« Les vagues de la mer », tome 1 de Zambada, par Autheman et Maltaite. Dans la collection Bulle Noire des éditions Glénat.
Avec « Zambada », c'est un peu le Autheman de Vic Valence que nous retrouvons. Il y a le même ton désinvolte, la même faune échouée sur une île des tropiques, le même humour. Mais sous le trait d'Eric Maltaite. A l'époque de Vic Valence, Autheman lui-même avait suggéré à Henri Filippini de faire dessiner ses histoires par un dessinateur qui aurait un trait plus commercial. Cette fois, c'est le cas et c'est dans la collection du même Henri Filippini que réapparaît Jean-Pierre Autheman après avoir « boudé » Glénat pendant quelques années au profit de Dargaud et d'Albin Michel. La boucle est donc bouclée.
« Zambada » est un excellent polar ensoleillé. Sur une petite île imaginaire, Delgado dirige une police locale très laxiste. Un peu alcoolo, très amoureux d'une femme indigène qui le pousse à considérer ceux-ci avec sympathie, Delgado est le prototype du mec qui n'aime pas les emmerdes. Mais quand il découvre qu'un ponte du « continent » a décidé d'en finir avec les indépendantistes locaux, il n'hésite pas à mouiller sa chemise. L'histoire n'est pas toujours très surprenante, mais les personnages et le climat seuls suffisent au bonheur du lecteur. Car Autheman a un don pour écrire ce genre d'histoires et placer dans la bouche de ses personnages nonchalants des dialogues qui sonnent juste. Il a trouvé en la personne du fils de Will le complice idéal. Maltaite retrouve en effet le climat des îles qu'il avait développé dans son dernier ouvrage (Robinsonne, chez Albin Michel) mais il renoue ici avec un dessin plus traditionnel propre à la BD d'aventure et d'humour qui lui va tout aussi bien. En tout cas, il trouve en la personne de Jean-Pierre Autheman le scénariste qui lui manquait pour faire rebondir sa carrière. On ne peut que s'en réjouir.
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