Les 37 critiques de Chacalman sur Bd Paradisio...

Après Le Chant des Stryges, ce troisième tome clôt également un premier cycle. Je peux vous dire que c'est sanglant! C'est bien sûr un album traditionnel dans le sens où il éclaire les zones d'ombre des deux premiers tomes, et que les méchants paient et les gentils gagnent, mais il convient de s'attarder sur l'ambiance qui règne dans cet album. Etrange, malsaine, on sent dès le départ qu'une présence maléfique rôde dans les parages et qu'elle veut en finir avec les rôlistes. Corbeyran fait monter la pression d'un cran lorsque tous les personnages plongent dans la caverne. On fait immédiatement le parallèle avec les films d'hoerreur du genre mais il y aura toujours des clichés; c'est inévitable (et puis c'est marrant pour le lecteur:o)). La scène finale est grandiose; un feu d'artifice. Comme dans Existences, la dernière planche de Matrice laisse planer le doute quant à la suite que Corbeyran va donner à l'histoire. Enfin nous verrons bien... C'est donc un premier cycle court (seulement trois tomes), où l'intrigue est concentrée pour laisser place à l'action (ce qui n'est pas plus mal), car tout va beaucoup plus vite, et on découvre tout rapidement; c'est donc un gage de qualité. Pas de temps mort dans cet album, qui se révèle, comme je l'ai déjà dit, sanglant à souhait. Le dessin de Charlet, aux influences manga évidentes, est spontané, direct. Il va droit au but. Parmi les trois séries "strygiennes" , Le maître de jeu s'impose comme un contrepoids fort à la série-mère et pourrait même la dépasser un jour.
Suite et fin du premier cycle de la série-mère consacrée aux stryges. Parlons tout d'abord de l'album lui-même. Corbeyran offre un début de réponse à nos interrogations, par l'entremise d'une cache dans la jungle amazonienne. Nivek, Gallagher et l'Ombre vont découvrir des éléments pas si étonnants que ça (si on y réfléchit bien) mais fort intéressants quand même. Ce tome 6 permet de jeter un coup d'oeil sur l'ensemble du cycle, et on se dit que, depuis le début, Corbeyran sait exactement où nous mener. Je constate de plus que ce scénariste, que l'on aime ou non, a réellement du talent. C'est maîtrisé de bout en bout; les révélations se font progresivement ; chaque tome a son rôle à jouer dans l'avancée de l'intrigue. J'ai hâte de découvrir le second cycle. Quant au dessin, Guérineau a vraiment progressé ; son trait est devenu plus mature. La dernière planche m'a marqué ; elle est très forte graphiquement. Les ombres sont intelligemment utilisées, suggérant, cachant, ne montrant que le strict nécessaire. C'est un jeu de cache-cache avec le lecteur. Enfin les couleurs : après celles bâclées du #5 (Ruby est excusable, il avait très peu de temps pour les réaliser), on constate qu'il a pris son temps. Une meilleure utilisation de sa palette qui, sans égaler les couleurs de Merlet, donne du relief à l'ensemble ; c'est en tout cas beaucoup plus fluide et agréable pour le lecteur que dans le tome 5. Au final cette série sur les Stryges tient toutes ses promesses : mystère, fantastique, mais aussi réflexion sur la place de l'Homme et sa relation avec ces créatures. Je me suis posé plus de questions en refermant ce tome 6 ; certes les auteurs ont répondu à nos interrogations, mais de nouvelles questions sont venues se greffer, nous faisant réfléchir, sans pour autant amorcer un débat philosophique. Déjà un grand classique.
Le tome 5 amorçait la descente aux enfers ; le tome 6 n’avait que renforcer cette impression : album bâclé (paru dix mois après Tête-d’Acier !), il m’avait laissé un goût plus qu’amer. La qualité serait-elle au rendez-vous dans cet avant-dernier album de la série ? Assurément. Les auteurs se sont ressaisis et, sans atteindre le niveau des trois premiers albums, nous offrent une bonne histoire, avec de nombreux rebondissements, aussi bien dramatiques que psychologiques. Nous apprenons dans ce « tome septième » ce que deviennent les deux jumeaux, dont la vie paraissait en danger à la fin de Dona Vicenta. Après une opération dont je laisserai le soin aux médecins de juger de sa crédibilité :o), Aghora va subir la traditionnelle initiation qui permet d’accéder au statut de Méta-Baron. Nous voyons réapparaître quelques sorcières qui avaient pimenté la vie d’Aghnar. Enfin, cerise sur le gâteau, Lothar nous dévoile une partie cachée de ses pensées. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes… :o) Ce sont quelques détails qui parsèment l’histoire. Cet album vaut plus pour sa réflexion que son action, qui ne nous apprend pas grand chose. Des scènes répétitives, déjà vues dans les albums précédents, font que le lecteur n’est plus du tout surpris ; mais on est comme envoûté par la narration de Jodorowsky et on veut malgré tout connaître la suite. Quant à la réflexion dont je parlais au-dessus, elle est vraiment développée, et Jodo s’en donne à cœur joie : diverses influences (tragédies grecques, bushido..) se mélangent pour faire réfléchir de façon discrète mais profonde le lecteur. Quant au dessin, je constate que Gimenez s’est appliqué (il ne pouvait pas faire pire que dans Vicenta) et renouvelé, faisant naître un nouveau souffle : c’est un régal, et on s’attarde longtemps sur telle ou telle planche. Qui plus est la couverture est toujours aussi belle et attire d’emblée l’œil. Conclusion : les albums de transition, qui servent de préambule à la fin d’une série (comme le dernier Peter Pan) sont souvent difficiles à réaliser, et Jodorowsky et Gimenez passent cette épreuve la main haute.
Troisième série du sieur Servais dans la prestigieuse collection Aire Libre. Le titre, bien qu'un peu long, résume l'histoire : une lutte entre le Bien et le Mal, représentés ici par Maud et Vanessa, deux filles qui vont devenir amies mais dont le parcours va sensiblement différer. Maud vit paisiblement, ne cherche pas les problèmes ; c'est une fille propre sur elle, simple. Vanessa (le côté obscur de la Force :o)) s'habille tout le temps en noir, ne crée que des ennuis autour d'elle. C'est alors qu'elles sont rappelées dans la forêt... Servais avait placé la barre très haut avec Lova. Avec ce tome 1 qui introduit ce diptyque, il narre tranquillement son conte, sans pour autant chercher à innover (ce que je reproche à Servais : il manque le souffle qui faisait le charme de La Mémoire des Arbres par exemple). C'est parfois statique, ou le récit va en accélérant (ces changements correspondent à la personnalité des deux jeunes filles): ces effets créent une rupture dans la narration qui poussent le lecteur à bien suivre le cours des événements, mais cela ne suffit pas à accrocher à son conte. Son dessin se tient toujours; on voit qu'il s'est appliqué à travailler les jeux d'ombres et de lumières. On suit donc les péripéties de ces deux jeunes filles en attendant de connaître la fin dans le tome 2 qui devrait paraître en mai.
« L’Etrange Rendez-Vous » s’annonce comme l’événement de ce mois d’octobre ; en effet il aura fallu attendre quatre ans et demi pour connaître les nouvelles aventures concoctées par Van Hamme et dessinée par Benoit. Force est de constater que, malgré le fait que notre patience ait été mise à rude épreuve, cet album est très bon et renoue avec l’esprit de Jacobs. On attendait le tandem au tournant après « L’Affaire Francis Blake », certes pas un chef-d’œuvre, mais qui proposait une nouvelle vision des deux héros anglais ; les auteurs peuvent se rassurer : ils ont atteint leur objectif. Van Hamme renoue avec la veine fantastique qui a fait et continue de faire le succès de la série : voyage dans le temps, extraterrestres, bombe atomique… Tous les ingrédients pour lancer les deux amis dans une nouvelle enquête passionnante : un aïeul de Mortimer est retrouvé en 1954 dans une clairière. On découvre qu’il faisait partie d’un régiment de… 1777 ! A partir de ce moment le professeur va tout faire pour éclaircir ce mystère. Mais il va se frotter à nombre de problèmes, dont, évidemment, son fameux ennemi Olrik, et un autre invité de taille. Van Hamme a utilisé divers éléments de science-fiction pour construire son histoire qui tient la route ; on retrouve l’ambiance, le ton que dégagaient les précédents péripéties de Blake et Mortimer. Point amusant : une grotte réapparaît vers la fin de l’album. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? :o) En tout cas c’est bien, c’est solide : les inconditionnels criant à l’opération marketing de la part de Dargaud, qu’ils aient raison ou tort ne critiqueront pas cet album de manière négative. On constate une évolution sensible chez Benoit, qui est passé, comme il le dit lui-même, « au premier degré ». Des personnages plus humains, dont l’expression des yeux qui est réussie. Malgré quelques années d’impatience et de trépignement ne boudons (surtout !) pas notre plaisir de lire « L’Etrange Rendez-Vous ».
Je ne pourrais pas comparer ces « Nouvelles Aventure de Mic Mac Adam » avec celles scénarisées par Desberg, ne les ayant jamais lues. Mais rien que par l’ambiance, le ton, tout simplement l’histoire de ce premier tome mérite que l’on y prête un coup d’œil. L’histoire en deux mots : le héros va dans son village d’origine pour retrouver la trace de ses parents disparus dans un marais. Pendant les recherches (qui vont s’avérer mouvementées) le scénariste nous retrace par petites touches l’enfance de Mac Adam : la cachette dans la cheminée, les sandwiches au concombre et au fromage de chèvre… Brunschwig change de registre en s’attaquant à une reprise de série (àmha) de haute qualité et, même si je ne peux effectuer la comparaison avec les précédents je trouve que l’ambiance est bien restituée, le découpage tout ce qu’il y a de plus classique (mais qui est toujours efficace quelle que soit l’époque)… Seule l’introduction m’a gêné, étant un peu trop longue. En tout cas ça nous change de "« L’Esprit de Warren » ! :o) Benn nous sert un dessin aux faux airs de Franquin mais c’est plaisant et amusant ; ce tome conserve un côté enfantin qui colle à l’esprit de l’histoire (notamment les flash-back). Par contre les couleurs ne sont pas le point fort de cet album : certaines planches manquent de relief et des fonds de cases ou de vêtements rappellent quelquefois des séries de SF (dont « Sillage » sur laquelle travaille aussi l’équipe Color Twins). Mais finalement on referme ce premier tome content et on attendra le #2 avec intérêt.
Le tome 1 laissait à désirer: une introduction lourde, des personnages ayant peu de relief... J'attendais cet album pour voir si l'intrigue allait enfin décoller; ce n'est pas le cas. A la suite du meurtre de Wade Mantle, joueur de football américain, le FBI mène l'enquête en compagnie de Stephen Herek. Ils recherchent trois personnes proches de Mantle qui ont soudainement disparu peu après l'assassinat. Mais certaines personnes tentent de leur mettre des bâtons dans les roues à coup d'attaques meurtrières. Voilà pour le résumé de l'histoire. Que dire? Le scénario: même si l'histoire est ponctuée de quelques scènes d'action l'ensemble est moyen et on s'y intéresse difficilement. La police tourne en rond, ne trouve que des détails sans grande valeur (du moins dans ce tome mais qui en prendront peut-être dans la suite) tandis que de mystérieux personnages sont prêts à tout pour que l'affaire soit classée. C'est plutôt lent et on espère que le dénouement arrivera dans peu de temps sous peine d'ennuyer le lecteur. C'est l'une des rares séries de Chauvel que je ne lis pas avec plaisir; Le Poisson-Clown par exemple est à l'opposé de Quarterback. Le dessin: par rapport au tome 1 on voit une amélioration mais certains points demanderaient un peu plus de soin (bien que j'imagine que ça soit déjà assez compliqué comme ça pour Kerfriden), notamment les visages et des proportions pas toujours respectées. Donc une suite en dessous de ce que j'espérais (sans pour autant être totalement déçu). Suite l'année prochaine.
La dette (Le tueur) par Chacalman
Le tueur est une série quelque peu marginale mais elle séduit d'emblée le lecteur. Le tome 1 expliquait ce qui se passait dans le tête d'un tueur en attente de l'exécution d'un contrat, le #2 le montrait prendre du recul par rapport au métier qu'il exerce. Ce troisième album mêle habilement action et les pensées de ce tueur froid auxquelles nous sommes maintenant habitués. Le tueur contracte une dette envers un ponte de la mafia qui opère dans le trafic de drogue. Pour cela il doit liquider certaines personnes gênantes avec un gros magot à la clé. Il accomplit calmement et avec précision ses contrats jusqu'au jour où il en a assez et demande à s'arrêter. Le dénouement laisse planer bien des doutes... Toujours aussi passionnante cette série progresse d'album en album. L'action est privilégiée dans cet album (voir à cet égard la scène finale menée de main de maître) mais le lecteur a droit à quelques moments intimistes avec le tueur (cf. dans la chambre d'hôtel à New York). C'est efficace et puissant. Jacamon montre qu'il sait se servir de sa palette en nous gratifiant de quelques belles cases (les rues de New York par exemple). Rien qu'en feuilletant l'album on s'aperçoit que ce dessinateur est dans la cour des grands et si on y regarde de plus près on se dit qu'il est très talentueux et que pas mal de portes vont lui être ouvertes. Pour ceux qui connaissent Le Tueur, lisez vite ce tome 3; pour les autres je vous conseille vivement de vous procurer ces trois albums: vous ne serez pas déçus. :o)
J'avais entendu parler en bien de cette série mais le premier tome était épuisé. C'est alors que Delcourt a décidé de prépublier le tome 2 dans son magazine Pavillon Rouge. L'intrigue basée sur ces jeux de cartes ayant l'air pour le moins attrayante je me suis mis à la recherche du tome 1 que j'ai trouvé en occasion. Grand bien m'en a pris car ce premier tome n'y va pas de main morte. Une organisation secrète nommée Stargate envoie un de ses meilleurs agents, Walter, récupérer un avion qui s'est crashé en plein coeur de la jungle maya. Mais il se fait pas mal d'ennemis et doit combattre le Baron fantôme qui lui barre la route. On apprend petit à petit ses motivations et on arrive, après moult péripéties, au combat final. Malgré une fin peu crédible ce tome 1 est très bon; pas de temps morts, une intrigue toujours relancée grâce au hasard et aux manipulations de cartes qui font que les événements ne vont pas se passer comme prévu. Par contre, la bonne idée de cet album aurait été de mettre le lexique au début et non à la fin, car certains sigles et noms sont incompréhensibles et on ne se rend compte de la présence du lexique qu'à la fin! Ceci étant les quatre compères ont fait du bon travail et c'est non sans impatience que j'attends le mois de septembre pour la parution de La Dame de Prague, deuxième volet des aventures de Walter.
Vincent est enthousiaste, Edouard est réservé, et je rejoindrais Edouard dans sa critique ; je suis plutôt mitigé et « les Rochester » rentre malheureusement dans la catégorie des premiers tomes comportant une mise en scène cafouilleuse, une intrigue banale (Dufaux nous a pourtant habitués à mieux). L’intrigue en elle-même ne présente pas vraiment d’intérêt. Une femme aisée de la société londonienne, Lady Rochester, veut se remarier. Son futur mari doit absolument se marier car il a pas mal de problèmes financiers (je ne précise pas lesquels) et cette union pourrait lui servir. Mais la famille de cet homme est bizarre et cache bien des secrets, notamment la vieille dame dont on ne sait pratiquement rien. C’est donc sur un vague thème policier (en est-ce vraiment un ? ) que Dufaux a décidé de poser sa série. Mais là n’est pas l’intérêt de cet album. Il étudie en profondeur les mœurs et les relations tendues qu’ont ces deux familles ; et il réalise en même temps un portrait type de la société londonienne. C’est le côté réussi de l’album . La bonne surprise vient de Wurm (dont j’avais déjà entendu parler grâce au Cercle des Sentinelles avec Desberg) qui a un trait très élégant qui convient à ce type d’ambiance lourde, insidieuse. La question à se poser est de savoir si le tome 2 évoluera dans le bon sens ou non.
Après "Zoo" et "Jane" je continue sur la lancée avec une troisième série signée Bonifay. Il narre l'histoire de trois hommes qui, à travers leurs destinées, vont se retrouver ensemble pour parcourir les mers à la recherche de trésors: ils deviennent donc pirates. Une histoire simple mise en scène poussivement. La présentation des personnages est un peu embrouillée, les situations s'enchaînent sans réel lien logique. Reste une histoire plaisante qui n'a rien à envier aux autres histoires de pirates (notamment "Barbe-Rouge" ou le récent "Compagnons de fortune"). La découverte de cet album reste pour moi Jacques Terpant qui a un dessin fin et précis; je ne sais pas s'il est le coloriste, mais si c'est la cas bravo!. Certaines cases sont à elles seules de petits tableaux . C'est donc un premier tome qui a du mal à introduire le sujet et mettre en place les personnages; mais cela annonce une collaboration qui s'annonce fructueuse et intéressante si les tomes suivants mettent la barre plus haut.
Corbeyran avait déjà réalisé un one-shot pour la collection Encrages ("La Digue" avec Alfred qui m'avait plu). Cette fois-ci il a décidé de réaliser un nouveau one-shot avec un dessinateur talentueux, Amaury Bouillez. Un petit garçon de sept ans, Jean (vite surnommé Jean sait-rien) est abandonné par ses parents au phalanstère, où il va recevoir la plus stricte instruction qui soit. Il faut ramer pour avoir de la lumière, on ne voit jamais la tête des professeurs... Bref la vie devient vite difficile surtout pour un garçon de cet âge. Il se fait un ami, Prosper, qui va lui apprendre pas mal de choses aussi bien sur le phalanstère que sur lui-même... La fin laisse à réfléchir. Corbeyran a écrit une histoire sombre et dure. Il motre une autre facette de scnéariste à laquelle je ne m'attendais pas. C'est très intéressant . Certains passages, dont l'arrivée au phalanstère, m'ont rappelé "Monsieur Noir"; mais il y a aussi quelques touches d'humour, notamment le clin d'oeil aux stryges. :o) Pour une première BD Bouillez s'en sort bien, même si on le sent à l'étroit sur ces planches. Néanmoins j'aime sa façon de dessiner en noir et blanc et les têtes des enfants, à mi-chemin entre l'enfant qu'ils sont et l'adulte qu'ils deviendront. C'est donc un très bon album de cette collection que je vous conseille de lire pour découvrir d'autres choses et ainsi pouvoir accompagner Jean, Prosper et les autres dans leurs aventures. :o)
Je suis cette série depuis quelque temps, et sans être la panacée on passe un bon moment de lecture. L'influence de James Bond est ressentie à pratiquement chaque planche et Vance s'entraîne déja pour Bob Morane et XIII (Shlenko ressemble étrangement à l'Ombre jaune). Les précedentes histoires étaient pas mal mais on se lassait vite. Là ça va vite et fort. Les plans ultra-secrets d'une fusée sont découverts, et les trois détenteurs de ces informations tués. Mais un quatrième homme connaît ces plans (on les lui a enfournés dans le cerveau sous hypnose) et les Caïmans doivent le retrouver. Suivent les classiques scènes d'action, avec interrogatoires musclés, poursuites... La surprise vient à la fin, au moment de l'arrestation des méchants;en effet trois des Caïmans sont tués durant l'opération. Dans le même temps les méchants explosent dans leur avion (avec le scientifique qui avait les codes secrets). Ici tout n'est pas bien qui finit bien. Quand on referme cet album, on a lu un bon album de 46 planches, mais l'esprit et les allusions à James Bond sont trop présents . Résultat: une indigestion.
Cothias est un scénariste hors du commun: il multiplie les séries à rallonge pour on ne sait quelle raison. Les 8 cycles créés autour des "Sept vies de l'Epervier" l'attestent. En voici une nouvelle fois la preuve, avec cette série mêlant ésotérique(?), policier, espace-temps, dinosaures... L'inspecteur Farrouda retouve Legonidec, enquêtant sur un meutre., Il lui parle de Tyranns, mais le vieux policier n'y comprend rien. Farrouda comprend qu'il a remonté le temps et est revenu huit jours en avant. Il tente de convaincre son coéquipier que tout ce qu'il raconte est vrai, mais l'autre refuse obstinément de le croire. Pour le lui prouver, Farrouda lui dit ce qui va se passer. Tout se déroule selon ses dires juqu'à ce qu'ils aient un accident de voiture, ce qui enverra Legonidec à l'hôpital. Le jeune inspecteur se retrouve donc seul, mais pas pour longtemps car il rencontre à nouveau le docteur Desmoulins, qui s'occupe d'Anthéa, pivot de la série. Il l'emmène avec lui en Angleterre; on assiste à la venue du Tyrann, et on en apprend par la même occasion l'origine... Cothias a pondu un scénario abracadabrantesque, décousu, inconcevable. Il a pourtant une bonne idée à la base, mais il se débrouille toujours pour saboter son histoire. Résultat: cela part dans tous les sens, le lecteur ne s'y retrouve plus; de plus cet album sert presque à résumer les trois premiers, ce qui est plutôt frustrant. Le comble est qu’on est encore un peu plus embrouillé qu’avant ! Par contre Marivain a un dessin classique, qui colle à l’ambiance, et c’est l’un des points forts de cette série qui, espérons-le, ne s’éternisera pas.
J’ai tout de suite été étonné de voir qu’il y avait à peine un an d’écart entre les tomes deux et trois de « Rapaces » ; en général Marini s’applique- certes notre patience est mise à rude épreuve mais cela vaut le coup. A la lecture de cet album c’est le contraire. Mais j’aimerais d’abord parler du scénario . Dufaux a mélangé des moments crédibles, véridiques, et d’autres où ça n’est pas croyable tellement ça a été vu et revu. La scène d’ouverture est à mon sens trop spectaculaire ; Dufaux a mis en avant le côté action, ce qui ne correspond à l’ambiance et à l’esprit de la série. La ville souterraine dirigée par des enfants est d’un dejà-vu surprenant pour un scénariste de cet acabit. Enfin la planche érotique était-elle nécessaire ? Par contre le combat final est grandiose ; ça rappelle le combat de Luke Skywalker contre son père. Les personnages ont perdu de leur charisme au cours de ce troisième opus. Malgré des décors et des couleurs sombres et magiques à la fois, je ne peux m’empêcher de penser que Marini n’est pas allé au bout de lui-même. Au final une déception de plus. Dufaux, pourtant l’un de mes scénaristes favoris, et qui sait ce que c’est écrire, m’a surpris par sa facilité (on sent qu’il s’essouffle ; quatre tomes étaient-ils nécessaires quand trois suffisaient amplement ?) ; Marini pouvait évidemment mieux faire s’il avait passé un peu de plus de temps dessus, quitte à nous faire attendre.
Western par Chacalman
Après la décevante rencontre entre Van Hamme et Hermann pour « Lune de guerre », on retrouve deux grands maîtres de la BD franco-belge, qui n’est ici en l’occurrence que le tandem de la série « Thorgal ». Que peut-on dire de ce one-shot ? Tout d’abord les lecteurs sont bien contents de le voir paraître, car il était annoncé depuis un an. Ensuite c’est un western de haute qualité. Contrairement à « Lune de guerre », qui fut décrié, Van Hamme assène un coup de massue à ceux qui disaient qu’il avait perdu la main au niveau du scénario. Une histoire simple et peu banale. Jugez plutôt : Wyoming, 1858. Eddie van Deer a été élevé parles Sioux Lakotas, et son oncle promet une récompense à qui retrouvera l’enfant. Jess Chisum, un chasseur de primes, a la solution : il fait passer son frère Nate pour l’enfant disparu et il touchera la prime ! L’oncle et Chisum se font tuer ; Nate doit être amputé du bras gauche. Il trouve quelques années plus tard un boulot de gardien de banque dans une petite ville. Il se fait remarquer, gagne de l’argent en tuant des bandits. Mais ce qui l’attire surtout c’est Cathy, l’héritière des Van Deer dont il voudrait récupérer l’héritage. Il échafaude un plan qui va bien vite tomber à l’eau, car les événements en décideront autrement… Dans la lignée du « Grand pouvoir du Chninkel », chef-d’œuvre de la BD de la fin des années 80, les auteurs ont réalisé un petit bijou. Van Hamme livre les informations au compte-gouttes ; il a balisé son histoire de bout en bout pour que le lecteur ne comprenne certaines choses qu’au bout d’un certain temps. Pas trop de détails, juste le strict nécessaire. Une structure narrative et un découpage qui prouvent que Van Hamme est au mieux de sa forme. Au-delà de l’histoire on découvre des éléments qui donnent à réfléchir : la fatalité, le destin, la lâcheté (du sherif entre autres)… Le seul défaut que je trouverais à "western" est l'épilogue qui, après y avoir réléchi, ne sert pas à grand chose; cela aurait donné à lafin un côté pathétique. On apprend aussi pas mal d’éléments sur la vie quotidienne (notamment le fonctionnement de la banque). Rosinski devait relever un véritable défi graphique, et il l’a remporté haut la main. Une pureté du trait, des décors qui donnent le ton et l’ambiance au fil du récit, les superbes tableaux de deux pages qui marquent les transitions… Après les deux « Thorgal » bien décevants (peut-être était-ce dû au fait qu’il devait en paraître deux sur la même année), on peut dire que les deux amis et auteurs ont réalisé quelque chose de fort, de très fort même.
Le tome 2 paraissant bientôt, je me suis décidé à acheter cette série de la collection Sang-Froid, qui nous a déjà offerts quelques grandes séries comme "Le pouvoir des innocents" ou "L'esprit de Warren", qui restent les piliers de cette collection. Ce premier tome est une variante de films d'horreur du type "Scream" et autres. Callède s'est amusé à les tourner en dérision et à prendre toutes ces histoires à son compte pour écrire "Comptine d'Halloween". L'histoire est banale: une actrice, Betsy Mahorn, est forcée de rester dans un village paumé au fin fond de l'Idaho, Creeper Creek, après un accident de voiture. A ce moment-là se déclenchent une série de meurtres, les victimes ayant une citrouille sur la tête (eh oui Halloween approche!). Betsy,suspecte toute désignée, est mise sous surveillance. Pendant ce temps d'autres meurtres sont perpétrés sous le regard impuissant des policiers qui ne savent plus par ôù commencer pour résoudre cette affaire plus que délicate. Même s'il est vrai qu'on passe un bon moment, le scénario laisse à désirer, et les clichés et autres clins d'oeil sont nombreux. Des références à "Scream" par ci, à "Halloween" par là et j'en passe: tous les grands classiques de l'horreur et du fantastique y passent, et cela devient quelque peu lassant. Le dessin de Denys est tout trouvé; c'était le dessinateur idéal pour cette série. Un bon découpage, une atmosphère inquiétante grâce aux couleurs... ce dessinateur a un bel avenir devant lui. Je m'attendais à quelque chose d'excitant: il n'en a rien été. "Comptine d'Halloween" fait partie de ces (trop?) nombreuses séries où il faut attendre les tome suivants pour confirmer ou infirmer son impression. Réponse dans quelques jours.
Série amorcée en avril 2000, "Le Triangle secret" sui un rythme de parution régulier, au rythme de deux par an. Les deux premiers posaient les bases d'une série mélangeant spirituel et policier; le lecteur se retrouvait dans les arcanes du Vatican, et apprenait des choses sur les francs-maçons, chose dont je ne connaissais pas grand chose alors. Dans ce troisème tome, "De cendre et d'or", Convard continue de faire vivre à ses deux protagonsites, Didier Mosèle et Josaine, des aventures qui vont leur faire découvrir des choses que Didier soupçonnait depuis le départ, et d'autres où l'on commence à mieux comprendre ce qui se passe. De nouveaux éléments apparaissent concernant les Templiers et le "Testament du fou", Pontiglione disparaît malheureusement dans un accident de voiture commandité par on ne sait qui, une mystérieuse lettre de Francis qui est, rappelons-le, mort... Tout ceci épaissit la couche de mystère qui entoure cette série, et c'est tant mieux! Les dessinateurs maintenant: on remarque déjà que Gine et Wachs font une apparition très courte dans cet album, puisqu'ils n'ont respectivement qu'une et trois planches! Ensuite Falque qui s'est appliqué et j'ai été étonné par rapport au "Fond du monde", dont le dessin était trop "brouillon". Ca bouge, le découpage est en adéquation avec la rapidité de l'action; Enfin Kraehn qui comme à son habitude a réalisé dix belles planches, avec moins de hachures, ce qui n'est pas plus mal. Les éditions Glénat ont eu raison de parier sur cette série qui s'annonce de plus en plus passionnante. :o)
"Green Manor" est une des bonnes surprises du début d'année 2001. Paru dans la collection Humour Libre (je suis entièrement d'accord avec les autres internautes quant à l'horrible maquette), cette série réunit un tandem original et prometteur: Bodart et Vehlmann, scénariste chez Spirou, dont c'est la première BD publiée. Ce premier tome, "Assassins et gentlemen", a un concept différent d'autres BD du même style, puisqu'elle est divisée en plusieurs histoires de sept planches chacune. Ce sont des aventures vécues et narrées par des hommes qui aiment les enquêtes policières et qui ont créé un club: le "Green Manor". Ils se sont tous plus ou moins retrouvés dans des situations rocambolesques; certaines sont traitées sur un ton humoristique, tandis que d'autres ont un dénouement qui laisseraient place à une suite si ce n'était le concept choisi par les auteurs. Les thèmes sont variés: le doyen du club qui a empoisonné les autres membres: blague ou sordide réalité?; deux hommes qui veulent commettre le crime parfait en tuant le célèbre auteur Conan Doyle; un tableau qui cache de bien sombres secrets... Ces petites histoires sont encadrées par une introduction et une conclusion se déroulant dans un hôpital psychiatrique où un docteur traite un cas étrange: un domestique qui faisait partie d'un club privé est subitement devenu fou et a dû être interné dans les plus brefs délais. C'est lui qui raconte au docteur toutes ces anecdotes qui vous feront rire à coup sûr. :o) Au final un album qui ne renouvelle pas le genre, mais qui le transforme pour nous faire rire. Une bon début à découvrir pour tous ceux qui n'ont pas encore lu cette BD quelque peu mouvementée. :o)
Suite et fin de la quadrilogie des frères Stalner, dont chaque tome a suivi un rythme de parution régulier, permettant de suivre sans problème l'intrigue, ce qui n'est déjà pas si mal. :o) "Le fer et le feu" met en scène une histoire d'amou et un complot, ainsi que la vie au dix-neuvième siècle dans la campagne française. Julien, toujours en fuite est pourchassé par Chagnon pour récupérer une lettre très importante. Mathilde et Clémence retournent quant à elles au château de Villemont; Clémence qui a de sérieux doutes sur la culpabilité de Julien: ne serait-il après tout qu'un bouc-émissaire, un coupable idéal car il était au mauvais endroit et au mauvais moment? Mathilde a repris les affaires de son défunt père ;elle rentre par la même occasion en conflit avec Sophie et Jean, ses "cousins" avec qui elle "s'entend" si bien... Les choses se précisent au fur et à mesure qu'on approche de la fin. Après quelques planches servant à mettre le feu aux poudres, le combat final s'engage entre Julien et les coupables. Les frères Stalner ont oeuvré pour le plus grand plaisir du lecteur; tous les ingrédients sont réunis pour faire de ces quatre tomes une belle série d'amour et d'aventures dans une France qui vire à l'industrialisation. Seul petit défaut: les personnages auraient pu être un peu plus étoffés : cela aurait donné encore plus de vie et de crédibilité à l'ensemble, mais ne boudons pas notre plaisir. Passionnant et prenant.:o)
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