Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

Mais quel talent ! quel talent ce dessinateur qui a débuté comme coloriste sur la série Murena. Dufaux,déjà vieux briscard du scénario arrive à renouveller un genre pourtant bien usé, celui de la piraterie. En s'éloignant volontairement du superbe "John Long Silver" de Dorison et Lauffray, auxquels il rend hommage dans la préface, Jean Dufaux nous livre là une aventure trépidente, digne des films américains avec Errol Flynn par exemple. Débutant,comme il le faut, avec une scène d'abordage sanglante et réaliste, l'intrigue s'intéresse au destin de trois jeunes, embourbés dans l'ile de Puerto Blanco. Certes les canons du genre (recherche d'un trésor, otage,fuite...) sont présents dans ce premier opus mais on ne s'ennuie pas un instant alors que l'histoire se déroule quasi-intégralement sur l'île,seule la dernière case laisse augurer des aventures plus maritimes. J'ajoute, même si je me répète, que le dessin réaliste de Jérémy est d'une beauté à couper le souffle: que ce soient les navires, les personnages ou encore les costumes d'époque...rien ne manque à son talent. A noter pour les amateurs, un tirage de 1200 exemplaires aux éditions canalbd, avec cahier graphique et ex-libris numéroté, que je conseille fortement.
Après un album plus que déroutant mais au demeurant superbe "Pachydermes", Peeters se lance de nouveau dans le monde de l'étrange, bien qu'il soit seulement responsable du dessin, Pierre Oscar Levy assurant le scénario. L'ambiance opressante régnant sur ces familles prisonnières sur cette plage est très bien rendue par le dessin en noir et blanc de Fréderic Peeters. J'ai tourné les pages avec une grande rapidité pour connaitre les tenants et aboutissants de cette intrigue, voulant à tout prix connaitre une explication rationnelle à ces mystères de vieillissement prématuré. Si je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions, (d'ailleurs était-ce vraiment la volonté de l'auteur?), j'ai été assez mal à l'aise voire dérangé ou encore touché par l'attitude des enfants vis à vis de leurs parents déclinants et inversement. Cette bande dessinée nous renvoit vers notre peur de la mort, et de l'inconnu et fait dans un certain sens, l'apologie du carpe diem. L'auteur se livre à une véritable étude du comportement humain en mettant en scène ses personnages dans un vase clos. Ce n'est pas big-brother mais presque: tout y passe, sexualité, racisme,la mort, la vieillesse. La conclusion de l'histoire me laisse encore dubitatif mais une seconde lecture m'éclairera sans doute. Un album original, fort bien construit et qui fait réfléchir.
Je ne dirai qu'un mot: Superbe. J'ai littéralement été pris dans le tourbillon de l'histoire.C'est fort bien documenté et ce volume mérite amplement les deux années d'attente. Quant l'histoire rencontre la grande Histoire, cela peut donner les pires commes les plus belles choses. Ici Gibrat nous plonge avec maestria dans les prémisces de la révolution russe, où bolchevicks, menchevicks, anarchistes et russes blancs se disputent encore le pouvoir vacant. Dans cet indescriptible chaos, nous retrouvons Mattéo,notre héros, une fois de plus embourbé dans des histoires d'amours déçues, tiraillé entre son engagement anarchiste et Léa,pur produit du bolchévisme. Autant le premier volume,nous nagions dans un monde malheureusement familier et connu(celui de la première guerre mondiale, souvent traité en bande dessinée -voir le magnifique "Notre mère la guerre" de Kris et Maël) autant ce présent opus nous amène vers des territoires moins exploités dans le monde de la bd, à savoir Pétrograd en 1917; même si le retour sur Paris à la fin de l'album nous ramène plus près de chez nous - d'ailleurs la vignette en bas de la page 46 ne vous fait pas songer à un célèbre poète parisien à une table de bar ? Le dessin de Gibrat est toujours aussi réussi, aussi bien dans les scènes russes, que dans les scènes parisiennes ou champêtre.Certes, comme l'a précedement écrit Coacho, les personnages, surtout féminins, se ressemblent d'une série à l'autre (Comme si l'héroïne du "Sursis" était condamnée à vivre toutes les aventures imaginées par Gibrat), mais moi, je ne me lasse guère du trait du dessinateur. Un album dépaysant, riche en dialogues, dense, et , je le répète superbement illustré...bref une réussite, une de plus pour Gibrat.
Assez difficile et déroutant à suivre cette intrigue, d'ailleurs, il y a-en-t-il vraiment une dans ce premier volume? Il ne se passe pas grand chose et il faut deviner que nous suivons non pas la trajectoire de deux personnages mais de trois, même si l'enquête policière ("l'affaire Matisse") menée par Vincent Revel semble être le fil rouge de l'histoire. En outre cet album se lit assez vite, en raison de planches peu bavardes ,et composées seulement en moyenne de 6 vignettes. Je continuerai néanmoins la lecture de cette aventure prévue en 3 volumes, le dessin de Bonneau collant parfaitement à ce polar urbain.
Page noire par herve
Longtemps, j'ai tourné autour de cette bande dessinée. Entre les critiques dithyrambiques glanées ici ou là et les déceptions, je voulais me faire une idée. Comme souvent, les éditions Futuropolis nous offre un travail de qualité avec cet album de 100 pages signé par trois grande pointures de la bd : Lapière, Giroud et Meyer. D'ailleurs les deux scénaristes savent plus que quiconque raconter des histoires, en particulier des histoires de femmes. J'ai aimé cette histoire, même si j'avais découvert les tenants et aboutissants de l'histoire dès le premier tiers de l'aventure. Il faut dire que c'est bien foutu, cete histoire croisée entre la recherche de la journaliste et celle d'Afia. En outre, grâce aux couleurs de Caroline Delabie, on ne se perd pas dans ces différentes périodes. Je vous laisse le soin de donner un avis sur la façon qu'ont eu les deux auteurs pour que ces deux histoires s'entrecroisent (c'est très difficile de parler de cette bd sans spoiler) mais c'est vraiment bien amené, comme si je l'ai dit précédement, j'avais deviné la fin (sans doute en raison des nombreuses lectures faites sur les critiques de cet album) Par contre, j'ai trouvé un certain décalage entre l'attitude des personnages, bien européenne voire française et le cadre de l'action, les Etats Unis. Non vraiment, cela ne colle pas.(peut-être que le pays de la littérature reste à tout jamais ancré dans le vieux continent, qui sait?) Le dessin de Ralph Meyer, que j'avais surtout apprécié dans sa série, malheureusement sans suite, "I.A.N." (surtout l'intégrale en noir et blanc) ne souffre d'aucun défaut:l'horreur des scènes de "guerre" est bien mis en avant. Un one shot de grande qualité qui, une fois encore permet aux éditions Futuropolis de se démarquer dans cette période de sorties éditoriales foisonnantes. Un récit bien construit, très bien illustré...que demander de plus?
Cela faisait un moment que je ne m'étais pas arrêté sur un album de Sfar,depuis son superbe recueil "Gainsbourg (hors champ)",à vrai dire. Mais là,la magie de Sfar n'opère plus. Je ne vois pas l'intérêt de cet album. Si c'était pour nous conter les aventures d'un groupe juif dans la russie du siècle dernier, j'aurai préféré que l'auteur se consacre à une suite de "Klezmer". Donc, très peu d'enthousiasme pour cet album qui devrait, je l'imagine, ressembler à une quête d'un peintre en mal de reconnaissance, pour épouser sa dulcinée. Certes, on retrouve les thèmes chers à Sfar comme le judaïsme; l'art ou encore la philosophie mais ils sont içi traités de manière peu convaincantes.(l'épisode de l'homme-cheval reste pour moi une énigme) Reste les pages autour de la promise qui sont réussies. Une grande déception donc pour cet album.
Etrange sentiment après la lecture de cet opus. On ne sait si, malgré sa couverture,cet opus est dedié plus au futur général Wittaker qu'au fameux major Jones, dont on connait enfin le prénom dans le présent volume. Car le scénariste Yann a choisi une curieuse option, celle de décrire l'histoire de Jones dans une amérique recrée, avec un clone d'Angéla Davis,un Roman Polanski dégénéré (auteur du "pal des vampires"), un Edgar HooPer -chef du FBI-bref des allusions qui finissent par lasser. Certes au début de la série mère, Jean Van Hamme avouait ne pas vouloir citer nommément les Etats Unis , mais à ce niveau là, le parti-pris de Yan me parait discutable. Certes Il reprend, assez rapidememnt, le synopsis de Van Hamme sur Jones dans le "XIII mystery", mais il prend une certaine liberté avec la série mère: la présence de la mangouste sur la scène du crime me parait douteuse et le final est vraiment sujet à caution. Même si l'affaire Polanski-celle de 2010- revient sur le tapis, j'ai du mal à comprendre la présence de l'affaire Polanski- coté Sharon Tate- dans cet opus. J'ai eu en fin de compte l'impression de lire un catalogue, avec les personnages que j'ai déjà cité, auquel j'ajoute un certain Martin calvin X, aautrement dit Martin Luther King, un général Standwell déjà antipahique,et un colonel Carrington amateur de cigares, sans oublier l'infâme Franck Giordino. Ce dernier avatar de XIII se lit avec attention tant les dialogues sont nombreux et riches mais les références sont telles, si nombreuses et si lourdres qu'elles finissent par lasser. Par contre le dessin d'Eric Hennninot ne souffre d'aucun défaut et vivement qu'il retourne à "Carhago", si le diiférent avec C.Bec est réglé
Grandiose ce nouvel cycle du troisième testament. Pourtant , j'ai eu peur en débutant la lecture: cela commencait comme "Quo Vadis", le roman de Henryk Sienkiewicz (le triomphe d'un général à Rome, l'idée de brûler la Rome éternelle , faire porter la responsabilité aux chrétiens....) puis se transformait en "Ben-Hur" avec la déchéance de Julius, le tout sur un fond de naissance du christianisme, sans oublier la fille naïve...bref que du déjà vu. Mais le scénario de Dorison et d'Alex Alice vient tellement apporter de méandres dans ce récit qu'on en oublie les références à ces péplum pour évoluer plus vers une histoire mystérieuse que vers une aventure classique. Et que dire des dessins de Robin Recht à la fois si proche de l'ambiance défini par Alex Alice dans le précédent cycle mais aussi très personnel. Quelques scènes font d'ailleurs écho à certaines situations du livre IV du "troisième testament" : le combat sur le pic de Nigmigiv et celui de Julius avec l'énigmatique et imperturbable chrétien. Le dessin de Recht est beaucoup moins sombre que dans "Todendom", avec des décors et personnages beaucoup plus travaillés. Je vous invite à dévorer ces 80 premières pages d'une saga qui , avec ce premier volume, sera aussi fascinante que le précédent cycle
Deuxième et dernier volume consacré à Philippe,un honnête homme. Pourtant, je ne l'attendais pas cette suite tant le premier opus se suffisait à lui-même. Alors qu'est-ce que Gibrat et Durieux allait inventer pour "allonger la sauce?". Et bien, les auteurs ont tout bonnement mis en avant un personnage truculeux et bon vivant, "Robert Vitaly", libraire et oeunologue convaincu.Ah! ces incipit lancé par ce diable d'homme, qui m'ont enchanté, tant ils me rappelaient des souvenirs . Certains incipit restent inoubliables (celui de Vivant Denon est d'une beauté....), d'autres passages (Victor Hugo ou Proust) sont certes classiques mais Robert Vitaly en fait des livres indissociables d'un Sauterne 1989, par exemple. Car le talent des auteurs réside dans le fait de placer des gens ordinaires dans des situations extraordinaires: Philippe garçon coiffeur dans le TGV; Robert, libraire atypique; et Camille , barmaid par hasard. Même si cette bd n'est pas une bd inoubliable , elle m' a fait passer un agréable moment. Une petite bouffée d'oxigène. Bref, un régal.
J’ai longuement hésité avant d'acheter cet album. Pourquoi ? Pour deux raisons: - c'était signé Gibrat mais le dessin n'était pas de lui (or j'adore le dessin de Gibrat) - c'était signé Durieux et le dessin de Durieux me rebutait un peu. Finalement, au vu des critiques lues dans divers magazines, j'ai sauté le pas et j'ai acquis ce premier opus, qui, au demeurant, peut se lire comme un one shot. Autant le thème principal peut rapidement tomber vers la tragédie (un homme perd son boulot du jour au lendemain), autant Gibrat a choisit une voie complètement différente, en tournant en dérision cette situation, qui nous arrache, en passant, de nombreux sourires. Pas de larmes, pas de rires non plus mais une vision satirique et féroce du chômage, de la déchéance d'un homme, qui, paradoxalement, nous fait du bien, beaucoup de bien et nous émeut, en cette période où la morosité semble dominer. Loin du dessin réaliste de Gibrat, le trait de Durieux oscille entre la caricature et le dessin de presse, avec un coup de crayon toujours vif, ce qui évite à l'histoire de tomber dans le côté patho... bref Gibrat, finalement, a fait le bon choix en confiant les pinceaux à Christian Durieux. On sent une immense tendresse des deux auteurs dans les personnages... tendresse oui, c'est le maître mot que je retiens de la lecture de ce livre.
Cet album est le premier du troisième cycle. C'est une des rares séries de Corbeyran (voire la seule) que je continue à acheter et lire. Et j'avoue que je ne suis pas déçu avec ce présent opus. On retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de la série en suivant en parrallèle les aventures de Debrah, Nivek et Jill, sans oublier Abeau. On sent que les intrigues respectives vont se rejoindre dans les prochains albums, autour d'un mystérieux tueur en fuite, Sinner, portant le numéro 13 (tiens! tiens! un petit clin d'oeil!)mais je vous laisse le soin de voir à quoi cela se rattache. L'album se lit assez vite (les premières pages surtout)et j'ai été ravi de retrouver nos protagonistes. A noter que les coloristes se succédent à un rythme important sur cette série!
"Notre mère la guerre" est en passe de devenir, à mes yeux, une bd incontournable sur le conflit de 14, au même titre que les ouvrages de Tardi. Autant "la première complainte" tournait autour de l'enquête du lieutenant Vialatte, autant cet opus nous plonge dans les horreurs de la guerre avec dès les premières pages le récit d'un assaut sanglant. Le talent de Maël éclate dans ces pages, que ce soit dans les scènes de combat, ou celles plus intimistes avec le capitaine Janvier, ou encore avec les tirailleurs sénégalais sous la neige. Kris signe encore une fois un scénario impeccable, une histoire bien documentée. Décidemment, après le très remarqué "un long destin de sang" de Bollée et Bedouel (éditions 12 bis), la guerre de 14 est à l'honneur.
Deuxième aventure, deuxième one shot pour Margot, après le très réussi "mystère de la traction 22". Le moins que l'on puisse dire c'est que E.Van Der Zuiden sait dessiner les carrosseries....toutes les carrosseries. Le dessin, très style ligne claire, est soigné et très ancré années 60.(d'ailleurs le sosie de Lee Marvin a un beau rôle dans cette aventure) Si vous aimez les belles formes, les belles voitures, n'hésitez pas à parcourir cette bande dessinée. Par contre, le scénario n'est pas à la hauteur de ce "Vaillant" au féminin.C'est assez naïf, et surtout ce qui m'a exaspéré c'est l'intervention du chien (pages 37 et 38) qui vient gâcher une intrigue certes faible mais sympathique. Il faudrait remonter au premier albums de Tintin pour voir un chien intervenir de manière aussi anachronique.Bref, un os dans le scénario. Sinon, j'ai passé un agréable moment de lecture. A noter que, comme dans le précédent album, quelques "bonus" consacrés à Margot et à sa DS. En conclusion, ne cherchez pas midi à 14 heures dans la lecture de cette aventure qui se rapproche plus de la série américaine "la coccinelle" que d'un Michel Vaillant des débuts. Si les dessins n'étaient pas aussi réussis, je serai passé à côté de cette bd.
Leone Frollo continue dans ce deuxième volume à nous faire découvrir la vie d'un bordel parisien. L'ambiance début du 20ème siècle est fort bien retracée.Même si les scènes sont plus explicites dans le présent volume, le dessin est toujours aussi soigné. Leone Frollo nous offre les penchants et perversités des clients du "One Two Two",à travers des petites histoires dont certaines parfois "limites" (lisez celle consacrée à Monsieur Glandu, vous comprendrez), d'autres assez drôles ("meules d'or"), voire dérangeantes (Hugette et son anarchiste). Une bande dessinée evidement à ne pas mettre entre toutes les mains et réservée à un public averti. Les éditions Delcourt, avec leur collection Erotix, ont le mérite de ressuciter des petits bijoux oubliés voire censurés.
Leone Frollo a dessiné cette série de 1985 à 1987. Il relate l'histoire d'un bordel parisien, en s'inspirant du célèbre "one two two" . Dans un style très élégant, Frollo relate, le plus souvent sous une forme humoristique, et à travers de courtes histoires, les exploits des pensionnaires de Madame Georgette, tenancière du bordel. Un dessin épuré, sans décor, qui permet d'admirer les courbes de ces dames.... Outre ces pensionnaires, Frollo nous offre une belle galerie de portraits de la bourgeoisie du début du 20ème siècle, fréquentant les maisons closes. Même si certaines cases sont très explicites, je n'arrive pas à classer cette bande dessinée dans la catégorie "pornographique". Malgré ses 330 pages et à raisons de deux vignettes par page, ce petit pavé se lit un peu trop vite. C'est plaisant, élégant sans aucune trivialité, ni vulgarité, bref classieux .
La sortie d'un "Blacksad" reste toujours un évenement, malgré le jeune âge de la série. Les auteurs nous amènent à la Nouvelle-Orléans, avec son jazz mais sans son bayou. L'enquête policière est certes classique mais narrée de manière assez désordonnée, ce qui peut nuire à la lecture.Des indications scénaristiques du genre "deux jours plus tôt" aurait été d'un bon secours sur certaines pages (page 6, par exemple). Une autre réserve réside dans le rôle joué par le sauveur de notre bien aimé détective.(page 41)ou bien dans le baiser volé pendant la parade. Hormis cela, l'album est de très grande qualité, et bien au dessus du précédent, à mon humble avis, avec quelques innovations comme les pleines pages oniriques ou encore la scène du carnaval. Et je suis resté admiratif des couleurs employées, et surtout du changement de ton d'une page à l'autre (admirez la scène du restaurant-pages 20 et 21- où lumière et ombre se marient parfaitement; histoire de nous faire baver d'impatience avant la sortie du tome 2 de "l'histoire des aquarelles", ). A lire et à dévorer d'urgence.
Le premier volume de "l'or et le sang" avait été une révélation et une très bonne surprise l'année dernière, et bien ce deuxième volume est , on peut le dire, jubilatoire. Les auteurs maitrisent avec perfection l'humour (ah!le discours de Calixte, avec un Mario médusé,devant les rebelles marocains -page 44 et 45-), l'aventure (le souffle de Lawrence d'Arabie plane sur cet opus) et le suspens voire la surprise (voir la dernière vignette de la page 53) Les dessins épurés de Merwan et Bédouel sont superbes, le tout souligné par les couleurs de Trystram. Le seul reproche que l'on puisse faire (mais il faut bien pinailler un peu) c'est que l'album se lit trop rapidemement. Cette série mérite de s'inscrire parmi les séries incontournables à venir et Fabien Nury (avec la complicité de Maurin Defrance) s'impose comme un scénariste redoutable.
J'ai aimé l'idée de départ et surtout le final, mais entre les deux, un scénario trop mal exploité à mon goût. L'idée de la rédemption est trop poussée et tourne en rond à force d'être répétée si tant et si bien que cela finit par en être lassant. En effet, j'ai eu l'impression d'une histoire un peu trop décousue où les tourments de l'un (la trahison), ou de l'autre (le viol) finissent par alourdir la lecture de cette bande dessinée. Dommage. Reste le dessin méticuleux de Béatrice Tellier, avec de superbes doubles pages, le tout dominé par la couleur rouge. Un conte original mais auquel il manque un peu de punch pour en faire une bonne histoire.
J'avoue avoir découvert assez récemment cet auteur complet, qui a fini par m'attendrir. Après l'excellent "Un homme est mort" et le fabuleux témoignage, "Les Mauvaises gens", Étienne Davodeau nous revient avec cette chronique familiale, enfin presque, puisque l'héroïne, Lulu a décidé tout d'un coup de vivre en rupture de sa famille, de partir, bref de vivre sa vie... C'est autour d'un repas, sur une terrasse, que nous découvrons l'histoire de Lulu, à travers le témoignage de Xavier, un de ses meilleurs amis. Lulu, mère de trois enfants, mariée à un abruti a décidé de ne pas rentrer chez elle....et tout s'enchaîne. Une histoire poignante, souvent drôle (car j'ai beaucoup ri à la lecture de cet album) et qui ne vous laissera guère indifférent : Charles et ses deux frères sont irrésistibles et la scène du "restaurant" romantique au camping est à mourir de rire. La couverture peut nous faire plonger vers la mélancolie mais Davodeau s'en éloigne rapidement et nous offre un hymne, un hymne à la vie, et à la jouissance (carpe diem !). Encore une fois, Davodeau m'a littéralement bluffé avec cet album, avec un dessin assez épuré et un scénario béton. Je ne peux que saluer le travail des éditions Futuropolis qui depuis quelques mois nous livrent des bandes dessinées de très grande qualité.
Gibrat est le dessinateur des Femmes par excellence. Même si dans Le Sursis , on suivait l'histoire de Julien, c'est l'image de Cécile qui nous revient en tête. La même chose pour Le Vol du Corbeau où Jeanne vole la vedette à tout le monde. Pourtant là, avec "Mattéo", je sens un changement, un changement notable car même si Juliette et Amélie sont toutes deux des personnes très attirantes, elles s'effacent devant la Camarde, à savoir la guerre de 14-18, axe principal de cette bande dessinée. Plus que les personnages, ce sont les évènements qui font de ce premier album une BD exceptionnelle : du pacifiste bellant de 1914, nous passons à l'amoureux transi des tranchées de 1915, le tout dans une atmosphère pesante et oppressante, avec parfois des raccourcis saisissants de la part de Gibrat, scénariste : comme celui du départ à la guerre -page 23- ou de l'amnésie du commandant -page 50-. Le dessin de Gibrat est toujours aussi bon, aussi bien dans l'horreur de la guerre que dans les méandres de l'amour. En changeant d'éditeur, de Dupuis à Futuropolis, Gibrat n'a rien perdu de son talent, au contraire ; seules les couleurs me paraissent quelque peu plus transparentes que sur ses précédents albums.
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