« Manhattan Beach 1957 », par Hermann et Yves H. Dans la collection Signé du Lombard.
Les Hermann père et fils retrouvent la collection où ils ont débuté leur collaboration (avec « Liens de sang », pour rappel). Une collection où le père a par ailleurs signé (c'est le cas de le dire) l'un de ses meilleurs albums de ces vingt dernières années, Caatinga. Yves Huppen déroule un récit sur deux époques, celle du souvenir (1957) et celle du dénouement (1976). C'est l'histoire d'un homme et de deux femmes qui se ratent. John n'a pas pu empêcher Daisy de partir trop vite, tout comme Helen ne parviendra pas à retenir John. L'amour frappe à chaque fois à la mauvaise porte au mauvais moment. Quant aux motivations des personnages, elles sont à la fois dévoilées et laissées dans leur part d'ombre. Au vu des éléments donnés au lecteur, chacun jugera qui, de Daisy ou de Vernon, disait vrai. C'est sans doute ce flou artistiquement entretenu qui contribue à la réussite de l'histoire. Mais c'est aussi un découpage rigoureux, une maîtrise évidente du temps et de l'espace. Evidemment, cela n'empêche pas Hermann de répéter quelques tics. A commencer par un casting féminin à peu près désastreux. Daisy, c'est un peu l'anti-Cécile de Gibrat. Mais qui s'attendrait à l'inverse ?...
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