Je viens de lire « Benito Mambo », dans la collection Tohu Bohu des Humanos. Un régal .
Christian Durieux n'avait jusqu'ici pas vraiment accroché mon regard. Dessinateur « besogneux », pour Dufaux d'abord (Avel, une bonne série un peu méconnue dans la production abondante de Jean Dufaux, 4 tomes chez Glénat, collection Grafica ), pour Delisse ensuite (Foudre, nettement plus dispensable, 5 tomes au Lombard), Durieux n'avait pas encore eu l'occasion de montrer ce qu'il avait dans le ventre et louchait dangereusement du côté de ses aînés, Renaud entre autres. Le voilà qui trouve d'un coup un style de dessin. Il s'improvise scénariste dans le même temps avec beaucoup de bonheur.
Je ne vais pas vous raconter Benito Mambo. Il y a suffisamment de sites pour ça (entre autres, celui des Humanos, qui mérite une petite visite régulière...) et rien ne vaut une lecture « vierge » de l'histoire. Mais je voudrais vous partager mon enthousiasme devant cette BD au style naïf et enfantin qui m'a fait penser ... au « Petit Prince » de St Ex. Oui, je sais, rien n'égalera jamais ce chef d'oeuvre (surtout pas la commande sur St Ex « exécutée » (le mot n'est pas trop fort) par Pratt peu avant sa mort). Mais Benito Mambo dégage la même innocence communicative que « Le petit Prince », une sorte de poésie innée, sans limite. Tout y est possible. On rêve, quoi. Et on retrouve une part d'enfance, jusque dans le dessin, épuré, débarrassé de ses influences, de ses obligations de professionnalisme. Durieux est un grand enfant et ne manque pas d'humour. Preuve en sont les deux personnages qui ont nom Tohu et Bohu, clin d'oeil habile au nom de la collection qui, depuis sa création l'an dernier, s'enorgueillit de quelques belles réussites. Ne ratez pas celle-ci.
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