
Bienvenu dans les années de plomb italiennes, sur les traces de ce qui paraît au départ n’être qu’une bande de bras cassés, sur fond d’Eurovision où apparaît la blondeur candide de France Gall en 1965. Montefiorino, petit bled de la péninsule, s’ennuie profondément, surtout les jeunes qui découvrent à peine les Animals, et la politique. Une Italie profonde dans laquelle se développe un parti communiste puissant, mais trop réformateur au goût d’une poignée de garçons et filles, pour qui on trahit Staline en lorgnant la main à la Démocratie chrétienne. Trois garçons et deux filles, avec Aristophane en guise de meneur aux allures de séducteur et de meneur, qui commencent à jouer avec le feu en incendiant la grange d’un réac exploiteur, et qui se la voit belle en se baptisant « la Mano », où chacun à le nom d’un doigt en guise de surnom. « Aristo » est bien sûr le Medium qui s’approprie Raffaella, la plus jolie du groupe (surtout dessinée par Pagliaro). Une bande qui passe pour des gamins ringards lorsqu’ils jettent des bombes à eau sur un professeur d’université. Aristo, orgueilleux et flambeur, se rend compte qu’il va falloir monter d’un cran supplémentaire dans la lutte politique, avec cette fois de vraies bombes. Puis la bande semble se déliter, mais les Brigades rouges se profilent.
Les auteurs (Thibault a scénarisé « O’Boys », et Alberto Pagliaro a déjà planché sur le nazisme et le fascisme) croisent histoires d’amour, idéalisme et politique pour composer une tranche d’histoire de façon très crédible, illustrée d’un dessin et de couleurs rigoureux et agréables.
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