L'affaire Claudius de Jean DufauxPhilippe Wurm - 5 critiques

Série : Les Rochester - T. 1
Edition : Casterman
Collection : BD (A Suivre)
Pages : 48 pages en couleurs
Parution : juin 01
Auteurs : Jean DufauxScénaristePhilippe WurmDessinateur

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Par : Sep Voir les critiques de Sep (04 févr. 2007)

Trois étoiles pour le dessin, une pour le scénario. Les décors sont superbes, rappelant presque du Jacobs. Les personnages, bien qu'un peu figés, sont cependant très bien dessinées et en parfaite cohésion avec le scénario. Car le scénario est lui aussi figé. L'histoire est pourtant agréable mais se lit sans grand intérêt. On s'ennuie même un peu à certains passages. A croire que Dufaux n'ose pas aller au bout de son idée. Ca se lâche un peu plus sur le tome deux, qui vient compléter avec plus de bonheur cette première aventure en dyptique. Conclusion : après la lecture de ces deux tomes, on ne retient pas grand chose de l'histoire. Il reste cependant une petite sensation agréable, comme lorsque l'on vient de passer un bon moment. Je reste donc assez mitigé sur cette série, mais j'ai encore envie de lui donner une chance avec les deux tomes suivant, car l'univers et les personnages mis en place par Dufaux, et le dessin de Wurm, méritent bien ça.

Par : Chacalman Voir les critiques de Chacalman (12 juil. 2001)

Vincent est enthousiaste, Edouard est réservé, et je rejoindrais Edouard dans sa critique ; je suis plutôt mitigé et « les Rochester » rentre malheureusement dans la catégorie des premiers tomes comportant une mise en scène cafouilleuse, une intrigue banale (Dufaux nous a pourtant habitués à mieux).
L’intrigue en elle-même ne présente pas vraiment d’intérêt. Une femme aisée de la société londonienne, Lady Rochester, veut se remarier. Son futur mari doit absolument se marier car il a pas mal de problèmes financiers (je ne précise pas lesquels) et cette union pourrait lui servir. Mais la famille de cet homme est bizarre et cache bien des secrets, notamment la vieille dame dont on ne sait pratiquement rien.
C’est donc sur un vague thème policier (en est-ce vraiment un ? ) que Dufaux a décidé de poser sa série. Mais là n’est pas l’intérêt de cet album. Il étudie en profondeur les mœurs et les relations tendues qu’ont ces deux familles ; et il réalise en même temps un portrait type de la société londonienne. C’est le côté réussi de l’album .
La bonne surprise vient de Wurm (dont j’avais déjà entendu parler grâce au Cercle des Sentinelles avec Desberg) qui a un trait très élégant qui convient à ce type d’ambiance lourde, insidieuse.
La question à se poser est de savoir si le tome 2 évoluera dans le bon sens ou non.

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (09 juil. 2001)

« L'affaire Claudius », tome 1 de la série « Les Rochester », par Dufaux et Wurm. Chez Casterman.

Le nouveau bébé de Jean Dufaux était annoncé depuis le lancement de la collection Tout Public « Nouvelles Têtes Fortes Têtes » à l'automne dernier. Bizarrement, il paraît aujourd'hui sans être estampillé « Nouvelles Têtes ». Pas plus que pour le tome 2 d'Albert Lombaire (ou pour la nouvelle série « Maman et moi »), Casterman n'a en effet rappelé ce concept dans sa communication. Il faut dire que l'éditeur a dû faire face à de vives critiques, notamment et peut-être même surtout au sein des auteurs de la maison, comme François Schuiten. Apparemment, on a décidé d'adopter un profil bas à ce sujet dans la maison de la rue Royale dont le destin éditorial est en partie à l'étude (Benoît Peeters, pour rappel, est en train d'analyser le catalogue au titre de consultant). Arnaud de la Croix, le responsable éditorial de l'axe BD Tout Public de Casterman a-t-il jamais cru à ce nouveau concept lancé à grand renfort de publicité ? On peut se le demander. « Nouvelles Têtes Fortes Têtes » devait beaucoup au marketing. Peut-être même son âme...

Mais parlons plutôt des Rochester. On y retrouve un Jean Dufaux au mieux de sa forme. Comme toujours, il s'est engouffré dans la porte laissée entrouverte par un autre. Jean aime aller chercher des dessinateurs et leur proposer une variation sur un univers qu'ils connaissent déjà. Avec Wurm, il a choisi d'approfondir le caractère un peu figé de la bonne société anglaise développé par ce dessinateur dans « Le cercle des sentinelles », sur scénario de Desberg. Les Rochester n'ont pourtant rien à voir avec cette série (dont la conclusion échut à Henri Reculé). Hormis le point commun cité plus haut, elles n'ont rien en commun. Jean a préféré situer son histoire dans la période contemporaine et il a délaissé les causes historiques chères au Cercle des Sentinelles pour nous raconter une sordide histoire de famille. Chez les Rochester, le vernis n'est qu'une apparence qui tient le temps de quelques cases. Dufaux s'amuse ensuite à gratter du bout de l'ongle la couche qui nous fera découvrir une famille sans scrupule où tout est bon pour maintenir un nom et une réputation. Jusqu'au meurtre ! Le premier tome (fin de l'histoire dans le second) est donc un fameux sac de noeuds que le lecteur ne parviendra que partiellement à démêler. Au début, on patauge bien un petit peu. Les personnages sont nombreux et ne sont pas nécessairement tous très typés. Mais une fois qu'ils sont en place, la mécanique bien huilée vous entraîne à sa suite. Les petits fragments de vérité s'emboîtent parfaitement. Et le suspense se met en place. Le dessin de Wurm n'a pas changé. Sa ligne claire parfois proche d'un certain réalisme convient parfaitement à l'histoire. A défaut de décors exotiques, il tire bien parti de l'univers des grandes familles britanniques dans lequel évoluent ses personnages et joue le contraste avec le monde dévoyé où traînent les protagonistes les plus sombres de ce récit.

Par : Edouard (21 juin 2001)

On dira que c'est un bon polar. Pas vraiment extrêmement original, mais bien écrit et bien mené. Le dessin très épuré de Wurm est un plaisir. Il n'empêche qu'il persiste un malaise à la fin de la lecture, les personnages sont finalement assez insipides. Autant l'intrigue reste intéressante, et l'on est curieux d'en connaître le déroulement. Autant on n'arrive pas à s'attacher à l'un des protagonistes. Même l'héroïne, qui a des côtés assez innocents, ayant l'air de ne pas trop comprendre ce qui arrive alors que tout laisse croire qu'elle en connaît plus qu'elle ne le laisse transparaître, n'est pas attachnate. Froide et distante, on ne s'émeut pas pour sa situation, ni celle de son futur mari, lâche et sans scrupules, encore moins pour pour la belle doche, horrible mégère autoritaire qui règne sur sa famille comme un dictateur.. bref, vraiment pas de quoi attendrir.. peut-être l'ex-mari de l'héroïne, mais vraiment en se forcçant beaucoup. C'est marrant ce manque de concession au lecteur ; tout l'intérêt étant placé sur l'intrigue, et aucune sur les personnages... Curieux mais pas inintéressant.

Par : Vince (20 juin 2001)

C'EST GENIAL C'EST SUPER !
UNE INTRIGUE PEU BANALE, UN CLIMAT D'ENFER !
Non, sans blague, cet album nous révèle un Dufaux comme on l'aime : imprégné de la "touch" de son dessinateur, il distille ici une intrigue délétère ayant pour toile de fond une sombre histoire de succession patrimoniale dans la "High society" londonienne contemporaine. Un scénario à tiroirs qui libèrera peu à peu toutes les tensions et les frustrations contenues au sein de cette famille. Bref, un Dufaux en forme (de quoi?), en tout cas bien dans le rythme et qui évite (merci Sainte Bègue!) les redites ou autres "hommages", trop appuyés ("Rapaces" tome 3, en devient écoeurant de références cinématographiques ou pseudo-littéraires; Gare! également à des séries comme "Les Voleurs d'empire"; quant à "Jessica" la messe est dite depuis longtemps... mais je m'égare Edgard).
Le dessin de Wurm qui gagne en sophistication par rapport à son "Cercle des sentinelles", s'appuie sur une influence majeure et totalement justifiée par l'ambiance toute "bristish" de l'album : le style "jacobsien". Sans trop s'y perdre ("j'ai glissé, Chef...), tout en gardant "sa" ligne claire, Wurm propose un travail subtil, peut-être un peu rigide aux entournures (côté dessin, compositions d'ensemble) mais toujours respectueux du rythme de l'énigme (côté découpage, cadrage). La scène de boxe est judicieusement en rupture de style avec le reste mais manque de maîtrise; c'est néanmoins intelligent et quelque peu audacieux. Ca veut sentir la tension des muscles bandés et la sueur froide de l'énigme effrénée (et inversément, plus bas mon amour, arrglh).
Même si on peut le supposer un tantinet laborieux (?), le travail final est plutôt réjouissant.
Un petit regret peut-être: les couleurs. Si elles parviennent à récupérer quelques erreurs de trait, elle sont par trop passe-partout (cf. e.a. "Niklos Koda" ou l'affligeant "Wayne Shelton") et d'ailleurs un peu trop récurrentes au niveau de la gamme et des tons (chez d'autres coloristes aussi); attention, le risque d'affadir l'ensemble est bien réel.Dommage que Coquelicot (coloriste du tome 3 du "Cercle des sentinelles") n'ait pu rempiler...


 


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