J'ai lu (mais non acheté) les Goblin's il y a peu ... A mon grand regret.
Les critiques de la presse sont trompeuses et incohérentes, complaisantes et marketées. Ne vous y trompez pas ...
Il me semble que ce genre d'album est réservé à un lectorat jeune beauf et inculte, friand de nullité humoristique et de regression graphique.
Après lecture de ce torche cul, il me vient juste deux ou trois jugements .. Dessin amateur misérable, encrage de collégien et narration scénaristique ratée.
Les gags ne sont pas drôle pour un sou, en tout cas la plupart, ils se le voudraient, mais comment ?? La trame scénaristique sent le jeune trentenaire qui puise une inspiration dans une tendance qui n'est plus de son âge, résultat : un humour hybride qui met mal à l'aise et que l'on a du mal à qualifier : Bide total, anachronisme de jeune con de 30 ans qui s'exprime un ado, ou humour des éditions Soleil ??
Exemple : un goblin's éventre un monstre, puis il se trouve dans son abdomen, en pleine immersion de sang, signifiant drôlatiquement un "bain de sang" lors du champs de bataille ... pour écrire un genre de gag aussi merdique, s'imaginer que le lecteur de 16 ans va s'esclafer devant une chute aussi naze, pour s'imaginer cela, anticiper une telle réaction heureuse, il faut une sacrée couche de chiasse dans le cerveau ...
Et ce n'est rien par rapport au reste ... L'essentiel de l'album pue la misère humoristique, son auteur, Tristan Roulot, semble faire partie de ces "scénaristes" ratés, ces mêmes blaireaux sans âme qui ont tellement galéré pour avoir un fond de crédibilité auprès des dessinateurs et des éditeurs, qu'ils en viennent à un compromis marketing adolescent méprisable attendu.
Le dessin de Martinage sent bon le fanzinat post lycéen, 2 ou 3 bonnes choses qui semblent à peine efficaces, un trait conformiste et ennuyeux qui semble appartenir à un gosse de 17 ans. Seule la couleur fait juste bonne figure , par quelques effets redondants anecdotiques et informatisés.
Bref, les Goblin's, tome 1n et le 2 qui s'annonce encore pire, sont un torche merde digne de figurer sur votre Roulot de PQ, malheureusement rédigé par un humoriste raté et pathétique, et dessiné par un amateur qui a quand même un avenir dans les fanzines.
Torchez vous avec, c'est le seul usage que l'on peut en avoir ...
Autant le duo Tome et Janry avait relancé le personnage de Spirou comme personne d'autres avant lui, allant jusqu'à redefinir les codes et les valeurs de la franchise tout en gardant un esprit décalé et moderne, autant avec le duo Munuera et Morvan, on sombre dans le guignolesque.
Il fallait bien s'y attendre, avec le style de Munuera, très elastique et dynamique, il fallait bien qu'un jour où l'autre l'artiste nous ponde une virée du personnage dans le milieu du Manga !...Et c'est chose faite avec cet album, jeunesse "Naruto" oblige...
Autant j'ai personellement apprecié "L'Homme qui ne voulait pas mourir" même si la fin était très rapide et bâclée, mais là "Spirou à Tokyo" se lit comme une histoire de deux ou trois pages.
Brouillon, avec un scenario lancé comme ca à toute vitesse dès les premières pages, on se sent très vite depassé par ce rythme mené à 200 à l'heure. Les auteurs prennent trop de liberté avec les personnages. Spirou se bat comme un ninja ? Pourquoi pas ! Fantasio se retrouve cantonné à un rôle de debile, dépourvu dans cet album de son célèbre flair journalistique et gaspillant l'argent des deux amis dans des achats énormes (et ce sans même rentrer chez eux avec les produit achetés !) ? Pourquoi pas ! Spip reste cantonné à un rôle de seconde zone, n'étant là que pour discuter avec le narrateur ? Pourquoi pas !!
Tout est permis ici est c'est ce qui rend cet album, pourtant plus riche en pages que les precedents, le plus mauvais de la trilogie de Munuera, malgrès un travail de reperage au Japon minutieux. Trop de publicité, trop d'histoires qui se chevauchent sans que l'on s'en rende compte, non decidemment Munuera et Morvan ne seront qu'un duo de passage de plus dans la longue lignée de la franchise Spirou et Fantasio...
Comme beaucoup d’entre nous je pense, c’est le très long titre qui m’a donné l’envie de lire cette bd et sa parution chez l’éditeur « Futuropolis » (après avoir été publié chez la collection « Aire libre » des éditions Dupuis).
Je n’ai pas grand’chose à dire sur cette histoire qui met en scène deux (grands) écrivains tant cette lecture m’est apparue peu captivante. A vrai dire, il n’y a rien de vraiment marquant dans cet album sinon qu’il s’agit d’une diatribe qui m’a semblé très réaliste sur le monde de l’édition. Ah si, il y a quelque chose qui m’a frappé : l’écrivain américain par son parler grossier et son égo surdimensionné. Après, il faut aimer les histoires où le héros (le romancier français) couche à droite et à gauche alors qu’il est marié… mais comme je ne suis pas bon public de ce genre de récit, ça m’a ennuyé. Bref, je n’ai pratiquement rien retenu de cette histoire et il est fort probable que je ne rappelle plus de cette bd dans quelques mois…
Maintenant, je suis pratiquement certain qu’Emmanuel Moynot partage sa vie entre Paris et Bordeaux. En effet, dans « Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ? » et dans ses autres réalisations comme « L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube », ses récits se déroule dans la capitale girondine. Par conséquent, je suis sûr aussi que l’auteur utilise la photographie pour illustrer les lieux où évoluent ses personnages. Le tout donne un dessin réaliste sans que ça fasse trop photogénique. Je n’ai pas grand’chose à reprocher au dessin d’Emmanuel Moynot, je le trouve personnel, expressif et beau à contempler. Bref, j’aime bien son style.
Un peu comme « L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube », « Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ? » est un album que j’ai lu sans plaisir et sans déplaisir non plus. C’est un roman graphique pur et dur qui nous propose une petite critique sur le monde de l’édition. Mon gros reproche sur cette bd est que je n’y ai pas trouvé de scènes réellement touchantes de la part de l’auteur.
Reste le dessin d’Emmanuel Moynot qui m’est apparu très agréable à contempler mais ça ne m’a pas suffit pour rehausser mon intérêt sur cette bd.
Avec « Un ciel radieux », je continue mon exploration de l’univers de Jiro Taniguchi, un auteur que j’apprécie énormément suite aux lectures de Quartier lointain et de Le Journal de mon père.
Ceux qui ont déjà lu les mangas citées ci-dessus ne seront pas dépaysés en feuilletant « Un ciel radieux » car l’auteur reprend ses thèmes favoris : la famille et l’enfance.
L’histoire débute par un accident de la route impliquant un motocycliste et un automobiliste. Seul, le conducteur de la moto, le jeune Takuya, sortira indemne de cet accrochage mais à son réveil : ses souvenirs, sa personnalité, son comportement sont ceux de Kazuhiro Kubota, l’automobiliste et père de famille de surcroît !
Comme « Quartier lointain », c’est un récit à mi-chemin entre le fantastique et le roman graphique que nous propose Jiro Taniguchi. Cependant, j’avoue avoir préféré « Quartier lointain » à « Un ciel radieux » car ce premier m’a semblé plus convaincant au niveau de la trame fantastique et surtout au niveau de l’émotion.
A mon avis, « Un ciel radieux » est un manga qui manque de « tact » dans les scènes dramatiques, à tel point que celles-ci me sont apparues excessivement mélos !
En effet, j’ai eu l’impression que ces séquences ont été mises ça et là pour essayer de nous arracher quelques larmes : sur moi, c’est loupé !
Autre défaut que j’ai relevé dans ce manga : les explications données par les docteurs sur le changement de personnalité de Takuya aux membres de sa famille m’ont semblé peu vraisemblables… il aurait peut-être mieux vallu que l’auteur ne développe pas le handicap dont souffre le jeune homme, au moins, le lecteur se serait fait une petite idée de la chose pour se convaincre…
Sinon, l’ensemble m’est apparu tout de même assez agréable à lire car la narration est fluide et le dessin de Jiro Taniguchi se révèle excellent (décors détaillés, personnages tout de suite identifiables, cadrages adaptés, mise en page aérée… bref, c’est du beau boulot !). Seule la disposition des bulles à contresens de la lecture occidentale m’a un peu gêné… fallait-il laisser ce manga dans le sens de lecture japonaise ? Vaste débat !
Des trois mangas que j’ai lus à ce jour de Jiro Taniguchi (« Quartier lointain », « Le journal de mon père » et « Un ciel radieux »), « Un ciel radieux » est celui que j’ai le moins apprécié. Le dessin n’est pas en cause, loin de là ! En fait, c’est au niveau du scénario que je me montre le plus critique : les explications sur le changement de personnalité du jeune Takuya sont peu convaincantes, les scènes dramatiques me sont apparues trop mélodramatiques et disséminées d’une façon trop téléphonée, etc…
Toutefois, l’ensemble se révèle tout de même assez plaisant à lire car la narration est très bonne.
Je suis allergique au manga. J’ai essayé d’en lire plusieurs sans parvenir à les finir !
Je n’aime pas les personnages aux grands yeux dont regorgent les mangas. Je déteste aussi les longues séquences de silence suivies de longs passages de combat que j’ai pu découvrir dans les mangas (sans les finir…) et dont mon entourage m'avait pourtant hautement conseillé de les feuilleter ! Je n’aime pas également les séries à rallonge comportant une bonne dizaine de tomes.
Et puis, je suis tombé sur un ami qui possédait « Quartier Lointain »… que je me suis empressé de le lire en souvenir des bonnes critiques de la plupart des bédéphiles. Et puis, lire seulement 2 tomes pour une histoire complète, ce n’était pas la mer à boire !
Et… j’ai adoré ! Il faut dire que le dessin de Taniguchi ne ressemble pas à ce que j’avais lu auparavant, qu’il n’y a pas ces fameux regards immenses… Le dessin est très fin et très détaillé. L’éditeur a eu l’initiative de mettre la pagination de cet album dans le sens de lecture occidentale, bonne idée même si parfois certaines bulles sont involontairement mal disposées. Malgré cela, ma lecture de cet ouvrage fut agréable grâce à des choix de cadrages simples et une mise en page exempte de toute reproche. Bref, la narration est vraiment excellente car très acrrocheuse !
Devant tant de qualités au niveau du graphiqme, je comprends mieux maintenant pourquoi l’auteur vient d’être primé comme meilleur dessinateur au dernier festival d’Angoulême : c’est tout simplement mérité !
Le thème de cette histoire a tout pour qu’on se retrouve devant un scénario déjanté à l’image du film « Retour vers le futur »… détrompez-vous ! Le retour dans le passé de notre héros est fait d’une manière simple. Ce personnage principal va redécouvrir les joies et les plaisirs de vivre pleinement sa jeunesse. Il va aussi essayer de comprendre pourquoi ses proches ont réagi de telles ou telles manières. Le héros va ainsi avoir une vision moins sévère de sa famille.
J’ai énormément apprécié les longs moments de silence, ils sont disposés dans ce livre d’une manière pertinente et contribuent énormément aux grands moments d’émotion que j’ai pu ressentir lors de ma lecture. Seul le dénouement est un peu bizarre et brutal à mon goût.
« Quartier lointain » est –enfin !- le premier manga que j’ai pu finir à lire et que j’ai –surtout- pleinement apprécié ! Cette BD m’est apparue comme une ode à la joie de vivre et aussi au respect mutuel. Le dessin de Taniguchi est, pour moi, une référence au niveau de la clarté. J’ai hâte de lire la série "Le sommet des dieux" du même auteur !
C’est avec « Crazyman » que je dois la conversation la plus animée entre bédéphiles ! C’est aussi la première bd de Baudouin que je lis… après expérience, il s’avère que je n’avais pas choisi la lecture la plus facile de cet auteur pour un premier pas !
« Crazyman » ? C’est un récit qui met en scène un superhéros s’appelant Paul. Ce personnage, le lecteur le voit tour à tour déchiré, cynique, joyeux, emporté par son élan, philosophé, poète, amoureux, se dépuceler (c’est pratiquement une première pour un superhéros !), engagé, bagarreur… et j’en passe ! Il est presque comme monsieur tout le monde quoi !
Dans sa quête pour trouver la paix intérieure, Paul va parcourir le monde à sa façon pour aussi découvrir le sexe… mais comme dans tous les récits de superhéros, sa route va être parsemée d’obstacles…
Peut-on classer ce livre ? C’est impossible ! Et c’est ça qui fait la richesse de « Crazyman » ! Cette bd est tantôt drôle (en fait, il faut de temps en temps prendre du recul sur le récit pour saisir l’absurdité de certaines situations), tantôt dérangeante (ça parle du 11 septembre, de la guerre en Irak, etc…), tantôt émouvante, tantôt dramatique, tantôt violente et surtout pose des questions sur le sens de la vie.
Alors, avec toutes ces qualités, « Crazyman » est-elle une excellente bd ?
A mon avis, non, parce que plusieurs choses m’ont ennuyé lors ma lecture :
Premièrement, je n’ai pas vraiment apprécié la scène se passant au Japon lorsque Paul combat des héros de mangas. J’ai trouvé cette séquence peu drôle et inutile.
Et deuxièmement, Edmond Baudouin fait référence sans expliquer à de nombreux artistes, auteurs ou « je ne sais qui » qui me sont inconnus. C’est sur ce point que j’ai eu droit à un débat très vif avec un ami, celui-ci proclamant qu’il fallait que je fasse un effort en allant m’informer sur ces références, moi-même argumentant que je ne pouvais pas me renseigner sur tout (par faute de temps ou tout simplement par fainéantise) et que l’auteur aurait pu nous donner quelques repères pour mieux apprécier ses diatribes (Un peu comme le fait Joann Sfar dans ses séries comme Klezmer, Le Chat du Rabbin, Le Minuscule Mousquetaire, "Les carnets", etc.). Du coup, par mon manque de culture (essentiellement outre-Atlantique), j’ai eu l’impression d’être pris pour un ignorant, un incapable et ça… c’est une sensation désagréable qui m’est restée en travers de la gorge.
Je pense qu’il est inutile de vous parler du dessin : chacun se fera sa propre idée. Le coup de crayon d’Edmond Baudouin plaît ou ne plaît pas, il n’y a pas d’alternative !
Finalement, "Crazyman" est une bd qui m’a fasciné et aussi fortement dérangé.
En fait, le seul et énorme reproche que je fais envers cet album, c’est qu’Edmond Baudouin n’ait pas eu la bonne idée de développer un peu plus ses références lorsqu’il fait allusion à des artistes, philosophes ou autres quand le personnage principal les cite. C’est à cause de cela que je n’ai apprécié pleinement "Crazyman" : dommage car cette bd est tout de même intrigante par ses idées, son thème et son héros difficile à cerner !
Album dédié jeunesse ? Difficile à dire...
Empli de clins d’œil, de références, et d’un humour ravageur et cracra, on se demande vraiment quel lecteur est visé ?
D’un charme délicieusement désuet, cet album alterne les gags en une planche au rythme de 32 pour l’album complet. Jouant souvent sur l’imagerie du passé, le propos est quant à lui nettement plus moderne et plus décapant. Une sorte de dualité assumée qui livre de belles choses. Jusqu’à cette pixellisation des jeu vidéos qui s’intègre parfaitement à l’histoire.
Superbe double planche aussi qui rappelle les films muets de la grande époque des débuts du cinéma, jouant d’effets de lumières somptueux. De vieux Disney à des propos Frediens, en passant par les images des Crados, d’un propos doucereux à un autre plus virulent, les auteurs nous envoient dans les cordes et nous mettent KO technique. Mais peut-être suis-je encore à trop m’interroger à la nature du lecteur visé… Bon album mais… Argh !
Un album sombre, et pourtant intimement plaisant tant il s’adresse à nous avec une forme de sourire caché entre mélancolie et nostalgie.
Deux amis reviennent faire le chemin qu’ils avaient fait 1 an auparavant avec leur troisième ami disparu… Tout en délicatesse et en transitions douces, nous revivons en même temps que Serge et Igor ce week-end en montagne qui allait être le dernier ensemble mais qui se déroule en parfaite insouciance et dans une franche rigolade.
Un trait graphité qui reste gras et joue des ombres en donnant de la profondeur et des reliefs, autant aux perspectives qu’aux sentiments, sert une histoire lourde qui aborde le thème du suicide. Une écriture subtile et tendre qui, en plus, sait jouer de la situation sans pathos et avec un humour léger et fin qui font que l’alchimie existe et nous offre cet album très fort. J’ai vraiment aimé.
On connaît l’engagement d’Etienne Davodeau et ses livres trouvent un écho dans les mass-médias qui fait plaisir aux passionnés de BD que nous sommes.
Là, il s’associe avec le scénariste Kris pour mettre en image une nouvelle aventure sociale qui prend naissance dans le combat syndical.
Tiré de faits réels (et les notes en fin de livre sont des sources d’information d’une grande richesse), les auteurs nous racontent comment René Vautrier, caméraman, va mettre en image le courage des ouvriers et va ainsi modifier profondément le panorama industriel de la région.
Une œuvre forte et encore une belle réussite qui donne ses lettres de noblesse à la bande dessinée.
La collection Shampooing, je l’aime… Pourquoi ? Parce qu’elle est dirigée par LE Lewis Trondheim, celui qui… Enfin, vous savez quoi !
J’ai longuement hésité avant de lire cet album.
Tout d’abord parce que le dessin me faisait une impression bizarre, comme de déjà vu.
J’ai pensé à « Adieu Chunky Rice » de Craig Thompson… Et vu les gens remerciés en fin de livre par l’auteur, je me dis que cette impression est plus que confirmée.
Ensuite, je n’ai pas été super emballé par le sujet.
Je faisais donc confiance au goût sûr du Directeur de Collection, espérant une claque à la Morgan Navarro…
Et bien non. Le côté naïf des personnages ne cachent pas une histoire forte et décalée qui prend aux tripes.
Tout juste une histoire de rencontres impossibles quand on se fie aux réflexes naturels de ce bestiaire classique.
Sous fond de cours d’Art, et de promesse d’exposition, on s’aperçoit que ces adolescents un peu niais et innocents sont manipulés par un personnage plus machiavélique. Je ne peux pas en dire plus sous peine de déflorer les secrets de cet album mais je peux en dire que … bof quoi. Deux cents pages pour en arriver à ça, cet ultra-classicisme, je me dis que JC Menu n’a peut-être pas tort quand il dit que les grands éditeurs dénaturent un peu la notion d’auteur « indépendant »…
Restent quelques belles trouvailles graphiques et de beaux encrages mais bon…
Pas de quoi se ruer chez votre dealer !
Après Palaces, Bureau des prolongations et l’Empire des Hauts murs, Simon Hureau nous revient avec la chronique de l’ordinaire sordide initiée pas son Colombe et la horde.
Une province française qui ronronne voit arriver une jeune fille légèrement marginale et complètement décalée qui va faire des dégâts auprès des adolescentes locales.
Dans son style si particulier, fait d’un trait immédiatement reconnaissable, l’auteur va camper son histoire en distillant habilement le climat, l’ambiance, le décor.
Puis il va nous brosser un habile portrait de ses personnages principaux et nous décrire leurs moteurs psychologiques, leurs forces et, surtout, leurs faiblesses.
Enfin, tout va entrer en conflit et il va malmener tout son beau monde pour nous secouer les tripes. A l’instar de ce qui se déroulait sous nos yeux médusés dans Colombe et la horde, Simon Hureau s’inspire encore d’un fait réel pour mieux nous bousculer dans nos certitudes petites-bourgeoises.
Et une fois encore, malgré le brio évident de l’auteur, je suis à la limite de l’acceptable tant l’accumulation des caractères et des situations me semble exagérée.
Je ne souhaite pas rentrer dans le détail de l’histoire, ni dans cette accumulation de faits sordides qui sont responsables de mes doutes, car je ne voudrais pas dévoiler les moments offerts de ce livre aux potentiels lecteurs qu’il pourrait rencontrer.
Mais tout au long de ces 200 pages, il y a encore une descente aux enfers qui me semble trop grosse pour être réelle.
Ceci n’est que mon avis et n’engage que moi car passé cet a priori, l’histoire se tient parfaitement et est ce coup de poing dans l’estomac attendu.
On suffoque, on étouffe, on est révolté et on est soufflé par la conclusion.
Un excellent album pour un auteur qui s’installe dans la peau d’un de ceux avec lesquels il faudra compter à l’avenir.
La saga continue, froide et implacable. Callède déroule son fil avec une précision redoutable et nous offre une série vraiment palpitante qui, même si elle est inspirée d’un film comme « Virus », est en passe de venir la référence du genre en bande dessinée.
Bon, j’avoue avoir eu une petite peur quand j’ai vu un conditionnel mal orthographié en première page mais tout fut vite balayé par le suspense savant de ce thriller haletant.
Vivement le tome 4.
Je ne pense pas être de taille à écrire quoi que ce soit de cohérent qu puisse être à la hauteur de Stigmates. Un livre que j’avais dans ma bibliothèque depuis si longtemps et que j’avais toujours refusé de lire…
Pourquoi ? Je l’ignore… Peur d’un trait trop violent, d’un propos trop percutant ?
Mais bon sang, c’est magnifique !
Une adaptation très personnelle de thèmes bibliques connus de tous, mais qui vous percute de plein fouet, vous bouleversant, vous ravageant.
Le personnage principal est un marginal, vivant de peu, alcoolique, n’attendant plus rien de la vie. Jusqu’au jour où, par on ne sait quel miracle, ses mains s’ouvrent et le sang coule…
Ces stigmates lui valent une vénération qui le font fuir plus encore et contribuent à l’isoler définitivement, avant de rencontrer de salvateurs forains.
Mais là encore, et toujours à cause de ses stigmates, sa vie basculera définitivement et il se fermera dans un mutisme insondable.
Jusqu’à ce que…
Accablement, rédemption, souffrance, et résurrection, voilà l’histoire de la vie, de sa vie, pas très généreuse avec lui, mais qui pourtant, saura le reconduire à la place qui est la sienne.
Le dessin de Lorenzo Mattotti, génie italien, vous agrippe pour vous balancer de gauche à droite sans ménagement, vous fait mal, vous irrite, vous assaille.
Le trait est sombre, nerveux, puissant, et rythme le récit en phases qu’il faut savoir respecter pour mieux savoir prendre sa respiration.
C’est brillant, hypnotique, et ce livre est bien le chef-d’œuvre annoncé.
Bon, depuis maintenant 6 volumes, on connaît le mécanisme de Spoon & White.
C’est bourrin, speedé, plein de clins d’œil, et variablement drôle.
Dans cet album, Courtney se fait enlever par un drôle de terroriste et l’agence, que les fans de 24H reconnaîtront, mandatera nos 2 héros pour la délivrer.
Bon, là, il faut avouer que ça alterne le bon et le moins bon.
Je suis plutôt fan en règle générale mais au bout du 7° tome, je me suis peut-être un peu détaché. Les gags tournent finalement beaucoup trop sur les mêmes axes, comme celui de Spoon et Gooffy.
Le passage dans la gare de New-York nous offre le plaisir de voir, entre autres, la famille Simpson courir vers leur train, où encore Larcenet acheter un ticket mais le plus touchant, outre ce Jack Bistrow aux allures de rival de Painful Gulch, c’est bien de voir passer Roba avec Boule dans ses bras…
Enfin, un bon délire de plus à lire pour les aficionados sinon, lisez les premiers tomes.
De nouveau en mission et de nouveau malmenée, l’héroïne fétiche de Morvan et Buchet continue d’en prendre plein la figure… Coincée par ses instincts primaires, et ses réactions intempestives et impétueuses, Nävis va faire les frais d’une manipulation qui la rendra amère.
Avec cette volonté de toujours pousser plus loin la violence psychologique qu’il inflige à ses personnages, JD Morvan fini peut-être de se perdre car on finit par ne plus retenir que la faconde plus que le discours de fond. Un discours qui devient de plus en plus démagogique et perd de la finesse développée dans les premiers albums de la série. C’est dommage.
Buchet quant à lui maîtrise ses personnages et s’amuse à créer tout un arsenal d’outils et de costumes qui rehaussent la richesse de la série.
Ceci dit, la production ponctuelle qui force les auteurs livrer leur album annuel n’est-elle pas un risque de lassitude ou de routine ? Attention…
J’avais quelques inquiétudes avant la lecture de ce tome 2 pour la simple et bonne raison que tous les lecteurs de ma connaissance s’égosillaient contre le vide de celui-ci…
Pour ma part, je l’ai trouvé très bon ! Pourquoi ?
Parce qu’il s’agit d’un album jeunesse de la trame de l’intrigue ne peut pas être alambiquée, complexe ou trop sérieuse.
Là, nos 5 petits personnages sont livrés à eux-mêmes et commencent à s’organiser, mais gardent encore un peu de cette insouciance de leur âge…
Enfin, Fabien Vehlmann n’hésite pas à d’abord faire de Leïla et Dodji des leaders incontestés, puis à jouer avec les peurs fortes des enfants.
Il va même assez loin dans la violence, quelle soit de situation ou morale.
Mais malgré tout, le récit reste équilibré et plein d’un espoir salvateur pour ses jeunes lecteurs.
Le dessin de Gazzotti est lisible, propre, net. Moi, j’aime, mais je suis déjà client de Soda alors !
Quoi qu’il en soit, mon a priori s’est transformé en contentement et je suis donc un soutien de cette belle série. Espérons que je ne sois pas le « Seuls » … ! ;o)
Suite et fin du diptyque dessiné par Humberto Ramos et scénarisé par Paul Jenkins.
Après la déferlante des thriller ésotériques à la Da Vinci Code, Révélations a peut-être pâti d’une certaine saturation. Et pourtant, le premier album ouvrait grand la porte d’un thriller passionnant. Mais je dois avouer que la fin de cet album laisse, sinon perplexe, pour le moins un peu déçu… Bien entendu, je n’en dirai rien pour vous en préserver le dénouement mais on s’attend autre chose de moins… conventionnel…
Reste le dessin de Ramos qui, personnellement, me fascine.
Du crayon qui griffe la page, des couleurs subtilement distillées, des effets photoshop présents mais légers, des cases et des compositions splendides, de la matière, du grain, c’est vraiment admirable. Les scènes de pluie ou macabres sont dans le prolongement de ces belles photographies du cinéma à la Sev7n. Tout au plus puis-je reprocher la 1° case de la page 58 qui montre l’Inspecteur Charlie avec l’imperméable qui flotte au vent vers l’arrière alors que sa fumée de cigarette monte droit au-dessus de lui, mais ça serait pinailler !
Donc forcément à lire si vous avez entamé le diptyque, sinon… juste pour admirer le talent d’Humberto Ramos.
Bon, autant le dire tout de suite, je suis un tantinet déçu par a tournure des évènements.
Les mauvaises langues diront que c’est normal avec JD Morvan mais la critique est aisée et blablabla.
Si le sujet de base, qui avait été brillamment traité dans le premier tome de cette série, était risqué au niveau de l’utilisation de certains poncifs, il n’en était pas moins intéressant pour le scénariste qui se permettait quelques digressions pour nous interpeller et nous faire réfléchir.
Dans cette dernière livraison, les risques entrevus au début de Reality Show se révèlent réels et handicapent lourdement l’histoire.
On est dans la starification facile, le débat d’idées peut-être un peu simpliste, et des mises en situation un peu grossière.
A trop produire Morvan s’essoufflerait-il ? Très personnellement, je le pense quand je vois certains autres de ses travaux et ça me peine…
Comme à chaque fois, animé de bonnes intentions, révolté et engagé, JD Morvan fait feu de tout bois pour dénoncer l’innommable.
Dans sa quête d’absolu, il en finit par devenir par trop démagogique et provoque, du moins chez moi, un sentiment de rejet plus que d’empathie, et pourtant, je le rejoins sur bien des thèmes… Ca faisait longtemps que je n’avais pas vu un scénariste avoir recours aux bulles de pensées pour expliquer maladroitement ce que pense un personnage…
Alors certaines scènes sont toujours d’une efficacité redoutable, comme celle avec la fille du Maire de Grenade, et le dessin de Porcel, vif, aiguisé, augmente cette sensation de malaise, mais le tout reste en dessous de ce qui a été fait. Néanmoins, toujours optimiste, et en souvenir des 3 premiers tomes, je reste indulgent dans ma note !
Rhhhhaaaa quel album !
Le Boulet que j’aime, le Boulet que j’adore !
Problématique soulevée : comment, avec une couv’ que je n’estime pas forcément très réussie, et un contenu aussi dense et éloigné de l’univers des autres albums, ce tome 5 va-t-il trouver sa place dans la collection jeunesse de Glénat ?
Car en effet, dans cet album, l’auteur abandonne le principe d’un gag par page pour se laisser aller à une histoire au long cours où Raghnarok, notre jeune petit dragon, va pouvoir entrapercevoir son futur.
Mais la drôlerie habituelle des albums précédents a laissé la place à un fonds de tendresse, de sauvagerie et d’amour qui surprendra les plus jeunes !
Un album au fond plus sombre finalement mais où les amateurs du blog de Boulet trouveront de vraies pépites à chaque planche.
Des dessins lâchés, au trait vigoureux, des compositions magnifiques (aaaaaah ce dragon juché sur un immeuble !), des cadrages osés et, autre changement notable, une couleur directe qui fait saliver !
Vraiment, de bout en bout, cet album transporte son lecteur dans un univers chaotique et sombre, mais avec humour et tendresse pour un résultat de grande classe.
Depuis les 2 premiers tomes, je trouve cette série inventive et intelligente.
Les auteurs se jouaient des poncifs du genre et inventaient, surprenaient les lecteurs.
Ce tome ci, intitulé « Madame », se concentre sur l’inévitable pivot de la série, la mort personnifiée en femme froide et fatale.
Depuis les débuts de la série, ce personnage se fait détester mais cette haine permet de mieux apprécier les autres personnages. Incontournable, cruelle et impitoyable, elle fait régner un climat de tension étouffant, épouvantable.
Elle continue de s’acharner sur Kim et sa descendance mais je e voudrais pas vous dévoiler l’intérêt d’une intrigue que, pour ma part, j’ai trouvé plus que mince…
En fait, on tombe petit à petit dans les travers d’une série victime de son succès et qui a du mal à se renouveler… Les situations deviennent convenues et les personnages ont des réactions qui elles aussi deviennent conventionnelles et donc peu surprenantes…
Une histoire qui peine un peu à se boucler avec un fond de morale un peu naïf…
Quoi qu’il en soit, les plus curieux d’entre vous ne manqueront pas de lire cet album car, tot comme moi, ils penseront trouver des réponses sur l’énigmatique personnage qu’est Madame… Sinon, cet album ne serait pas plus nécessaire que ça…
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