Attention, histoire très noire.
Un tueur à gages, au seuil de la mort, va se donner une dernière bouffée d’énergie pour achever l’histoire du plus grand drame de sa vie.
Sa vie est jalonnée de violence et de meurtre et son parcours final ne dérogera pas à ses grands principes…
Une histoire froide et dure qui est pourtant soutenue par un but plutôt porté vers l’espoir mais… A vous de découvrir ce parcours…
On reconnaît évidemment le trait caractéristique de Loustal ainsi que ses couleurs, souvent vives, qui tranchent avec la noirceur du récit de Paringaux.
Mais, et c’est là tout le talent de Loustal, jamais ces couleurs ne jurent ou ne desservent l’histoire… Une histoire glaçante et prenante…
Pour tous ceux qui ne connaissent pas Martin Vidberg, cet album est une bonne occasion de le faire. Ce projet de la collection Shampooing, dirigée par Lewis Trondheim qui lorgne beaucoup du côté de la blogosphère, a d’abord alimenté les pages du blog de l’auteur.
Et à un rythme de parution qui ménageait un suspense assez incroyable pour une œuvre aussi intimiste. Martin Vidberg nous raconte donc son quotidien de professeur des écoles remplaçant. Il vient d’être muté dans une maison de redressement avec pour but de tenter d’éduquer 6 adolescents en perte de repères.
A un rythme effréné, il va nous conter la violence de la vie de ces enfants, ainsi que sa propre incapacité à gérer ce groupe qui rejette toute autorité.
C’est fort, plein de tourments, mais aussi de tendresse, et la lecture est même parfois nerveusement éprouvante.
Le dessin est celui de la célèbre patate que les internautes connaissent comme l’œuvre d’Everland, mais là, la multiplicité des personnages rend délicate l’identification. Le tout est cependant habilement décrit par des caractères forts et précis, et un découpage vraiment axé sur le rythme et les moments forts de son année scolaire. Les silences sont d’ailleurs souvent évocateurs et toujours savamment distillés.
Parfois, l’auteur se laisse aller à un discours un peu corporatiste ou trop critique envers son Ministère mais c’est se montrer exigeant voire pinailleur.
Mais l’ensemble reste tout de même d’excellente qualité et ce journal de bord au rythme soutenu captivera tous ses lecteurs.
Une fois encore, au moment où l’on croit que sa série s’enlise un poil, Sfar remet son petit grain de folie qui rend ses œuvres si passionnantes.
Mon avis est qu’il a tellement de choses à raconter qu’il ne sait plus où donner de la tête.
Et j’ai même l’impression que ses livres se transforment tous peu à peu en Carnets de Bord qu’il n’a plus le temps de tenir. Que ce soit la Vallée des Merveilles, Klezmer ou ce tome 5 du chat du Rabbin, ses réflexions prennent souvent le pas sur le fond même de son histoire, mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas intéressant !
Bien au contraire ! Pris d’une frénésie créatrice, il s’amuse des époques, des situations, des lieux, pour mieux transcender son discours souvent empreint de tolérance et de partage.
Le chat du Rabbin n’échappe pas à cette nouvelle approche de l’auteur. Tant mieux pour les lecteurs !
J’avais apprécié les débuts de cette série chaudement recommandée par un internaute Bostonien connu sur le forum pour ses moufles XXL.
Ainsi, après 2 tomes de toute beauté et à l’intrigue captivante, je me lançais dans la lecture du 3° tome paru chez les Humanoïdes Associés.
Tous les ingrédients étaient là de nouveau… Dessin très dynamique, qui louche du côté manga, couleurs douces, parfois pastels, qui ne heurtent pas le lecteur, et narration fluide grâce à un découpage et des angles de dessins finement choisis.
Mais malgré le rythme certain de ce tome, et les caractères frondeurs des personnages, je me suis globalement ennuyé. On a l’impression d’être toujours dans une sorte de mise en place d’une histoire qui, à ce rythme, devrait prendre 25 tomes pour se conclure…
Parce que tout est compris dans L’Anneau des 7 mondes… Une quête personnel, une quête d’équipe, des complots économico-financiers, et tout un univers, riche certes, mais dans lequel on se perd un peu, au détriment de l’intrigue principale…
Alors je ne sais plus trop quoi penser et peut-être accorderai-je aux auteurs le bénéfice d’un tome supplémentaire pour savoir s’ils veulent faire avancer leur histoire ou pour voir s’ils délayent la sauce… Les fidèles suivront, les autres attendront peut-être d’autres avis ou un tome de plus avant de se décider…
Le dessin de presse à la sauce Maëster !
Les petits amis, y’a quand même un talent de fou tout concentré dans les doigts boudinés de l’auteur d’Athanagor Wurlitzer (et donc bientôt Pulitzer !).
A l’aide de petits aide-mémoires, Le Lombard compile les meilleurs dessins de Maëster parus sur son blog (www.maester.over-blog.com) et nous propose d’autres dessins inédits.
Ca fait toujours mouche avec un humour acide comme on lui connaît.
Ceci étant, la surprise est moindre pour les lecteurs réguliers du blog, mais aussi parce que le dessin de presse, instantané par excellence, supporte moyennement la mise en « archives ».
Il n’empêche que c’est un moyen idéal, un peu comme le zapping de Canal+, de revisiter des moments forts de l’actualité avec un regard décalé et féroce qui réjouit les pupilles !
A lire donc.
Un long livre en noir & blanc, mâtiné de Craig Thompson dans le trait, et une histoire qui nous emmène au Mexique. Voilà quelques mots, réducteurs, pour introduire le livre de Jessica Abel. L’histoire d’une jeune hispano-américaine à le recherche de ses origines qui va aller vivre à la limite de la misère au Mexique.
On va suivre ses traces, un peu balbutiantes au début, jusqu’à ce dénouement final qui semble plus romancé que réel. Et pourtant !
L’hyper intellectualisme dont font preuve certains personnages est un peu pénible, et quand c’est lié au machisme des autres, ça créé une sorte d’atmosphère étouffante pour cette jolie jeune fille un peu égarée…
Un trait un peu hésitant dans les débuts, puis qui prend son aisance avec le temps, peut rebuter. Mais pourtant, pour peu que l’on fasse l’effort de dépasser ce début un peu poussif, on passe un moment assez fort et passionnant, mais qui, pour moi, sombre un peu dans le sensationnel. Une boucle qui est finalement aussi évidente que peu surprenante, et qui fait la part belle au sensationnel. Même si ça permet de servir l’illustration d’un discours intéressant, la forme est un peu difficile… A vous de voir.
Le co-auteur de Cycloman chez Cornélius nous propose sa vision d’une douce enfance passée dans une petite ville campagnarde de province.
Les premières peurs, la vie à l’école, les filles, les bêtises, l’absence du père, tout ce qui compose la vie d’un enfant, bousculé d’émotions, grandissant à son rythme, est raconté brillamment et avec beaucoup d’émotions par Gregory Mardon.
C’est touchant, dans tous les sens du terme. Quand le ton se fait lourd, dur, on apprécie comment l’auteur fait passer son message en gardant la fraîcheur et la naïveté du point de vue enfantin de Jean-Pierre.
Et ça redevient tout de suite léger, enjoué, innocent, et on apprécie alors toute l’innocence des ces années d’enfance que nous avons tous connu.
Un bien bel album parfaitement raconté dans un style qui ne perdra pas en route son lecteur.
A lire.
Troisième volume des parodies à la Dav et c’est toujours aussi drôle !
Il y a autant de chapitres que d’épisodes de Star Wars, et c’est toujours aussi habilement mené.
Beaucoup de rythme, et d’humour débile, des mises en situation vraiment hilarantes, Dav fait vivre son studio et permet à Soleil de tenir une chouette série d’humour.
Le dessin est dynamique, et les cases fourmillent de détails qui feront rire les plus perspicaces.
Un bon album à lire pour un bon moment de déconne !
Jason est un auteur à part. Le ton presque monotone de ses livres et son humour à froid, voire noir, est presque unique dans le paysage de la bande dessinée.
Ce Jason là, grand format et en couleur, propose une double réflexion sur le voyage dans le temps et ce que aurait pu être l’histoire si, comme le titre de l’album l’indique, Adolf Hitler avait été tué.
Enfin, la réflexion tient plus de la démonstration par un processus amusant, et par justement une utilisation de ressort humoristique sur un sujet d’une extrême gravité.
Tout à sa faconde unique, Jason nous emmène dans un album qui est peut être le meilleur qu’il ait écrit.
Subtil, intelligent, et parfaitement bien huilé, Jason ne se départit pas de son éternel ton pessimiste ou désabusé qui est sa marque.
Il nous offre ici un album de haut niveau qui, je l’espère, donnera envie à ceux qui le découvre avec ce livre, de découvrir sa bibliographie déjà parsemée de nombreuses œuvres majeures.
Quand un duo pareil se rencontre pour faire un livre, nul besoin de vous dire combien la sphère BD est en ébullition ! Les plus folles expectations étaient de mise ! Et puis l’album est enfin sorti, libérant chaque lecteur de ce carcan d’attente contraignant.
En 6 chapitres, les auteurs vont nous conduire à la découverte du crépuscule des pirates.
Avec une galerie de portraits truculents, et avec grande habileté, Appollo va tisser des liens subtils entre chacun d’entre eux, et entre chaque chapitre, s’appuyant sur des échos subtilement disséminés, et rendre toujours plus alléchante notre lecture.
Une lecture riche, dense, qui se voit complétée par un superbe cahier de notes qui nous en apprend beaucoup mais qui est aussi un peu lourde par moment, voulant parfois trop en donner, ou pas assez, je ne sais pas…
Lewis Trondheim est à l’aise dans son noir et blanc, et s’amuse de la foisonnante forêt réunionnaise, mais je le sens beaucoup moins à l’aise qu’à l’accoutumée.
Justement peut-être à cause du respect mutuel de l’autre, il s’est un peu bridé ou bien pas assez approprié les personnages. Je peux me tromper, mais c’est en tout cas un ressenti personnel. Ceci étant, on sent la moiteur et l’humidité, la crasse, l’odeur du poulet boucané, la poussière, le soleil, les embruns ! Bref, il s’éclate quand même là-dedans !
Un album qui est intéressant, enrichissant, graphiquement plaisant, mais qui me laisse ce petit goût impersonnel au fond de la bouche, quelque part… Mais à lire tout de même hein ?!
Encore un album qualifié de majeur qui me laisse perplexe...
Une fois encore, le travail des maquettistes est irréprochable, le format est beau, le papier de qualité, mais le travail de traduction a été quant à lui moins à la hauteur…
Après les nombreuses coquilles lues dans NonNonBa, en voilà encore dans Ice Haven.
Le « mais on le gamin a réapparu » case 2 de « David Goldberg est vivant » me gène car Cornélius se veut être une sore de figure de proue de l’édition indépendante, reproche tout un tas de choses à certains auteurs ou autres éditeurs, mais il faudrait être soi-même irréprochable pour pouvoir juger des autres.
Ce qui n’est d’ailleurs pas un jugement de ma part !
Mais c’est le côté paille/poutre dans l’œil qui me titille.
Sinon, pour le fond de l’histoire, basée sur des faits réels, j’avoue que le cynisme et la froideur de la restitution des sentiments m’a laissé, oserai-je le dire, de glace !
Décidément peu convaincu par ce genre de forme, je me rends compte ne pas être la cible privilégiée de Daniel Clowes qui doit s’en tamponner généreusement le coquillard !
Récits courts (parus à l’origine en revue) qui ont une construction que j’ai du mal à assimiler pour profiter pleinement du rendu, certaines pages sont toutefois très bonnes.
Mais l’ensemble m’a paru globalement ennuyeux et je suis donc sûrement une fois de plus passé à côté du sujet… Mais tout de même… « Majeur » quoi ! Dommage pour moi…
Voilà, je suis allé au-delà des doses prescrites et je suis en overdose… Argh !
J’arrête !
Cette course débile qui ne mène nulle part, cette voie off du commentateur à la « Olive et Tom » m’a achevé !
Et puis le monde futuriste qui fait que les communications sont toutes automatisées mais qu’on utilise malgré tout un micro de CiBi ! Wahahaha !
Je vous donne des trucs chouettes aussi p. 16 dernière case, la fille « Ouais, le numéro de la bagnole, c’est le 120 »… elle file donc coller un émetteur sur la bagnole en question. Page 17, la voiture arrive et la fille « Tiens, quand on parle du loup »… Et la bagnole arrive, arborant fièrement le numéro… 31 ! Enorme !
Comme le coup de flash-back p.36… « Ils ont enlevé ma mère et demandent une rançon de 10 millions de dollars »… « Mon père ne payera jamais »… « On simule mon enlèvement et on réclame la somme à mon père : 1 million de dollars » ! Trop drôle cette série !
E puis y’a aussi la p’tite dose de cul qui va bien hein, ah oui, juste une goutte !
A 12,90 Euro, c’est moins cher qu’une place de spectacle me direz-vous… Mais on se fout tellement de notre gueule que c’en est indécent là !
Très gros coup de cœur pour cet album déjanté. Mais le tout tempéré pour une raison qui m’est chère et sur laquelle je reviendrai plus loin…
L’histoire d’un visiteur de commerce qui a été envoyé sur la planète Prott pour tenter de vendre ses peignes IMPEC. Un quiproquo plutôt hilarant va le conduire à exterminer le comité d’accueil de cette planète et de là le forcer à une fuite en avant à la Benny Hill.
Difficile d’entrer plus loin dans la description de l’histoire de l’album car après, c’est des jeux de mots, des situations cocasses, des mises en situation hilarantes.
Pour le premier tome de ce qui s’annonce comme un diptyque, Marion Mousse a pris le parti de la bichromie noir et orange qui n’est pas banale.
Son trait gras reste lisible et elle joue bien avec les zones de noir.
Le héros principal, au début de l’album, m’a semblé être la réincarnation de Lincoln !
Mais ce qui a commencé à gâcher mon plaisir, c’est qu’après les premières 37 planches, le travail de relecture orthographique s’est, disons… ramolli !
Case 9 p.38 : « Au toilettes »
Case 5 p.42 : « Une chance inespéré »
Case 3 p.44 : « Je ne ressents pas les sentiments »
Case 5 p.52 : « La Princesse ? A cette heure, le monstre l’a déjà digéré »
Voilà un florilège parmi celles qui m‘ont sauté au visage… Dommage…
Mais je ne voudrais pas donner l’impression d’être un monomaniaque de l’orthographe et, même si ça me gâche quelque peu le plaisir de lecture, l’album n’en reste pas moins excellent !
Ce livre, quand les moments sont à la lâcheté la plus épouvantable ou au ridicule le plus absolu, pourrait même contenir des phrases cultes à la Audiard !
Je vous laisse découvrir ça prestement !
Dol ou les 300 pages les plus denses de Philippe Squarzoni.
Une lecture de salubrité publique et de grand ntérêt intellectuel, quel que soit votre bord politique.
Dans ce livre, l’auteur se lance dans l’ambitieux projet de décryptage du nouveau système politique à la française. Un système qui est le reflet de celui qui, je le crains, guidera nos prochaines années, les premières du 21° siècle.
Une époque où l’image est reine et où le vrai discours politique a vu sa paupérisation au profit de l’annonce, de l’effet…
Squarzoni va nous montrer la construction de certains acquis puis leur déconstruction point par point. A l’aide d’évènements, avec la participation de journalistes et d’économistes, il va nous abreuver de théories et d’informations capitales pour une meilleure compréhension de la dérive de nos institutions.
Il va montrer aussi les faux semblants, les perceptions parfois fausses que nous avons pu avoir de certains responsables gouvernementaux, et comment ce chaos des dernières années est en fait une orchestration cohérente et parfaite d’une politique de droite plutôt brutale.
Bien entendu, on pourra reprocher le côté partisan de Squarzoni, membre des premières heures du groupe Attac, et sa volonté critique de ce gouvernement de la droite Chirac.
De plus, son livre ne trouvera peut-être pas le public universel qu’il mérite du fait de la radicalisation de ses 2 précédents ouvrages (Guarduno et Zapatta).
En effet, ses prises de position d’alors étaient tellement tranchées que ses livres, véritables brûlots anti-libéraux, en devenaient indigestes.
C’est ce qui fait que l’auteur risque de se couper d’un public découragé par ses premières prestations ce qui est bien dommage car si ce livre ne s’adresse qu’à des convaincus, il n’aura pas la portée qu’on peut lui souhaiter.
J’ai fait l’effort de surmonter mes réticences et je ne le regrette pas.
Ce livre est dense, copieux, riche et d’une grande intelligence.
Un éclaircissement à ne pas rater.
Son traitement fait penser un peu à ce que nous propose Fabrice Neaud dans son fameux journal. Un découpage rapide en gaufrier, très réaliste, une utilisation d’images qui marquent l’inconscient collectif et dont l’auteur joue avec brio, et une grande richesse iconographique qui lui offrent de nombreuses ellipses d’une grande efficacité.
Bref, c’est percutant, dense, instructif et, bien entendu, se doit d’être lu.
Amusante vision de Benacquista en 6 chapitres sur les travers de ces « petites gens » qui peuvent devenir des « grands ».
Pour revenir à plus de raison, d’humanité, d’harmonie, Dieu surveille le destin de certaines personnes et voit le malheur se profiler.
Alors il envoie des anges gardiens triés sur le volet et qui ne sont autres que des personnes qui ont marqué l’histoire. Ce nouveau Directeur des Ressources Humaines a un potentiel à nul autre pareil !
Le repentir, l’amour, en quelques pages, c’est réglé ! C’est dynamique, drôle, et finement corrosif à chaque fin d’histoire quand Dieu doit récompenser l’ange gardien envoyé !
Un très bon album qui peut en appeler d’autres sur le même thème et/ou genre.
Au premier tome, j’avais fait part de mes doutes quant à la viabilité du sujet…
La fascination guerrière pour l’Ira avec de nombreuses incohérences m’avaient un peu refroidi.
A la lecture du deuxième, j’ai toujours le même sentiment partagé d’attraction – répulsion.
On alterne le bon et le mauvais, l chaud et le froid.
Une belle allégorie tauromachique balise l’histoire tout le long de l’album mais se noie dans des clichés.
Carmen est belle et rebelle, mais frêle et jeune, et pourtant elle arrive à déglinguer physiquement des mercenaires endurcis avec une facilité déconcertante, des incohérences encore comme ce robot capable d’analyser, je cite, « une trajectoire de tir en une nanoseconde » (case 4 page 5), mais qui se prend dans le bide une vulgaire camionnette (case 7 page 42)…
On comprend mieux qui elle est et comment elle a pu progressivement devenir le personnage central de la série mère mais le tout se fait de façon hésitante…
La lecture de cet album est cependant tonique, rapide, haletante, ce qui en fait un atout indéniable pour les amateurs du genre.
On aimerait juste un peu plus de profondeur et d’épaisseur aux personnages… et moins de pseudo complots politco-mafioso-financiers.
Enfin, même si c’est un style, les personnages sont pour ma part trop allongés, trop étirés, avec des cous qui font passer les femmes girafes pour de vulgaires petites otarie sans cou…
Des lignes d’épaule qui font peur anatomiquement parlant aussi !
Et pourtant, il y a un petit quelque chose d’addictif dans cet album et je laisserai donc encore ma curiosité me poussait à lire le prochain tome…
Bon, je suis du genre bon public et généralement amateur du travail de Manu Larcenet.
Là, je découvre ce livre fait en collaboration avec Lindingre qui brosse quelques rapids portraits de piliers de bar qui philosophent à la 1664.
Dans un format à l’ancienne chez Fluide, Larcenet nous offre de belles situations croquées sur le vif, à l’image des nombreuses notes de son blog.
C’est un style, une épure, qui ne gène en rien la lecture de l’album.
Là où ça se corse, c’est dans chacune des saynètes.
Je veux bien que ce soit du Xième degré, je trouve ça trop caricaturalement beauf et raciste.
Je crois qu’il existe de meilleurs moyens de dénoncer certains comportements par la caricature mais, n’étant pas un habitué des troquets, je ne pourrais pas en jurer…
Une très légère poignée de gags m’ont fait sourire, comme les gars qui parlent des cybercafés ou la planche sur le beaujolais, ainsi que le détournement de célèbres proverbes.
Pour le reste, je vous encourage à vous délecter des Brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio, ou d’en savourer l’interprétation par le regretté Jean Carmet, car elles me semblent autrement plus délicieuses.
De la poussière, de la violence, de l’action, voilà le cocktail habituel du Bouncer.
Personnellement, je ne suis pas mécontent de voir le bout du cycle.
Ce qui était à l’origine une idée fort enthousiasmante finit dilué dans une histoire presque sans fin… Les femmes sont dures, comme les aime Jodorowsky, et la fin n’est en fait guère surprenante… Un diptyque eut été vraiment fort, mais là, sur la longueur, ça s’essouffle.
Il n’en reste pas moins que Bouncer fut il y a quelques années une bouffée d’air dans le genre western qui avait été déserté. Ca reste un album honnête.
La rencontre d’un scénariste riche et d’un dessinateur aussi typé ne pouvait accoucher que de quelque chose d’étrange, d’intrigant, de passionnant.
Et cet album est bien le fruit attendu.
Appollo brosse un portrait rétro-futuriste d’une société qui s’éteint peu à peu de son peu de compassion écologique, et Brüno met tout en image, avec son style résolument tiré du meilleur des seventies.
Ca nous livre une sorte de décalage temporel vraiment surprenant, mais vraiment agréable.
Ce premier tome pose l’ambiance et l’intrigue de façon habile, par petites touches, et on ressent en même temps que les personnages leur ennui, leurs inquiétudes, leur presque claustrophobie.
Que se passe-t-il donc sur cette station ? Quelles sont les motivations réelles des personnages ? Par quoi sont-ils liés ? L’oppression de cette station fait-elle tourner les têtes ou bien un plan sourd et plus prémédité serait la raison de cette soudaine anarchie ?
Tout est en suspens et nous sommes dans l’attente fébrile du dénouement que le deuxième et dernier tome nous livrera. Un très bon album.
Troisième et dernier tome d’un premier cycle, Louis est un album qui garde le peps de la série initiée par un intéressant Marie.
J’étais quelque peu inquiet car on connaît l’incapacité chronique du scénariste à finir ce u’il commence mais là, il a su s’arrêter à temps.
Enfin… Des tas de pistes sont ouvertes et permettent d’envisager une trentaine de cycles futurs mais disons que ces 3 albums sont suffisants à boucler cette première salve.
On retrouve Marie, agent de la couronne aux contours sombres, qui doit trouver le moyen de résoudre le choix cornélien qui lui est proposé.
On passe sur certains détails anachroniques, sur certaines formes de langages et, comme quand on était petit, on se cale avec une poignée de bonbons devant Fanfan la Tulipe ou un bon vieux Zorro et on se laisse captiver.
Car c’est toujours de la BD à « grand spectacle », de l’aventure qui pétille, de l’intrigue simple mais efficace qui nous est proposé.
Peu de temps mort, beaucoup d’action, de la violence, de l’humour et du charme, bien entendu, les ingrédients du cocktail façon BD pop-corn à la Soleil sont réunis mais je dois reconnaître pour cette fois une certaine efficacité.
C’est probablement dû à la présence d’Alary aux crayons.
Déjà bluffant et intrigant avec son Echaudeurs des Ténèbres, il se livre ici à un véritable exercice aérien en multipliant les mises en cases en plongées et contre plongées, donnant de l’espace à tout ça.
Peu de détails, concentré sur l’action principale, il distille son trait à l’envie mais réserve le meilleur à sa chouchou : Marie. Elle, elle a le droit à tous les égards et la pointe du crayon d’Alary est plus là pour la caresser que pour en dessiner ses contours.
Malgré une couverture que j’aime beaucoup, je dois cependant reconnaître que cet album m’a moins emballé que les deux premiers. Est-dû à l’intrigue, aux auteurs, à la sensation de déjà vu ? Je l’ignore… Je suis peut-être moins réceptif à ce genre d’histoire que par le passé…
Mais si vous aimez les bonnes histoires de capes et d’épées, je pense que cette trilogie devrait vous plaire.
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