
On n’est pas surpris de retrouver une citation de « West Side Story » en exergue de ce nouvel album d’Hugues Micol : « We’ll find a new way, we’ll find there’s a way of forgiving somewhere ». L’auteur du magnifique et déroutant “Terre de feu” quitte cette fois les confins de l’Amérique du Sud avec cette très bonne fable, cette fois sans David B, et dans un univers médiéval japonais.
Maraki Zatu, la jeune héritière d’un clan, accompagne trois voisins à la chasse. Survient un molosse, qui perturbe et effraye les quatre cavaliers, dont l’un le tue d’un coup de fusil. Mais arrive aussi dans la foulée un samouraï, maître du chien, qui veut en découdre, mais est lâchement assassiné d’une volée de plombs. Une ignominie que désaprouve Maraki Zatu, qui veut rentrer chez elle mais s’enfonce à travers la glace d’un lac gelé. Les trois voisins y voient l’occasion de se débarrasser d’un témoin gênant et la laissent se noyer, d’autant que son père décédé, ils convoitent l’héritage du clan, l’amour de la mère de Maraki Zatu ainsi que sa fortune. Le temps passe et dévoile la lâcheté ou l’orgueil des uns et des autres qui en sont venus à leurs fins, sauf que la demoiselle a été sauvée de la mort par un drôle de petit ermite qui devient à la fois l’initiateur de la jeune fille, à condition qu’elles devienne aussi son esclave. La vengeance va bientôt pouvoir commencer dans les rues d’Edo.
Les couleurs de Micol son magnifiques et exaltent un Japon rêvé, un univers très différent de l’aride « Terre de feu », avec des paysages magnifiques et des légendes impeccables. Pour tous les samouraïs.
|