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La frontière invisible - tome 1 de Benoît PeetersFrançois Schuiten
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9 critiques
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Par :
Giovanni et Robik
(17 oct. 2002)
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Lecteur de nos deux Belges depuis le début (Carapaces etc...), je suis très décu. Le recours systématique à la couleur, de plus en plus épaisse, une ligne de plus en plus claire, hygiénisée, tintinisée, un héro jeune, falot, ... non, décidément, trop de marketing. Bonne accroche pour la nouvelle génération de lecteur, mais divorce annoncé avec la précédente.
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Par :
Le Prolixe
 
(30 juil. 2002)
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"La frontière invisible" est le 1er album de Schuiten que je découvre. L'univers dépeint est assez énorme et pourtant il manque beaucoup de repères pour situer clairement ce monde. Le récit quant à lui adopte un rythme lent mais agréable à la lecture qui permet de s'impregner lentement de l'atmosphère particulière et atypique. Seul bémol, les thèmes soulevés ne sont guère démonstratifs au niveau de l'image ce qui donne une oeuvre très belle graphiquement mais assez statique et cérébrale. En attendant la suite je ne suis pas totalement parvenu à me laisser absorber par cet univers finalement assez hermetique...
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Par :
boudiou

(29 juil. 2002)
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C'est le premier album que je lis après avoir longtemps tourné autour des autres albums de Schuiten. Alors je reconnais qu'il a son propre style graphique et la mise en couleur qui nous change de toutes les BD existantes mais à part ça si je donne mon avis sur l'histoire de cette BD je ne serai quoi dire... Il se passe quoi ? Ben pas grand chose... un album un peu vide à mon goût ! Peut-être faut-il commencer par un autre album de la série ?? Moi j'ai été un peu déçu par ce scénario pas très riche en évènements ! un peu mou pour tout dire. ( à suivre )
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Par :
Lef'
  
(06 juil. 2002)
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Etant le tout premier album des cités obscures que je lis, je vais faire une critique de « La frontière invisible » comme étant l’opus “initiatique” de cet univers. Tout d’abord, je dois dire que la qualité graphique et la mise en couleurs m’ont vraiment fasciné. Ayant aperçu une fois et de loin M. Shuiten, je voulais connaître ses travaux. Et je dois dire que je ne suis pas déçu. Je crois qu’il ne servirait à rien de s’attarder sur le travail graphique, ce dernier ravira tous les fans de Shuiten. En lisant cet album, je sens de la maturité, j’ai l’impression de lire une œuvre où l’on sent que les auteurs sont murs. Impression ?? Mais mieux que ça : les auteurs profitent de cet album pour soulever des débats de société bien actuels : expansionnisme et nationalisme ; la Grande Sodrovnie de Radisic faisant penser à la Grande Serbie de Milosevic ; la transmission du savoir et des traditions face aux « mirages » des nouvelles technologies. Malgré un monde fascinant que je vais suivre avec beaucoup d’intentions et d’attentions, cet album reste une belle métaphore sociale illustrée. A lire ou à découvrir si comme moi, vous avez hiberné sans jamais entendre parler des Cités Obscures.
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Par :
Nathan
  
(31 mai 2002)
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Roland de Cremer, jeune cartographe à peine sorti des études, arrive au centre de cartographie de la Sodrovno-Voldachie où il est pris en charge par Monsieur Paul, un vieux monsieur sage et philosophe, qui l’initie à la lecture des cartes. Alors que ce dernier tente de lui montrer tout ce que cet art a d'intuitif, d'intelligent et pour vocation d'orienter, il aura malheureusement à affronter les objectifs plus mercantiles et intéressés du maréchal Radisic, dirigeant de la Sodrovnie, qui considère la cartographie comme un outil à vocation militaire. Ne pouvant convaincre les "vieux", il décide d'injecter au centre des esprits jeunes, espérant ainsi atteindre plus facilement ses objectifs. Les parallèles avec l'Histoire sautent très vite aux yeux et l'on ne peut s'empêcher de penser à Milosevic et sa grande Serbie... Là où l'on a plutôt l'habitude de voir Schuiten et Peeters tenir des propos tenant plus de l'imaginaire et de la fable, ce nouvel album des Cités Obscures est réellement en décalage avec les albums précédents, tant dans le thème que dans son traitement. Parcours initiatique du jeune Roland, tant dans son nouveau travail que dans sa découverte de l'amour, mêlant philosophie et politique, idéologie et sentiments, le récit enchantera le lecteur, servi par un dessin lumineux et réaliste, minutieux et chaleureux, laissant d'avantage la place aux espaces et au désert qu'aux grosses pierres et bâtiments, comme on en avait l'habitude auparavant. Petite déception dans le sens où cette histoire sera étalée sur deux albums et où il faudra donc attendre un assez long moment avant d'en connaître le dénouement.
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Par :
Pierre-Paul
  
(10 mai 2002)
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J'avais une petite appréhension en achetant cet album, vu que le précédent m'avait profondément déçu. Cette fois, c'est bingo! Tout d'abord, Schuiten a fait un effort tout à fait remarquable pour rendre "humain" son personnage et son profil psychologique est parfaitement rendu. Ensuite, la toile de fond, l'uniformisation des idées à des fins de domination, est on ne peut plus à propos dans un monde où règne la "pensée unique". Esthétiquement, c'est également une réussite grâce notamment à de superbes couleurs. Petit bémol, mais nullement imputable aux auteurs : la mise en deux tomes. La première partie s'interrompt brutalement et on reste évidemment sur sa faim.
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Par :
Colin
  
(23 avr. 2002)
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Enfin un prolongement à l'univers superbe des Cités Obscures, créés voici 20 ans par Schuiten et Peeters. Et quel prolongement ! Tout en finesse, en douceur, en profondeur, La Frontière Invisible nous plonge d'emblée, dès les premières cases dans ce nouvel univers, chaud, suffoquant même. Le jeune Roland, parachuté là alors qu'il n'a pas encore son diplôme de cartographe en poche, y découvre le monde, la vie, la nature humaine, les femmes... Il a tant à découvrir.. et Schuiten s'y prend tellement bien. Comme il le dit dans son interview sur ce site, cet album est un peu comme le regard d'un père qui regarde et parle à son fils, et qui voit en lui s'éveiller diverses sensations et émotions. Avec pudeur et timidité, candeur et naïveté, Roland se forge ses expériences et s'approche des adultes, avec ses propres connaissances et appréhensions. Il se heurte parfois à des méthodes ancestrales, mais y trouve néanmoins, par le truchement d'un professeur passionné, les avantages de l'ancienneté et de l'expérience, par rapport à la modernité, sans nier celle-ci non plus par ailleurs. Beaucoup de parallèles également : regardez la ressemblance entre Roland et Schuiten (c'est frappant comme il lui ressemble), les parallèles avec l'histoire de la Yougoslavie, et même une certaine ressemblance entre le dictateur et.. Mitterrand (bein oui : l'écharpe rouge, le costume et le maintien...). Quant aux couleurs, aux ambiances.. extraodinaires, à couper le souffle. Bref, dans son ensemble comme dans ses détails, cet album est maginifique. A savourer sans modération !
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Par :
Thierry
  
(23 avr. 2002)
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Quelques mois après que Schuiten ait été récompensé du Grand Prix de la Ville d’Angoulême, j’attendais avec impatience ce nouvel album des “Cités Obscures”. Cette fois, les auteurs nous invitent à suivre Roland de Cremer, un jeune cartographe, collaborant à la cartographie de la Sodrovnie. En ouvrant cet album, je me suis directement retrouvé plongé dans l’univers familier de Schuiten et Peeters. Et pourtant, il marque une rupture à plus d’un égard. Plusieurs évolutions esquissées dans les albums précédents se retrouvent amplifiées. Les personnages prennent de plus en plus le pas sur le décors. Le héros se prend même d’amitié pour un chien. Voilà un fait inédit dans le Monde Obscur ! Plus de ville, mais un microscosme isolé en plein desert. Et surtout, il y a le thème de ce récit, étrangement contemporain : la manipulation de l’histoire à des fins politiques. “La cartographie est une branche de l’art militaire”, déclare un personnage. L’allusion à la Grande Serbie est évidente, mais on songe aussi au Proche-Orient, au Tibet… Les auteurs dénoncent aussi la tendance au jeunisme et la substitution de l’humain par la technologie. Schuiten et Peeters frappent fort avec “La Frontière Invisible”. Ils livrent un album dense, passionnant à plus d’un égard. Sans doute un des meilleurs épisodes de la série !
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Par :
Thierry Bellefroid
(22 avr. 2002)
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« La frontière invisible, tome 1 », par Schuiten et Peeters. Dans la collection des Cités Obscures, chez Casterman.
Un nouvel album des Cités Obscures est toujours un événement. A bien y regarder, les auteurs en ont produit peu au cours des vingt ans qui viennent de s'écouler depuis « Les murailles de Samaris ». Celui-ci est à la fois dans la lignée de la série et très différent. D'abord, bien sûr, parce qu'il propose une histoire en deux tomes, ce à quoi les auteurs ne nous avaient pas habitué. Mais c'est finalement le moins important. Ce qui est beaucoup plus frappant, c'est la rupture totale de cet album avec le reste du monde des Cités Obscures. Presque pas de références aux autres cités, un univers visuel particulièrement dépouillé et dont la ville est pour ainsi dire absente (sauf à considérer que le dôme où se déroule l'histoire est comme une ville en miniature), le tout complété par un désert de sable omniprésent.
Mais il y a d'autres ruptures. Sur le fond, Schuiten et Peeters choisissent de montrer comment la cartographie est exploitée à des fins politiques et évoquent à mots à peine couverts les projets de Grande Serbie de Milosevic (le dictateur de la « Frontière invisible » s'appelle Radisic et son rêve est celui d'une Grande Sodrovnie). Politique, polémique aussi, l'album explore simultanément le thème du jeunisme et celui du retour à la nature. Curieusement, on voit un chien apparaître aux côtés du héros, un jeune cartographe à peine sorti de l'adolescence qui répond au nom de Roland De Cremer et qui a les traits du fils de François Schuiten. Le chien en question est malheureusement très figé et ne parvient pas vraiment à donner le sentiment d'être vivant, mais la volonté des auteurs est là. Depuis plusieurs années, ils tentent d'humaniser un propos trop vite réduit à ses éléments architecturaux et fantastiques. Ce nouvel album est plutôt à placer sous le signe de la métaphore et d'un questionnement sur les valeurs de nos sociétés modernes. En cela, il apparaît comme plus mûr et plus contemporain que ses prédécesseurs. Peut-être tout simplement le reflet des préoccupations de deux auteurs complets qui ont grandi ensemble et que vingt ans de collaboration n'ont jamais empêché de se remettre en question...
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