Lune de guerre de HermannJean Van Hamme - 16 critiques

Edition : Dupuis
Collection : Aire Libre
Pages : 64 pages en couleurs
Parution : janvier 00
Auteurs : HermannDessinateurJean Van HammeScénariste

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Par : Quentin Voir les critiques de Quentin (16 juin 2007)

En lisant la critique de Yannick, je me suis dit qu'on n'avait pas dû lire la même BD. Je me suis donc replongé dans "Lune de guerre" et 7 ans après la sortie de l'album, mon verdict reste inchangé: c'est très mauvais. Une histoire complètement invraissemblable, dans laquelle le grotesque dispute au mauvais goût. 30 protagonistes coincés dans une auberge finissent soit par essayer de s'entretuer sans bonne raison, soit de sauter la femme de l'autre, soit de quitter cet enfer sans se prendre de pruneau dans l'aile. Le scénario est des plus ténu et aussi con que les participants à la noce. Le soi-disant "choc d'une rencontre exceptionnelle entre deux maîtres de la Bande Dessinée" a donné un regrettable flop.

Par : yannick Voir les critiques de yannick (04 juin 2007)

Imaginez que vous participez à un mariage, puis, pour une raison plus ou moins valable, tout foire et les participants se mettent à se disputer pour finalement finir par se détester… cette histoire est complètement tordue non ? Et pourtant, c’est ce que nous proposent comme scénario Van Hamme et Herman avec « Lune de guerre ».

La bd comporte un mini-dossier placé au début du livre qui nous explique comment Van Hamme a eu cette idée assez folle (à partir d’une histoire vraie), les différents personnages y sont présentés. Personnellement, je vous conseille de feuilleter ce mini-dossier après n’avoir lu la bd proprement dite sous peine de perdre une partie de la découverte.

Le scénario est totalement farfelu surtout lorsqu’on découvre à partir de quoi la fête se transformera vite en enfer. En fait, le lecteur s’apercevra à la fin de la lecture que ce mariage ne pouvait finir autrement étant donné tous les rancœurs et secrets malsains qui habitent la plupart des personnages. Des invraisemblances apparaissent dans cette bd notamment lorsque le lecteur découvre de quoi est capable le papy… paradoxalement, j’ai beaucoup aimé cette bd car elle est divertissante. L’histoire possède, à mon avis, un humour très noir que j’ai apprécié une fois ma lecture terminée, c’est à ce moment-là que la bd dévoile la bêtise humaine dans toute sa splendeur et sa folie ! En effet, l’histoire semble tellement irréelle qu’on y croit !

A mon avis, Hermann a réalisé une de ses meilleures bd avec son autre one-shot « On a tué Wild Bill ». Pour moi, ce dessinateur est actuellement le meilleur metteur en scène du 9ème art. Avec cet album, j’ai eu l’impression de suivre un film tellement la narration est fluide. Les cadrages et le découpage sont pertinemment choisis, la mise en couleurs directes est magnifique. Seules, les visages des femmes ne sont pas parus assez féministes.

« Lune de guerre » est une bd assez originale et divertissante à lire. L’histoire est très farfelue, tellement même qu’on y croit à cette débauche de bêtises humaines. Le magnifique dessin et la narration exemplaire de Hermann m’ont énormément fait apprécier cette bd. A lire finalement !

Par : Gregouille Voir les critiques de Gregouille (05 janv. 2005)

J'ai relu cet album hier, 4 ans après l'avoir lu la 1ère fois et j'ai été assez déçu. Je suis globalement d'accord avec les relativement mauvaises critiques lues en-dessous.
Le scénario est sympathique mais il y a trop de personnages pour un album unique. Je me suis souvent vu retourner à la présentation des personnages car je ne savais plus qui était qui. La présentation de départ permet de s'y retrouver mais quand on la lit, elle gache le suspens... Comme quelqu'un l'a dit, supprimer quelques personnages n'aurait pas fait de mal et aurait permis de plus creuser ceux qui restent.
Ensuite, je trouve l'escalade de la violence vraiment extrême ! Surtout plus on approche de la fin. Le major anglais tout naturellement prêt à affronter un assaut comme si on était en pleine guerre me semble surréaliste !
Enfin, le dessin ! Quand je dis qu'on ne s'y retrouve pas trop dans les personnages c'est aussi parce que le dessin n'aide pas : ils se ressemblent tous ! Les femmes sont pires que tout : machoires carrées, carrures de rugbymen. Et globalement les traits sont trop figés, complètement statiques. Les lunettes à travers lesquelles on ne voit rien figent encore plus les visages...
Un exemple d'horreur : vers la fin de l'album, la mariée se met à pleurer. J'ai d'abord confondu les larmes avec une poussée de peste bubonique !
En conclusion, ça se lit mais ça ne laisse pas un souvenir impérissable... J'ai été d'autant plus déçu que lorsqu'on lit la préface présentant la gestation, on s'attend à des merveilles !

Par : Nicoo (03 avr. 2002)

Alors là non ! Comment peut-on critiquer autant un album aussi génial ? Pour une fois depuis longtemps, Van Hamme nous évite un scénario dans lequel on ne s'y retrouve plus (c'est qui finalement XIII, quelqu'un peut me le dire ?) et Hermann nous redonne du dessin digne des premiers Bernard Prince. Même si il faut se forcer pour y croire de temps en temps, cet album est quand même excellent, plein de personnages riches qui font peur ou rire. C'est selon.

Par : Jean Loup (04 avr. 2001)

Sorti début 2000, "Lune de guerre" est un one shot qui aura fait parler de lui. C'était une nouveauté de la collection Aire Libre de Dupuis, ce qui représente déjà pour le bédéphile une occasion de prêter l'oreille dans le concert des sorties BD toujours plus nombreuses. Mais surtout, c'était la rencontre inédite entre deux colosses du neuvième art : Hermann au dessin et Van Hamme au scénario. Un véritable coup médiatique dans le milieu. L'occasion d'attirer un large éventail de lecteurs. Le risque de décevoir, aussi, parce qu'on attend toujours beaucoup d'une rencontre au sommet. Les avis sont partagés (relisez les critiques disponibles sur le site, c'est intéressant) mais je pencherais plutôt du côté des sceptiques.
Je ne suis pas un inconditionnel d'Hermann, mais son trait a une indéniable personnalité, ce qui est positif. Le dessin est précis, la mise en couleurs est surprenante, toute en pâleur. On reproche à Hermann de ne pas savoir dessiner les femmes ? C'est un peu rude mais partiellement vrai. Reconnaissons en tout cas que Van Hamme ne lui a pas facilité la tâche puisqu'une trentaine de personnages différents se croisent dans l'album. Pas toujours facile de les reconnaître au premier coup d'oeil. C'est un des points par lequel le scénario pèche : il y a trop de monde pour un one shot, a fortiori pour un huis clos. On aurait facilement pu en mettre dix de moins, ce qui aurait certainement facilité la lecture et évité de revenir à la galerie de portraits des premières pages. L'autre critique que je formulerais à l'égard du récit est le débordement de violence dans la scène finale. C'est trop, on n'y croit plus et on voit s'entretuer tout ce petit monde sans ressentir d'émotion particulière. Le comble pour un récit centré sur l'élément humain et ses débordements.
Moyen, cet album. L'ensemble se lit bien (Van Hamme sait mener une histoire, même si le fond s'essouffle) mais ne laisse pas de souvenir impérissable. Ce qui, pour deux auteurs de cette trempe, est finalement un peu court.

Par : vanicaramel (22 juin 2000)

C'est le spectacle de la bêtise humaine
quand elle s'entiche de fierté mal placée... Du "pétage de plomb" sous sa forme la plus
tragique.
Une impressionnante galerie de personnage, un scénario terrifiant qui ne vous laisse pas
respirer jusqu'à l'apocalypse finale: l'Horreur est dans le pré! Pour moi, la BD de l'année, incontestablement!
Toutes pitites critiques négatives: il y a deux-trois moments où on ne suit plus très bien,
qui est qui, qui fait quoi... Et puis, à bien y réfléchir, c'est vrai que, comme l'ont remarqué
certains BDphiles, l'histoire aurait eu tout à gagner si la psychologie des personnages avait
été mieux étoffée (Moi je l'aurais zigouillé de mes propres mains, le Maillard, si j'avais été le
marié! Et le frère de la mariée n'a pas l'air de s'inquiéter beaucoup du sort de sa soeur...)

Par : Thierry (28 févr. 2000)

Evidemment, cet album ne pouvait que decevoir. Le retour de Van Hamme au one-shot, genre ou il nous a offert certains de ses plus grands albums (le Chninckel et histoire sans heros) et une collaboration avec Hermann, forte personnalite si il en est. Et au final, le tout fait un peu l'effet d'un petard mouille.
Pourquoi ?
A priori, ca devrait faire des etincelles: 2 geants de la BD, une histoire qui s'annonce excellente: un mariage qui tourne au jeu de massacre. Mais la sauce ne prend jamais vraiment.
Hermann semble s'etre contente d'illustrer cette histoire, sans s'etre investi dans le scenario. On le sent parfois a l'etroit dans le decoupage de Van Hamme. J'ai parfois l'impresion que cet album aurat pu aussi bien etre illustre par Vance ou n'importe quel autre dessinateur realiste (Franz, Griffo, Berthet...)
Quant a Van Hamme, cela fait la deuxieme fois qu'il gache un album en "etriquant" son developpement. Deja le dernier Thorgal, apres un debut passionnant, Van Hamme expedie la fin en baclant litteralement l'histoire. Ici, il commence par presenter 30 personages en 3 pages. On n'a meme pas le temps de les identifier que le recit s'emballe deja. On doit alors faire de nombreux retours en arriere pour remettre un nom sur tel ou tel visage. C'est pour le moins perturbant. Une dizaine de pages en plus n'auraient pas ete superflues pour mieux introduire le recit. De plus, l'ensemble aurait gagne en force si pendant quelques pages, on avait assiste a un mariage sans histoire.
Cette histoire devait evidemment tenir en 1 seul album, mais une vingtaine ou une trentaine de planches supplementaires auraient permis un developpement plus en profondeur des personnages et des circonstances, d'autant plus que le cahier supplementaire qui accompagne l'album reprend les presentations des personnages, a la lumiere desquelles l'histoire gagne en force. Mais faire d'un element essentiel d'un album un simple bonus vraisemblablement reserve a la premiere edition, c'est pour le moins bizarre.
Alors pourquoi un album si "court" ? Certainement pas pour des raisons de rentabilite, surtout que pour Blain, Aire Libre ne s'est pas pose de question (alors que son tirage doit avoir un chiffre de moins que celui de cet album). Pour une question de planning ? Si des auteurs sont contraints de bacler un album pour respecter un planning, c'est plutot inquietant.
Grosse deception, donc. Un album juste plaisant, mais qui ne laisse aucun souvenir particulier car pas de personnages attachants ou reellement detestables, pas de moments forts... juste une rencontre qui promettait.
A+

Par : pgorloo (21 févr. 2000)

Primo : j'adore Hermann et VanHamme , même si ce dernier commence à me lasser avec thorgal et pourtant j'adore Thorgal aussi mais plus du tout depuis 4 ou 5 albums ( qui sont nuls et inutiles )

Secundo : cet album , pour moi , n'a aucune critique à recevoir. professionnellemnt il est parfait.Il n'innove pas mais il est parfait !

tertio : j'achète 50 à 100 BD par an , mais à choisir je préfèrerais n'en acheter qu'une seule de ce cru là !

conclusion ,vive les "one-shot" de VanHamme et lisons du Hermann : on ne sera jamais déçu !

PS : j'ai cru lire que quelqu'un trouvait qu'Hermann ne savait pas dessiner les femmes .Que du contraire , Hermann est un dessinateur hors-paire ,et il dessine les femmes telles quelles sont , il n'y a pas que des canons sur terre !!!!!

Par : Chacalman Voir les critiques de Chacalman (22 janv. 2000)

Je pense que Van Hamme s'est attaché à étudier la psychologie des personnes à travers un huis clos. D'accord, on tourne en rond mais l'idée était bonne.
Légère embrouille au niveau des personnages (bien qu'il y ait au début de l'album une description de chaque personnage). A un certain moment on s'emmêle les pinceaux. Dommage, car on a presque envie de fermer l'album et de le ranger.
Quant au dessin, Hermann a sensiblement évolué. J'ai cru entendre qu'il était passé à la couleur directe (c'est peut-être une erreur de ma part).
Un bon album de la collection Aire Libre.

Par : Deberg (21 janv. 2000)

Ben moi je trouve l'album moyen, de plus Van-Hamme et Hermann développent un style tout à fait particulier:
Ce que j'ai bien aimé moi c'est l'entrée en matière sur la violence, l'histoire démarre sur les chapeaux de roues ce qui change un peu de certaine BD mais les couleurs d'Hermann nous donne quand même du chimi. Dans la vision. C'est un recueil de style pour c'est auteur quand même.
Ce que je n'ai pas aimé: c'est le développement du court de l'histoire, les personnages on les oublie très vite, ils n'ont pas assez de profondeur, de reflets, bon que le père machin saute sa belle-fille, les femmes de ses frères. Ben on s'aperçoit que c'est quand même une famille tuyau de poêle et que chez cette famille c'est latent. Mais mis à par ça?
Le grand-pére: d'où tiens t'il ses grenades et c'est un malade de ne pas savoir qu'une grenade ça se désamorce??
Ben on ne sait pas le passé du grand-père.
C'est comme les autres, le frère de la mariée c'est qui? Il sort d'où, il fait quoi là-dedans???
Bref pour dire que Van-hamme aurait pus donner plus de corps à ses personnages, plus de valeur. Moi je m'attendais à quelque chose comme les Maîtres de L'orge qui est un excellent travaille.
Voilà, mais pour moi Van-hamme et Hermann reste quand même des personnages fort de la BD d'aujourd'hui
Sincèrement.
Deberg.

Par : Keyan (20 janv. 2000)

Opinion partagée, en fait. D'un coté, j'ai beaucoup aimé, l'histoire, la façon de montrer à quel point l'homme peut être stupide, et jusqu'où la bétise peut aller. Mais de l'autre coté, j'ai été assez déçu en refermant l'album. L'histoire va trop vite, il n'y a pas assez de surprises, on sait dès le départ ce qui va se passer, et il y a trop de personnages pour un seul album.

Par : Morti (19 janv. 2000)

Déception !
C'est le sentiment que j'ai eu lorsque j'ai refermé cet album.
Je précise tout de suite que j'aime beaucoup Van Hamme et que je l'ai même "défendu" plusieurs fois sur le forum lorsqu'on tapait dessus et que Hermann est pour moi un des plus grands dessinateurs actuels donc pas de parti-pris de ma part vis à vis d'auteurs que je n'apprécierais pas, au contraire.
Néanmoins je m'attendais à quelque chose de plus fort de leur part !
Le sujet d'abord : Van Hamme dit lui-même que l'idée lui est venue un jour en lisant un fait divers, cela a été confirmé depuis sur le forum, ce n'est pas de la science-fiction mais de là à en faire le sujet d'un one shot que tout le monde attendait, ça me paraît gacher l'occasion. L'escalade dans la violence est malgré tout très caricaturale car excessive, on a vraiment droit à la totale avec fusil, grenade, prise d'otage, tentative de viol, incendie tout ça pour un détail. J'aurais bien vu là une histoire brève comme Hermann en a déjà dessinée mais pas un album de 72 pages dans la collection Aire Libre.
Le traitement ensuite : là aussi, c'est un peu lourd. D'une part la présentation des 30 personnages au début de l'album est fastidieuse et donne déjà une idée précise de ce qu'on va trouver à l'intérieur...frustrant. D'autre part, lire l'album sans savoir qui est qui est quasi impossible et même avec ça on fait sans cesse des retours au descriptif : lassant.
En plus le décor est vite planté et l'action démarre immédiatement, on n'a pas le temps de repérer les gens que c'est déjà Tombstone !
Etait-il vraiment nécessaire de présenter autant de personnages qui ont tous une petite hisoire mais qu'on ne peut approfondir faute de place, je trouve que ça complique inutilement l'histoire et n'apporte rien en définitive, on ne s'y attache pas et on les oublie aussitôt.
La forme enfin : et bien là aussi je suis déçu car si le dessin de Hermann n'est plus à mettre en doute, je trouve qu'il ne l'exploite pas dans cet album sombre, confiné dans un pauvre décor et manquant singulièrement d'ampleur. On est loin de Comanche, Jérémiah ou même Bois-Maury, Hermann me semble à l'étroit avec ce sujet et je n'ai pas l'impression qu'il s'est beaucoup amusé à le faire. Même sa couleur directe ne sauve pas l'ensemble, tout est trop sombre, limite illisible, en tout cas peu attrayant.
On en arrive là à un autre point : tout les bédéphiles savent que Hermann est un personnage qui a son point de vue sur le monde, l'homme et la société et que ce point de vue n'est pas très réjouissant. Etait-il vraiment nécessaire pour ce one shot "de luxe" d'encore une fois lui proposer un sujet pareil ?
Je m'attendais à un album plutôt dans la lignée de SOS Bonheur ou du Chninkel pour le scénario, un grand sujet humaniste voire poétique accompagné d'un dessin du style Caatinga ou Bois-Maury et au résultat je me retrouve avec un album sombre, racontant une histoire sordide...d'où ma déception.
Oh ce n'est pas un mauvais album, les deux auteurs ont suffisemment de talent ou de métier (les fameuses ficelles de Van Hamme) pour malgré tout faire un album qui se lit sans peine mais je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'ils auraient pu faire...à ce qu'on a raté...

Marc :o)

Par : Olivier (19 janv. 2000)

Lune de guerre est un album actuellement très critiqué. En effet, quand un maître du scénario s'allie avec une personnalité très forte du dessin, cela ne peut laisser indifférent. Et bien, disons-le tout de go, j'ai vraiment aimé cette histoire. C'est vrai que c'est classique, qu'Hermann ne dessine pas très bien les femmes, que ses couleurs sont parfois un peu trop délavées, mais pour le reste, c'est du grand art. Que ce soit au niveau de la construction du scénario, de la densité des personnages (consistance des seconds rôles) et de l'envolée finale, tout y est pour faire passer un moment... pas bon, mais percutant. C'est d'autant plus fort que ce genre de situations quotidiennes sont monnaie courante et qu'on a tous un jour ou l'autre senti ce point de rupture... Cela fait penser à "Falling Down - Chute Libre ", pour le pêtage de plombs, à "Canicule" pour la chronique paysanne dramatique, à toutes ces situations extrêmes où la violence appelle la violence. Un petit regret cependant dans ce concert de louanges, les descriptifs des personnages qui bien que très utiles à la compréhension de l'album, sont trop complets et occultent un peu l'histoire.

Par : Kundera (19 janv. 2000)

Ambiance cynique qui montre jusqu'où la nature humaine peut amener sa stupidité.
On ressort de cette BD avec un certain malaise car la descente aux enfers se fait sans trève.
Très bon scénario en ce sens qu'on dirait vraiment que c'est Herman qui a scénarisé et dessiné l'histoire.
C'est peut-être ça l'âme d'un grand scénariste, savoir se confondre avec le dessinateur.
Le genre de BD qu'on ne peut plus lacher après avoir parcouru les deux premières pages.
Van Hamme serait decidément meilleur dans ses one-shot que dans ses séries ?

Par : Sylv (19 janv. 2000)

Il est vrai que la critique est toujours aisée lorsqu'il s'agit de deux géants qui s'associent pour faire un produit "commercial". Je suis le premier à critiquer Van Hamme pour ces recettes redondantes et ses séries à rallonge. Quant à Herman, j'apprécie son style de dessin, mais je trouve qu'il est un peu déjanté dans ses sénarios. Alors, un mixte de ces deux-là, je craignais le pire... et finalement, c'est le meilleur qui est arrivé. Van Hamme s'efface quasi devant le style d'Hermann. C'est du "sur-mesure" pour Hermann. Il est vrai que les personnages sont assez caricaturaux, mais ils restent crédibles. Il est clair que ce n'est pas le genre de personnages que l'on rencontre tous les jours, mais si l'on croit à leur caractère, l'histoire tient la route (faut dire que la bêtise humaine est parfois tellement grande qu'elle n'étonne plus trop, même dans ses manifestations les plus extrêmes !).
Enfin bref, j'ai trouvé l'album très bon, je me suis complètement laissé entraîner par l'ambiance et y suis resté durant toute la journée. Il ne laisse pas indifférent. C'est du bon, c'est du Van Hamme oui, mais du Hermann aussi !

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (06 janv. 2000)

« Lune de guerre », par Van Hamme et Hermann, dans la collection « Aire Libre » des éditions Dupuis.

Dupuis crée l'événement dès les premiers jours de 2000 avec un one-shot réunissant deux des plus grandes stars de la BD francophone actuelle. Le résultat est réussi et séduira sans doute bon nombre de lecteurs, ce qui permettra au passage d'asseoir plus encore la notoriété de la collection Aire Libre.

« Lune de guerre », c'est du sur-mesure pour Hermann. Plus encore qu'à l'accoutumée, on dirait que Jean Van Hamme a travaillé son scénario pour correspondre à son dessinateur. Résultat, l'histoire sonne comme du Greg de la grande époque, que ce soit dans ses personnages dominateurs à l'allure taurine ou son crescendo tragique. Van Hamme le confesse en avant-propos, « Lune de guerre » doit son origine à une anecdote, glanée il y a une dizaine d'années à un repas mondain. Au cours d'une noce, un différent oppose le père du marié au restaurateur, à qui l'on reproche de servir des tomates crevettes d'une fraîcheur approximative. Le père du marié n'arrivant pas à se mettre d'accord avec le propriétaire du restaurant, se propose d'emmener tout son petit monde déjeuner ailleurs. Voyant son chèque lui échapper, le restaurateur enferme alors la mariée dans les toilettes et refuse de la libérer tant qu'il ne reçoit pas son argent. Dans l'histoire originale, tout le monde revient à table et la journée s'achève sans autre incident. Plus machiavélique, Van Hamme y donne une autre suite. D'abord, il fait séquestrer la belle-mère en plus de la mariée, histoire de provoquer la colère du père du marié et de jouer, plus tard, sur les relations délicates entre les deux femmes. Ensuite, il conçoit un drame particulièrement musclé qui se déroule sur quelques heures à peine, prétexte rêvé à une étude de caractères bien trempés.

Dans ce qui commence comme une partie de bras de fer entre un propriétaire terrien autoritaire et un restaurateur qui ne veut perdre ni la face ni son argent, Jean Van Hamme injecte ce qu'il faut de dérapages pour que l'affaire vire au drame. Et on se prend au jeu. Avec des personnages tels qu'ils sont présentés dans « Lune de guerre », ce genre de situation est tout à fait plausible. Bien sûr, des familles comme les Maillard ne courent pas les rues. Un peu d'auto-suggestion est nécessaire pour y croire. Mais ensuite, tout s'enchaîne avec brio. Les personnages principaux, mais aussi secondaires sont tous plus que des acteurs du drame : ils ont une histoire, une épaisseur, des petits secrets qui vont transparaître au fil des pages et, parfois, cristalliser les haines qui se sont données rendez-vous dans ce petit coin d'Ardennes. Les célèbres fiches qu'établit Jean Van Hamme sur ses personnages en marge de ses scénarios n'ont peut-être jamais paru si utiles au récit que dans ce « Lune de guerre ».

Et Hermann, dans tout ça ? Il se sent comme un poisson dans l'eau, bien sûr. Lui qui se fait tirer l'oreille pour travailler sur les scénarios des autres semble avoir plongé dans « Lune de guerre » avec un réel plaisir. En revanche, si on a l'impression que Van Hamme a tout fait pour ne pas faire « du Van Hamme », Hermann, lui, n'a rien changé à son dessin. Tous les visages ont un air de déjà vu et les femmes sont toujours aussi peu à leur avantage. Quant aux couleurs directes -le véritable plaisir d'Hermann depuis Sarajevo-Tango réalisé il y a quatre ans pour la même collection Aire Libre-, elles semblent très pales, parfois même presque délavées. Une tendance qui s'amorçait déjà dans les derniers travaux du dessinateur et qui semble correspondre à sa nouvelle vision de la couleur. Elle en désarçonnera sans doute plus d'un. Plus réussies, presque parfaites, même, les scènes de nuit (et plus encore l'incendie final) prouvent une réelle maîtrise de l'aquarelle et de la lumière indirecte. Quant à l'action, rien à dire, c'est le fond de commerce d'Hermann. Peu d'autres dessinateurs peuvent le concurrencer dans ce domaine.

En résumé, « Lune de guerre » est un bel album, qui prouve que Jean Van Hamme n'est jamais aussi bon que lorsqu'il évite les séries (on pense au « Grand pouvoir du Chninkel », à « S.O.S Bonheur », à « Histoire sans héros », etc...). Et même si on ne peut parler ici de chef-d'oeuvre, il convient de rappeler que le scénariste de XIII, Largo Winch, Thorgal et autres Maîtres de l'orge est si coutumier des succès de librairie que la critique en oublie parfois de souligner ses qualités. Voilà qui devait être dit !


 


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