Les 185 critiques de Quentin sur Bd Paradisio...

Pompeusement annoncé comme une grande saga romantique apparentée à Sambre, le sang des porphyre n'a pas grand chose en commun avec la série dessinée par Yslaire. Scénario plus léger, moins dramatique, plus "heroic fantasy" et moins réaliste, dessin formatté pour plaire au grand public, cet album n'a pas le calibre des grandes BD. Mais il se laisse lire agréablement et peut laisser espérer quelque bonne surprise par la suite.
Moi qui apprécie énormément les fresques sociales et politiques de Lax, j'ai été fort décu par le choucas, son ton badin, ses jeux de mots foireux, ses énigmes qui n'en sont pas, et ses courses poursuites dont je me serait bien passé. Je vais vite oublier que Lax a fait cette série et continuer d'acheter ce qu'il publie chez Aire Libre.
Le vampire, tueur de vierges, d’enfants, de pureté et d’innocence, cristallise toutes les peurs et tous les fantasmes de la société. Sous la plume de Maruo, les enfants souillés se transforment à leur tour en bourreaux et vampirisent leur entourage. Mais lorsque deux adolescents acquièrent l’immortalité des vrais vampires et un continuel besoin de sang frais, ils tournent leur violence contre celle des faux vampires sociaux et les éliminent les uns après les autres. Comme dans les précédents albums de Maruo, toute l’histoire tourne autour de la transgression des conventions sociales et traite de l’innocence et de sa corruption, l’innocence étant rarement là où on l’attend (chez les enfants). Un mélange d’horreur, de violence, de perversité et de transgression où rien n’est gratuit (à par la violence de certains) et où tout sent le soufre, servi par des dessins de cauchemars difficilement oubliables. Pour public averti, comme ils disent sur la couverture.
Ice Haven par Quentin
Poètes ratés, adolescents pseudo-intellos déchirés par les divorces, angoissés par la médiocrité de leurs parents et dérangés par leurs premiers émois ou expériences sexuelles, voisins tellement normaux et bizarres à la fois, Daniel Clowes dresse un portrait mordant et sans concession d'une petite ville de province Américaine. On retrouve le même regard décallé et auto-critique (critiquant l'artiste qui se prend au sérieux) que dans "caricature", mais avec un style et une intrigue très différents. Un petit album à l'Italienne qui ne paye pas de mine mais qui confirme l'immense talent de l'auteur.
Le Marquis d'Anaon est une des rares séries à s'améliorer au fil des différents volumes. Les auteurs semblent gagner en assurance et maturité, en même temps que leur héros. Ce quatrième tome est raconté de manière très économe et très efficace. Tout est bien calibré, à sa place, menant crescendo à un affrontement avec une bête sanguinaire en même temps qu'avec de vieux démons. Mention spéciale pour les couleurs qui donnent aux Alpes une présence fantastique.
Paul se souvient de sa jeunesse à Montreal, ses 400 coups dans le métro et les grandes surfaces, ses premières BD (Tintin, Astérix), le ski, le baseball, etc. Des histoires courtes et humoristiques bien sympathiques mais qui restent superficielles et anecdotiques. Cet album est, à mon avis, le moins bon de la série et je ne le conseille qu'aux inconditionnels de Rabagliati.
Les tours de bois-Maury est la série d'Hermann que je préfère. En abordant Dulle-Griet, je me réjouissais déjà à l'avance, surtout en regard du sujet (le tableau de Brueghel, les guerres de religion, le clin d'oeil à Thyl Ulenspiegel, etc.). C'était sans compter Yves H. qui nous torche une fois de plus un scénario à la fois creux et indigeste (une histoire d'argent donné au messager qui l'apporte au frère qui est récupéré par le fils qui le confie à la petite amie qui se le fait prendre par la mère qui le donne à l'étranger qui se le fait dérober par le chevalier qui le lègue à l'amante), scénario qui finit dans un de ces retournements vide de sens qu'Yves H aime tant et qui finit par horripiler. A lire pour les dessins d'Hermann (au sommet de son art), pour les beaux paysages de Flandres, et pour l'hommage à Bruegel, sans espérer plus.
Avec Strawberry shortcakes, Nananan, la mangaka au nom en palindrome, nous entraîne sur les pas de quatre jeunes femmes Tokyoïtes. Des femmes qui rêvent de l’âme soeur mais qui se satisferaient bien d’un tout petit peu d’affection ou d’attention des gens qui les entourent, et qui souffrent chacune à leur manière d’une profonde solitude, d’un manque d’amour qui leur pèse à en pleurer, à en être malade, à s’en mutiler. La douleur et la détresse sentimentale transpirent de tout l’album mais s’expriment de manière très pudique, sans cris et sans drame, faisant autant de bruit qu’un poisson agonisant hors de son bocal. Un album aux dessins à la fois doux et acérés, dont certains chapitres prennent aux tripes et donnent la chair de poule.
Nyx - T. 2 (Nyx) par Quentin
Comme je le redoutais après la lecture du premier album, j'ai été un peu déçu par ce second tome. Ca reste une bonne BD, bien dessinée, au scénario bien ficelé et extrêmement maîtrisé (il le faut pour pouvoir s'y retrouver dans un ballet compliqué de plusieurs personnages principaux qui s'entrecroisent). La lecture est difficile mais reste compréhensible. Les personnages sont toujours aussi attachants, bien qu'on s'arrête moins sur leur dimension psychologique. Là où ça pêche, c'est surtout au niveau du contenu de l'histoire. Tout l'album annonce et décrit la fusillade finale, qui me fait un peu penser aux combats dans "crouching tigers...": une tuerie bien très bien chorégraphiée et très bien mise en scène, mais qui ne reste toujours qu'une simple tuerie. C'est bien beau mais un peu court.
L'hôtel (Koma) par Quentin
Je n’avais pas trouvé les deux premiers tomes de « Koma » géniaux, mais néanmoins assez intéressant pour éveiller ma curiosité et suivre la suite. J’ai été cependant fort décu par les deux tomes suivants. Ca commence à sérieusement délirer. Rythme trépidant, vieux père transformé en super héros, grand raccourcis scénaristiques, retournement de situations tout à fait improbables, choses apparaissant ou disparaissant d’une case à l’autre sans que l’on se pose la moindre question. Ca sent l’improvisation et ca devient n’importe quoi. On se demande si le dérapage est contrôlé et si l’auteur sait où il va. J’en doute, et je ne compte pas acheter le prochain tome.
Baudoin reviens sur le thème du voyage. Mais au lieu d'un voyage en solitaire, il se fait cette fois en compagnie d'amis et en compagnie d'une amante. Un voyage géographique dans la belle province, une réflection sur les trois années qu'il y a passées, un bout de chemin avec Laurence qu'il aime et qui l'aime, et un voyage dans le passé pour essayer de comprendre ce qui fait et ce qui défait l'amour. Un album plein de nostalgie mais qui s'ouvre néanmoins sur le futur puisque tout cela est raconté sur le quai d'une gare à une inconnue, comme une invitation à un nouveau voyage géographique et amoureux. A l'histoire en case et bulles, se superposent des réflections littéraires écrites en bas de pages, un procédé déroutant qui avait déjà été utilisé dans "le premier voyage" mais qui fonctionne un peu mieux ici. Futuropolis et l'Association nous avaient fait découvrir Baudoin en noir et blanc. Aire Libre nous le fait aimer tout en couleur - superbes, reflétant tout à fait le Québec en hiver. Du grand Baudoin, même si ce livre n'est sans doute pas le plus facile à lire.
Comment faire une BD sur la gastronomie sans tomber dans le livre de recette ou dans les longues descriptions fastidieuses? Tanigushi et Kusumi nous invitent à suivre un homme d'affaire au cours de 18 histoires courtes. Il est vrai que la construction des histoires est un peu répétitive: il sort d'un rendez-vous, se cherche un petit resto, commande, mange et sort repu. Mais il y a un petit côté "McKay" dans tout ca (je n'aurais pas dû manger cette fondue! :o)). Et cette répétition n'est qu'apparente puisque tout le reste change. Du fait de son travail, il est obligé de se sustenter dans des lieux variés et à des heures diverses. Il se retrouve ainsi en compagnie de gens très différents: travailleurs de nuit, familles, femmes au foyer en vadrouille, et c'est tout un pan de la société Japonaise qu'on découvre en même temps que ses restaurants et sa cuisine. Au gré de ses pérégrinations, on retrouve un peu du schéma de "L'homme qui marche". Notre homme d'affaire prend son temps, savoure le présent, non seulement dans ce qu'il mange, mais aussi en fumant une cigarette, en faisant une petite sieste, en regardant les oiseaux, en regardant les gens vaquer à leurs occupations ou loisirs. Des gens heureux, mais aussi d'autres qui le sont beaucoup moins. Enfin, la recherche d'un restaurant ou d'un plat qu'il n'a plus mangé depuis longtemps est aussi un prétexte pour plonger dans le temps à la recherche d'un goût qui a marqué l'enfance ou du souvenir d'un rendez-vous galant et de la manière dont il a tourné. Beaucoup plus qu'un livre sur la gastronomie, c'est un livre qui donne à découvrir tout un pan de la société japonaise, et un homme, qui prend le temps de savourer le quotidien et de réfléchir sur la vie et les gens qui l'entourent.
Après l'Allemagne des années 1930, on a droit au Paris dans la période précédant la deuxième guerre mondiale. Comme dans le premier tome, les auteurs semblent avoir fait un sérieux travail de documentation et on en apprend beaucoup sur l'époque. Les ambiances sont bien rendues. Le scénario se tient. Le caractère psychologique des personnages (qui se quittent, se retrouvent, se perdent) est approfondi. Bref, que du bon. Mais je suis malheureusement très décu par le changement dans le traitement des couleurs, qui étaient bien mieux dans le premier tome. Dommage.
Un vieil homme se promène avec un bébé dans les bras et cherche un sein pour le nourir. D'où vient ce bébé ? Asseyez-vous au bistrot du quartier et écoutez son histoire... Une histoire sympathique, mais qui pêche par un manque de crédibilité des personnages et par la situation croquignolesque qui ne convient pas vraiment à un sujet si grave. Je dois dire que j'ai été déçu, surtout au vu des critiques précédentes qui me laissaient espérer mieux.
Icarus par Quentin
Icarus est un livre troublant, jouant avec les apparences et les mythes. D’un côté, Dédale et son fils Icare, s’échapant du labyrinthe par les airs. De l’autre, Faust, un architecte qui essaye de recréer le labyrinthe mais s’enfonce dans les limbes d’une depression. Entre les deux, Silvia, petite amie de Faust et objet des fantasmes d’Icare, et Marta, sorcière sur les bords, établissant un pont entre le monde antique et moderne. De beaux dessins, une ambiance particulière, mais un récit alambiqué que je n’ai pas bien compris.
En retracant la vie de Fritz Haber (prix Nobel de Chimie et sympathisant Sioniste, entre beaucoup d'autres choses), David Vandermeulen nous fait découvrir la société Allemande au tournant du 19e siècle avec son antisémitisme, son machisme, son nationalisme et son industrie naissante. Il montre en même temps ce que signifiait être Juif dans un tel contexte ainsi que les racines et l'histoire du Sionisme. Il décrit enfin le destin, les doutes et les choix d'un homme nourrissant une ambition hors du commun. Un livre ardu mais captivant, qui laisse présager une suite encore plus intéressante.
Malgré les critiques négatives, je me suis laissé tenter en feuilletant l'album en librairie, qui laissait présager une sorte d'Akira en plus poétique et en plus sentimental. C'est effectivement quelque chose dans le genre, bien servi par les beaux dessins de Taniguchi. Cela aurait pu donner quelque chose de pas trop mal si la fin n'avait pas été aussi nulle à chier et n'avait pas ruiné pas le peu de plaisir retiré du reste de l'album. A force de vouloir voler trop haut, on finit par se brûler les ailes.
Jeux d'enfants par Quentin
Sept histoires suivant une fille, Jun, des jeux d'enfants aux jeux d'adultes. Sept épisodes du quotidien jalonnant son existence. Comme chaque fois lorsqu'on se penche sur le passé, cet album est porteur d'une ambiance particulière, douce-amère. On redécouvre en même temps que Jun toute une gamme de sentiments: la gène, la honte, l'angoisse, le désir, la joie, etc. Un bel album dont les seul défauts sont des traits eux aussi caractéristiques des souvenirs: des trous ici et là, la non-linéarité du récit, des petites "histoires" qui n'en sont pas vraiment (pas de début ni de fin).
Priape par Quentin
Atrabile est décidément une mine d'or pour découvrir de nouveaux talents. Pour son premier album, Nicolas Presl nous offre d'emblée une oeuvre enthousiasmante qui étonne par sa maturité. La tragédie qu'il invente prend Priape comme point de départ pour revisiter et inverser le mythe d'Oedipe. Son récit n'a besoin d'aucun mot tellement ses dessins (superbes et de style très personnel) sont expressifs. Vous aimez Blutch (Peplum) et Fabrice Neaud ? Vous allez adorer Nicolas Presl.
Un officier Russe et un officier Allemand sympathisent de guerre lasse et partagent une cigarette dans une cave de Kiev, en attendant la fin des bombardements. Ils se retrouvent deux ans plus tard, pour partager une dernière cigarette avant l'exécution de l'Allemand pour crime de guerre. "La derniére cigarette" s'inscrit dans la veine des histoires sur la 2e guerre mondiale, un genre en plein essor et qui nous livre jusqu'à présent de superbes albums. On a dans ce cas-ci la réflection d'un soldat sur l'horreur et l'absurdité du conflit, sur ses ravages, sur la corruption morale qu'il entraîne, sur le grand engrenage qui broie tout sur son passage et ne laisse plus rien intact. Un livre désabusé et mélancolique décrivant les lâchetés et les trahisons qui font gagner les guerres.
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