
C’est la fin de cycle pour les «Corsaires», où l’on révèle le vrai visage d’Alcibiade, présentée au départ comme une organisation au service de la Couronne d’Angleterre, dotée de moyens qui ridiculiserait le capitaine Nemo. Cet ultime volume est donc censé démêler l’écheveau compliqué d’intrigues imaginées par le scénariste Filippi, mais on se demande si l’auteur a réellement su se défaire de ce noeux. On finit par s’y perdre au sein des péripéties multiples, en oubliant la simplicité de base qui fait une bonne histoire. Et cette complexité entraîne évidement un bavardage et des explications qui finissent par étouffer le dessin somptueux de Liberge. La double page 18-19 contient la bagatelle de 26 cases, ce qui donne envie d’ouvrir la fenêtre pour respirer un coup. Éric Liberge, lors d’une dédicace sur le tome 3, confiait d’ailleurs qu’il lui tardait de retrouver son autonomie d’auteur.
Faut-il pour autant jeter cette série au feu ? Certainement pas, car elle contient des éléments attachants, notamment quelques machineries extravagantes, et de biens jolies héroïnes…
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