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Les affreux de Denis Bodart Yann
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2 critiques
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Par :
Pierre-Paul
  
(03 juin 2002)
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Voilà donc la réédition que j'attendais depuis des années ! Les Affreux est l'album que j'avais lu il y a environ 7 ans, puis cherché durant des années sans jamais le trouver (même à prix "collector"). En ce qui me concerne, c'est donc un véritable évènement. Alors voilà : 1967 : Gaetan de Lucinguey Colligny est un jeune aristo désargenté cherchant l'aventure, afin de ne pas déshonorer ses illustres ancêtres. Sa petite amie Maité Celerier de Chanois, aristocrate "pétaradante" mais pas désargentée pour deux sous (si j'ose dire), elle, n'épousera jamais un pauvre. Bref, Gaetan, par dépit, se fait embaucher comme mercenaire au Congo sous les ordres de Jean Schramme et il reçoit le "nom de guerre" de Célestin Speculoos. Mais l'escapade des mercenaires, soutenue par pas grand monde si ce n'est Moise Tschombé, a du mal à atteindre ses objectifs, à savoir la reprise du Katanga à l'Armée Nationale du Congo, très occupée à pacifier le pays après une indépendance difficilement acquise. Et ils constateront à leurs dépents qu'il vaut mieux avoir l'appui de nations fortes plutôt que de canards boiteux locaux.
Une page d'histoire belge un peu sombre, une "sale histoire d'amour" pour reprendre les termes de Vent d'Ouest, matinée de l'humour "à la machette" de Yann (Bob Denart à vélo! poilant de dérision). Ceux qui n'ont connu Bodart que par Green Manor risquent d'être un peu déçus (il a fait pas mal de progrès depuis 1986...) mais en ce qui me concerne, son style "brouillon", un peu à la Hardy & Conrad à leurs débuts, me plait beaucoup : nerveux, rapide et efficace !
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Par :
Thierry Bellefroid
(03 juin 2002)
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« Les affreux », tome 1 de la série Célestin Spéculoos. Par Bodart et Yann. Chez Vents d'Ouest.
Paru à la fin des années 80 chez Glénat, ce premier album de Célestin Spéculoos est réédité aujourd'hui chez Vents d'Ouest où sera également réédité le second volume de la série avant une nouveauté prévue pour la fin de l'année. La lecture -ou la relecture- de cette histoire est un pur moment de bonheur. Yann s'est lâché dans ce scénario comme il a rarement osé le faire, abordant avec une totale franchise le problème des barbouzes employés au Congo à la fin des années soixante, dans les années qui ont suivi l'indépendance. Contrairement à d'autres, Yann n'avait eu aucun scrupule à planter le décor sans changer les noms. Il était même allé plus loin, en gardant et les noms des plus célèbres mercenaires de l'époque -Bob Denard en tête- et ceux du maréchal Mobutu et de sa clique. Tout ça donne un album corrosif, à la fois truffé de vérités et délibérément fou dans lequel les personnages sont peut-être caricaturaux mais tout de même très proches de ceux qui ont écumé l'Afrique post-coloniale. Cette histoire pleine d'humour et d'enseignement est en plus servie par un dessinateur au talent époustouflant, Denis Bodart, récemment « ressuscité » si l'on peut dire, grâce à Green Manor. Bodart dessine comme il respire et peut tout se permettre. Fils spirituel d'un Conrad mâtiné de Morris, son trait est d'une spontanéité et d'une énergie débordantes. Un régal.
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