« La boîte » par Pauline Martin. Chez Ego Comme X.
Et vive la BD alternative ! Elle nous permet de lire des OVNIS parfois bouleversants. C'est le cas de cette « boîte ». Récit autobiographique, « La boîte » est un ouvrage difficile, d'autant qu'il est servi par un graphisme très dépouillé, souvent minimaliste. S'y arrêter serait dommage. Ce serait manquer un rendez-vous avec un auteur qui a décidé de se mettre à nu. L'autobiographie a la vent en poupe, que ce soit en BD, au cinéma ou en littérature. Mais elle sert souvent des histoires plus légères ou plus mouvementées. Ici, Pauline Martin est plus proche d'une démarche de thérapie par le dessin. A la manière d'un David B ou de Fabrice Neaud, elle affiche ses névroses et ses doutes sans fausse pudeur. Son album raconte comment elle a vécu le suicide de son petit ami et comment ce suicide a affecté son comportement dans les mois qui ont suivi. Elle laisse entrouverte la porte de son cerveau et nous invite à y jeter un coup d'oeil complice. Nous découvrons comment la paranoïa l'a tout doucement gagnée, comment on peut se laisser envahir par des sentiments comme la culpabilité ou le doute. C'est très beau, sincère, émouvant. Bien sûr, peu de lecteurs sont prêts à lire des albums à la fois aussi graves et aussi personnels. Mais ceux qui sont prêts à faire l'expérience ne regretteront pas d'avoir lu « La boîte ».
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