Les larmes du tigre de Didier Comès - 3 critiques

Edition : Casterman
Pages : 64 pages en noir & blanc
Parution : septembre 00
Auteurs : Didier ComèsScénaristeDessinateur

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Par : Thierry (26 sept. 2001)

Comes, c’est avant tout “Silence”, un des albums essentiels des annees 80. C’est un style inimitable, un univers ou le surnaturel n’est jamais loin, ou les sorcieres et les malefices peuvent surgir a tout instant. La Nature et les superstitions qu’elle genere jouent souvent un role a part entiere. Tous des elements que l’on retrouve dans ce nouvel album, mais pour la premiere fois, Comes delaisse ses Ardennes natales pour nous emmener chez les Indiens.
“Petite-Pisse-Partout” a perdu son ombre. Chassee de sa tribu, elle demande l’aide de “Parle Avec le Feu”, un Chaman lui aussi banni. Differents signes les entrainent dans les montagnes, a ls recherche d’un “longues dents”, animal mysterieux apparu a “Parle avec le Feu” lors d’une vision”.
“Les larmes du Tigre” est un album plutot atypique dans l’oeuvre de Comes. Si les themes sont connus, on peut deja s’etonner de cette infidelite a son decors habituel. L’album est plus court que de coutume. Les cases muettes sont nombreuses, limitant les textes au strict minimum. Comes privilegie un noir & blanc particulierement tranche. En fait, Comes epure le contenu au maximum, allant a l’essentiel. Il veut privilegier les ambiances au detriment d’une action finalement un peu legere.
C’est la le principal inconvenient de cet album, il se lit trop vite. Comes y conte un parcours initiatique, une renaissance. Mais tout semble arriver trop vite Generalement, ce genre d’histoire se caracterise par une certaine lenteur, souvent traduite par de longues sequences contemplatives, comme dans le prologue completement muet. Cette lenteur fait partager au lecteur le cheminement interieur qui permettra aux protagonistes d’assumer la tranformation qu’ils devront subir. Comes echoue a nous faire partager ce cheminement interieur. Comes aurait sans doute pu etoffer la relation naissante entre “Petite-Pisse-Partout” et “Parle Avec le Feu” ou plus insister sur la blessure et la guerison de “Parle Avec le Feu”. Quelques scenes en plus, pourquoi pas elle aussi muettes, auraient sans doute suffi.
A+

Par : Gérard (30 oct. 2000)

Comès est et restera pour moi un auteur unique de BD, l'inventeur d'un style, un vrai conteur. Il a su me bercer par bon nombre de ses albums d'une ambiance de contes et légende, d'un véritable bon cru. On ne va pas rappeler les grands classiques tels que Silence, La Belette ou Eva... mais les ambiances noir et blanc, réhaussées par le trait de Comès sont absolument uniques. Comme le dit Thierry Bellefroid dans sa chronique, c'est la première fois que Comès nous fait quitter les contrées belges ardennaises, pour nous conter l'histoire de trois indiens.. et nous faire goûter d'autres ambiances, dont celle du silence... Silence profond, intense et superbe. Des planches silencieuses qui nous racontent pourtant tellement de choses... qui n'auraient probablement pas eu la même intensité si elles avaient été racontées.. Les dialogues viennent ensuite meubler ce silence, mais la richesse de ceux-ci et la consistance des personnages nous font une fois de plus nous incliner devant l'auteur. C'est un album que je n'hésiterai pas une seconde à offrir en cadeau, même à des non-initiés, juste pour le plaisir de leur faire connaître un moment similaire à celui que j'ai moi-même connu à la lecture de cet album.

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (23 sept. 2000)

« Les larmes du tigre » par Comès, aux éditions Casterman.

Vingt ans après « Silence », Comès nous donne un album fort dans lequel le silence, justement, est un élément essentiel. Car « Les larmes du tigre » se lisent surtout entre les lignes. Jamais, sans doute, l'Ardennais n'avait tant insisté sur les ambiances, n'avait tant fait se taire ses personnages. Outre le magnifique prologue entièrement muet, cet album s'articule autour d'une action très courte dans le temps, mais diluée grâce aux silences presque intemporels qui la traversent. Les cases muettes finissent par en dire plus que les phylactères et le dessin livre toute sa puissance, oscillant avec grâce des visages en gros plan à de grands paysages enneigés. Sur les traces de son maître de toujours -Hugo Pratt- Comès propose un noir et blanc très tranché, essentiellement travaillé à partir de larges aplats noirs. Une technique qu'il semble n'avoir jamais si bien maîtrisée non plus. Avec cet album court (62 pages, alors que la plupart de ses albums vont de 100 à 150 planches), Comès paraît avoir enfin retrouvé une certaine fraîcheur, sans doute due au fait qu'il quitte cette fois ses habituels personnages ardennais pour s'attacher aux destinées de trois Indiens. Avec une pointe d'humour qu'on ne lui connaissait pas, il revisite son propre répertoire sans en avoir l'air et nous ressert des plats ultra-connus (sorcellerie, perte de l'ombre déjà évoquée par plusieurs autres auteurs, etc...) sans qu'on ait jamais l'impression de s'ennuyer. Le tigre rappelle quelque peu le chat de l'album « Iris », certaines pages du prologue rappellent « La Belette » et l'ensemble des « gueules » a forcément un côté familier. Mais qu'importe, puisque l'histoire est belle et remarquablement racontée. Si ce n'était pas de la BD, ce pourrait être une leçon de cinéma sur papier. Mais du cinéma d'auteur !


 


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