
Il y a quelques milliers de kilomètres entre les chantiers navals de Saint-Nazaire et Ciudad Perdida, site précolombien d’Amérique du Sud, et autant d’incompréhension entre Michel et son fils, Etienne, qui à 23 ans vient de décrocher son diplôme d’ingénieur mais brûle cinq étés de labeur pour aller apprendre l’espagnol de l’autre côté de l’Atlantique. Mais voilà, la radio apprend que des otages étrangers ont été enlevés en Colombie, et le ministère des Affaires étrangère confirme à Michel, langue de bois à l’appui (sont-ce les FARCS, une autre Xe armée de libération, des trafiquants?), que son fils fait partie des personnes enlevées. Le père, qui n’a encore jamais pris l’avion et qui n’a guère offert à son fils que des vacances à Pornic, estime qu’il vaut mieux se débrouiller seul, et rallie Bogota.
On emboîte le pas à ce « touriste » complètement perdu et qui se fait arnaquer plus d’une fois, mais qui reste opiniâtre et replace ses pieds sur les traces d’Etienne, remontant avec ceux qui l’ont croisé le trail, chemin suivi par les routards occidentaux. Une vraie quête de père en milieu inconnu, qui redécouvre peu à peu la personnalité de son fils, avec une histoire sincère et réaliste (le scénariste Serge Perrotin a pas mal voyagé) et dessinée par touches ocrées sous le dessin et les couleurs de Clément Belin. Un voyage plus qu’intéressant.
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