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La maison des plaisirs défendus de Jee-Yun Jung
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3 critiques
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Par :
Quentin

(01 juin 2006)
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Un homme entre dans une maison close peuplée de 4 femmes plus séduisantes les unes que les autres. Effrayé par leur pouvoir de séduction, il s’enfuit au petit matin, pour se rendre compte, quand la maison disparaît après qu’il en ait franchi le porche, qu’il s’agissait d’une maison d’esprits. Rongé par les regrets, il rencontre un homme qui lui raconte une expérience similaire, qui l’amène à une autre personne ayant vécu la même chose, dont le patron a vécu une histoire réelle à peine différente. Le fil du récit est on ne plus mince et ne sert que d’excuse à décrire quatre scènes érotiques, certes fort belles, mais qui n’arrivent pas à sauver pas la pauvreté du scénario. C'est dommage car en creusant un peu (notamment la notion d'engagement, de regret, de conflit entre le corps et l'esprit), cela aurait pu donner quelque chose de beaucoup mieux.
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Par :
herve
  
(14 mars 2006)
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Autant leur dernière collaboration "la danseuse du temps" ne m'a guère convaincu, autant je suis tombé sous le charme de ce conte érotique qui m'a fait songer au film "Brigadoon" -toute proportion gardée évidemment- de Vincente Minelli (avec Gene Kelly et Cyd Charisse). Car ici, ce n'est pas un village qui apparait (ou disparait) mais une maison de Gieshas.
Delcourt surfe sur la vague du film "Geisha" inspiré du superbe roman du même titre ; mais le talent est bien présent.
Un dessin tout en finesse et suggestif, des couleurs superbes, font de cette bd un one shot tout à fait recommandable. A travers l'hsitoire de quatre hommes (l'intendant, le gouverneur, l'homme marié et l'homme errant,) les auteurs illustrent ce qui, peut-être, est une légende.
Un pari osé pour les éditions Delcourt, mais cet érotisme (plus que soft) est parfaitement mis en scène, sans vulgarité aucune. J'ai beaucoup aimé cette histoire
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Par :
Jean-Marc Lernould
(28 févr. 2006)
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"Okiya, la Maison des plaisirs défendus", par Jung et Jee-Yun. Delcourt.
Une fois n'est pas coutume la maison Delcourt offre un avertissement sur la couverture d"Okiya, la Maison des plaisirs défendus" : "Pour public averti" . Diantre, la dernière oeuvre de Jung et de son scénariste Jee-Yun sentirait-elle davantage le souffre que le "Borgia" de Manara-Jodorowsky ? Il est vrai que le tandem qui a déjà collaboré dans la très belle série "Kwaïdan" maîtrise à merveille les arcanes de l'érotisme asiatique et que "Okiya" dispose de quelques cases "chaudes", mais pas au point de choquer les moeurs, même politiquement correctes.
L'histoire se situe au Japon en 1650 . Le samouraï Yasunari part à la recherche d'un nouveau maître et fait étape dans un village pour le moins hostile une nuit de lune sankô (lune à trois rayons). Il ne trouve refuge qu'invité dans l'okiya ou maison des geishas dans laquelle il vit quelques moments d'intense bonheur. Mais au matin il décide de partir. Aura-t-il fait le bon choix ? Lorsqu'il se retourne l'okiya a disparu et l'écharpe couleur cuivre offerte par la patronne de l'établissement lui vaut étrangement l'inimitié du village voisin. Il faudra comprendre pourquoi.
Jee-Yun ne cache pas les influences prestigieuses qui l'ont aidé à bâtir cette histoire fantastique : Nagisa Oshima ("l'Empire des sens"), Yuki Innoue ("les Mémoires d'une Geisha"), Takabayashi ("la Femme tatouée") et même Anaïs Nin. Avec aussi "une pensée pour toutes les inconnues qui donnent quelques instants de joie".
Quant au dessin de Jung c'est un petit bijou de précision et de sensualité. A noter que les deux auteurs ont travaillé ensemble pour les couleurs.
Le proverbe du jour :
« Une geisha vaut mieux
que deux tu l'auras »
(Edo, XVIIème siècle).
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