De Baru, j’avais lu « Cours camarade ! », « L’enragé » et « Pauvres zhéros » avant d’entamer « L’autoroute du soleil ». Ce sont les nombreux avis positifs de bédéphiles qui m’ont poussés à découvrir « L’autoroute du soleil »… je n’ai pas été déçu de cette lecture ! « L’autoroute du soleil » met en scène Karim et Alexandre. Le premier est un tombeur d’origine maghrébine et toujours habillé façon 1950, le second est un looser qui voue une grande admiration pour Karim. Lord d’une virée, Karim va pratiquement se retrouver face à face au mari d’une de ses maîtresses, il ne dit qu’au salut d’Alexandre qui l’a avertit à temps… seulement voilà, ce mari, c’est le docteur Raoul Faurissier, il est membre d’un parti d’extrême droite dont leur credo est de mettre les étrangers dehors. A partir de ce jour, Karim et Alexandre vont être constamment poursuivis par Raoul Faurissier et sa bande qui ont juré leurs pertes… Avant de réaliser « L’autoroute du soleil » , Baru avait jeté les premières bases de cette bd en accomplissant « Cours Camarade ! ». Ainsi, le lecteur pourra retrouver plus ou moins certains personnages et certaines scènes de « L’autoroute du soleil » en feuilletant « Cours camarade ! ». Cet album est un sacré road-movie ! C’est une des bd les plus rythmées que j’ai lue jusqu’à maintenant ! Du début jusqu’à la fin de la cavale de Karim et Alexandre, nos deux compères ne vont pas finir de changer de coin ! Ainsi, le lecteur les verra se balader du nord jusqu’au sud de la France sans arrêt (sauf dans la deuxième partie de la bd que je vous laisse découvrir !) ! Même si l’auteur utilise des gros ficelles pour faire rebondir son scénario, j’ai été littéralement accroché par cette lecture, il faut dire que la narration m’est apparue excellente, très fluide : c’est un vrai bonheur de suivre les péripéties de Karim et Alexandre sans prise de tête. Il faut avouer aussi que les personnages principaux et secondaires sont hauts en couleurs : du pompiste jusqu’au bourgeois en passant par la bombinette facile, tous ont des gueules incroyables, s’ils sont loin parfois d’attirer de la sympathie, il faut reconnaître qu’il est difficile de les oublier ! A mon avis, le point fort de cette bd est justement le fait que l’auteur a su rendre ses protagonistes très marquants. Et que dire des dialogues ? Baru a -comme à son habitude- parsemé sa bd de commentaires chocs, directs, parfois crus qui dérangent, font rires, remuent nos méninges… moi, j’adore ça ! A travers ce thriller haletant, l’auteur y glisse quelques travers de la société des années 1990. Ainsi, à travers le personnage de Raoul Faurissier, Baru ne fait que souligner la montée des extrémistes et du racisme… Graphiquement, même si je préfère le dessin en couleurs (« Pauvres zhéros » est un vrai régal sur ce point !) que le noir et blanc de Baru, « L’autoroute du soleil » m’est apparu assez agréable à contempler. J’y ai apprécié la finesse et le dynamisme de son trait, moins certains cadrages où j’ai éprouvé des difficultés à bien saisir ce que voulait nous montrer l’auteur. Finalement, j’ai aimé « L’autoroute du soleil », j’y ai découvert un thriller haletant, très difficile à décrocher tant la narration est excellente. J’y ai apprécié énormément la présence de personnages très truculents. Si le dessin de Baru ne m’est pas apparu si irréprochables que ça au niveau des cadrages, je reconnais que son trait est très dynamique, très personnel et s’avère parfaitement adapté à ce scénario. A lire impérativement surtout si vous aimez les road-movies !