Les 86 critiques de sep sur Bd Paradisio...

Giroud a choisi pour ce second opus un sujet difficile et délicat. En nous montrant le point de vue d'un intégriste, il nous propose une vision différente de ce que l'on connaît. Et on se prend au jeu en temps que lecteur. Le personnage de Merwan, à la fois bourreau et victime, est très poignant, c'est véritablement le point fort de cet album. A la fin de l'album, le doute subsiste sur la mort du jeune homme, et ce doute est lancé d'une façon génial par Giroud, par l'intermédiaire d'une simple réplique de quelques mots et d'une photo. Je ne connaissais pas De Vita, son trait est sublîme, parfaitment adapté au scénario de Giroud. Les deux auteurs nous ont à nouveau offert un grand moment de BD.
Après un début brillant, le duo Meynet/Corteggiani signait là leur deuxième (et dernière) collaboration sur la suite des aventures de Tatiana K. Hélas, ce qui faisait le charme et l'originalité du premier tome est ici repris à l'identique. Du coup, une forte lassitude s'installe alors que l'histoire n'évolue pas. Tatiana a la faculté de se sortir un peu trop facilement des situations auquelles elle se retrouve confrontée, du coup le lecteur ne tremble pas. Jamais je ne me suis posé la question de savoir ce qui allait se passer à la page suivante, tant les événements se déroulent d'une façon banale et peu passionante. Meynet fait toujours des merveilles au dessin, mais c'est insuffisant pour sauver cette série qui s'essouffle irrémédiablement dès le second tome.
Spoon n' White, c'est bête et méchant, cruel et irrésistiblement drôle. C'est après avoir récemment découvert les adaptations de Molière par Simon Léturgie que j'ai eu envie de me replonger dans la lecture de cette série. Je me suis donc lu les 6 d'affilée, et bien, c'est tout simplement génial. A tous les niveaux. Cette série n'est que trouvailles sur trouvailles, tant au niveau graphique que scénariste. Les auteurs osent tout, avec bonheur, les gags sont toujours très lourds et les situations débiles, mais c'est justement cet aspect de débilité profonde qui rend si attrayante cette incongrue série. L'auteur des Innommables avec les auteurs de Polstar, le résultat était prometteur et a tenu ses promesses. J'espère que ces deux flics les plus cons de la création auront encore de nombreuses (més)aventures, pour notre plus grand plaisir.
Difficile pour moi de critiquer cet album. Je n'ai jamais été fan du dessin d'Hermann, mais je reconnais qu'ici, son style fait merveille. Côté scénario, j'attendais beaucoup, trop peut-être, de ce récit consacré au vrai Dracula. C'est un sujet qui m'a toujours passionné, l'histoire de cet homme qui a laissé une telle emprunte sanglante dans l'histoire, qu'il est devenu dans la mémoire mondiale collective, le célèbre vampire. Bram Stocker y est pour beaucoup, mais il faut savoir qu'il a eu l'idée de son livre en visitant les ruines du château de Vlad. Les gens de la région lui racontèrent que ce château était habité de chauves-souris énormes et suceuses de sang. L'imagination de l'écrivain fit le reste. Il paraîtrait que Stocker a été fortement impressionné par la terreur que ces ruines provoquaient sur les gens du coin. Comme si l'ancien maître des lieux régnait encore, après plusieurs siècle, sur la région. Pour en revenir à la BD, je ne nie pas ces qualités : bon dessin, belles couleurs, scénario intéressant. Mais, malgré ses qualités, ce scénario ne fait que survoler très rapidement la vie de Dracula. A mon sens, Hermann-fils aurait dû étaler son récit sur 120 pages minimum, histoire de mieux prendre son temps et de nous laisser nous familiariser avec l'époque, le contexte, et surtout le personnage principal. Là, tout va très vite, et comme, malgré tout, l'histoire est bien écrite (et le sujet très intéressant), le livre se lit très vite. Et c'est avec un gros sentiment de frustration que j'ai refermé cette BD. L'idée de départ était pourtant bonne, mais elle a été trop peu exploitée par les auteurs. Du coup, j'hésite à acquérir l'album consacré à Bram Stocker qui est paru dernièrement, alors que j'étais initialement très emballé par ce projet. Je crois qu'il me faudra encore quelques temps pour oublier la frustration provoquée par la lecture de Vlad l'empaleur.
Je ne suis pas un fan des BD de gags, en dehors de Gaston Lagaffe. J'aime beaucoup la BD humoristique, tels que Spirou, les Tuniques Bleues, les Innommables, etc, mais je ne suis guère friand des BD de gags en une page. Achdé est un des rares auteurs actuels que j'apprécie dans ce domaine (j'ai également découvert les Profs récemment, ça ne vole pas bien haut mais c'est pas mal). Comme beaucoup, j'ai découvert le dessinateur-repreneur de Lucky Lucke avec sa série fétiche, CRS = Détresses. Doc Véto était une série plus faiblarde, il n'y a eu à ce jour que trois albums et c'est bien assez. Puis vint les damnés de la route... La série était plutôt bien partie, mais retombe un peu depuis le 4ème tome. Et ce n'est n'est pas ce 6ème album qui va relever le niveau. Attention, je ne dis pas que ça ne vaut rien, certains gags font sourire. Mais la série s'enlise un peu, manquant d'un manque d'originalité. Peut-être serait-il temps de faire apparaître de nouveaux personnages, afin de redonner un souffle nouveaux à l'ensemble. Cette série le mériterait car, même si mon intérêt décroisse à la lecture de chaque nouvel album, j'attends toujours avec impatience la sortie d'une nouveauté en espérant retrouver l'originalité des premiers volumes.
Quelle claque que cette série. J'ai découvert Jean Van Hamme à la sortie de XIII contre un, et, après avoir acquis tous les albums de XIII existants à l'époque, je me suis plongé dans les autres séries de ce génie du scénario. D'abors Thorgal, puis Largo Winch. Avec cette dernière série, Jean Van Hamme est devenu pour moi le scénariste incontournable, celui dont tous les bédéphiles qui se respectent doivent posséder au moins une série. Je n'adhère pas à tout ce qu'il a fait, surtout dans ses débuts (Corentin, Epoxy, Michel Logan...), je n'avais pas non plus aimé Lune de Guerre, sur un dessin de Hermann, mais il est un des auteurs qui tient le plus de place dans ma bibliothèque. Et Largo Winch est sans aucun doute un de ses personnages les plus attachants. Super actif, réfléchi, radical, direct, le seul gros problème de ce jeune homme étant d'être prisonnier de sa fortune. Et on peut compter sur Van Hamme pour trouver sans cesse de nouvelles idées pour plonger Largo dans les pires ennuis. Au début, lors de la sortie des premiers tomes de la série, je n'aimais pas trop le dessin de Francq, ça ressemblait à du Vance mais en moins beau. Si je préfère toujours le dessin de Vance, j'avoue cependant que j'ai depuis su reconnaître le grand talent de Francq, et je dois dire que son trait colle parfaitement à l'esprit de la série. D'ailleurs, Van Hamme a également beaucoup de talent pour faire coller ses scénarii au dessin de ses collaborateurs. Ainsi, je n'imagine pas Treize dessiné par quelqu'un d'autre que Vance, Largo ne serait sans doute pas aussi attachant sous la plume d'un autre dessinateur, Thorgal et Rosinski sont indissociables, et Wayne Shelton ne peut être Wayne Shelton que sous le pinceau de Denayer. Tout en gardant un style immédiatement reconnaissable, Van Hamme sait adapter ses personnages à la personnalité de ses dessinateurs. Dans cette aventure, La forteresse de Makiling, et sa suite, L'heure du tigre, Van Hamme nous offre une des aventures les plus mouvementées, tragique et riche en émotions fortes de cette excellente série. Et même si j'ai été un peu triste quand j'ai appris que Van Hamme souhaitait prendre un peu de recul par rapport à ses grandes séries, et de passer la main sur XIII, Thorgal, et Wayne Shelton, j'ai poussé un soupir de soulagement en apprenant qu'il gardait Largo Winch.
Pourquoi commenter cet album, aujourd'hui, si longtemps après sa sortie ? Tout simplement parce que le prochain Thorgal (dernier pour Jean Van Hamme), marquera le grand retour de la gardienne des clefs. C'est le premier album de la série que j'ai lu. A l'époque, je n'avais que 14 ou 15 ans, mais je me rappelle avoir été bluffé. Depuis, je ne sais pas combien de fois j'ai relu cette aventure, peut-être 20 fois, ou plus, ainsi que toute la série d'ailleurs. Cet album est un des meilleurs Thorgal. La gardienne est une des personnages récurrents des aventures de Thorgal, et sans doute un des plus attachants. Elle intervient ponctuellement, chaque fois pour sauver Thorgal qui généralement est entre la vie et la mort. Les passages d'un monde à l'autre renoue avec Les trois vieillards du pays d'Arrent, et cet album en est presque la suite directe. Avec une telle brochette de personnages "secondaires (La gardienne des clefs, Volsung, Tjazzi...) cette aventure ne pouvait être que réussie et captivante. Et elle l'est, à tous les niveaux, scénaristiquement, artistiquement. Vivement, donc, le sacrifice, prochaine aventure mettant en scène la gardienne des clefs, dans de superbes couleurs directes, dont seul Rosinski a le secret.
Second album scénarisé par Jean Van Hamme, toujours sur un dessin de Ted Benoît. Après la sobriété de l'affaire Francis Blake, le célèbre scénariste se lâche et nous offre une aventure fantastique, dans tous les sens du terme. Outre l'inévitable Olrik, nous retrouvons Basam Damdu, l'empereur jaune du secret de l'Espadon. Pari risqué de la part de Van Hamme. Comment faire ressurgir du néant ce personnage crée et tué par Jacobs depuis si longtemps ? Le récit ne perdra t'il pas de sa cohérence ? C'est sans compter sur l'immense talent du scénariste de Thorgal. Ce maître du rebondissement s'en tire les doigts dans le nez, et ce qui aurait pu être un flop scénaristique se révèle être un des scénario les mieux ficellé de ces dernières années. Une fois de plus, le génie a frappé fort. De son côté, Ted Benoît maîtrise cette fois parfaitement tous ses personnages. Résultat, la mise en page reste plus aérée et offre une lecture plus fluide que Julliard, plus aucun acteur de cette aventure ne semble caricaturé. Par contre, il semblerait que se soit le dernier Blake et Mortimer de Ted Benoît. Lors de la sortie de la machination Voronov, Van Hamme avait déclaré que Benoît mettait beaucoup trop de temps pour dessiner l'Etrange Rendez-vous, et que c'était tuer la poule aux oeufs d'or. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la maison d'édition à engager une seconde équipe pour mener en parralèlle la destinée des deux anglais, le laps de temps écoulé entre l'affaire Francis Blake et l'Etrange rendez-vous leur paraissant beaucoup trop long. Après les sarcophages du 6ème continent, toujours signé Sente et Julliard, le prochain Van Hamme sera donc dessiné par un autre dessinateur. Croisons les doigts, et espérons que ce nouveau tandem fonctionne aussi bien que le duo Van Hamme-Benoît.
A l'époque, Blake et Mortimer ne rencontrèrent pas un succès colossal. Ce n'est qu'avec le temps que cette série est devenue une série culte. Et ce statut est largement mérité. Avec cette première aventure en trois tomes, Jacobs a mis en pages un véritable roman graphique. Tout était réuni pour faire de cette aventure une grande aventure : action, suspens, espionnage. Jacobs était un auteur qui ne se moquait pas de son public. Un superbe dessin, un scénario solide et réfléchi, c'était une autre époque, où on respectait le lecteur. Aujourd'hui, il nous faut la pulpart du temps nous contenter de BD de 46 pages, que l'on paye un prix astonomique et qui sont lues en une demie-heure. Cette première aventure de Blake et Mortimer nous présente tous les personnages principaux des futurs albums. Bien évidemment, tout cela a vieilli, mais en bien. Ce qui ne sera certainement pas le cas de grands nombre de séries de la production actuelle. Merci, Monsieur Jacobs, de nous avoir offert ce monument de la BD.
On peut d'abord penser que cet album va être lourd à lire. Le dessin semble plus austère, si Ted Benoît semblait avoir légèrement alléger la mise en page par rapport à Jacobs, on consate ici tout de suite que Julliard a au contraire chargé un maximum ses pages. Le scénario semble lui aussi moins fluide que sur l'affaire Francis Blake, et rappelle un peu les passages les plus longs du secret de l'Espadon. Pourtant, la machination Voronov se lit d'une traîte, tant le récit est passionnant. L'apparente rigidité du dessin devient vite secondaire, et on s'aperçoit au fil de la lecture que le trait et la mise en page de Julliard sont plus proches de Jacobs que ne l'était Benoît. Sente nous livre un pur récit d'espionnage, et se révèle être un grand maître du genre. Tout comme l'affaire Francis Blake, on ne peut que s'étonner et féliciter les auteurs d'avoir su, avec une telle apparente facilité, poursuivre si brillemment le chef-d'oeuvre de Jacobs.
Reprise heureuse et réussie de la fantastique série créée par Jacobs. Van Hamme livre une aventure digne du maître, emmenant les deux anglais dans un passionnat récit ondulant entre polar et espionnage. Le dessin est peut-être un peu faible par rapport à celui de Jacobs, mais si peu... Et puis la force du scénario fait oublier cette petite lacune. Même si Van Hamme a parfois cédé ici à la facilité, cette aventure reste passionante et n'a pas à pâlr de la comparaison avec l'oeuvre originale. Les deux héros méritaient de vivre de nouvelles aventures, Van Hamme et Benoît ont magnifiquement ouverts la voie, bientôt suivis avec autant de bonheur par Sente et Juiliard.
Après le secet de l'Espadon, Jacobs envoie ses héros en Egypte pour notre plus grand plaisir. Changeant complètement d'ambiance, il nous confirme là son génie et nous donne le ton : Blake et Mortimer sera une série hybride, surfant entre les réalisme, le rêve, le fantastique et le scientifique, dérivant parfois dans le polar et l'epionnage. Tout en étant une des séries BD les plus réalistes de l'époque, Jacobs ne fixe aucune limite à son imagination. Encore une fois, nos deux héros se retrouvent face à Olrik, l'innévitable ennemi, qui sera présent dans presque chaque album. Le mystère plane continuellement dans ce dyptique et l'aventure emeure, avec La marque Jaune, une des plus grandes réussite de la série. Certaines lourdeurs présente dans la trilogie précendente sont ici passées à la trappe, et ne demeure plus que l'aventure, le mystère et le merveilleux. Une BD incontournable pour tout amateur de Bande dessinées.
A part le tome précédent, "Vade retro Hollywood" que j'avais trouvé un peu décousu, j'ai toujours beaucoup apprécié la série Odilon Verjus. Mais à la lecture de ce nouvel album, je ne peux que crier haut et fort : bravo : "Folies Zeppelin" est une grande réussite, tant au niveau du scénario, que du dessin, des couleurs et de la mise en scène. Verron a dernièrement annoncé qu'Odilon Verjus serait mis de côté quelques temps (voir définitivement ?), en raison de ventes trop faibles (12.000 exemplaires par nouveautés...). Cette décision des auteurs et de l'éditeur est d'autant plus frustrante à la lecture de ce tome, qui est à mon sens le meilleur de la série. Mais d'un autre côté, quel final ! Si tous les Odilon avaient atteint cette qualité, je pense que les ventes auraient décollé depuis longtemps. Le seul vrai regret, si cet album doit être le dernier, est que j'aurais aimé voir Odilon rentrer dans sa brousse. Une dernière aventure avec les Fouyougés aurait permis de boucler la boucle, sans pour autant empêcher de refaire vivre par la suite d'autres aventures à notre sympathique bonhomme. Si vous ne connaissez pas cette série, ruez-vous sur cet album, il y a fort à parier que vous deviendrez vite fan.
Après le succès de "La quête de l'oiseau du temps", on attendait tous un second cycle. Letendre et Loisel, accompagnés de Lidwine, ont répondu à nos voeux en lançant cette "suite". Suite qui n'en est pas une puisque les auteurs ont décidé de raconter la jeunesse de Bragon et de Mara. Première constatation : le dessin est excellent. Le petit manque de lisibilité que l'on pouvait constater dans les premiers tomes de "la quête" est ici remplacé par une clarté parfaite. Lidwine, bien que dessinant des cases relativement chargées, a su respecter l'esprit graphique de Loisel tout en le rendant plus accessible. Quant au scénario, c'est un peu tôt, dès le premier tome, d'avoir une opinion pertinente. Disons simplement que c'est agréable de suivre un Bragon jeune et fougueux. Espérons que nous n'aurons plus à attendre encore trop longtemps pour voir arriver le second tome de ce nouveau cycle. Et que les auteurs sauront mettre une peu moins de temps également entre les futurs albums. Car à ce rythme là, ils en ont bien pour 15 ans à compléter ce cycle, si, comme le premier, il sera composé de 4 albums.
J'attendais avec impatience la sortie du nouveau Spirou et de ce "making of". Mais si j'ai été ravi par Spirou à Tokyo, ce "guide de l'aventure" ne m'a lui pas du tout convaincu. Sans même parler de l'aspect du bouquin, franchement repoussant aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, le contenu est inintéressant, et plus je tournais les pages,plus je me demandais ce que je faisais là. Heureusement pour moi, mon libraire est compréhensif, puisqu'il m'a laissé lire tout l'album et ne m'en n'a pas voulu de le reposer sur son étagère. Je trouve que sur ce coup, les Editions Dupuis y vont fort : plus de 19 euros pour ça, c'est vraiment se fiche de ses clients. On sait que ce genre d'ouvrage est purement marketing et n'intéressent que les collectionneurs purs et durs, mais au moins, les éditions Dupuis auraient pu proposer quelque chose de bien fait. Quand à Morvan et Munuera, je serai curieux de savoir s'ils approuvent ou non le résultat final de ce guide. Enfin, ils nous ont livrés avec Spirou à Tokyo une bonne 49ème aventure, c'est l'essentiel.
J'ai attendu un bon moment avant de critiquer cet album, car je voulais avoir le temps de le relire après l'avoir un peu oublié, afin de le redécouvrir tout en sachant à quoi m'attendre. Et bien cette série commence agréablement, doucement certes, ce premier tome étant plus une mise en place et une présentation qu'une véritable aventure. Mais tout cela semble très prometteur. Et même si on a l'impression de stagner un peu sur cet album, il faut reconnaitre que Velhmann est parvenu à nous présenter, en un seul album, un nombre tout de même important de personnages. Je pense qu'ainsi, les prochains tomes devraient se concentrer plus sur l'histoire elle même, qui s'annonce riche en rebondissements. En tout cas, la situation est intéressante, et connaissant les autres séries du jeune scénariste (qui petit à petit est en train de devenir incontournable dans le paysage BD), on peut s'attendre à du très bon pour la suite. Il n'y a rien à redire sur le dessin de Gazzotti, c'est impeccable, comme à son habitude, même si on sent qu'il a un peu allégé son trait pour rendre cette série plus "tout public" que Soda. Mais cette petite différence est tout à fait compréhensible, l'univers ici présenté n'ayant rien à voir avec le monde violent de Soda. Une série qui commence donc très bien. Vivement la suite...
Après les détracteurs, place au(x) supporter(s). Personnellement, j'ai bien aimé ce Spirou à Tokyo. D'ailleurs, à part Paris sous Seine, que j'avais moins apprécié, je trouve la reprise de Morvan et Munuera plutôt réussie. Bien sûr, ce n'est pas du Franquin, ni du Tome et Janry, ni du Fournier, du Rob-Vel, du Jijé, du Nic et Cauvin ou du Chaland (j'en ai oublié ?). Non, rien de tout cela, c'est du Morvan et Munuera. Comme à chaque nouvelle reprise, il y a forcément ceux qui suivent et ceux qui ne suivent pas. Mais Spirou est une série hybride, qui a toujours suivie (inévitablement)la personnalité de ses auteurs. Donc il ne faut pas être surpris du régulier changement de style de la série. Et c'est d'ailleurs ce qui la rend si percutante, si vivante :au fil des décennies, Spirou a toujours été "adopté" par des auteurs en phase avec leur génération. Imaginez si aujourd'hui, Spirou nous était présenté à la façon de Franquin ou de Fournier. J'apprécie énormément ces auteurs, la plupart de mes albums préférés de la série sont signés Franquin, mais si, en 2006, je devais trouver en librairies des nouveaux Spirou fait "à la façon de Franquin", je pense que je ne pourrais pas m'empêcher de ressentir une sorte de malaise. C'est un petit peu ce qui arrive avec Blake et Mortimer. Beaucoup reprochent aux auteurs de raconter des histoires de la façon de Jacobs, et trouvent que B et M est une série des années 50 dont les albums sortent en 2000... Le même problème se pose pour Spirou. Que faire ? Raconter des histoires style Franquin, ou allez de l'avant et vivre avec son époque ? Je crois que les auteurs et les éditions Dupuis ont eu raison de faire le choix d'actualiser sans cesse la série. C'est une politique qui devrait permettre à Spirou et Fantasio (et Spip), de vivre pour encore longtemps de nombreuses aventures. C'est tout le mal que je leur souhaite.
Après l'Avare, c'est avec bonheur que je me suis jeté dans la lecture de George Dandin. Bien que moins connue, la pièce n'en est pas moins jubilatoire. On ne peut s'empêcher d'avoir de la tendresse pour ce pauvre George Dandin, victime incomprise de cette farce de Molière. Léturgie illustre magistralement cette comédie de couple. Décidemment, on est loin de Polstar, et pourtant, on n'en rit pas moins. George Dandin est une oeuvre à la fois tendre et cruelle, mais en tous cas, magistrale !
J'ai appris récemment, de la bouche même de Ribera, la décision prise par les éditions Dargaud de ne pas prolonger cette série. Et je trouve cette attitude scandaleuse de la part de cet éditeur ; Ribera me disait que, aujourd'hui, Dargaud ne voulait pas publier des séries qui ne soient pas des best sellers. Résultat, après 31 albums, le lecteur se retrouve avec une série incachevée, qui, même si elle n'est pas un best seller, aurait méritée d'avoir une fin, que l'on devinne qui plus est toute proche à la lecture de ce tome-ci. Je trouve que Dargaud aurait pu permettre aux auteurs de poursuivre le temps d'un ou deux albums, histoire de terminer cette saga de façon convenable. C'est franchement révoltant, de la part d'un tel éditeur, de ne pas vouloir investir afin de contenter le lectorat. Apparmment, il n'est pas exclu (toujours d'après Ribera) que les deux auteurs continuent la série chez un autre éditeur, c'est en tout cas leur volonté, mais encore faut il trouver un éditeur qui veuille publier leur série. Donc, il faut être réaliste, l'avenir du Vagabond est fort compromis. C'est dommage pour une série aussi innovante, provocatrice, et originale, qui aura tenu toute une génération de lecteurs en haleine. Une bonne série, deux grands auteurs, et un éditeur... minable !
J'ai retrouvé avec cette série le trop rare dessinateur Jack Manini, que j'avais découvert avec la série d'Arleston et Latil : Mycroft Inquisitor, et que les éditions Soleil avaient décidé de stopper après le 3ème tome. J'ai relu les "Mycroft" il n'y pas longtemps, et je trouve dommage l'arrêt de cette série (constituée de one shots) car c'était plutôt pas mal. Bref, c'est avec joie que j'ai accueilli il y a quelques années le tome 1 de la série Estelle (et avec tristesse que j'ai appris il y a quelques mois le décès de son scénariste, Raymond Maric). Je retrouvais un dessinateur que j'apprécie énormément, même si son dessin est loin d'être parfait (Manini a également signé il y a quelques années une BD fort sympathique avec Froideval : l'Archimage Robert. Une BD mettant en scène le Diable au service d'un archimage, qui l'utilise comme garde d'enfant, déboucheur de chiottes...). Son style de dessin et ses couleurs, un peu vieillots, rendent chacune de ses séries esthétiquement très originale. Quant à la série Estelle, et à ce troisième (et dernier ?) tome de la série, il nous compte une histoire sympathique, un peu simplette sans doute, mais avec beaucoup de charme. Jack Manini est également le scénariste d'une série chez Glénat, "la loi du Kanun", série dont il réalise les couleurs et dont le dessin est très proche du sien. Le tome 2 de cette série, entamée l'année dernière, doit sortir prochainement, et je ne saurai que trop vous la conseiller, afin de vous permettre d'apprécier les talents de conteur de cet auteur trop méconnu.
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