Après "un long destin de sang" ,"notre mère la guerre" ou encore "Mattéo", la guerre de 1914 n'en finit pas d'inspirer nos scénaristes, et non des moindres. Cothias rejoint en effet Bollée, Kriss, et Gibrat dans la description de l'horreur humaine. J'avais parcouru dans la presse spécialisée quelques pages de ce récit mais je n'avais guère était enthousiasmé, à première vue: je ne suis pas en effet un grand admirateur de Mounier et puis la Grande Guerre a fait l'objet de plusieurs adaptions en bande dessinée cette année. Mais, devant l'insistance de mon libraire, j'ai bassement cédé (je sais , je suis faible) à l'achat pour deux raisons: primo, l'histoire est prévue en deux volumes; secondo il me la proposait dans un tirage spécial, celui de "canalbd éditions". Assez réservé donc sur cet album, j'ai rapidement été subjugué par cette histoire de médecin militaire connaissant son baptème du feu.La boucherie de 1916 , vu du côté médical, c'est assez original et on s'attache à ce jeune lieutenant Louis-Charles Bouteloup à travers les flash-back et son assurance dans les tranchées, face à ses nouveaux supérieurs et subordonnés. L'épisode de la trève d'une heure ,vers la fin de l'album ,est poignant et le premier volume s'achève sur une case à la fois pleine d'espoir et d'horreur. Un récit donc bien construit et très bien illustré par Mounier, assez éloigné de son univers habituel.Je suis ravi de retrouver un Cothias,(en compagnie de Patrice Odras)qui signe là un scénario de grande qualité. On peut légitimement rapprocher ce volume de l'incontournable série "notre mère la guerre" de Kris et Maël (éditions Futuropolis), tout en restant assez différent. Un récit original, halletant qu'il faut découvrir sans attendre.