Poupées russes de Luc BrunschwigOlivier Neuray - 7 critiques

Série : Makabi - T. 1
Edition : Dupuis
Collection : Repérages
Pages : 48 pages en couleurs
Parution : juin 02
Auteurs : Luc BrunschwigScénaristeOlivier NeurayScénaristeDessinateur

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Par : Stéphane Voir les critiques de Stéphane (29 juil. 2002)

Makabi est...déroutant. Rien à redire sur le dessin. Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit précédemment sur les scènes de viol, traitées avec ce qu'il faut de pudeur, tout en étant très marquantes.
L'histoire est vraiment originale, bien traitée et efficace: le scénariste évite les clichés et les ficelles du genre, reproche n°1 des lecteurs...
Un personnage central très loin du super héros avec ses failles, ses blessures (enfance...). On n'a pas du tout l'impression que le FBI l'a choisi par hasard, et qu'ils savent au contraire très bien pourquoi il est là. Sa transformation en super héros étonne(rien ne prouve que c'est lui, mais on le suppose...c'est peut-être là notre erreur?)
Les schémas habituels sont brouillés: qui sont les "bons", les "méchants", les alliés?...
Les auteurs laissent constamment le lecteur sur le fil, renvoyant aux oubliettes toutes les idées préconçues que l'on pourrait se faire au fil des pages. C'est donc d'un efficacité redoutable.
Mais je suis resté un peu sur ma faim, toutes ces ouvertures nous perdent. On ne voit pas très bien où tout cela va nous mener, surtout après s'être fait asséné le coup final: la venue du super héros...
Je ne connaîtrais pas l'habileté du scénariste, je trouverai ça un peu limite. Je me dis cependant que rien n'est gratuit, compte tenu de la qualité des oeuvres précédentes, et il nous reste encore beaucoup de choses à découvrir...et à comprendre. Ce qui va me pousser à attendre la fin du cycle pour me faire une opinion. Et à l'acheter à ce moment, uniquement.

Par : dgege (24 juil. 2002)

Etant un inconditionnel de Luc B. (non ... pas Besson ... bien qu'ils pourraient faire du bon travail ensemble pour le 7e art !), depuis la découverte il y a 10 ans de son "Pouvoir des innocents", et sa rencontre à Angoulême, je dois avouer qu'il ne pas pas déçu depuis. Avec cette nouvelle série, il est égal à lui-même avec les qualités de ses scénar que vous avez déjà tous développées (le suspense, la psychologie, les sentiments ...). Je suis tout à fait d'accord avec Gaelle sur les rapports du héros avec les enfants (j'ai aussitôt pensé à Joshua et Amy) et sur la surprise du "héros masqué" dont je ne doute pas que Luc nous fournira l'explication dans les futurs épisodes que j'attends avec impatience ... Quant à Edouard, je suis aussi d'accord avec lui, mais je doute que le héros n'en soit pas vraiment un et surtout qu'il ne soit pas sur-entraîné ! Merci aux auteurs pour le plaisir qu'ils nous donnent. PS : à quand les suites attendues de Urban Games et Angus Powderhill sachant que L'Esprit de Warren et Vauriens sont prévus prochaînement ?

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (15 juil. 2002)

« Poupées russes », tome 1 de Makabi. Par Luc Brunschwig et Olivier Neuray. Dans la collection Repérages des éditions Dupuis.

Brunschwig est un fameux tordu, on le savait déjà mais il en fournit ici la preuve évidente. Avec un machiavélisme consommé, il retourne le lecteur à chaque fin de scène. Faites l'expérience. Chaque fois que vous pensez avoir à faire à une situation, vous finissez par vous apercevoir qu'elle n'est pas conforme aux apparences. Exemple : l'excellente scène d'ouverture. Une gosse laisse tomber son nounours par terre en se rendant aux toilettes dans une station d'essence, escortée par un type en noir qui a l'air de tout sauf d'être son papa. Sur le nounours, les mots suivants ont été écrits « Help, it's a kidnapping ». Un scénariste normal, à ce moment de l'histoire, se demanderait comment faire réagir les différents protagonistes pour tirer le meilleur parti de cette situation. Luc Brunschwig, lui, se demande comment faire pour que la situation elle-même surprenne le lecteur et influence les comportements des différents acteurs. Il renverse la situation : les ravisseurs sont flics et la pseudo-kidnappée n'a trouvé que cette technique pour leur fausser compagnie. Tout l'album est construit sur ce schéma. Quand il faut que la jeune femme russe qui a échappé à un réseau de prostitution ait un ange gardien, le scénariste fait appel à un héros qui travaille au FBI... comme chef comptable. A force, on ne peut être qu'admiratif devant cette inventivité. Mais le revers de la médaille est évidemment que le lecteur manque un peu de repères et que lorsque le chef comptable se transforme en justicier sous le nom de Makabi, il se demande d'où vient cette transformation. Brunschwig n'est pas le genre de scénariste à balancer des éléments de scénario au hasard, on peut donc imaginer qu'il a encore un plan démoniaque derrière la tête pour nous expliquer comment le gentil Lloyd Singer devient le super Makabi. En attendant cette explication, on est tout de même très désappointé à la fin de ce premier épisode. Reste une histoire travaillée, intelligente, des personnages fouillés et inattendus, une maîtrise parfaite du découpage.
Un mot, tout de même, du dessin d'Olivier Neuray, dont on a beaucoup aimé les Nuits Blanches (la série qu'il animait sur un scénario de Yann chez Glénat). Son casting est assez réussi, le dessin est fluide, il fait exister les personnages. Mais il n'a peut-être pas la grâce qu'avait « Nuits Blanches ». Cela tient-il au changement de contexte, qui l'amène à traiter une aventure contemporaine ? Possible. En tout cas, il évite un écueil dangereux : celui des scènes « hard » rendues nécessaires par le scénario, et qu'il traite avec ce qu'il faut de pudeur pour ne pas sombrer dans le vulgaire.
Bref, un album qui est comme son titre, composé de poupées russes. A vous de les ouvrir une par une.

Par : Gaelle (10 juil. 2002)

Il existe des schémas classiques pour aborder certains thèmes, tels que le polar, les services secrets, les conflits internationaux, la traite des femmes etc... Dans Makabi, on ne suit jamais le chemin classique, vous êtes surpris à chaque séquence. Outre le fait que le héros n'a pas les traits "habituels" de l'agent secret ni du super héros, cet album est rempli d'émotions, là où on s'attend à un album rempli d'actions. Surprise plutôt agréable. Ce qui n'empêche absolument pas les protagonistes de se retrouver dans une course-poursuite entre malfaiteurs et agents du FBI. Petite touche supplémentaire : celle d'avoir introduit un petit enfant, une petite fille, dans l'album. Comme dans Le Pouvoir des Innocents, sans aucunement vouloir faire de parallèle entre les deux histoires, c'est souvent au travers d'un enfant que l'on retrouve une dimension supplémentaire du caractère des personnages : la patience, l'écoute, la gentillesse.. et son propre caractère d'enfant avec ses peurs et terreurs irraisonnées... Bref, un très bel album qui prend le lecteur à contre pied. Seul petit élément qui m'a perturbé : l'arrivée soudaine du "héros masqué". On se demande un peu d'où il vient et ce qu'il vient faire dans cette histoire. C'est à nouveau une surprise qui désarconne le lecteur.. mais je suppose que nous aurons bientôt une réponse à cette question. J'attends la suite avec beaucoup d'impatience.

Par : hume (09 juil. 2002)

Parce que l'évolution est inhérente à l'artiste, parce que le lecteur recherche toujours la marque de fabrique d'un scénariste ou d'un dessineur : la rencontre ne peut que rarement se faire dans ces conditions. Jugements hatifs et critiques acerbes! D'un côté un lecteur qui ne retrouve plus certains repères, avec le sentiment d'être délaissé par les artistes, un scénariste et son dessinateur qui essayent de comprendre et de reproduire ce qu'aiment leurs lecteurs, en tenant compte des contraintes imposées par des éditeurs comme Dupuis, par exemple. Mais il nous semble intéressant de nous interroger sur le public qui a aimé Makabi et celui qui ne l'a pas apprécié et surtout d'entendre leur avis. Nous devons reconnaitre que Mr Bruschwig a un certain souci de son travail et de l'impact qu'il aura sur son lecteur. Ayant cette donnée en tête nous devons reconnaître que Makabi est loin d'être à la hauteur d'un tome 5 du Pouvoir et d'un tome 1 de Mic Macada ! Pourquoi ?

Par : Mortimer (07 juil. 2002)

Luc Brunschwig est un excellent raconteur d'histoires. Sans doute de ce point de vue un des meilleurs de sa génération. Il le prouve une nouvelle fois sur cet album, même si parfois le mélange récitatifs / dialogues ne fonctionne pas parfaitement. Mais à force d'essayer d'être excellent sur la forme, il en oublie parfois le fond et l'histoire. Et là, en ce qui concerne ce dernier album, il y a vraiment un problème. Car comment un lecteur normalement intelligent peut-il croire que de membres de la mafia américaine (ou de toute autre organisation criminelle) en soient réduits à draguer sur internet des jeunes femmes russes, de les faire venir aux Etats-Unis, de les épouser, pour ensuite les faire violer devant des caméras, tout ça pour vendre de DVD pornos à des tordus ? Tout ça leur rapportant évidemment une fortune leur permettant de vivre dans le luxe et l'opulence. Et bien sûr, les agents du FBI, pas toujours très fûtés, vont mettre de gros moyens en oeuvre pour s'attaquer à cette terrifiante organisation internationale... De tels thèmes sont souvent abordés dans la littérature policière, sur un mode beaucoup plus réaliste et plus glauque, malheureusement aussi beaucoup plus plausible. Mais là, ce sont des malheureuses, enlevées, violées et massacrées, puis froidement éliminées par leurs ravisseurs. Et quand je parle de littérature policière, j'aurais tout aussi bien pu parler d'actualité, avec ce qui s'est passé ou se passe encore au Kosovo, en Albanie où ailleurs. Bien raconter une histoire, surtout policière, c'est sympa. Encore faut-il être un minimum crédible, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans ce tome 1 de "Makabi".

Par : Edouard Voir les critiques de Edouard (05 juil. 2002)

Et revoilà le sieur Brunschwig... au meilleur de sa forme. Il est décidément certains auteurs que l'on peut acheter les yeux fermés, savourant à l'avance le plaisir que l'on va prendre à le lire. Makabi fait partie de la toute bonne production de cette année. Original, sensible, percutant, voilà les mots qui nous restent en tête après avoir fermé l'album. Un scénario style "polar", des personnages dont la psychologie est très développée (trait caractéristique des scénarios de Brunschwig), un arrière-goût de traite des "filles de l'Est", de mafia russe.. et un héros pas comme les autres.. Un héros qui n'en est pas vraiment un, un héros qui est un peu arrivé là par accident. Il n'a pas les gros bras ni la grosse tête, il n'est pas sur-entraîné, mais il est d'une rare humanité et sait parler aux gens. Cet album est un vrai régal... sans oublier le trait fin, le dessin et les couleurs superbes de Neuray qui servent à merveille le scénario. Bravo messieurs !


 


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