Il ne suffit pas d'un contexte historique intéressant et d'un travail documentaire soigné pour réaliser une bonne BD, et la Malédiction d'Edgar est un bon exemple.
Le dessin de Didier Chardez est assez moyen. Pas désagréable au premier coup d'oeil, il révèle à la lecture des personnages assez figés et des visages changeants et peu amènes. Quelques imperfections de gabarit viennent rabaisser encore ce dessin qui n'en reste pas moins de niveau acceptable. Une colorisation sympathique redore heureusement le blason de sa qualité professionnelle.
Le scénario est très intéressant dans le sens où il nous montre les rouages de la politique-business des USA du milieu du 20e siècle. Nous y découvrons des personnages tous plus pourris et détestables les uns que les autres, ces mêmes personnages qui ont pourtant tous les pouvoirs et feront accéder qui ils le désirent à la présidence. Nombre d'anecdotes et de révélations historiques sont donc intéressantes dans ce récit.
Hélas, l'adaptation en bande-dessinée est à mes yeux ratée. Nous n'avons plus droit qu'à une énumération de moments clés, de dialogues importants, chacun s'étalant sur un maximum de 4 cases. La narration est décousue au possible, le lecteur embrouillé dans un déroulement narratif dont il ne capte que quelques notions par-ci par-là. Les personnages se confondent les uns avec les autres (et le dessin n'aide pas à les reconnaître) et pas moyen de pénétrer ce récit autrement que comme une chronologie de manipulations digne d'un résumé de livre d'Histoire.
Une lecture à laquelle on a du mal à s'attacher, dont les seules qualités à mes yeux sont les informations historiques ainsi glanées, mais qui passent sans doute nettement mieux en roman qu'en BD.
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