Les 122 critiques de okilebo sur Bd Paradisio...

Blankets est un album que l'on doit lire de préference à tête reposée, dans un bon fauteuil et avec un état d'esprit serein. Oui, 600 pages n'est pas une mince affaire. Pourtant loin de moi l'idée de juger la lecture de cet album fastidieuse, bien au contraire, c'est très plaisant. Alors, me direz vous : faut-il "se preparer " avant d'entamer cette bd ? Et bien, je dirais que oui, tout simplement pour mieux pénétrer dans l'intimité des personnages et ainsi mieux resentir leurs émotions. Craig Thompson nous offre, ici, un album de toute beauté. A travers ses premiers émois amoureux, l'auteur nous fait partager les moments forts de son enfance et son adolescence. Les rapports avec ses parents, la relation avec son frère et surtout sa rencontre avec Raina, son premier amour. L'auteur a quasimement tout axé son reçit sur cette rencontre et ses conséquences. Le résultat est tout à fait convaincant. Nous ressentons parfaitement chaque moment passé en leur compagnie. Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, on suit ces amoureux dans leur découverte de la vie sur fond de divorce parental et d'interrogations sur ces propres convictions religieuses. Et c'est vrai que la religion est abordée, ici, d'une manière très accentuée. Les vacances au patro catholique, la lecture journalière de la bible et puis surtout une remise en question récurrente face au manque de tolérance de certains pratiquants face à l'homosexualité et l'avortement. Le scénariste réussi à evoquer tous ces thèmes tout en restant objectif mais aussi très réaliste. En somme, Blankets est, certes, une histoire d'amour, mais qui nous plonge dans un climat où les responsabilités de chacun face à ses choix sont mises en valeur. Ceci-dit, l'humour n'est pas oublié surtout quand Craig, notre héros, rencontre, pour la première fois, la soeur de Raina, Laura. Cette rencontre est assez physique surtout à la page 191. Cela ma bien fait rire ! Le graphisme de l'auteur est très convaincant. Ces personnages sont "vivants" et leurs émotions sont palpables à tout moment. Chose curieuse, le dessin de Thompson m'a fait parfois penser à Frederik Peeters dans la manière de dessiner ses personnages. Je pense que cette ressemblance est une coincidence mais étant fan de Peeters, j'ai eu l'impression que le dessin de Thompson m'était familier, ce ne fût pas déplaisant. Certaines planches prennent place sur une seul page. On y voit rêver notre héros. J'ai trouvé cela un peu suréaliste mais il s'en dégage beaucoup d'onirisme et de poésie. Blankets est donc un album incontournable. Le traitement du récit est vraiment bien réussi. Une histoire d'amour simple mais terriblement bien racontée. A suivre sans hésitation !
C'est avec beaucoup de joie que j'ai retrouvé Jimmy Tousseul. Ces nouvelles aventures sont, en fait, la suite logique de la série précédente. Donc, pas vraiment de surprise, ici, mais malgrès cela, j'ai ressenti la même fraicheur qui se dégagait déjà auparavant. Le scénario de Benoît Despas et Stephen Desberg ("Le Scorpion") est agréable et très fluide. Excepté le petit coté fantastique à la fin de l'album, on ne peut pas dire que les auteurs innovent vraiment. Pourtant, on ne peut pas, non plus, les blamer de nous proposer un scénario ennuyant. Dans ce premier tome, Jimmy retrouve Schatzy, son ami de toujours. Suite à certains évènements, un sorcier lui propose de l'initier aux rites africains, ce qui lui permetra de sauver Suzy (sa copine) qui est en danger de mort. Bon c'est vrai que les auteurs evoquent les mythes africains d'une manière très superficielle mais je ne crois que ce genre de bd soit faite pour un developpement plus complet. Je pense que le but, ici, est avant tout de divertir et c'est réussi. Le dessin de Daniel Desorgher est fidèle à lui-même. Son style proche de la ligne claire est très fin et aéré. Détail important : Les personnages ont bien vieillit. Surtout notre héros qui ressemble de plus en plus à son père. Les décors africains sont, quant à eux, très beaux, il s'en dégage beaucoup de réalisme, ce qui est un peu normal puis que l'auteur y a vécu pendant pas mal de temps. Les couleurs sont toujours assurées par le studio Léonardo. C'est donc sans retenue que je vous conseille la lecture de cette série, vous y retrouverez peut-être votre âme d'enfant, celle qui vous comble de souvenirs. C'est sain, c'est frais et c'est à lire !
La première chose qui m'est venue à l'esprit en voyant cet album c'est : Bon-sang que la couverture est moche ! Par contre, en feuilletant celui-ci, j'ai été surpris de voir que le contenu était beaucoup plus attrayant et c'est donc avec une joie non dissimulée que je me suis plongé dans cette nouvelle série de la collection Equinoxe . Après avoir lu quelques pages, j'ai pû constater qu'une fois de plus l'influence du manga se fait sentir d'une manière de plus en plus évidente dans la bd européenne. Cela me ravit car je pense que le mélange des genres est toujours très enrichissant. Le scénario est très bien construit. L'auteur nous fait découvrir une ville imaginaire où les bases sociales et économiques tournent autour d'un sport : Le Pankat. Cette discipline est, en fait, un curieux croisement de boxe française, judo, karaté et sumo. A travers le parcours initiatique d'un jeune homme naïf, Mané, l'auteur va nous faire découvrir les différentes écoles de Pankat. Par la même occasion, on va mieux comprendre les motivations de ce peuple ainsi que leurs ambitions. Le résultat est convaincant, on ne s'ennuie pas une seule seconde et on suit avec beaucoup de curiosité les mésaventures de ce gamin très influençable. Malgrès le thème un peu dur du récit, l'auteur nous developpe son histoire avec un certaine pudeur. Ici, pas d'excès de violence mais plutôt des mots justes et des actions constructives. J'ai beaucoup apprécié le mini-dossier de 8 pages en fin d'album. A l'interieur, on y trouve une petite description de la ville de Irap ainsi que quelques explications sur le Pankat et ces différentes écoles. Je vous conseille de lire ces pages avant de commencer l'album. Cela vous permettra de mieux cerner certains points du récit. Au niveau du dessin, Merwan nous propose un graphisme assez original. Son traît est franc, précis et les personnages sont très expressifs. Leurs émotions sont rendues avec beaucoup de réalisme. En particulier, le sentiment de peur. Comme par exemple à la page 19 où le héros est dans une facheuse position. Ce sont, évidement, des détails mais je pense que ceux-ci ont leur importance dans la réussite d'un album. A noter : curieusement, certains visages me font penser au graphisme de Christian Rossi ("Tiresias"). Pour terminer, je dirais que les couleurs sont très chaleureuses et que la mise en page est efficace. Pankat est donc un album découverte que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. L'auteur nous offre, ici, sa première oeuvre et c'est franchement réussi. A conseiller et à suivre !
Le constat par okilebo
Alors là , Monsieur Davodeau, chapeau ! Que dire d'autre devant cette réussite ? Je dois avouer que je classe "Le constat" parmi mes bd préférées de cet auteur. Le scénario est très bien construit, une histoire simple et humaine qui nous plonge dans une trame réaliste à souhaits. Le parcours de trois personnages totalement différents mais qui ont developpé un sens profond de l'unité à travers une amitié naissante. Le premier, Vincent, qui a le chic pour chercher des problèmes. Ceux-ci l'obligent à fuir sur les routes de France au péril de sa vie. Puis il y a Rose, une jeune fille sans attaches qui est un peu marginale mais sans a priori. Et pour finir Abel, un vieil homme très attachant qui s'est mis en quête de son passé. C'est très bien écrit et on est absorbé par cette bd dès le début. Il n'y a aucun temps mort et la narration est très fluide. Evidemment, ce qui est toujours aussi intéressant dans le travail d'Etienne Davodeau, ce sont les cases sans dialogues. Celles-ci s'expriment d'elles-mêmes. Ces silences sont, d'ailleurs, remarquables et il faut avouer que ces moments-là sucitent toujours autant d'émotion (page 91). Le dessin de l'auteur est fidèle à lui même c'est-à-dire, par exemple, que les visages sont expressifs et vivants. Un point important également c'est que cet album est en couleurs. Celles-ci sont dans les tendances pastelles, ce qui donne un côté reposant à la lecture. "Le Constat" est sorti dans une collection grand format (Long courrier / Dargaud) mais malgrè tout on sent que le dessinateur est à l'aise, lui, qui pourtant travaille souvent dans des formats plus étroits. En résumé, je dirai que cette bd est un must et je vous la conseille vivement. C'est 100 pages de bonheur !
Suite aux nombreuses critiques élogieuses que j'ai lu sur cette bd, je ne pouvais pas faire autrement que me plonger, à mon tour, dans cette nouvelle série. Celle-ci ayant déjà, à la base, une raison valable de me plaire étant donné que le scénariste est également celui de "Dans la nuit" et de "Comptine d'Halloween" dont je suis fan. Une fois de plus, le scénario de Joël Callède est convainquant. On peut constater que le polar est de loin son domaine de prédilection. Il est évident qu'il est à l'aise dans ses ambiances où meurtres et sérial killers se cotoyent à chaque instant. Il nous propose une idée de base plutôt originale. En résumé, Enchaînés nous raconte le parcours de cinq personnes un peu paumées et qui sont poussées au meurtre par un mystèrieux inconnu en échange d'une grosse somme d'argent. Dès le début du récit, on est captivé par l'histoire. Chacun des quatres personnages est présenté minutieusement. De ce fait, on comprend mieux leurs problèmes quotidiens et leurs préocupations concernant leur avenir. On peut considérer ce premier tome comme un album de présentation. Cette manière de travailler était, je pense, necessaire pour bien cerner la trame du récit. La narration, quant à elle, est très fluide, ce qui rend la lecture très agréable. Au niveau du dessin, le graphisme de Gihef ("R.I.P. Limited ") est très réussi également. Son trait fin et subtil donne beaucoup de légèreté à l'album. Je trouve, par exemple, le coucher de soleil de la page 24 brûlant de réalisme, le résultat m'a beaucoup plu. Les visages des personnages sont très expressifs et on perçoit très bien leurs émotions devant les faits qu'ils sont en train de vivre. En somme, Enchaînés s'annonce sous les meilleurs présages. A mon avis, cette série va s'avèrer encore plus intéressante dans les prochains tomes. Alors pourquoi bouder son plaisir ? A suivre !
Rural ! par okilebo
Tout d'abord, je pense que l'on devrait créer un nouveau genre pour cette bd. Personnellement je conseille "Reportage graphique". Cette proposition me semble intéressante, non ? Plus serieusement, Rural met en valeur un combat mené par des villageois devant faire face à un problème qui pour certains d'entre eux deviendra vite un drame. Oui, apprendre qu'une autoroute va probablement passer dans votre jardin n'est pas une chose que l'on accepte facilement. Etienne Davodeau a une fois de plus réussi son pari en nous faisant partager l'émotion de ces gens ainsi que leurs angoisses. Leur réaction face à cette réalité sera immédiate et l'auteur nous donne l'opportunité de pénétrer dans leur intimité mais bien entendu avec une certaine pudeur et beaucoup de retenue. Et malheureusement, en écoutant les infos, on peut se rendre compte que ce genre de situation est toujours d'actualité. A chaque page, on comprend le désapointement de ces paysans, les sentiments sont palpables à tout moment et on suit cette enquête avec beaucoup d'interêt. Un des point fort de cet album est que Etienne Davodeau interprète son propre rôle. L'auteur mène son enquête avec conviction en puisant des informations sur les faits ou en essayant de comprendre les motivations et les engagements de certains protagonistes de l'histoire. En somme , le thème du récit est un fait divers classique mais qui nous pousse à plusieurs reflexions sur nos dirigeants ainsi que sur le pouvoir en lui-même et ses dérives occasionnelles. D'un point du vue graphique, c'est une certitude : Davodeau est aussi à l'aise avec le noir et blanc qu'avec les couleurs ! Ce n'est pas la première fois qu'il travaille comme cela . il avait fait le même choix dans "Quelques jours avec un menteur". Si l'aspect terre à terre de cette bd ne vous rebute pas, Rural est donc "à essayer". Cette bd particulièrement originale vaut le détour. Ne vous en privez pas. Bonne lecture !
C'est toujours un réel plaisir de se replonger dans le monde merveilleux de l'enfance avec ces senteurs et ces ambiances si caractéristiques. Tous ces souvenirs qui se bousculent dans notre tête remontent à la surface grâce à cet album qui est empreint de sensibilité et qui réveille en nous tant de choses agréables. Isabelle Dethan nous offre une fois de plus un récit de qualité et il est clair qu'elle seul pouvait nous concocter une histoire telle que celle-ci. Elle nous raconte les vacances d'une petite fille chez sa grand-mère. Dans une ambiance feutrée, nous suivons donc Eva avec le sourire aux lèvres. Difficile de faire autrement car chacune des pages est un vrai bonheur. La galerie des personnages est également très riche. La grand-mère et le mystère de ces mains bleues, la tante obsédée par ses clefs, le grand père qui vit reclus, ect...Enfin bref, on ne s'ennuie pas un seul instant et c'est avec beaucoup de joie que l'on rentre dans l'intimité de cette famille un peu particulière. Au niveau du dessin, rien de bien nouveau. Le style Dethan est superbe comme d'habitude. Les couleurs et les décors sont soignés et les personnages sont expressifs à souhaits. Difficile de ne pas succomber devant tant de fraicheur et de poésie. Après avoir lu cet album, on se sent apaisé et heureux. Laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas. A suivre !
En y refléchissant un peu, on peut constater qu'en bd, peu d'auteurs ont choisi la Chine comme toile de fond pour leurs scénarios. C'est donc avec beaucoup de joie, que l'on retrouve ce pays fascinant via ce récit. Franck Bourgeron, un jeune auteur complet qui me semble prometteur, nous emmène dans la Chine des années 20. A cette époque, les conflits internes font partie du quotidien des habitants. Dans cette ambiance imprégnée de massacres et de complots, un homme, Li Fuzhi veut croire à ses convictions. Celles-ci le mèneront à rejoindre les rangs du parti communiste chinois J'ai beaucoup aimé cette histoire. Le ton est très convaincant et tout les aspects de cette période troublée sont développés avec beaucoup de rigueur. Fatalement, ce récit vous pousse à la reflexion. Par exemple, on se rend compte que les vrais valeurs, du moins, celles que l'on croit justes peuvent être ébranlées en un instant. Un seul homme peut changer votre destin en quelques secondes et cette notion de pouvoir peut vaccillé à tout moment. Tout vous semblera, alors, si futile. Malgrès un contexte historique assez sombre, l'auteur a réussi à éviter les lourdeurs. La narration est très fluide et les personnages sont plutôt bien campés. Le dessin, quant à lui, est tout à fait original. Personellement, j'ai été convaincu par celui-ci dès le premier coup d'oeil. Les visages des personnages sont représentés d'une manière très particulière mais pourtant on s'y habitue très vite. De plus, j'ai trouvé qu'il y avait déjà beaucoup de maturité dans le coup de crayon de l'auteur. Un détail curieux : la plupart des événements racontés, ici, se déroulent sous la pluie. Cela accentue encore plus l'effet tragique du récit. Le graphisme est très aéré et on peut constater que la taille des cases est assez imposante. D'ailleurs, le dessinateur donne de l'ampleur à son travail en nous gratifiant de trois grandes planches qui sont franchement très jolies. Visiblement, Franck Bourgeron a besoin d'espace pour dessiner et on ne s'en plaindra pas. Extrême Orient marque les débuts de cet auteur. Pour une première oeuvre, c'est plutôt réussi. Il nous offre une vision différente de la bd. C'est neuf , c'est frais et c'est surtout à suivre !
Chute de vélo par okilebo
Avec Chute de vélo, Etienne Davodeaux nous prouve, une fois de plus, qu'il a beaucoup de talent. Cette album est une pure merveille de sensibilité et d'humilité. C'est beau , c'est sain. Enfin bref, j'ai totalement succombé. Une fois de plus, l'auteur nous raconte la vie, celle de tous les jours avec ses bonheurs et ses soucis quotidiens. L'originalité de ce récit se situe dans le fait que cette fois-ci, l'histoire est centrée sur une famille en particulier. Les aléas du destin l'ayant un peu disloquée, tous les membres se retrouvent lors de la vente de la maison familiale. Sous ce pretexte, c'est l'occasion de se remémorer certains souvenirs, douloureux ou agréables, qu'importe. La famille s'est réunie, c'est magnifique ! Comme à son habitude, l'auteur a très bien compris à quel instant il faut donner de l'importance au récit et quelles sont les détails qu'il faut mettre en valeur. Les relations entre chaque membres sont décrites avec beaucoup de subtilité et de réalisme. Les émotions sont palpables à chaque instant et la fluidité de la narration accentue encore plus le sentiment de bien-être que l'on recent à la lecture de cette bd. C'est peut-être qu'une impression mais je crois que l'auteur attache beaucoup d'importance au choix de la saison. Car, tout comme pour Le Constat, c'est la période estivale qui a été choisie dans ce cas-ci. Choix judicieux car ce contexte donne une certaine profondeur au récit. Le tempérament de chacun des protagoniste est bien mit en avant, ce qui les rend attachants. Personnellement, j'ai eu un petit faible pour Mathias que j'ai trouvé très touchant avec ses remords et sa spontanéité. Chute de vélo foissonne de moments forts : Les retrouvailles avec le frère déchu, le vieux maçon qui a perdu la photo de sa femme décédée, la fille qui s'occupe de sa mère qui atteinte de sénilité ne la reconnait pas, ect..... Au niveau du dessin, rien de bien neuf. Le traît de Davodeau est toujours aussi percutant. Ses personnages sont brûlants de vérité. J'ai particulièrement bien aimé les scènes de chaudes soirées d'été qui sont tellement réalistes qu'on a l'impression de sentir le parfum du chèvrefeuille vous chatouiller les narines. De plus, la collection Aire Libre où cet album est édité colle très bien au graphisme de l'auteur. A noter : la couverture qui est très belle, également ! En résumé, Davodeau fait une entrée fracassante chez Dupuis. Chute de Vélo est une bd magnifique qui mérite que l'on s'y interesse. Cet album, comme d'ailleurs toute l'oeuvre de cet auteur, est un peu le miroir de notre existence, un regard sur ceux qu'on aime. Et c'est donc avec beaucoup de logique que je vous conseille ce one-shot de toute beauté. Si vous aimez la vie, vous aimerez étienne Davodeau !
Ouh lala ! Quelle joie ! Pardonnez-moi cette réaction spontanée mais c'est le coeur qui parle et c'est vrai que j'ai vraiment été conquis par cette série. Ceci dit, je dois constater que ce n'est pas la première fois que je suis séduit par une oeuvre de Frederik Peeters. Cela devient presqu'une habitude et j'en suis ravi. Le scénario de Lupus est d'une très grande beauté. Comme à son habitude, l'auteur met en avant les relations humaines. Pour cet album, l'auteur a plongé ses personnages dans un décor assez original. Oui, ceux-ci évoluent dans l'espace sidéral. Pourtant, doit-on pour cela concidérer Lupus comme une série de S-F ? Personnellement, je dirais que non. Tout simplement parce que le choix de ce contexte n'est qu'en fait un prétexte. En lisant l'album, on retient surtout la minutie avec laquelle l'auteur a décrit ses personnages. A travers cela, on découvre leur passé qui est dévoilé à petites doses et avec beaucoup de subtilité. C'est donc tout logiquement qu'on apprendra à mieux les connaître. Un peu comme on découvre des nouveaux amis. Les héros du récit sont très attachants. Leurs traits de caractères sont expressifs, on comprend bien leurs réactions face à des situations ambiguës et on devine leur peur du danger. En parlant de héros, je devrais plutôt dire des anti-héros car ceux-ci sont des gens ordinaires comme on en croise tout les jours, avec leurs faiblesses et leurs qualités. On partage leurs craintes et leur rires et c'est vrai que l'humour est très présent. Par exemple, dans le tome 2, j'ai adoré les inscriptions sur le t-shirt de Shanaa qui changent selon l'humeur du moment, ça m'a bien fait rire ! Par rapport au tome précédent, je trouve ce deuxième opus plus abouti. L'histoire a mûri et même si les aboutissants sont encore flous, on suit Lupus et Shanaa avec beaucoup d'interêt. Le dessin de Peeters est très réussi. Peu de plans larges mais des cases assez petites où les situations sont bien mises en évidence. Grâce à cette technique, on a parfois l'impression d'être un acteur du récit, ce qui donne beaucoup de réalisme à la lecture. Je voudrais remercier Frederik Peeters pour ce pur moment de bonheur. Cette série est vraiment un cadeau. Un récit savoureux à lire ou à dévorer !
Constellation par okilebo
Frederik Peeters nous présente, ici, une histoire assez symphatique qui est developpée en trois tableaux. En fait, nous avons droit à la même scène mais celle-ci est répétée sous des angles différents. Je dois dire que j'ai trouvé cela très original. Le scénario est bien construit. Au début du récit, on ne sait vraiment pas où va nous conduire cette histoire et puis, au fûr et à mesure, tout s'éclaircit. Cette mise en image inhabituelle met en valeur la maîtrise scénaristique de cet auteur. Et il est clair que le talent de Peeters est indéniable. Le contexte est oppressant et agréablement rétro. Nous sommes dans les années 50, en pleine guerre froide, dans un avion au dessus de l'Atlantique et ça sent l'espionnage à plein nez. Cette atmosphère particulière nous rappelle vagement les films noirs américains de la même époque et c'est, ma foi, pas désagréable. Le dessin est très beau et reflète bien l'ambiance du récit. L'absence de couleurs n'est vraiment pas gênante. De ce fait, les nuances de gris sont bien mises en valeur. Constellation est un album qui nous offre une approche innovante de la bd. J'ai beaucoup aimé et je vous la conseille.
C'est avec une certaine curiosité que je me suis plongé dans cette histoire. Et je dois dire que le résultat est plutôt convaincant. J'en suis sorti le sourire aux lèvres et avec une agréable impression de bien-être. Le scénario est avant tout construit comme une fable sociale. On nous parle de rapports entre garçons et filles, les rires, les pleurs et les coups foireux. Le centre d'intérêt du récit est axé sur le personnage principal c'est-à-dire ce pauvre Jérémie, un garcon timide, maladroit et qui n'a aucune confiance en lui. Il me fait parfois penser à Pierre Richard dans son film : "Je suis timide mais je me soigne". Cet album parle avant tout de la vie de tout les jours. Chaque moment raconté, ici, a peut-être été vécu par chacun d'entre nous. Je crois que c'est ce côté réaliste qui rend cet album vraiment sympathique. Le dessin de Riad Sattouf est très proche du style de Larcenet. Son trait est volontairement imparfait et assez caricatural. Mais il faut avouer que cette technique met bien en valeur le scénario. Ceci est d'ailleurs très paradoxale par rapport à son travail sur Petit Verglas (Delcourt) où là il nous proposait une approche graphique tout à fait différente. En résumé, je dirais que cette album est terriblement humain. Il met en valeur certaines qualités et défauts que chacun de nous a en lui et le tout avec une certaine ironie. Très sympa !
Broderies par okilebo
A travers cet album, l'auteur nous fait pénétrer dans un univers peu connu des occidentaux. Oui, Marjane Satrapi nous ouvre les portes d'un salon où quelques femmes iraniennes nous confient leurs aventures amoureuses et sexuelles autour d'un thé rédempteur. Le récit est fichtrement bien raconté. D'une certaine manière, on peut dire que l'on rentre dans leur intimité et c'est donc avec beaucoup de joie que l'on partage leurs expériences, leurs audaces et leurs projets. Une histoire peu conventionnelle qui aborde certains sujets tabous mais avec beaucoup de pudeur et aussi beaucoup d'humour. Ce qui m'a séduit c'est que ces femmes ne sont pas toujours tendres avec la gent masculine et on peut parfois y déceler une certaine cruauté dans leurs propos. Ceci-dit, je pense que cela est justifié. Chacune de ces dames nous narre sa vision des hommes et il faut avouer que cela ne manque pas de piment. De ce fait, l'ensemble est assez révélateur. Le dessin est, lui, très minimaliste mais celui-ci met bien en valeur les propos du récit. Les personnages sont décrits avec beaucoup de sincerité et de réalisme. Sans vouloir être contestataire, Satrapi nous raconte son expérience de femme confrontée au machisme ambiant. Le beau sexe est donc à l'honneur, ici. Laissez-vous tenter par ce one-shot qui vaut franchement le détour. A suivre !
Je vous avoue que ce qui m'a motivé à acheter "Le Dernier Troyen" c'est avant tout "Le Fléau des Dieux" dont je suis fan. Ces deux séries étant liées, cet achat était logique pour moi. Dans cette même logique, je me suis dit que comme beaucoup de secondes séries extraites d'un univers, le scénario du "Dernier Troyen" serait plus faible. Autrement dit, celui-ci serait agréable mais sans plus. Et bien non, à ma grande surprise, j'ai trouvé cette histoire assez captivante. Valérie Mangin nous propose un "remake" de la guerre de Troie façon empire galactique, et je dois dire que j'ai trouvé le résultat crédible. Les bases de ces Chroniques de l'Antiquité Galactique sont bien dévéloppées et on rentre dans le récit avec beaucoup de plaisir. Cette nouvelle série est chronologiquement antérieure au "Fléau des Dieux" et d'une manière plus précise, les héros du récit sont en fait les ancêtres de Flavia, héroïne de la série précitée. Sans fioriture, l'auteur décrit très bien ce que sont les luttes pour le pouvoir et les conflits des peuples. Pour rester dans la comparaison avec "Le Fléau des Dieux", je trouve le dessin de Thierry Démarez un peu moins abouti que celui d'Aleksa Gajic. Le principal problème vient des visages, ceux-ci manquent totalement d'expression. Par contre, j'ai beaucoup aimé certains plans larges comme par exemple à la double page 38-39 , le résultat est vraiment très impressionnant. Valérie Mangin est en train de créer un univers original et fascinant, aidée bien sûr par Aleksa Gajic et Thierry Démarez. Félicitations à ce trio plein de talent. A suivre !!!
J'ai découvert cette bd sur les conseils d'un ami. En feuilletant, un des albums, j'ai tout de suite été séduit par le dessin de Mandrafina, et finalement le scénario s'est révélé aussi convaincant que le graphisme. A travers des mini-récits, Carlos Trillo, le scénariste, nous présente ce que l'on pourrait appeller une comédie de moeurs. L'histoire d'une famille d'immigrés italiens (les Centobucchi) dans l'Amérique d'avant-guerre. Le résultat est très réussi. Les personnages principaux sont cinq frères et soeurs qui sont totalement différents dans leur façon de vivre. De ce fait, leurs relations sont parfois houleuses et c'est ça qui fait tout le charme de cette bd, car ce récit est traité avec une certaine cruauté et surtout avec beaucoup d'humour. Les héros ont une vraie dimension, ce qui les rend attachants. On partage avec eux leurs espoirs, leur projets et parfois leur folie et ce n'est ma foi pas désagréable. Personnellement, j'ai un faible pour Franck, le curé et Carméla, la femme au foyer à la double vie. Ceci dit, les autres membres de la famille sont aussi craquants. Le dessin de Mandrafina est très beau. Les cases sont assez petites, mais cela met bien en valeur les expressions des visages. Ces derniers sont d'ailleurs assez réussis (surtout celui de Franck, le curé, argh... j'adore !). J'ai été séduit également par les jeunes filles que l'auteur dessine, elles sont pulpeuses mais sans vulgarité. En somme, un graphisme plutôt réussi . C'est donc avec beaucoup de logique que je vous conseille l'achat des "Spaghetti Brothers". Vous ne serez pas déçu. Ces albums sont des petites merveilles de cynisme, d'humour et de réalisme. A suivre !!! PS : Je signale que si vous êtes interessé par la version N&B, il faut savoir que le dernier album est un peu plus faible d'un point de vue scénaristique. Il faut simplement le considérer comme un album bonus, où on nous fait partager les confessions des paroisiens de Frank.
Cette suite des "Spaghetti Brothers" est vraiment très réussie, et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouve la famille Centobucchi. Carlos Trillo, le scénariste, a su donner un deuxième souffle à cette saga familliale. Amérigo, Carméla et les autres sont toujours là. Bien sûr, ils ont un peu vieilli, mais ils ont gardé la même verve dans leurs convictions, même si celles-ci a, pour certains, un peu changé. Leurs haines et leurs rancoeurs sont toujours aussi tenaces, et leur cruauté est intacte. Il est clair que l'âge ne les a pas assagis. Le fil conducteur du récit est James, le fils de Carméla. Celui-ci est devenu scénariste de télévision et il s'est mis en tête d'écrire un livre sur sa famille. Ce prétexte donnera lieu à quelques moments savoureux, comme par exemple quand Amerigo veut initier son frère Franck aux joies du sexe... C'est vraiment hilarant ! Cette histoire est donc un récit de souvenirs et d'anecdotes qui franchement ne manquent pas d'intérêt. Vous aurez compris qu'il est préférable de lire "Spaghetti brothers" avant d'entamer cette série. Sans ça, certaines subtilités vous échapperont. Le dessin de Mandrafina est toujours aussi impeccable. Bien sûr, celui-ci est plus aéré, mais c'est un peu normal étant donné que le format des albums est plus grand ("L'Echo des Savanes"). "Vieilles canailles" est donc une série excellente, et je me demande si Vents d'Ouest envisage de les rééditer également. En attendant, ne vous privez pas de ce petit bonheur illustré, c'est à suivre !
Le Rêve de Pierre nous plonge dans le milieu de l'archéologie au 19ième siècle. A notre plus grande joie, ce récit est un subtile mélange d'amour, aventure et mystère. Isabelle Dethan (Sur les terres d' Horus) nous fournit un scénario dans la lignée de ses autres productions. C'est-à-dire où la douceur et la pudeur sont présentes à chaque page. Ce que j'aime chez elle c'est son savoir-faire pour créer des scénarios intéressants sans pour cela avoir recours à des scènes violentes ou à des jeunes filles à la poitrine oppulante. Avec cet album, elle nous prouve, une fois de plus, que son talent est indéniable. Le récit nous emmène sur le site merveilleux de Petra, en Jordanie. Une expédition est sur place pour étudier les lieux et c'est dans ce contexte que certains évènements mystérieux vont se produire et ainsi boulverser la petite communauté. Le résultat est convaincant et donc cette bd se révèle très plaisante à lire. Les personnages sont bien décrits et le petit dossier en fin d'album est plutôt intéressant. Le dessin de Daphné Collignon est très proche de celui de Dethan. Autrement dit, celui-ci est très beau. La dessinatrice était apparement très motivée en ce qui concerne les précitions historiques car la dessinatrice est partie en reperages sur place avant de commencer ses premières planches. Très bonne iniative de sa part car le résultat est plutôt convaincant. Pourtant, je trouve les visages des personnages peu expressifs mais bon ce n'est pour moi qu'un détail comparé à la réussite général de l'album. Donc, c'est sans hésitation que je vous conseille cette bd !
C'est sans aucun doute que l'on peut dire que cette bd est un hymne à la poésie. Première constatation : le ton frais qui émane de cet album envahi tout votre corps et une soudaine envie de voyage devient prioritaire dans votre esprit. Georges Abolin, le scénariste a tout compris quand il s'agit de créer un scénario de qualité. L'histoire est dosée avec beaucoup de minutie et chacune des pages de l'album est un vrai petit régal. Nous sommes en 1906 et l'auteur nous raconte, ici, les mésaventures d'une famille anglaise qui décide de changer de vie en immigrant dans le sud de l'Italie. Dans ces régions retirées, les étrangers ne sont pas toujours bien vus par les autochtones et c'est dans cette ambiance un peu malsaine que quatres enfants vont devenir amis. Ils vont ainsi partager leurs rêves et essayer de comprendre le secret qui les unis. Les personnages sont très attachants et le récit est vraiment très convaincant. Cette bd a un réel potentiel et je pense que le tome 2 nous éclairera sur certains points qui sont encore très obscures pour le moment. Le dessin d'Olivier Pont est plutôt convaincant. Les visages des différents protagonistes sont très expressifs. Ceci donne du réalisme et de la crédibilité à l'histoire. Le tableau de l'Italie du sud qu'il nous dépeind est vraiment très beau. La couverture est une vraie réussite ainsi que certaines planches. Je pense en particulier à celle de la page 83 qui nous offre une vue magnifique sur la Méditerranée. Où le regard ne porte pas... est une petite merveille à lire confortablement assis. Le soleil vous caressera la peau au rythme que vous tournez les pages. Sans un bruit, vous succomberez au charme de cet album. Laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas.
Après l'Héroic-fantasy et le Western, Grzegorz Rosinski (Thorgal) s'attaque, cette fois-ci, au polar. Sous la plume de Yves Sente (Blake et Mortimer), La Vengeance de comte Skarbek nous plonge dans le milieu artistique du 19 ième siècle. A cette époque, les trafics de tableaux sont très courant. Et c'est dans cette ambiance de corruption et de meurtre, que notre héros va régler ses comptes avec certains notables parisiens. Même si on peut lui reprocher son manque d'originalité, le scénario est plutôt agréable. La machination que le Comte Skarbek a mis en place est crédible et les éléments nouveaux qui s'accumulent ne font accentuer notre curiosité. L'aspect historique n'est pas négligé. D'ailleurs, certaines précisions relatives à notre histoire donnent encore plus de crédibilité au sujet. Au niveau du dessin, Rosinski s'est surpassé. Son graphisme est de toute beauté. L'ensemble des planches me fait penser à une galerie de tableaux. Je pense même que c'est un peu volontaire étant donné le contexte du scénario. Les expressions des personnages sont plutôt réussies également, surtout quand les visages deviennent graves (case 6, page 26). Ceux-ci se révèlent très convainquants. La beauté des couleurs renforce cette réussite graphique. les nuances sont très réalistes et franchement , on ne s'en plaindra pas. En résumé, cette série ne deviendra sûrement pas un chef-oeuvre mais il s'y dégage une atmosphère assez agréable et de plus le scénario est bien construit donc ne boudez pas votre plaisir. A suivre !
Sous ses abords de conte de fée, cette bd aborde des thèmes peu réjouissant c'est dire l'exclusion sociale et l'enfance malheureuse. Le décor est planté: la neige, une petite ville de province, trois jours avant Noël. Pourtant, en se plongeant dans la lecture de cet album on comprend vite qu'ici les contes de Dickens ne sont pas le thème principal. Non, le sujet abordé est beaucopup plus terre à terre et surtout plus réaliste. Le scénariste Jérôme Félix nous fait partager le parcours d'une petite fille dont la maman est alcoolique et qui est par la force des choses un peu livrée à elle-même. La réussite du scénario se situe dans le fait que l'auteur a éviter les clichés larmoyants. Il nous offre un récit où magouilles politiques et fait-divers se cotoient. Evidement, la petite Manon a des rêves qu'elle aime confier ses proches. Pourra-elle un jour les concrétiser ? C'est un peu la question que l'on se pose tout au long de notre lecture. J'aime beaucoup le dessin de Joël Parnotte ("Les Aquanautes"). Celui-ci est très chaud et très agréable à regarder. Parfois, je me dis que son style collerait très bien au style des éditions Dupuis, je pense en particulier à Dodier (" Jérôme K Jérome Bloche"). Les visages sont très expressifs et en particulier celui de la petite fille. Il est évident que cela la rend encore plus attachante. Les couleurs de Delphine Rieu sont très réussites . Les nuances orangées sont superbes et se marie très bien avec le dessin. Le seul reproche que je pourrais faire à cette bd c'est le prix ( 20 € ). Surtout qu'un format plus petit n'aurait pas gaché la qualité du récit. Enfin bref, Un Pas vers les étoiles est un album très convaincant et qui mérite toute votre attention.
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