Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

C'est la mention « coup de coeur » dans un grand magasin spécialisé qui m'a donné l'envie de feuilleter « Corpus Hermeticum ». Un coup rapide d'oeil à l'intérieur de la bd m'a fait reconnaître tout de suite le dessin d'Alain Brion que j'avais aperçu dans sa série "Les Insurgés d'Edaleth" et dont j'apprécie son style malgré l'absence d'encrage. Son dessin est assez statique, pourtant il se révèle plaisant à contempler car ses ambiances sont bien traitées et sa mise en page est très aérée. Cependant, il est bizarre de constater que les bulles sont souvent placées au contresens de la lecture, ce défaut est pourtant facile à corriger... Le scénario est bien rodé, Tackian a apparemment puiser son inspiration à partir le naufrage du sous-marin russe Koursk dans la mer de Barents le 12 août 2000. La situation de son histoire se passe d'ailleurs dans ce pays et pratiquement en même temps que ce drame. Ainsi, l'ex KGB, le délabrement de la marine marine et les conditions hivernales servent l'ambiance de la bd. Le scénariste a ajouté dans la bd une trame fantastique et l'existence d'une civilisation disparue qui m'ont captivées tout au long de la lecture. Néanmoins, je reconnais ce dénouement m'a laissé sur la faim car peu de choses sont dévoilées dans ce premier tome. De plus, je n'ai pas ressenti de l'attachement pour les personnages ni des gros frissons en lisant l'album. Ce premier tome de « Corpus Hermeticum » annonce une série qui me semble assez plaisante à lire et à contempler. Le scénario présente un savant dosage entre les scènes d'action et de réflexion, sa situation à l'époque du naufrage du sous-marin de Koursk et sa trame fantastique sont assez captivantes. Cependant, je trouve qu'avec plus de scènes frissonnantes ou émotives, cette bd aurait été incontournable. Telle qu'elle est, « Corpus Hermeticum » est une série agréable à lire mais sans plus.
L’avalanche d’émissions de télé-réalité ces dernières années a donné beaucoup d’idées de scénarii dans le 9ème art. Morvan a ainsi réalisé avec Porcel la série Reality Show chez les éditions Dargaud. Cette fois-ci, c’est au tour du trio Lapierre, Renders et Spiessert de nous proposer une bd basée sur ces émissions de TV. Cet album est finalement très agréable à lire. Les personnages sont sympathiques et intéressants, à l’image de Claire, une jeune femme un peu perdue qui a du mal à faire reconnaître ses talents d’actrice. L’intrigue est intelligemment distillée, elle nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Le dessin est très plaisant à contempler. L’auteur n’est autre que le dessinateur de Ingmar, Spiessert a changé légèrement son style pour « comme tout le monde » en utilisant un trait plus gras. Le résultat donne un trait assez fluide qui ressemble à celui de Berbérian. Je voudrais rendre hommage à la coloriste, Mathilda, qui a su envoyer des tons très agréables en adéquation avec l’histoire. « Comme tout le monde » est une série très agréable à lire. Mais, je dois avouer que le thème de la télé-réalité n’est pas un sujet qui me passionne énormément d’où mon conseil de ne pas acheter l’album et ma note un peu sévère par rapport aux bonnes qualités de cette bd. Cependant, je pense que « Comme tout le monde » intéressera de nombreux bédéphiles. Ce premier tome est donc absolument à lire afin que vous vous fassiez votre propre opinion sur l'intérêt de suivre cette série…
Lune de guerre par yannick
Imaginez que vous participez à un mariage, puis, pour une raison plus ou moins valable, tout foire et les participants se mettent à se disputer pour finalement finir par se détester… cette histoire est complètement tordue non ? Et pourtant, c’est ce que nous proposent comme scénario Van Hamme et Herman avec « Lune de guerre ». La bd comporte un mini-dossier placé au début du livre qui nous explique comment Van Hamme a eu cette idée assez folle (à partir d’une histoire vraie), les différents personnages y sont présentés. Personnellement, je vous conseille de feuilleter ce mini-dossier après n’avoir lu la bd proprement dite sous peine de perdre une partie de la découverte. Le scénario est totalement farfelu surtout lorsqu’on découvre à partir de quoi la fête se transformera vite en enfer. En fait, le lecteur s’apercevra à la fin de la lecture que ce mariage ne pouvait finir autrement étant donné tous les rancœurs et secrets malsains qui habitent la plupart des personnages. Des invraisemblances apparaissent dans cette bd notamment lorsque le lecteur découvre de quoi est capable le papy… paradoxalement, j’ai beaucoup aimé cette bd car elle est divertissante. L’histoire possède, à mon avis, un humour très noir que j’ai apprécié une fois ma lecture terminée, c’est à ce moment-là que la bd dévoile la bêtise humaine dans toute sa splendeur et sa folie ! En effet, l’histoire semble tellement irréelle qu’on y croit ! A mon avis, Hermann a réalisé une de ses meilleures bd avec son autre one-shot « On a tué Wild Bill ». Pour moi, ce dessinateur est actuellement le meilleur metteur en scène du 9ème art. Avec cet album, j’ai eu l’impression de suivre un film tellement la narration est fluide. Les cadrages et le découpage sont pertinemment choisis, la mise en couleurs directes est magnifique. Seules, les visages des femmes ne sont pas parus assez féministes. « Lune de guerre » est une bd assez originale et divertissante à lire. L’histoire est très farfelue, tellement même qu’on y croit à cette débauche de bêtises humaines. Le magnifique dessin et la narration exemplaire de Hermann m’ont énormément fait apprécier cette bd. A lire finalement !
A moins de détester les ouvriers, je ne vois pas comment on ne peut pas aimer cette bd ! Les auteurs ont réalisé un album dont l’histoire se passe en 1950 à Brest. Cinq ans après la deuxième guerre mondiale, la ville est encore en ruine et tout est à reconstruire. Le travail ne manque pas et des milliers ouvriers s’activent pour reconstruire ce port. Cependant, pour revendiquer de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire, les ouvriers montent des manifestations. Ces rassemblements ne sont pas au goût des responsables politiques et du patronat qui feront en sorte de les désamorcer même par la force… C’est en s’intéressant au témoignage de René Vautier et des gens qui ont vécu cette époque que Kris a eu l’idée de scénariser cette bd. Au vu du mini-dossier en fin d’album, il a réalisé de nombreuses recherches allant jusqu’à avoir l’idée d’intégrer un aspect documentaire dans son projet. Après plusieurs tentatives de contact avec des dessinateurs, Kris rencontra Etienne Davodeau. Ce dernier fut intéressé par son scénario et réalisera le découpage complet de l’album en encourageant Kris de laisser tomber en grande partie ces séquences documentaires. Le résultat est plus que satisfaisant, la bd présente une narration fluide et des personnages très attachants. N’ayant pas vécu cette époque, je ne peux pas vraiment juger la véracité de cette histoire mais je suis très admiratif du travail de fourmi qu’a réalisé Kris. Militant ou pas, je pense que les lecteurs apprécieront énormément la partie historique de ce livre. Je trouve très intéressant de découvrir que l’après la deuxième guerre mondiale ne fut pas facile à vivre : les logements et la nourriture manquaient, l’économie du pays avait beaucoup de difficultés pour repartir… La mise en couleurs d’ »un homme est mort » est vraiment excellente, Etienne Davodeau a, à mon avis, su trouver la meilleure ambiance à adapter pour cette histoire. A partir d’anciennes photos, il a su de reproduire avec réalisme la ville de Brest dans les années 50. Les détails ne manquent pas et certaines planches comme celle où on voit défiler les manifestants sont sublimes. Certains passages traités au ralenti et celles avec « p’tit Zef » m’ont procuré beaucoup d’émotions. Par son thème et son travail graphique impressionnant, « un homme est mort » est une de mes bds préférées. L’album ne plaira pas à tout le monde à cause de son côté engagé mais je pense que ce livre présente un témoignage fort et assez réaliste des années 50. Le dessin de Davodeau est sublime et figure, à mon avis, parmi les plus belles réalisations de cet auteur.
Après avoir réalisé avec réussite la série « Carême » dont le dessin fut confié à Paolo Mottura, Christophe Bec scénarise une nouvelle série avec cette fois-ci Stephano Raffaele aux « manettes graphiques ». Heureuse surprise de voir Bec aborder autre chose que ses habituelles ambiances liées aux créatures du mal (voir « Sanctuaire », « Bunker » (?)), « Pandemonium » met en scène une femme et sa jeune fille qui se rendent au sanatorium de Waverly Hills. Ce lieu a la particularité d’être un endroit réel où des milliers d’américains furent envoyés pour être traités de la tuberculose jusqu’en 1961. Ce lieu est aussi présenté comme une des constructions les plus morbides au monde… Le premier album de la série est très accrocheur. Au fur et à mesure de la lecture, l’ambiance du livre plonge de plus en plus vers le malaise et l’étrangeté. Personnellement, j’ai été capté par cette atmosphère très réussie, c’est très étonnant de ma part étant donné mon aversion vis-à-vis des récits ésotériques. Depuis « Carême », j’ai l’impression que les meilleures séries de Christophe Bec sont celles où il se réalise que les scénarii… en tout cas et à mon avis, c’est pour l’instant un sans faute de sa part ! Le dessin est confié à Stephano Raffaele, auteur qui m’était inconnu jusqu’à ce jour. Son trait réaliste me semble parfaitement adapté à cette série, il ressemble beaucoup à celui de Christophe bec (le défaut de différenciation difficile des visages en moins). Ses ombrages sont bien maîtrisés et m’ont contribués amplement à créer un sentiment d’angoisse lors de la lecture. Sa mise en page et ses cadrages sont exempts de défaut. Seule, la couverture de ce premier tome ne m’a pas paru très attirante avec ce mélange de tons rouge sang et bleu marin... Bien que le scénario soit assez classique, le premier tome de « Pandemonium » m’est apparu incontestablement comme une réussite dans le genre horreur-fantastique. En tout cas, c’est un premier tome qui me donne envie de lire la suite… frissons garantis !
Heureuse initiative de ma part d’avoir lu cet album de Baudouin après ma déception de « Crazyman », le seul album en solo de cet auteur que j’ai pu feuilleter jusqu’à ce jour. « Les quatre fleuves » n’a rien à voir avec la thématique de Crazyman, cette BD se résume à un récit d’un jeune paumé doublé d’une enquête policière. Cette fois-ci, je n’ai pas été déçu par le traitement graphique d’un album de Baudouin. Son trait gras et sombre m’a semblé bien adapté à l’ambiance de cette BD. Son style est très personnel et par conséquent donne un cachet notable à cet album. J’ai apprécié également la situation du récit dans Paris et ses environs où j’ai pu reconnaître de nombreux lieux. Le scénario est une histoire assez sympa à lire à mi-chemin entre l’enquête policière et le road-movie agrémentée d’une pincée d’ésotérisme. Néanmoins, ne vous attendez pas à lire un polar « noir » de chez « noir », l’histoire n’est pas si horrible que ça et la résolution des énigmes me sont apparues cohérentes dans l’ensemble. La narration est très accrocheuse malgré l’emploi de longs commentaires et de planches qui s’apparentent plus à un roman illustré qu’à une BD. L’un des points forts des « quatre fleuve » est dans l’attachement que j’ai pu ressentir pour les personnages de Grégoire et de l’enquêteur. « Les quatre fleuves » est, à mon avis, une BD très agréable à lire. L’enquête policière est intéressante à suivre et les personnages, surtout celui de Grégoire, sont attachants. « Les quatre fleuves » est un album que je relirai avec grand plaisir lors d’une soirée bien campé dans un bon fauteuil.
Scoops à gogo par yannick
« Scoops à gogo » est un album résolument orienté pour les enfants. Personnellement, en tant qu’adulte, je n’ai pas eu de plaisir à lire cette BD : Les gags sont répétitifs et aucune ne m’a fait rigoler (bizarre pour un album humoristique…), ni sourire. En effet, la plupart des blagues en une planche tombent à plat au point de me demander si les enfants aimeront cet album… Il faudrait présenter « Scoops à gogo » à un enfant pour avoir des impressions plus en rapport avec le public visé par l’auteur et l’éditeur. Personnellement, je conseille aux parents qui aimeraient offrir une BD à leur(s) enfant(s) de feuilleter des séries comme Octave, Hyper l'hippo, Petit Vampire ou encore Louis au ski de la même collection qui me semblent plus enthousiasmantes que « Scoops à gogo ».
Après deux tomes que j’ai appréciés, John Lang et Marion Poinsot viennent de réaliser un nouvel album du « Donjon de Naheulbeuk » inaugurant ainsi le deuxième cycle. Cette fois-ci, l’action se déroule principalement en plein air. Dans cette nouvelle aventure, l’équipe de tarés composée d’un ranger, d’un nain, d’une elfe, d’un ogre et de sa traductrice, d’une magicienne, d’un ménestrel et d’un barbare ont pour objectif d’échanger une abominable statue contre 8 000 pièces d’or. Cependant, la transaction ne se passe pas comme prévu et notre joyeuse compagnie va devoir traverser toute la contrée pour obtenir cet argent. Hormis le fait que l’histoire se passe loin des donjons, le scénario ne propose franchement rien de nouveau à se mettre sous la dent. Cependant, je dois avouer que j’ai apprécié l’humour d’équipe employé dans cette BD. Cet humour ne m’est jamais apparu vulgaire, il joue entre le comique de situation et des jeux de mots du nain dont il ne se lasse pas de se moquer de l’elfe. Personnellement, je ne me suis jamais lassé de cet humour. A défaut de me faire franchement rire, il y a quelque chose de sympathique et de plaisant à lire qui m’est ressorti à la lecture de ce nouveau tome. Le conseil que je donnerais pour tous les lecteurs qui se demandent si ce livre vaut l’achat, c’est d’en lire au moins le début pour voir si vous appréciez cet humour. Le dessin de Marion Poinsot est assez personnel. L’auteur possède un style humoristique qui met en scène des personnages aux grands yeux pour mieux les caricaturer. Marion Poinsot présente des décors qui me sont apparus assez détaillés et agréables à contempler. J’ai aimé la mise en couleurs de cet album, les tons et l’ambiance employés me sont parus parfaitement adaptés à ce scénario. Sur ce point, je trouve que de gros progrès ont été réalisés par rapport aux deux premiers albums dont les couleurs m’ont semblées trop « flashyes ». Troisième album du « Donjon de Naheulbeuk », ce nouvel album confirme tout le bien que je pense de cette série. J’aime particulièrement cet humour de bande et de répétition. J’apprécie également le fait que ces aventures aient permis de me rappeler les nombreuses parties de déconnades entre « rôlistes » de ma jeunesse.
En cette période de pré-élection présidentielle (j'ai lu cette bd avant le 1er tour...), les bds sur les personnalités politiques commencent à fleurir sur les étals des libraires. J’aurais tendance à les ignorer si les avis positifs de bédéphiles n'avaient pas attiré mon attention sur "La face karchée de Sarkozy", voici ma chronique de cet album. Tout d’abord, je tiens à préciser aux lecteurs que la bd en question n’est pas une apologie de la carrière politique de Sarkozy. L’album se présente plutôt comme une présentation caricaturale et satirique de l’ascension de cet homme. Le lecteur est invité à suivre ces péripéties avec le sourire au coin des lèvres et très souvent avec rires (du moins, ce fut mon cas)… et parfois avec inquiétude au vu des coups bas employés par Sarkozy. Il est intéressant de noter que la carrière politique de Sarkozy dans cette bd est relatée avec une relative vérité au vu des notes apportées en fin de lecture. A la lecture de cet album, il est clair que les auteurs ne font pas de cadeau à l’intéressé, comme les allusions à sa petite taille et ses coups tordus pour éliminer ses rivaux. Le lecteur devra, par conséquent, avoir beaucoup de recul (et d’humour) pour apprécier cette bd. "La face karchée de Sarkozy" m’est apparue très plaisante à lire. La narration est bonne et l’humour employé m’a surpris agréablement avec sa méthode « directe ». Le dessin est minimaliste et s’accorde bien avec ce thème comique. Cette bd est finalement apparue comme une bonne façon de découvrir la vie d’un homme (ou femme) politique. L’album est grinçant et discrédite fortement le personnage en question mais l’ensemble se révèle très intéressant. A quand une bd de ce genre sur Royal, Bayrou, Le Pen, Besancenot, Laguiller, Bové, De Villiers ou Buffet ? Note finale : 3,5/5
Le graphisme est la première chose qui m’a fait attirer mon regard sur « The mood ». Ce dessin est très particulier et détonne par rapport à la majorité des styles, ce qui n’est pas pour me déplaire car j’aime quand un auteur essaie d’apporter une touche d’originalité dans le milieu de la bd. L’histoire met en scène une sombre affaire de meurtres dans l’univers cinématographique d’Hollywood. Hélas, mille fois hélas, le dessin de Lem m’est apparu très illisible. Les visages se ressemblent énormément. J’ai eu toutes les peines du monde à les distinguer à tel point je me suis demandé sans cesse qui est qui, et ce, même après relecture ! Ce défaut m’est apparu tellement présent qu’il plombe complètement cette bd. Pourtant, l’ambiance est là, les tons employés me sont apparus bien adaptés à ce scénario de polar. L’histoire semble assez intéressante et met en avant les travers du show-biz d’une manière crue. Les personnages paraissent paumés et tiennent des rôles plutôt classiques pour un polar : flic abandonné par sa femme et blasé, belles starlettes « faciles », producteurs vicieux, …etc. Finalement, je pense que « the mood » aurait énormément gagné avec un dessin plus lisible. J’ai eu la sensation qu’il n’aurait fallu une meilleure différenciation des visages pour que cette bd me soit très plaisante à lire. Dommage…
Caatinga par yannick
Avant de concevoir « On a tué Wild Bill » en 1999, Hermann avait déjà réalisé un western dans un style plus original où l’action se situe en Amérique du Sud. Cette bd, c’est « Caatinga ». Graphiquement, « Caatinga » est –semble t-il- un de ses premiers one-shots où Hermann réalise lui-même des couleurs à l’aquarelle. Le résultat assez convaincant puisque la chaleur et l’aridité de la région en question sont bien retranscrites à travers des tons jaune et bleu clair. Cependant, deux gros défauts me sont apparus dans son dessin : premièrement, les visages se ressemblent trop et par conséquent, j’ai éprouvé beaucoup de difficultés à savoir qui est qui. Deuxièmement, j’aurais aimé un peu plus de contrastes pour que les couleurs puissent mieux « ressortir » au lieu d’être actuellement noyées dans les détails. Sinon, le découpage, la mise en page et les cadrages sont –ça devient une habitude chez Hermann !- excellents ! C’est simple, j’ai toujours cette impression de regarder un film en lisant les bd de cet auteur ! Au niveau du scénario, je l’ai trouvé assez intéressant. Le thème des Cancageiros, hors la loi qui écumaient la région semi-désertique du Sertao au Nord-Est du Brésil dans les années 30 est original, et ne peut -à mon avis- qu’intéresser les fans de faits historiques dont je fais parti. A la fin de l’album, il y a d’ailleurs un petit commentaire de l’auteur qui nous situe la réalité de la vie dans cette région à cette époque : instructif ! Mais, je reconnais que le récit en lui-même ne m’est pas apparu très fascinant. Le scénario se résume à une histoire classique de vengeance entre des paysans et un riche propriétaire terrien. De plus, le dénouement m’a laissé sur la faim étant donné qu’il est très ouvert. « Caatinga » m’est finalement apparue comme une bd assez intéressante à lire, surtout pour les bédéphiles qui aiment découvrir des faits historiques assez proches de la réalité d’une contrée inconnue de la plupart d’entre nous. Pour les autres, je doute fort qu’ils auront du plaisir à lire cette bd étant la difficulté à bien distinguer les visages et son scénario qui m’a semblé très banal.
Liens de sang par yannick
J’ai acheté « Liens de sang » les yeux fermés après avoir lu et adoré « On a tué Wild Bill ». Pour cet album, Hermann a délaissé le scénario à son fils. Ce duo nous conte un thriller fantastique se passant aux USA dans les années 50-60. Parlons tout d’abord du scénario : personnellement et franchement : je n’ai rien compris au dénouement. J’ai beau l’avoir relu plusieurs fois, rien à faire, le final me laisse de marbre. Pourtant, le scénario démarrait bien, l’histoire partait sur une trame assez classique et accrocheuse grâce notamment au super graphisme de Hermann. A mon avis, c’est le dessin de Hermann qui sauve cette bd. J’aime beaucoup son trait et surtout sa mise en scène. Sa mise en couleurs, à l’aquarelle, est somptueuse et retransmet bien l’ambiance malsaine qui règne dans cette bd. Bref, l’atmosphère de cet album rappelle beaucoup les bons polars des années 50. J’ai été tellement déçu de ne rien avoir compris à ce dénouement que j’ai finalement offert « Liens de sang » à un ami… c’était il y a au moins 3 ans et je ne lui ai toujours pas demandé s’il avait pigé quelque chose à cette histoire…
Chic ! Voilà un album qui devrait me fournir quelques frissons et me rappeler les feuilletons fantastiques/horreurs de ma jeunesse ! "Les véritables histoires urbaines" est une bd décomposée en 4 parties de pagination semblable. Le scénariste se nomme Corbeyran, auteur connu prolifique pour avoir réalisé Le Chant des Stryges. Chaque histoire est réalisée par un dessinateur différent. Le premier récit « La Baby-sitter » est dessiné par Guérineau. Il met en scène une histoire basée sur une nurse qui passe la nuit dans une grande bâtisse. Celle-ci est régulièrement interpellée par son portable qui n’arrête pas de sonner… Ce récit est assez réussi. J’ai aimé le trait gras et épais de Guérineau et sa façon de jouer avec les ombres. Quant à l’histoire, elle est classique mais se révèle agréable à lire. Le deuxième récit « Terreurs nocturnes » met en scène une jeune héros qui a peur du noir. C’est, à mon avis, l’histoire la moins réussie de l’album. Le scénario est intéressant mais je trouve que le trait de Damour n’est pas assez adapté au récit. Son dessin n’est pas assez expressif, il manque à mon avis des ombres pour nous faire ressentir l’angoisse ou l’abattement. Dommage que le dessin ne soit plus convaincant que ça car le scénario est à la base fascinant. Le troisième récit « Le Portable » nous conte encore une histoire se passant en huis clos et dans le noir. Le scénariste joue beaucoup entre notre imagination et celle du personnage principal pour essayer de nous faire frissonner ; pour ma part, le résultat est assez mitigé. Le dessin est correct, les ombres sont présentes mais les personnages ne sont pas apparus assez expressifs à mon goût. Le scénario est trop invraisemblable pour que j’y croie. Le quatrième récit « Le Gang des phares » dessiné par Formosa est pas mal du tout mais le scénario m’est apparu trop classique. Pourtant, le trait est franchement convaincant et s’adapte très bien au genre horreur. Ces personnages sont très expressifs et l’auteur joue beaucoup avec le noir et blanc pour créer une ambiance malsaine. Au final, "Les véritables légendes urbaines" est un album agréable à lire mais je dois admettre que les quatre récits ne me sont pas apparus si « effrayants » que ça. A mon avis, les histoires tombent toutes à plat, les scénarii ne sont pas très originaux et sont dessinés par des auteurs qui ont utilisé un style graphique pas assez adapté au genre « horreur » (sauf Formosa). A noter que les récits ne tombent jamais dans le fantastique même si l’ambiance nous fait croire le contraire.
J’ai découvert Brüno en lisant sa série Nemo inspirée du roman Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne et depuis je ne le lâche plus… Son dernier album en date était une bd déjantée avec Jousselin où ils réalisèrent une satire de Michel Vaillant (Les Aventures de Michel Swing). Cette fois-ci, Brüno s’associe avec Appollo au scénario pour dessiner "Biotope", une nouvelle série de science-fiction. L’histoire se déroule dans une base d’une planète écologiquement protégée, trois détectives y sont débarqués pour mener une enquête sur un meurtre et un suicide. J’ai beaucoup aimé ce premier tome. Je l’ai trouvé très surprenant dans la façon dont les évènements se déroulent. En gros, le lecteur est invité à suivre une première moitié du livre très calme puis une deuxième moitié où les choses vont très vites se précipiter… Le dénouement de ce tome me donne une forte envie de suivre cette aventure… C’est à la fois frustrant et rassurant car cela est généralement signe que j’ai eu affaire à une très bonne bd. Les personnages, l’ambiance et le design de la base semblent issus d’un film des années 70 (les bédéphiles qui ont déjà lu Inner City Blues de Brüno ne seront pas dépaysés)… Pourquoi pas finalement puisque je trouve que la mode d’aujourd’hui s’inspire beaucoup de celles des générations précédentes. L’histoire semble être un mixage de thèmes d’actualité. La bd aborde -sans aller jusqu’à écoeurer le lecteur- l’homosexualité, l’écologie, les grosses sociétés ne pensant qu’au fric, etc. Les personnages me sont apparus assez tarés, énigmatiques et intéressants. Il est assez intéressant de constater que des pages présentent des cases au cadrage parfaitement identique sur une même planche dans la première partie de la bd. C’est un choix parfaitement justifié car cette mise en page m’a permis de ressentir le huis clos de la base dans lequel évoluent les personnages. Ceci est en contradiction avec la deuxième partie où j’ai eu l'impression que les évènements allaient très très vites ! J’aime beaucoup le trait de Brüno. Son dessin est très personnel et très lisible. "Biotope" est une série que je suivrai avec plaisir, ce premier tome présente une intrigue intéressante et des personnages hauts en couleurs. Brüno est un dessinateur que j’apprécie beaucoup. Il ne reste plus qu’à attendre le second (et dernier) tome de la série en espérant qu’il ne me décevra pas. A suivre absolument !
Ile Bourbon 1730 par yannick
Ces derniers temps, sur le site de Lewis Trondheim, le lecteur est invité à suivre les péripéties (Les Petits Riens) de l’auteur à La Réunion. Ce n’est donc pas un hasard si Lewis y rencontra Appollo, un auteur réunionnais qui a scénarisé « la grippe coloniale » et dernièrement Biotope avec Brüno. Suite à cette entrevue, nos deux auteurs vont sympathiser et réaliser "Ile Bourbon 1730". Voici mes impressions pour le nouvel album de ces deux auteurs. "Ile Bourbon 1730" est un gros pavé ! 276 pages ! C’est étonnant de la part d’un auteur qui récemment voulait arrêter la bd et qui vient juste de sortir une bd reprenant ses « aventures » au quotidien (Les Petits Riens). Il est aussi étonnant de voir que l’auteur ait accepté ce récit à mille lieues de ce qu’il a réalisé jusqu’à maintenant. Pour ma part, la lecture d' "Ile Bourbon 1730" me fut très laborieuse par la longueur de certaines séquences, surtout au début. Il m’a fallu atteindre la fin du premier tiers du livre pour commencer enfin à trouver ce scénario intéressant et instructif. Je conseille donc aux lecteurs rebutés par ce début de poursuivre leur lecture jusqu’au moins la moitié du livre. La bd aborde les thèmes de l’esclavage et de la fin de la piraterie en situant l’action dans l’île de La Réunion (anciennement appelée « L’île Bourbon »), d’une façon assez romancée et humoristique. La présence d’une équipe composée d’un ornithologue et de son assistant qui recherchent un dodo apporte une légère touche d’humour bienvenue à cette bd. J’ai éprouvé quelques difficultés à m’attacher aux héros car la plupart des personnages sont énigmatiques et hauts en couleurs à l’image de Ferraille. Je suis admiratif devant le travail de Trondheim, je ne sais pas en combien de temps il a réalisé cette bd mais ses décors sont très fouillés et retransmettent bien l’ambiance de la jungle : chapeau l’artiste ! Les personnages semblent sortis tout droit de la série Les formidables aventures de Lapinot et ne dépayseront donc pas les fans de Trondheim. Cependant, j’aurais aimé que Lewis fasse une mise en couleurs en aquarelle comme il le fait magnifiquement avec Les Petits Riens car certaines planches manquent de lisibilité. Le découpage est excellent malgré quelques longueurs dues au scénario. Finalement, "Ile Bourbon 1730" est une bd intéressante à lire sur le thème de la fin de la piraterie et la situation des esclaves au XIIIème siècle. Le dessin de Lewis Trondheim est tout de suite reconnaissable, ses décors de jungle sont remarquables pour du noir et blanc. Sa narration est bonne. Cependant, il faudra se forcer à feuilleter le premier tiers de la bd qui me semble ennuyeux à suivre par la faute de séquences assez longues n’apportant pas grand-chose à l’histoire. "Ile Bourbon 1730" est un album qui devrait plaire aux lecteurs qui aiment les faits historiques et qui, à mon avis, déconcertera les fans de Trondheim car celui-ci aborde un thème très inhabituel par rapport à ses autres bds.
Nathalie (Gus) par yannick
« Gus » est une bd, se déroulant à l’époque du far-west, composée de plusieurs récits plus ou moins longs dont le thème principal tourne autour de l’amour. Dans cet album, il est assez étonnant (au premier abord) de voir des cow-boys qui cherchent l’âme sœur au lieu de se bagarrer, voler des banques, etc… comme le lecteur a l’habitude de découvrir dans une bd western ! Certes, la lecture de « Gus » est agréable mais je n’ai pas eu le sentiment d’avoir lu quelque chose d’inoubliable. En fait, pour cette bd, j’ai des difficultés à laisser de côté sa comparaison avec Isaac le pirate autre série réalisée par Christophe Blain (et les albums de la série « Donjon » dont Blain a également participé) dont j’ai eu l’impression que l’auteur reprenait ses thèmes favoris : l’amour et les femmes. J’ai eu en effet le sentiment de relire un « Isaac le pirate » transposé à l’époque du far-west. Du coup, je me suis un peu ennuyé en lisant cette bd faute de surprises. L’humour employé pour cette bd ne m’a jamais fait éclater de rire parce que –encore une fois- l’auteur n’a pas réussi à me surprendre. Cependant, je pense qu’un lecteur non habitué aux récits de Christophe Blain adorera cette bd. Je n’ai pas été très emballé par le dessin, il m’est apparu trop simplifié surtout en comparaison la série « Isaac le pirate », autre bd réalisée par Christophe Blain. En fait, j’ai du mal à m’affranchir de cette idée de comparer « Gus » avec Isaac le pirate. Autant j’adore les ombres et l’aspect crayonné de Isaac le pirate, autant le dépouillement graphique de « Gus » me dérange et me donne l’impression que l’auteur a un peu trop relâché son style. Cependant, je reconnais que le découpage est extrêmement réussi… comme toujours chez Christophe Blain. « Gus » est bd qui m’a un peu déçu, j’ai eu le sentiment de lire un remake d’ Isaac le pirate avec pour seul différence sa situation à l’époque du far-west avec un dessin que je trouve moins beau de ce que nous avait habitué Christophe Blain. Avec un peu plus d’originalité dans ses histoires, je pense que j’aurai aimé cette bd d’autant plus que la narration est très bonne. En conclusion, "Gus" est une petite déception pour ma part… d’où cette note sévère.
« Dieu n’a pas réponse à tout… (mais il est bien entouré) » propose un scénario assez original. L’idée semble sympathique et propice à toutes les situations rocambolesques. La présence d’un dessinateur comme Barral (qui a réalisé une belle parodie de « Blake et Mortimer » : « les aventures de Philip et Francis ») inspire confiance quant à la qualité graphique de cet album. La bd comporte 6 histoires qui mettent en scène un personnage célèbre qui a vécu sur notre bonne vieille terre. Les premiers récits se lisent agréablement avec un sourire aux lèvres… mais j’avoue que je me suis vite lassé de cette lecture arrivée à la 4ème histoire. Je trouve que les récits se répètent un peu trop, la trame des histoires est toujours la même : dans notre beau monde, un ou plusieurs personnages a (ont) un problème, Dieu ne sait pas quoi faire et envoie un personnage célèbre pour résoudre le mal en peu de temps, ensuite le héros revient au paradis et a droit une faveur de la part du créateur, et enfin l’histoire termine par une chute. Personnellement, j’aurais préféré que les récits soient plus longs afin que les lecteurs puissent s’identifier un peu plus aux héros (un peu trop caricaturés à mon goût) au point de ne proposer que deux ou trois histoires par album. Je pense que cela aurait permis de mettre les personnages célèbres dans des situations plus recherchées ou plus proches de nous ; là, j’ai eu l’impression que des raccourcis ont été employés faute de pages disponibles. Dommage… Le dessin de Barral est correct et agréable à contempler. Ses personnages sont très expressifs. Finalement, « Dieu n’a pas réponse à tout… (mais il est bien entouré) » est une bd assez agréable à contempler mais dès la 4ème histoire, je me suis ennuyé car la trame de ces récits est trop similaire. Dans la façon dont ce scénario est conçu, je pense que la poursuite de cette série en plusieurs tomes est sans intérêt. De plus, les 6 récits ne m’ont pas si amusés que ça. Dommage car l’idée était vraiment originale.
Quel plaisir de revoir Sebastien Vastra dans le milieu de la bd ! Cet auteur n’avait plus sorti d’album depuis janvier 2004 suite à l’arrêt de la série Mâchefer. J’avais entendu parler entre-temps qu’il projetait la réalisation d’une bd de science-fiction et… voilà le résultat ! Pour cette nouvelle série, Vastra s’associe avec le scénariste Antoine Ozanam (Slender Fungus, "Volubilis", Hôtel Noir). La première chose qui m’est apparue à la lecture de ce premier tome d’« Eclipse », c’est l’évolution du trait de Sébastien Vastra depuis « Machefer ». Son dessin semble plus sûr et j’ai éprouvé un peu de mal à me mettre en tête que c’est bien Vastra qui dessine cette série en comparaison à sa façon de réaliser « Machefer » (seuls, les personnages féminins d’« Eclipse » me sont apparus assez similaires à ceux de « Machefer »). Je trouve que son trait ressemble de plus en plus à celui d’Olivier Vatine. Sa mise en page est excellente et les scènes d’action sont très bien menées. Le design des engins respire bien l’univers futuriste dans lequel évolue l’histoire. A mon avis, cette nouvelle série aurait pu se figurer en bonne place dans la collection « Série B » de chez Delcourt aussi bien graphiquement que scénaristiquement, aux côtés de Carmen Mc Callum et de Travis. Au niveau du scénario, l’histoire est bien construite et m’est apparue assez convaincante. Je ne peux que reprocher la rapidité de certaines démarches de la part du personnage principal même si cela permet aux lecteurs de se plonger assez vite dans des séquences spatiales. Le scénario, dans sa deuxième partie, semble se rapprocher de Valérian par l’exploration de planètes. Sous peine de vous révéler des « spoilers », je n’en dirai pas plus à part le fait que « Eclipse » semble bien partie pour être une bonne série d’aventure dans le même esprit que les films de George Lucas (« La guerre des étoiles »…). Dans ce premier tome, la multiplicité des personnages ne m’a pas permis de m’attacher énormément à Mika le héros de cette série, cela ne m’est pas apparu très gênant étant donné le plaisir que j’ai éprouvé à lire ce premier tome. A mon avis, « Eclipse » est une bd qui est bien partie pour être une bonne série de science-fiction. Le dessin de Vastra est très plaisant à contempler et la mise en page m’est apparue excellente. Au fil de la lecture, l’histoire se tourne de plus en plus vers de la bonne aventure spatiale. Je pense que mon manque d’attachement aux personnages principaux sera, à coup sûr, effacé au prochain tome. A suivre !
Le procès par yannick
« Le procès » présente une histoire très étrange : celle d’un homme, monsieur K, qui se retrouve coupable de quelque chose dont il ne sait pas la raison de sa parution devant un tribunal. C’est d’autant plus étrange car, à part lui, tout le monde semble savoir pourquoi il est accusé ! « Le procès » est une adaptation d’un roman de Franz Kafka, cet auteur est connu pour avoir réalisé de nombreux livres aux thèmes très insolites. C’est aussi un écrivain qui a inspiré de nombreux auteurs, je pense particulièrement à Mac-Antoine Mathieu (Julius Corentin Acquefacques) dans le milieu de la bd. C’est la première fois que je feuillette une adaptation de Kafka en bd, ma lecture fut à la fois très plaisante et dérangeante. Plaisante parce que le dessin de Clod est très agréable à contempler. J’ai énormément aimé sa mise en couleurs qui crée une ambiance adéquate selon la séquence dans laquelle évolue le personnage principal. J’ai adoré également la façon dont Clod met en place ses ombrages. Les cadrages sont très travaillés et variés, ils contribuent beaucoup au sentiment de vivacité que j’ai retenu de cette bd. Dérangeante parce que l’histoire est complètement irrationnelle non seulement par sa thématique principale, mais aussi par sa transposition dans un monde où les hommes ne sont pas aussi libres qu’on ne le pense (on pourrait les prendre pour des fous !) et par la représentation graphique assez déjantée de Clod (on peut ainsi découvrir des portes sur les plafonds…). A mon avis, il est un peu dommage que des « sauts brutaux » entre les séquences apparaissent souvent dans cette bd. J’ai eu souvent le réflexe de revenir en arrière pour savoir si je n’avais pas raté quelques pages… « Le procès » m’est apparue finalement comme une bd plaisante à lire, j’ai beaucoup aimé le dessin de Clod. A mon avis, son style se marie parfaitement avec ce scénario déjanté. Cette histoire m’a surprise par son coté complètement irrationnel et déroutée par son dénouement très ouvert.
J’avais eu un avis mitigé en lisant pour la première fois “Ame rouge” car le scénario me semblait trop dense, une deuxième lecture plus approfondie m’a gommée une partie de ce sentiment négatif. « Ame rouge » est un album qui regorge de détails secondaires. Ainsi, dans cette bd, le lecteur découvre une réflexion sur l’art, un retour sur l’Allemagne nazi, la chasse aux communistes, quelques découvertes sur le passé de notre héros et j’en passe ! Et pourtant, l’intrigue principale est la course aux armements dans une époque qui rappelle énormément la guerre froide. Ainsi, j’ai eu la sensation de me perdre à la lecture de cet album par la faute de trop de choses à raconter. Une deuxième lecture estompera un peu cette perdition car le scénario est tout de même bien construit mais diable, pourquoi les auteurs n’ont pas pris l’initiative d’allonger cette histoire en au moins deux albums (même s’il faut attendre 2-3 ans pour lire le tome suivant) ? Graphiquement, Guarnido a pris beaucoup de risques avec cet album. Par rapport aux tomes précédents, le lecteur s’apercevra que l’auteur a utilisé une mise en couleurs inhabituelle. Ainsi, les tons orangés et bleuâtres, ainsi que ceux en vert marin apparaissent dans cette bd. Ce qui a eu pour conséquence que j’ai eu le sentiment de me retrouver face à un album moins « polaristique » que les précédents. Il n’empêche que certaines planches comme celles des pages n°21, 27, 43 et 44 sont vraiment magnifiques ! De même, j’ai adoré l’introduction basée sur une partie de poker. Les personnages de type animalier sont dans l’ensemble attachants et me sont apparus très expressifs. Pour ceux qui souhaitent découvrir comment Guarnido a réalisé ses planches, je leur conseille de feuilleter le hors série de «Blacksad » : « L’histoire des aquarelles ». « Ame rouge » est un album en deçà des deux premiers tomes de la série surtout au niveau du scénario qui, à mon avis, fourmille de trop de détails. Cependant, après une relecture, j’avoue l’ensemble demeure tout de même bien construit et très plaisant à lire. Je suis admiratif devant la volonté de Guarnido d’avoir essayé des mises en couleurs plus osées et inhabituelles pour lui, signe que l’auteur aime se remettre en question même quand le succès des deux premiers tomes de « Blacksad » fut au rendez-vous. Chapeau !
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