances pour jeunes défavorisés. On le suit dans ses expériences et sa prise successive de responsabilités toujours plus matures… Il sort de son adolescence pour devenir un jeune homme avec les difficultés que l’on peut connaître à ces jeunes âges là… Les personnages sont charismatiques, troublant, drôles, ou encore enivrants, et Paul trouve sa place au milieu de ce concert… La rudesse de certains jeunes garçons laisse place à la tendresse de petites filles dont une, magnifique et aveugle, donnera des leçons de vie aux plus âgés (aah sa poupée Guatemaltèque…)… Et puis il y a Annie… On lit alors avidement ces pages qui redeviennent trop peu pour prolonger ce plaisir immense et jouissif qui émane de cet album… Et on est aussi heureux de cette bouffée nostalgique que l’auteur lui-même… Je souhaite d’ailleurs à chacun de connaître un moment aussi magique que celui que connaît Paul à la fin de l’album ! Quoi qu’il en soit, Rabagliati s’impose comme un conteur extraordinaire qu’il faut lire absolument, et là, pas uniquement pour le charme incroyable du langage québécois (qui est parfois difficile à suivre !) mais bien pour l’immense bonheur qu’il nous procure. A bon entendeur… ;o)
Oh bien sûr, tout le monde connaît « La guerre des boutons », ouvrage magnifique de Louis Pergaud (écrit début 1900 si je ne m’abuse) et sa version filmée par Yves Robert qui nous permit de faire connaissance avec les personnages de ce roman qui conte l’opposition ancestrale de 2 villages : Longeverne et Velran. Que pouvait donc amener de plus cet ouvrage ? Sûrement peu de chose à l’histoire, mais bien dans son traitement spécifique que lui a réservé le jeune surdoué du scénario qu’est Matthieu Gabella (La chute, Les mesures du temps, Idoles…). Et c’est, ma foi, fort intéressant de suivre le premier opus de ce diptyque qui mélange voix-off et dialogues dans une symbiose vraiment bien orchestrée. Comme si les 2 modes narratifs disaient 2 choses différentes, en même temps, et se soulignaient l’une et l’autre pour mieux illustrer ce qu’ils voulaient dire à la base ! Argh, chuis pas clair… Ben c’est pas grave, vous n’avez qu’à vous plonger dans la lecture de cet album pour mieux me comprendre ! ;o) 32 pages aux couleurs et tons pastels de Valérie Vernay qui nous présente sa vision de Petit Gibus, Lebrac, La Crique, etc… et que l’on apprécie presque d’emblée. Une violence contenue, des paroles truculentes, des décors forestiers efficaces, 2 villages élégamment croqués, la dessinatrice nous offre de belles compositions… On peut lui reprocher peut-être, mais je dis bien peut-être, d’avoir quelques similitudes avec le trait de Mazan, ce qui n’est pas une honteuse influence ! Pour ma part, j’ai bien aimé, ça m’a fait sourire… J’attends la suite donc !
Et voilà encore un album signé JD Morvan ! Et oui, « Encore ! » diront les détracteurs de cet intéressant et prolifique scénariste. Et JPP dirait « Camembert les tracteurs ! » parce que cet album ne faillit pas à la règle Morvan qui consiste à créer un univers riche, incroyable, improbable, et à mettre un soupçon de grand classique derrière et réussir à nous accrocher à chaque fois ! D’abord, la prise de risques et donc la rencontre avec Nesmo sur BDParadisio. Ayant élu domicile sur ce site formidable, je ne pouvais qu’être satisfait qu’un jeune auteur puisse être repéré sur celui-ci. Mais il fallait assurer par la suite… Ma première impression fut liée au visionnage du clip de Thomas Fersen et son « Hyacinthe » dessiné par Sfar… On y retrouve cette ambiance étrangement glauque et sous-terraine qui est celui de l’album « Racines électriques ». Cet univers, aux forts relents steampunk, nous conduit d’une campagne à une ville froide et glauque du Rhône, qui est peut-être Lyon. Vous allez me demander pourquoi j’affirme une telle énormité, je vous répondrai juste que l’information se situe en case 5 de la page 32 avec cette immatriculation automobile « 3292 XY 69 ». Ben oui, je ne suis pas medium quand même ! On suit alors une sorte de géant doux et apparemment benêt, sorte de Lenny moderne que Steinbeck aurait volontiers prêté à JD Morvan, qui s’aventure dans cette ville qui le désarçonne. Et, toujours en apparence, ce géant, privé de la lumière et du soleil, sème la mort, sauvagement, sur son passage… Ce thriller fantastique est vraiment oppressant et haletant et d’une grande richesse visuelle. Tout d’abord, et comme il devient habituel chez ce scénariste, le découpage est minutieux, précis, et se permet le luxe d’éliminer tout texte superflu, un peu comme une suggestion évidente de l’histoire, une façon de faire très japonaise en fait. Mais alors que l’on pourrait se croire perdu, on est au contraire bien guidé sur un rail précis, mais tout en sentant bien plus perceptiblement l’étrange et l’irréel qui émane de ce conte moderne. Opposition entre ombre et lumière ? Entre végétal et métal ? Entre vice et vertu ? C’est ce que le commissaire Mornières, à l’extrême opposé du héros classique du genre, rongé par une vie intime désastreuse et un manque évident de charisme, devra découvrir dans le sillage d’un être énigmatique et souffrant que notre perception classique jugerait comme schizophrène. Les cadrages sont étourdissants, et augmentent l’impression claudicante de ce géant paysan, les dessins sont vifs, vitaminés, captivants, et les couleurs idéales pour rendre cette ambiance étouffante. Bref, c’est une vraie réussite graphique pour un premier album. Encore une histoire riche, fouillée, intrigante, qui donne envie d’en savoir plus, toujours plus… Argh… Il est travaillé, fou, mais fort ce Morvan !
Rebelote par Coacho
Le Seuil édite peu de bande dessinée. Et pourtant, le catalogue contient Bruno Heitz, et a publié « Ripple », sacré signe qualitatif à mes yeux de modeste lecteur. Mais cette maison d’édition a aussi la chance de compter dans ses rangs le brillant Tofépi. Cet auteur va avec cette série nous conter les histoires d’une famille ouvrière un peu beauf’ aux préoccupations bien caractérisées et avec un sens incroyable de la mise en situation. La famille Carroulet se compose d’un père qui travaille et boit, d’une mère au foyer dévouée à ses enfants et de 4 gosses dont les aînés sont Bébert et Sophia. L’action prend place pendant les vacances d’été dans la ferme familiale. En quatre petites histoires bien senties, Tofépi nous entraîne dans les délires puérils de ces enfants qui s’occupent comme ils peuvent, jouant au foot dans la cour, cherchant à se faire un peu d’argent facile en magouillant avec les bouteilles consignées, tentent d’attraper des moustiques vivants (avec Sophia en appât vivant !) pour tenter de nourrir un oisillon tombé du nid, se gavent de Vache qui Rit pour collectionner les autocollants des joueurs de foot, etc… C’est frais, enjoué, drôle et pathétique dans certaines scènes mais toujours juste. Le dessin de Tofépi peut sembler à la limite du fouillis parfois mais il est toujours juste d’équilibre dans le cadrage, le découpage, la composition, le décor. Les expressions et situations sont vraiment bluffantes et hilarantes et Bébert, avec sa tête de Bart Simpson, est un agitateur de premier ordre qui n’est pas étranger à toute cette bonne humeur ! Un sacré bon album que je vous recommande chaudement.
20 précédents - 20 suivants
 
Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio