« Pas de quartier ! », tome deux des aventures de La Mort et de Lao Tseu. Par François Boucq. Chez Casterman.
Quatre ans après un premier album, revoici Boucq, sa faucheuse cynique et son cochon, le tout en noir et blanc. Et quand on se trouve en face d'un aussi grand coloriste que lui, rien que ce choix paraît déjà incongru. Mais La Mort et Lao Tseu ont des qualités indéniables. On ne rit pas à toutes les pages. Certaines histoires sont cependant très drôles. « La mort broie du noir » m'a par exemple beaucoup amusé. Comme toujours chez Boucq, la ligne frontière entre le rire et la vulgarité reste floue. Il y a donc aussi quelques histoires qui ne sont pas fondamentalement intéressantes, comme celle où le cochon Lao Tseu s'initie à la gaudriole. En revanche, il y a cet excellent gag sur le saut en élastique (dont je vous laisse la surprise) qui est sans doute le meilleur moment de l'album. Bref, c'est inégal, très inégal. Et ça ne remplace pas les collaborations de Boucq avec quelques grands scénaristes comme Jodo ou Charyn, des collaborations qui se font trop rares sur les présentoirs des libraires. Reste un dessin dont on ne dira jamais assez à quel point il est génial. A lire pour ne pas oublier que Boucq est virtuose. C'est beau, même quand il fait des gammes !
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