
« Hermann, héros et bovins », aux éditions Mosquito.
Avec un titre aussi énigmatique, certains se demanderont quelle mouche a piqué Mosquito au moment de publier ce livre. Bien sûr, tous les lecteurs d'Hermann auront remarqué que les bovins ne manquent pas dans ses albums. De là à leur consacrer un livre...
Et pourtant. A la lecture de ce petit « traité », on ne peut que mieux comprendre l'univers des hommes et des vaches sur lequel le scénariste de Jeremiah règne en maître. Car ce livre n'est pas qu'une variation sur le thème des bêtes à cornes et sabots. Jouant la carte thématique qu'on lui tendait, Hermann a choisi de s'expliquer. Avec ses mots à lui. Il dépeint patiemment, un à un, les héros de ses histoires, remontant jusqu'aux séries de Greg, à cette époque lointaine aujourd'hui où il n'était QUE le dessinateur d'un scénariste génial. Mettant ses personnages en parallèle avec des bestiaux qui parlent d'eux mieux que personne, l'auteur fouille la psychologie de ceux qui l'ont accompagné depuis les années soixante et nous offre sa vision de leurs traits de caractère ou de leurs petits travers. En résulte une lecture parfois nostalgique mais pleine d'enseignements, qui permet au lecteur d'appréhender l'uvre plus en profondeur. On dit toujours que les histoires doivent se suffire à elles-mêmes. Ce très beau livre est la preuve qu'il y a moyen de faire commenter son uvre à un créateur. A condition de ne pas lui en imposer la forme.
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