« Les chasseurs de l'aube », par Hausman, chez Dupuis, dans la collection Air Libre.
René Hausman est un grand dessinateur, il faudrait être aveugle pour affirmer le contraire. Plus présent sur le terrain de l'illustration que sur celui de la BD, ses rares incursions dans le neuvième art se limitent depuis quelques années aux albums qu'il réalise dans la collection Aire Libre. Cette fois, l'Ardennais assure le scénario en plus du dessin et part aux sources de la vie humaine, dans cette préhistoire des Tounga de notre enfance. Le dessin est évidemment somptueux. L'écriture est délicate, sauf lorsque l'auteur fait dialoguer ses personnages dans un sabir peu évolué (préhistoire oblige) qui fait penser aux vieilles histoires de Peaux-Rouges. Personnellement, ça m'a un peu gâché le plaisir. Que dire de l'histoire elle-même ? Qu'elle est finalement fort ténue et pas vraiment accrocheuse. Que le lecteur a du mal à comprendre qui est qui et qui fait quoi, du moins dans le premier tiers du récit. Que le climat est sans doute plus important que l'histoire elle-même et que René Hausman, pour ces raisons, n'a malheureusement pas réalisé un chef d'uvre avec ces « Chasseurs de l'aube ». Ce qui ne veut pas dire qu'il faut passer à côté de ce bel album ouvragé comme la nappe d'une dentellière.
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