
Le tome 4 date de 2008, donc le suivant, qui se trouve dans les bacs depuis le début du mois, commençait à se faire attendre, mais il est vrai que Jean Dufaux a toujours quatre fers aux feux, et que Martin Jamar peaufine son dessin. Les auteurs ont pris le temps, et cela se ressent dans le bon sens du terme.
Depuis le début de la série, qui se concentre sur la montée en puissance de Napoléon 1er, on a affaire à une dualité : le futur empereur, un visage de la gloire à son apogée, mais d’un autre côte un double, la Fourmi, roi de la racaille dont le règne sur les bas fonds de Paris est sans égal. Tous deux ont reçu dans leur adolescence une étonnante visite, celle d’une femme voilée qui leur a remis un masque blanc, sans conséquence semble-t-il, mais qui au fil des ans incarne le destin de ses deux personnalités.
Dans ce tome 5, Bonaparte tente de s’imposer comme Napoléon, l’empereur,et la mise en scène de son sacre, la préparation de la cérémonies avec toutes les préséances qu’elle impose (ne serait-ce que la bénédiction du pape) est déjà une usine à gaz. On y rajoute les fourberies de Fouché et d’autres agents secrets qui oeuvrent dans l’ombre, sans compter un parti chouan et royaliste prêt à occire le Corse, des amours croisés, et l’ombre et lumière qui sont enfin face à face.
Tout compte fait, cela fait des belles entorses à l’histoire mais avec d’excellents rebondissements et une série qui palpite. Et Martin Jamar? Le dessinateur effectue un boulot impeccable qui avait été entamé avec « Les Voleurs d’empire », d’ailleurs primé. Le tout est un plaisir avec cet album décisif, et il serait sympa que le tome 6 soit dans nos mains le plus tôt possible.
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